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Lauriane Gilliéron et Vincent Kucholl pour le meilleur…

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Didier Martenet/L'illustré
Lauriane Gilliéron et Vincent Kucholl font preuve d’une belle complicité. Ils ne se connaissaient pas avant le tournage, mais ont apprécié tous les deux cette aventure où ils étaient accompagnés d’acteurs «qui ont de la bouteille», confie Vincent.
Tournage

Lauriane Gilliéron et Vincent Kucholl sont mari et femme dans Quartier des banques, la série événement de la rentrée sur la RTS. L'illustré s’est invité sur le tournage.

Dernier jour de tournage le 6 avril dernier pour Vincent Kucholl. Il va d’ailleurs le passer en bonne partie couché. D’abord sur le parterre du salon de cette grande demeure bourgeoise de Chêne-Bougeries, puis sur la civière de l’ambulance qui emmène aux urgences le banquier privé qu’il interprète. Teint cireux, costard-cravate, on est loin du Kucholl de 26 minutes, mais c’est oublier que l’animateur est avant tout un bon, un très bon comédien. Avide, comme il le dit, «de sortir de sa zone de confort» pour jouer des personnages plus sobres, plus retenus que les trublions de son émission, même s’ils font rire toute la Suisse romande.


Une des premières séquences de la série, tournée dans une cossue maison de maître louée par la production à Chêne-Bougeries. Lauriane/Virginia découvre le corps de son mari Vincent/Paul inanimé. A droite, le jeune Maxence, qui joue son fils aîné dans la série. Photo: Didier Martenet

Il est Paul Grangier, jeune directeur de banque privée, dans Quartier des banques, la nouvelle série de la RTS qui devrait faire le buzz à la rentrée, début octobre. La première fois peut-être que les producteurs romands se donnent vraiment les moyens, financiers et humains, de rivaliser avec le «scandinoir», comme on appelle les séries scandinaves à succès telles que The Killing. Une saga familiale sur un fond historique, liée aux démêlés bancaires de la Suisse en 2012, une équipe de scénaristes emmenée par Stéphane Mitchell, travaillant chacun des pans du scénario dans une writing room à l’américaine. Et une presque Américaine dans le rôle de Virginia, l’épouse de Paul, puisque c’est Lauriane Gilliéron, ex-Miss Suisse, comédienne vivant à Los Angeles depuis neuf ans, qui joue sous nos yeux.


Brigitte Fossey, Lauriane Gilliéron et le jeune Maxence échangent quelques propos entre deux prises. L’attente fait partie du métier d’acteur. «Il faut pouvoir très vite rentrer de nouveau dans son personnage», explique la jeune actrice. Photo: Didier Martenet

«Action!» s’écrie le réalisateur, Fulvio Bernasconi. Toute l’équipe technique s’immobilise. Dans une chemise de nuit satinée, jaquette sur les épaules, Lauriane se précipite la mine défaite au chevet de Paul, terrassé par un choc insulinique. «Appelez les secours!» hurle-t-elle. On lui trouve un petit air de Nicole Kidman dans The Hours, un port de tête, une élégance, les pommettes saillantes; la comparaison, bien évidemment, la flatte, avouera-t-elle entre deux scènes. «Parce que c’est un de mes films préférés et l’actrice qui m’inspire le plus.» Mais pour ce rôle de femme qui doit tenir son rang et en même temps protéger ses enfants, elle a plutôt trouvé son inspiration du côté de Natalie Portman dans Jackie. «Le rôle de Virginia m’a séduite et terriblement touchée en tant que femme. Elle doit justement mettre sa vie de femme de côté pour sauver sa famille et gérer les catastrophes qui arrivent. C’est un personnage complexe. En lisant le scénario, je me disais que si mon mari m’avait fait ça, je ne pourrais pas pardonner…»

Un peu de «Bloodline»

A ses côtés, la comédienne Brigitte Fossey, qui joue sa belle-mère. Lauriane se dit impressionnée par son professionnalisme et le fait que la grande dame du cinéma français ne se plaint jamais, malgré ses 70 printemps. L’héroïne principale de l’histoire est l’actrice belge Laura Sepul, que l’on peut voir actuellement dans l’épatante série Ennemi public diffusée sur TF1. Quant à Féodor Atkine, qui incarne l’avocat de la famille Grangier, auquel Virginia/Lauriane donne maintenant la réplique d’un ton cinglant, il a déjà tourné avec Woody Allen et Almodóvar. C’est également la voix française du Dr House. «Avoir à mon chevet le Dr House et la mère de Sophie Marceau dans La boum, c’était plutôt rigolo», dixit Kucholl.


Lauriane, entourée d’Adem et de Maxence, les deux fils qu’elle a avec Vincent Kucholl dans cette série à gros budget coproduite par la RTS, Point Prod et les Belges de Panache Productions. Photo: Didier Martenet

S’il fallait trouver un équivalent américain à Quartier des banques, ce serait Bloodline. Des secrets, des imbroglios familiaux, un zeste de thriller. Lauriane a adoré ce show réalisé dans les Keys, en Floride, bien avant de savoir qu’elle en tournerait une inspiration helvétique. Vincent, lui, ne regarde pratiquement aucune série. «J’ai essayé Game of Thrones, mais je me suis endormi.» Françoise Mayor, responsable de l’unité fiction produite à la RTS, ne cache pas que le choix de ces deux comédiens, outre leur talent, obéissait aussi à des impératifs de popularité: toucher le public le plus large. Le budget total s’élève à 5 millions pour 56 jours de tournage. Lauriane et Vincent ne se connaissaient pas avant le premier clap. «J’avais beaucoup ri et apprécié son accent américain quand il interprétait un fan de Trump dans son émission, confie la comédienne, toujours très concentrée sur son texte. Me faire confiance, ne pas être ma pire ennemie, c’est le plus difficile, car je suis trop exigeante avec moi-même. Heureusement, j’ai appris à faire confiance au réalisateur. Fulvio est à la fois doux et très «cadrant»!»

Tournant professionnel

Elle le sait, même si elle ne veut pas se mettre la pression avec ça, Quartier des banques va marquer un tournant dans sa vie professionnelle. Son premier vrai rendez-vous de comédienne avec les téléspectateurs romands. C’est d’ailleurs l’autre Romande de L.A., Alizée Gaillard, devenue une bonne copine, qui lui a donné la réplique au moment d’envoyer les dialogues filmés à Genève lors du casting. Difficile de trouver une actrice qui parle français à Los Angeles, sourit Lauriane, qui n’exclut pas de revenir plus souvent en Suisse si les rôles devaient s’enchaîner. «A Hollywood, la concurrence est de plus en plus féroce. Pour une ligne de dialogue dans Les experts, il y a 1000 figurantes.» Surtout quand on lui demande, comme dans Top Models, où elle a fait une petite figuration, de prendre l’accent français, «moi qui ai passé neuf ans à tenter de le gommer».


Vincent Kucholl répète-t-il son rôle ou fait-il la sieste? Derrière à droite, le metteur en scène Fulvio Bernasconi. Photo: Didier Martenet

A 32 ans, Lauriane n’a pas de plan de carrière déterminé. Prête à «prendre mes chats dans mes bagages» pour travailler à Paris, à Genève ou à Bruxelles si désormais l’Europe la réclame plus souvent. «Pourvu que je puisse voir ma famille et les gens que j’aime de temps en temps. J’ai toujours cru au destin, il faut travailler pour ce qu’on veut, mais je me dis que ce qui doit arriver arrivera. Et ce ne sera que du bonheur puisque je fais ce que j’aime!» 

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Nuria Lang, une super nanny qui en a vu de toutes les couleurs

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Julie de Tribolet
"Nous sommes des généralistes, à la fois psychologues, sociologues, ethnologues...", confie Nuria Lang, éducatrice sociale.
Témoignage

Nuria Lang est éducatrice sociale. Depuis treize ans, elle intervient au sein de familles rencontrant des difficultés éducatives. Des enfants rois, elle en a rencontré des centaines.

Nuria Lang travaille à l’AEMO (action éducative en milieu ouvert) du canton de Neuchâtel depuis bientôt treize ans. Elle est responsable d’une équipe de onze personnes intervenant sur tout le littoral neuchâtelois, le Val-de-Ruz et le Val-de-Travers.
Comment définiriez-vous votre travail?
J’interviens auprès des familles qui rencontrent des difficultés éducatives, familiales, relationnelles ou de comportements afin de leur permettre de retrouver des conditions de vie suffisamment bonnes pour favoriser le développement et la stimulation de leurs enfants. Car nous sommes convaincus que le lieu le plus propice au bon développement d’un enfant est sa famille. Il reste que, parfois, le placement en institution est la meilleure réponse pour garantir la protection d’un enfant.
Vous rappelez-vous la première fois où vous êtes intervenue dans une famille?
C’était une famille qui avait été signalée au juge par l’école où la fille s’était plainte de mauvais traitements. Dans un premier temps, il a fallu construire une alliance éducative afin de clarifier le fait que je n’étais pas là pour les juger mais pour les aider à retrouver un fonctionnement acceptable pour tous. Car, si les parents reconnaissaient avoir été débordés par moments face aux comportements de leur fille, ils ne pouvaient accepter d’être considérés comme maltraitants.
Qu’est-ce qui motive vos interventions?
A Neuchâtel, contrairement à ce qui se passe par exemple sur Vaud ou à Genève, où il faut passer par un service de protection de la jeunesse, tout le monde peut prendre librement contact avec nos services. Les familles s’adressent donc directement à nous, même si elles agissent parfois sur recommandation ou injonction d’une institution scolaire ou du service de protection de l’enfant. Mais il n’y a jamais de contraintes administratives ou judiciaires.
Comment se passent les premiers contacts avec la famille?
Après contact téléphonique, le premier entretien a toujours lieu dans nos bureaux. Chacun se présente et nous essayons de mettre des mots, ensemble, sur les raisons qui les ont amenés à nous contacter et voyons comment nous pourrions travailler ensemble. A la suite de ce premier entretien, les familles ont quelques jours pour décider si elles veulent s’engager avec nous. Mais l’accompagnement dure au maximum dix-huit mois à raison d’une visite d’environ une heure et demie chaque semaine.
Comment se passent ces visites?
C’est là que l’aventure commence… Car c’est la famille qui décide où et comment on se rencontre. Elle ne nous montre du foyer familial que ce qu’elle veut et on doit s’adapter et trouver un juste équilibre: devenir proche tout en gardant une distance. Mais c’est un poste privilégié pour observer les interactions familiales dans leur milieu naturel. On démarre en général dans un salon où l’on a soigneusement fait le ménage avant notre arrivée…
Mais vous observez quoi?
On n’entrera jamais dans une pièce si on n’y a pas été invité et on ne va pas se mettre à fouiller dans les placards… Par contre, on accueille ce qui nous est dit, on essaie de comprendre comment la famille s’organise dans ce lieu. Contrairement à ce qui se passe dans le cabinet d’un psy où on ne fait que parler, on est dans le concret. Si les parents sont exaspérés parce que leur enfant ne range pas sa chambre, on peut aller dans ladite chambre avec le jeune et ses parents et interroger le cadre du conflit. Cela permet d’approcher de manière très précise les fonctionnements. Parfois, on fait appel à des jeux.
Des jeux?
Oui. Vous serez peut-être étonné d’apprendre que l’Uno se révèle un excellent outil pour mettre en lumière les fonctionnements à l’intérieur d’une famille. Car les règles de ce jeu de cartes sont suffisamment floues pour que chacun croie détenir la bonne et les dix ou vingt minutes que la famille passe à se mettre d’accord sont riches d’enseignement sur les caractères en présence, les interactions, les rôles et la place de chacun dans la galaxie familiale… Nous veillons également à leur permettre de vivre des moments positifs ensemble et de ne pas rester uniquement centrés sur ce qui ne va pas. Nous sommes des généralistes, à la fois psychologues, sociologues, ethnologues… Plus notre boîte à outils est fournie, mieux on s’adapte aux besoins des familles.
Et si les parents sont d’accord pour collaborer et pas l’enfant?
Ça arrive, mais l’enfant étant mineur, ce sont les parents qui décident. Et l’on peut très bien centrer notre action sur les parents et aboutir à des améliorations dans la situation de l’enfant. Lorsque les parents sont très démunis, c’est d’ailleurs souvent préférable d’engager un travail séparé avec eux, ne serait-ce que pour qu’ils y voient un peu plus clair dans la situation qu’ils sont en train de vivre, qu’ils trouvent d’autres repères et reprennent confiance. Il arrive également que le jeune demande à vous parler seul à seul et qu’il soit le moteur du changement familial.
Que pensez-vous des «super nannies» de la télé? Elles vous ressemblent?
J’aimerais bien que ça se passe dans la réalité comme à la télévision, où les problèmes familiaux disparaissent comme par miracle. Plutôt que de donner des conseils formulés comme une recette de cuisine, nous collaborons avec les familles pour trouver des réponses à leurs difficultés. Ce sont les familles qui ont les clés. On les aide simplement à les retrouver. D’un autre côté, le mérite de ce genre d’émission de téléréalité est d’avoir normalisé le fait que les familles pouvaient rencontrer des difficultés importantes et qu’il n’y avait pas de honte à demander de l’aide. Un tabou a sauté et peut-être que ça encourage les gens à contacter des services comme le nôtre.
Un exemple?
Je me souviens d’une famille avec un jeune adolescent brillant scolairement mais très oppositionnel à la maison. Impossible de lui faire ranger sa chambre. Il m’a fallu du temps pour lui faire avouer que s’il ne rangeait pas sa chambre, c’était parce qu’il avait peur qu’en le faisant, ses parents lui demandent de ranger toute la maison… Confronté à des parents perfectionnistes et 
exigeants qui lui demandaient toujours plus à l’école, il craignait de se retrouver dans la même situation à la maison.
Combien de familles vues par l’un de vos éducateurs en l’espace d’une année?
Un intervenant à 100% accompagne une quinzaine de familles, qu’il rencontre une fois par semaine. Pour notre antenne, sur une année, nous rencontrons environ 250 familles, 370 sur l’ensemble du canton de Neuchâtel.
Existe-t-il un profil type de ces «familles à problèmes»?
Non. Nous rencontrons des familles de tous horizons et de tous niveaux socioéconomiques. Une famille bien «équipée» matériellement, intellectuellement et affectivement peut très bien avoir des difficultés. Par exemple lorsqu’elle découvre l’adolescence avec un premier enfant. C’est le type d’événement qui peut remettre en question tout un équilibre familial. La précarité, les divorces conflictuels, le chômage, le déracinement culturel et toutes les autres situations qui peuvent aboutir à un isolement social sont également des facteurs de vulnérabilité.
Vous arrive-t-il d’échouer dans vos démarches?
C’est assez rare, mais il peut arriver que la mayonnaise ne prenne pas. Soit parce que la famille n’est pas prête, soit parce qu’il y a un problème de compatibilité entre la famille et l’intervenant, ou encore parce que la situation n’est pas mûre. Parfois, il faut se résoudre à un placement, une solution chère et douloureuse, mais la moins mauvaise chose à faire en l’état. A certains couples fragiles psychologiquement, on est parfois obligé d’expliquer que s’ils peuvent être de bons parents à temps partiel, ils ne peuvent pas s’occuper de leurs enfants en permanence. On a le droit d’être parent même si c’est seulement par moments.
Et si, lors de votre séjour dans la famille, vous découvrez des abus graves?
On rencontre beaucoup plus de parents démunis que de parents abusifs. Mais si des abus graves, maltraitance massive ou abus sexuels par exemple, sont révélés, on ne va pas jouer au pompier. Le principe de confidentialité n’a plus cours et nous devons partager l’information avec l’Office de protection de l’enfant.
 
Découvrez le premier des trois témoignages de familles romandes qui ont été dépassées par leurs propres enfants
 
L'illustré consacre cette semaine un dossier complet au thème de l'enfant-roi. Pour retrouver notamment les précieux conseils du Dr Frenck, rendez-vous dans L'illustré n°16, disponible partout!

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Moi d'abord! Le diktat de l'enfant-roi

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Julie de Tribolet
L'enfant-roi, tel que nous l'avons laissé s'installer. Aujourd'hui, certaines familles sont complètement démunies face à lui...
Dossier

L'illustré consacre cette semaine un dossier complet au phénomène de l'enfant-roi. Nous avons recueilli le témoignages de trois familles romandes, qui racontent leur calvaire et révèlent comment elles s’en sont sorties. On commence avec la famille d'Hugo et Stella, deux enfants terribles de 9 et 6 ans.

Hugo est un garçon curieux, vif, indépendant, qui aime bien avoir réponse à tout. Il sera sans doute flatté que l’on commence par parler de lui dans cet article. A moins qu’il ne pense que c’est tout à fait normal puisque, après tout, c’est lui le héros de cette histoire. 
Car c’est bien lui qui, du haut de ses 8 ans à l’époque, avait réussi le petit tour de force de prendre le pouvoir dans sa famille. Aidé en cela par une petite sœur, Ella, 5 ans, en pâmoison devant lui, et des parents décontenancés par ce gamin qui leur tenait tête à tout bout de champ, refusait de venir manger à table quand on l’appelait et piquait des colères noires à la moindre contrariété. 
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Hugo, à gauche de dos, et sa soeur Ella se sont bien amusés à rejouer une scène inspirée de leur gloire passée. Photo: Julie de Tribolet

Pourtant, Julie, urbaniste-paysagiste, et Yit-Shun, ingénieur en microtechnique, sont un couple de quadras plutôt aisé, avec un niveau socioculturel au-dessus de la moyenne. Mais pour décrire la galaxie familiale de l’époque, Julie a ces mots: «Hugo était le roi, Ella la princesse et nous les palefreniers… Et, en plus, on sentait bien que le roi n’était pas heureux d’être parentalisé, que la princesse, en grandissant, chercherait à sortir de l’emprise de son frère et que les deux palefreniers se disputaient constamment. La pédiatre m’a alors orientée vers le cabinet de thérapie familiale lausannois de Nahum Frenck et Jon Schmidt.» 
Dans le cabinet du thérapeute familial
A ce premier rendez-vous, en avril 2016, toute la famille est présente, même si le papa, un grand classique, est là surtout pour faire plaisir à maman. «On était comme dans une pièce de théâtre, se rappelle Julie. Tout le monde a joué son rôle à la perfection. Surtout notre fils, qui n’a même pas dit bonjour. Il s’est affalé sur le canapé et a passé son temps à expliquer à sa sœur, criante de vérité en petite fille parfaite, comment elle devait se comporter. Moi, j’étais épuisée et Yit-Shun dans l’expectative…» 
Mais quand, à la fin de la séance, Nahum Frenck demande aux deux parents pourquoi ils sont là, c’est le cri du cœur: «On veut faire un putsch, ou plutôt un contre-putsch et reprendre le pouvoir dans notre famille.» Nahum Frenck sort alors deux couronnes des Rois de son bureau, et demande à Julie et Yit-Shun: «C’est ça, les parents que vous voulez être?» «J’ai poussé un grand oui, se rappelle Yit-Shun. Mais au moment où Nahum s’apprêtait à poser les couronnes sur nos têtes, Hugo s’est levé, s’est lancé dans un violent et interminable réquisitoire contre ce déni de démocratie et a quitté la pièce.» 
Une lente et laborieuse reconquête du pouvoir
A la suite de cette première séance mouvementée mais révélatrice, les deux psys, qui se sont rendu compte que les parents étaient à bout, vont leur proposer d’instituer une safe place, un lieu à l’abri, dans leur appartement: tous les jours, avant le repas du soir, ils prendront une dizaine de minutes, entre adultes, enfermés dans leur chambre, pour décompresser. Un rituel annoncé et clos par un coup de gong. Avec interdiction absolue pour les enfants de toucher à ce gong. «On était sûrs, commente le papa, qu’ils n’allaient jamais nous laisser tranquilles, qu’ils allaient tambouriner à la porte et jouer avec le gong. Mais, dès le premier jour, ils ont respecté cette consigne.»
Cette première limite posée et respectée par les enfants, Julie et Yit-Shun, sur les conseils de Nahum Frenck et Jon Schmidt – qui verront la famille une demi-douzaine de fois –, vont instituer des règles de vie commune: obéir sans discuter, être poli, répondre quand on vous parle, respecter les autres… Le tout dûment noté sur un document contresigné par les parents qui installent également un tableau avec une pincette baromètre qui descend ou monte (un vieux truc de maîtresse d’école…) en fonction de l’attitude des enfants.
«Ça a été magique, confirment-ils. Le simple fait qu’on soit cohérents dans notre attitude et dans nos attentes avec nos enfants a grandement amélioré la situation. Ce n’est toujours pas parfait, on se sent un peu en rémission, mais on a des outils et on sait à quelle porte frapper si ça va de nouveau mal.»
 
A lire aussi sur ce même thème le témoignage de Nuria Lang, une super nanny romande et demain, le témoignage d'une deuxième famille romande.

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Arlinda: "Je croyais être une mère parfaite..."

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Julie de Tribolet
Medina et Blend ont bien grandi aujourd’hui. Et les disputes avec Arlinda comme témoin ne sont plus qu’un jeu.
Témoignage

Confrontées au phénomène de l'enfant-roi, dépassées par leur progéniture, trois familles romandes racontent comment elles s'en sont sorties. Aujourd'hui, le témoignage d'Arlinda, mère célibataire de 36 ans, et de ses enfants Blend et Medina, âgés respectivement de 16 et 11 ans.

«Je croyais être une mère parfaite, que tout était de leur faute. Je leur achetais tout ce qu’ils voulaient et je ne comprenais pas qu’en retour ils ne m’obéissent pas. J’ai appris depuis qu’on ne peut pas acheter l’amour de ses enfants, qu’il ne faut pas les surprotéger et exiger d’eux la perfection mais les responsabiliser.» Arlinda a 36 ans. D’origine kosovare, elle est arrivée en Suisse en 2006. Mère de contact bénévole pour la Croix-Rouge, elle élève seule ses deux enfants: Blend, 16 ans, et Medina, 11 ans.
Début 2013, l’école de Medina conseille à sa maman de contacter l’AEMO de Neuchâtel: la gamine a de gros problèmes en classe, elle semble stressée et passablement angoissée. C’est Nuria Lang, éducatrice sociale (voir l’interview en page 58), qui va prendre en charge le dossier et, durant dix-huit mois, se rendre chaque semaine, le mardi après-midi, dans l’appartement que la famille occupe sur les hauts de Neuchâtel. «On a tout de suite eu confiance en Nuria, se rappelle Arlinda. Alors j’ai vraiment vidé mon sac. On a beaucoup pleuré, crié, il y a eu des scènes très dures avec les enfants. Mais Nuria, toujours souriante, passait son temps à dédramatiser les choses, à nous redonner confiance. Elle m’a appris à ne plus me battre avec mes enfants sur le ring mais plutôt à faire l’arbitre.»
Petit à petit, une habitude s’installe au sein de la famille. Au lieu de s’affronter continuellement pour des motifs plus ou moins sérieux, Arlinda, Blend et Medina notent tout au long de la semaine dans un coin de leur tête leurs récriminations en prévision du mardi après-midi. 
«Je vais le dire mardi à Nuria…» devient la petite phrase magique qui désamorce les conflits. Et quand ça ne suffit pas, Arlinda agite le panneau rouge «STOP» que lui a remis l’éducatrice.
Une étape est franchie le jour où Arlinda accepte que ses enfants partent une semaine en classe verte. «Je ne m’étais jamais séparée d’eux une seule journée, même quand Blend avait été hospitalisé. Les trois premières nuits du camp, je n’ai pas fermé l’œil. Mais j’ai appris à prendre de la distance et ça a été bénéfique pour mes enfants comme pour moi.»
En l’espace de dix-huit mois, l’ambiance familiale change du tout au tout. Le tableau des tâches installé dans la cuisine responsabilise chacun. Fini le dernier modèle de Natel ou de PlayStation. On fait des économies et on part ensemble en voyage en Allemagne ou au Kosovo. Et on attend avec toujours plus d’impatience les visites de Nuria. Mais voilà, il a bien fallu un beau jour se séparer d’elle. Un an et demi après cette rupture douloureuse pour toute la famille, Medina a encore les larmes aux yeux en évoquant «la dame en vert qui devenait toute rouge lorsqu’on lui parlait mal».
 
A lire sur le même sujet le témoignage d'une première famille ainsi que celui de Nuria Lang, une super nanny qui en a vraiment vu de toutes les couleurs.
 
A noter que L'illustré n°16, actuellement disponible en kiosque, consacre un dossier complet à l'enfant-roi et ses diktats, avec en particulier de précieux conseils. 

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Des perturbateurs endocriniens plein la tête des enfants!

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DR
Les cheveux des petits Français sont pleins de perturbateurs endocriniens. Ceux des Suisses aussi, donc, forcément.
Etude alarmiste

Métaux lourds, bisphénol A, hydrocarbures, pesticides, phtalates, pesticides: une étude publiée mercredi en France révèle que les cheveux de nos chères têtes blondes concentrent une quantité astronomique de perturbateurs endocriniens. Attention danger!

Toutes proportions gardées, le magazine 60 Millions de consommateurs joue en France le même rôle que les émissions de télévision A bon entendeur en Suisse romande et Kassensturz outre-Sarine: un rôle de surveillance, de contrôle, de lanceur d’alerte parfois. En Suisse, diverses études et émissions ont déjà souligné le danger que constituent pour notre santé les perturbateurs endocriniens. On pense aux emballages plastique en bisphénol A, considéré désormais comme cancérigène, mais que nous avons utilisé pendant des années sans imaginer une seconde que les biberons que nous préparions pour nos bébés étaient eux-mêmes… dangereux.

Les perturbateurs endocriniens constituent sans nul doute l’un des plus gros défis de santé publique des pays riches, parce qu’ils sont partout, ou presque. Encore faut-il savoir les identifier, comprendre de quelle manière ils se retrouvent dans l’eau par exemple et surtout tenter d’éviter qu’ils ne s’insinuent sournoisement dans notre organisme avant de déclencher une réaction en chaîne qui pourra conduire à un cancer.

Les industriels, tout particulièrement dans le secteur, essentiel, de l’alimentation, traînent les pieds quand il s’agit de rechercher dans leurs produits des traces de perturbateurs endocriniens. Et si l’on considère que leur rôle premier est de faire de l’argent, du profit, et pas de se soucier de santé publique, on peut le comprendre. Un changement d’attitude est cependant inéluctable et il y a fort à parier que les industriels qui donneront l’exemple en la matière seront au bout du compte les mieux notés et les plus fréquentés par le public.

Vaste problème de santé publique

Il y a péril en la demeure. Une étude publiée mercredi chez nos voisins français dans le magazine 60 Millions de consommateurs, qui appelle au passage autorités et consommateurs à réagir, le prouve. Des traces de dizaines de perturbateurs endocriniens ont été retrouvés dans les cheveux d'enfants âgés de 10 à 15 ans. Cela signifie qu’insidieusement, tout le monde s’empoisonne dans un silence assourdissant. Personne ne réagit. Il y a pourtant un problème sérieux de santé publique et, souligne le magazine français, il va bien falloir que les autorités tapent du poing sur la table.

Dans un éditorial très remonté, la rédactrice en chef de 60 Millions de consommateurs, Sylvie Metzelard, dénonce l’inaction des pouvoirs publics à un moment où la fertilité des hommes, sérieusement mise à mal par les perturbateurs endocriniens, apparaît comme le signe clair qu’un changement profond de politique est désormais nécessaire. "Aux très hautes autorités d'arrêter de jouer les poules mouillées et d'imposer des règles, écrit-elle. (...) Et rappelons que la meilleure pression vient des consommateurs, capables de refuser d'acheter des produits non vertueux."

Il faut dire que les résultats de l’étude menée par 60 Millions de consommateurs font froid dans le dos. Un laboratoire indépendant, spécialement, mandaté, a analysé une mèche de cheveux d'un panel de 43 enfants âgés de 10 à 15 ans, habitant un peu partout en France. L’objectif premier était d’y rechercher d’éventuelles traces de 254 substances "répertoriées comme des perturbateurs endocriniens potentiels ou avérés". Or non seulement, les polluants ont été détectés, mais tous les enfants présentaient des traces de 34 molécules chacun, en moyenne! Autrement dit, tous les petits Français qui ont joué les cobayes pour cette études se sont révélés «contaminés». Leur santé est-elle menacée pour autant? Infiniment plus, bien évidemment, que si aucune trace de polluant n’avait été détectée dans leurs cheveux.

Phtalates et pesticides partout!

Il faut rappeler que les perturbateurs endocriniens sont des substances présentes dans de nombreux produits du quotidien (cosmétiques, jouets, peintures, gobelets, etc.). Elles perturbent notre système hormonal et peuvent déclencher maladies et anomalies. Des phtalates et des pesticides ont été retrouvés dans les cheveux de tous les enfants, à la différence des bisphénols, du PCB, des hydrocarbures aromatiques polycycliques, des métaux lourds et autres retardateurs de flamme bromés, mais ces derniers apparaissent dans de multiples échantillons.

A l’appui de sa requête pour un sursaut des autorités en matière de santé publique, le magazine 60 Millions de consommateurs indique que le bisphénol A, interdit en France depuis 2015, n'a été retrouvé que dans 20% des échantillons. Les mesures strictes ont donc un effet mesurable.

Au mois de février dernier, l'ONG Générations Futures avait mené un test semblable sur sept personnalités écologistes, montrant que leurs cheveux renfermaient tous de nombreux perturbateurs endocriniens (de 36 à 68 par personne). Quand cesserons-nous de nous voiler la face? Il y a quelque chose de pourri dans notre mode de consommation. Il serait grand temps de se réveiller et de faire passer la santé de nos enfants, et donc la nôtre, après le profit des industriels et les dividendes des actionnaires. Vous n’êtes pas de cet avis?

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Un jour, Cindy et Mario n'ont plus su gérer

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Julie de Tribolet
Témoignage

Confrontées au phénomène de l'enfant-roi, dépassées par leur progéniture, trois familles romandes racontent comment elles s'en sont sorties. Aujourd'hui, le témoignage de Cindy et Mario, 31 et 41 ans, confrontés à leurs deux enfants Lyam et Nawell, 22 et 10 mois.

On dit que les cordonniers sont les plus mal chaussés… Cindy et Mario Gessler, 31 et 41 ans, tous deux éducateurs en milieu scolaire à Lausanne, ont deux garçons: Lyam, 22 mois, et Nawell, 10 mois. Qui pourrait imaginer que ces professionnels qui ont vu défiler des centaines de gamins dans leur boulot péteraient un jour les plombs à cause de leurs deux charmantes têtes blondes? Deux naissances rapprochées, une mort subite du nourrisson évitée de peu chez l’aîné, un clivage culturel entre les deux parents… Cela suffit-il à expliquer pourquoi, un jour, Cindy a craqué? «C’était l’été dernier. On venait juste d’arriver chez ma maman pour les vacances. Le voyage avait été particulièrement pénible. J’étais crevée, Nawell avait trois semaines et demie et Lyam était ingérable. C’est ma mère, affolée par le spectacle de discorde qu’on lui offrait, qui m’a conseillé de prendre contact avec Nahum Frenck.»
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Deux parents heureux qui jouent avec  leur progéniture.  Un tableau idyllique que l’on n’aurait pas pu composer il y a quelques mois. Photo: Julie de Tribolet

Que Cindy ait craqué en ce premier jour de vacances n’est pas étonnant. Mario et elle, depuis la naissance de leur premier fils, s’étaient peu à peu enfoncés dans un tunnel sans fin. «On ne sortait plus le soir parce qu’on avait peur que Lyam ne puisse pas dormir en dehors de son lit, se rappelle Cindy. J’avais même renoncé à aller boire un verre avec mes copines dans la journée car, à la moindre contrariété, il se cognait volontairement la tête par terre. Son père et moi n’arrêtions pas de nous engueuler à son propos.»
Autant dire que lorsque la première réunion avec Nahum Frenck et son collègue psychologue Jon Schmidt se tient à la mi-octobre, Cindy et Mario sont singulièrement soulagés. «La première chose qu’ils m’ont dite à la fin de l’entretien, c’est que Lyam avait des réactions normales pour son âge. Et que le problème était chez nous et pas chez nos enfants… C’est notre couple que l’on devait soigner, pas Lyam, qui n’a plus jamais remis les pieds au cabinet.»
En cinq séances de confrontation avec le binôme Frenck-Schmidt, le couple va comprendre bon nombre de choses. Pourquoi Cindy et Mario ont surprotégé Lyam jusqu’à en faire un tyran domestique? Parce qu’ils ont failli le perdre tout bébé. Pourquoi Cindy n’arrive pas à donner une place au père de son enfant? Parce que, enfant, elle n’a pas eu de père à la maison. Pourquoi les deux parents, qui n’ont aucun problème à prendre en charge des dizaines de gamins au boulot, se retrouvent complètement désarmés devant un bout de chou à la maison? Parce qu’ils se sont trompés de rôle: ils ne sont pas l’éducatrice et l’éducateur de Lyam mais sa maman et son papa. Et Cindy et Mario de conclure: «Ça a mis du temps et des larmes, mais on a compris qu’il fallait oublier ce qu’on avait lu dans nos manuels de pédagogie. On a appris à se faire confiance, à diminuer nos exigences envers nos enfants et, surtout, à être cohérents avec nous-mêmes et à l’intérieur de notre couple. Et ça a marché…»
 
A lire sur le même sujet le témoignage d'une première famille , d'une deuxième famille, ainsi que celui de Nuria Lang, une super nanny qui en a vraiment vu de toutes les couleurs.
 
A noter que L'illustré n°16, actuellement disponible en kiosque, consacre un dossier complet à l'enfant-roi et ses diktats, avec en particulier de précieux conseils du Dr Nahum Frenck. 

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Ils sont fous, ils sont chou, ils sont roux

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Cristina Goncalves, Sainte-Croix
Les chats roux ont un charme fou, même s'ils sont un peu voyous. Beaucoup de ces filous ont fait leur trou chez vous, lecteurs de L'illustré, à commencer par ce beau minou, vraie truffe à bisous, Misty qui fait le fou sur le plateau du petit-déj.
Marie et Jeanne Vonlanthen, Rochefort
Tigrou - Pénibles, ces étirements!
Roxane Duriaux, Cugy
Foxy et Lucky - L'amour c'est... regarder ensemble dans la même direction.
Laura Cuénoud, Morges
Mambo - Quelle cosse!
Catherine Racine et Willy Bachmann, Sonvilier
Kim - C'est fini les photos?! J'ai besoin de mes heures de sommeil, moi.
Famille Collaud, Gletterens
Gargamel - Mais non, je dors pas, je fais semblant!
Catherine L'Eplattenier, Marin-Epagnier
Tito - Et ma gamelle, elle est où?
Sonia Tschumi, Sion
Filou - Chouette, je pars en vacances!
Bestialement vôtre
Ils sont fous, ils sont chou, ils sont roux

Laurent de Martin à skis sur tous les terrains

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Darrin Vanselow
Bien à l’abri du vent glacé dans son anorak, Laurent a fait des pitreries sur le quai de la gare de Lausanne, pour "L’illustré".
Champion

Le sportif de Troistorrents a fait du bruit avec 
une vidéo dans laquelle il se rend en classe à skis.

C’est qui, lui? Ancien champion suisse de slopestyle, il fait du freeride et du freestyle à skis. «Du coup, disons que je fais du freeski.»

Pourquoi on parle de lui? Car ce jeune sportif sympathique de 25 ans a tourné une vidéo (ci-dessous) avec la HES-SO Valais dans laquelle il dévale la montagne jusqu’en ville, pour finir sa course – toujours à skis – au premier rang de la salle de classe. La séquence de deux minutes a été reprise par le site MinuteBuzz et cumule plus d’un million de vues.

C’est un skieur professionnel?«Semi-pro. J’arrive à en vivre l’hiver pendant toute la saison, je voyage beaucoup. Et l’été je bosse généralement dans les stations. J’ai fait partie de l’équipe suisse de freestyle jusqu’en 2014 et j’étais classé dans le top 10 mondial à l’époque.»

Ça a l’air chouette.À quoi ressemble Une journée type? «Réveil à 7 h. Je commence par monter en motoneige ou en peau à la recherche d’un endroit vierge. Ensuite je décide de ce que je vais travailler: plutôt un saut, plutôt des lignes… Et puis je m’y mets. Ça prend deux-trois heures pour tout mettre en place, construire le terrain, calculer la figure. Après je me lance. Une fois que j’ai sauté, il faut tout remonter… A la fin de la journée, je rentre et je m’écroule à 20 h!»

Son planning ces prochains jours?«Lundi je pars en Californie pour un mois, pour tourner dans un film. On sera une dizaine de skieurs et on aura trois ou quatre minutes chacun. C’est vraiment les trois minutes de l’année!» Good luck! M. S.

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Elles craquent pour le chasselas valaisan!

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Julie de Tribolet
Muriel Siki (en haut à gauche), Véronique Goy Veenhuys, Marie Mathyer, Valérie Rajaonarivo (en bas à gauche), Pierrette Menétrey, Coraline de Wurstemberger, organisatrice du concours (au centre), Pascale Vollenweider, au service, et Cindy Guignard.
Concours

Six femmes se retrouvent au domaine Les Dames de Hautecour, à Mont-sur-Rolle, pour attribuer le label Le vin des femmes, nouveau en Suisse.

Sur la nappe, des verres de blanc à n’en plus finir, quelques crachoirs, un rien d’eau et un petit panier de cubes de pain. Point de fondue, mais autour de la table, au domaine Les Dames de Hautecour, à Mont-sur-Rolle, six femmes. Elles sont journalistes, directrice marketing, cheffe, traiteur, directrice de fondation. Leur point commun: elles aiment le vin et les bonnes bouteilles. La mission: juger, avec des palais de néophytes mais d’épicuriennes, des chasselas 2016 venus de quatre cantons romands, pour un tout nouveau label en Suisse, le label Le vin des femmes, imaginé par la Belge Muriel Lombaerts qui l’a créé il y a cinq ans en Belgique. Lequel de ces échantillons, ensuite présentés au salon Arvinis, à Montreux, séduira les palais féminins? Paupières fermées, entre fous rires et quelques moues, les papilles ont frémi: les vainqueurs sont valaisans! Pas chauvines, les Vaudoises et Genevoises ont craqué pour le Fendant AOC Valais, Réserve des Administrateurs, de la Cave Saint-Pierre, à Chamoson, et pour le Coteaux de Sierre de Gregor Kuonen, du Caveau de Salquenen. M.M.

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Isabelle Falconnier: "Séduire pour moi, c'est donner envie"

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Julie de Tribolet
Isabelle Falconnier, qui êtes-vous, en quatre mots? "Curieuse, câline, impatiente, angoissée."
Interview intime

Journaliste, présidente du Salon du livre, Isabelle Falconnier publie un recueil de ses chroniques. Une femme libre, libertaire et parfois libertine. Aucun sujet n’est tabou à ses yeux.

Ce livre, Mea culpa*, regroupe 100 de vos meilleures chroniques parues dans L’Hebdo. C’est votre façon de faire le deuil?

Disons que c’est une manière de mettre un point final à ce qui a été une aventure très forte et privilégiée et qui a constitué une partie de ma vie pendant dix ans. Je me sens toujours orpheline, j’avais un lien très fort à L’Hebdo où j’ai grandi professionnellement. J’ai toujours un sentiment de colère et de gâchis, de quelque chose qui, à mes yeux, restera irremplaçable.

A force de parler de ceux des autres, vous n’avez jamais été tentée d’écrire un roman?

Bien sûr, j’ai toujours des idées, mais il faut trouver le bon moment pour ne plus seulement être au service des autres et se mettre soi-même au centre. J’ai un peu de peine avec ça, car je suis quelqu’un de très timide. A chaque période de sa vie ses priorités. Et puis la littérature en Suisse romande ne nourrit pas son homme, il faut assurer un salaire à la fin du mois! (Sourire.)

C’est une frustration?

Non. Je ne laisse pas les frustrations s’accumuler dans ma vie. Lorsque je sens que quelque chose peut en devenir une, j’agis! Mais on peut être un excellent journaliste et un piètre écrivain…

Angoissée à quelques heures de l’ouverture du salon?

J’ai le trac, oui, le travail de toute une année se joue sur cinq jours. Je suis une angoissée qui positive, une adepte de la méthode Coué. Il y a toujours une solution à un problème.

Y a-t-il un livre qui a changé votre vie?

Si je dois n’en garder qu’un: Le livre brisé de Serge Doubrovsky. Un vrai séisme. Il démontre la non-frontière absolue entre la littérature et la vie à travers le récit de la vie de couple de l’auteur. Quand on raconte sa vie, a-t-on le pouvoir de la changer? Je crois profondément au pouvoir actif de la littérature sur la vie. Alors que pour beaucoup de gens lire un livre n’est qu’une forme de divertissement un peu superficielle, pour moi, cela a quelque chose de très puissant. Quand on s’identifie à un personnage, et qu’on vit par procuration tout ce qu’il vit, on se découvre soi-même.

Pourtant vous avez dit un jour que le comble de l’impudeur, c’était de balancer ses émotions à la figure des autres. Pourquoi?

Je suis une fille extrêmement sensible et émotive, qui essaie de canaliser dans sa vie tout ce qui est de l’ordre de l’affect, de l’émotion, pour se protéger. J’adore les vécus dramatiques tant que ça concerne les autres. J’ai beaucoup de peine à parler de moi, de ce que je ressens…

Vous avez pourtant parlé publiquement du suicide de votre frère.

Parce qu’il m’a bouleversée, évidemment, et a redéfini mon rapport à ma famille, à ma propre mort, à la solitude aussi. Enfant, on m’appelait Madame Pourquoi. Poser des questions, c’est ce qui me constitue, je ne suis pas devenue journaliste par hasard. La mort de mon frère est un sacré pourquoi qui n’aura jamais de réponse. Cela a forgé mon caractère relativiste. C’est un événement grave qui, du coup, a induit une dose de gravité supplémentaire dans la vie d’une jeune femme qui avait déjà été une petite fille très sérieuse. Cela se voit sur mes photos de classe. J’étais la fille sérieuse qui n’arrivait pas à être dans la bande des filles gaies. Mon frère s’est tué officiellement par dépit amoureux, sa mort a aussi influencé ma vision de l’amour.

Vous êtes l’épouse du journaliste Christophe Passer. Vous avez évoqué avec lui dans les médias des aspects de votre vie conjugale. Ce n’était pas de l’impudeur?

Les vies amoureuse, érotique et conjugale sont des domaines très importants de la vie humaine et j’y consacre du temps et de l’attention. Ce n’est pas parce qu’on est une fille grave et sérieuse que l’on n’investit pas ces domaines. Pour moi, c’est une part importante de mon bien-être. Un journaliste n’est pas seulement une fonction mais une personne qui écrit avec ce qu’elle est, ce qu’elle fait et ce qu’elle vit. Et il n’y a rien de plus important que les relations entre un homme et une femme. C’est le sujet le plus débattu au monde et le plus important après l’existence de Dieu. Et il faut commencer par soi-même, chercher à comprendre son couple, comment le faire évoluer. Il n’y a pas de sujets tabous pour moi. Mes chroniques en sont la preuve.

Partager ses fantasmes, comme vous le préconisiez dans un Temps présent sur le couple, est-ce toujours un bon moyen de le faire durer?

Le fantasme, c’est notre vie intérieure. Que ce soit le plus anodin, comme se faire embrasser sur un banc public devant tout le monde, ou le plus osé, l’important c’est qu’il ait du sens pour soi. Et il n’est pas lié à mon avis à l’hyperérotisation de la pub, de la TV. Un couple, ça se cultive, ça s’arrose. Dans celui que je forme avec Christophe, on parle de tout, de nos prochaines vacances jusqu’à nos envies érotiques les plus intimes. On n’a jamais cessé de le faire et j’espère qu’on continuera à le faire jusqu’à notre mort.

On peut être plusieurs dans un couple?

A partir du couple on peut explorer beaucoup de choses. L’important, c’est que ce couple reste une base d’exploration commune. Ce qui précipite sa fin, c’est lorsque cette envie d’exploration sentimentale ou érotique se passe en dehors de cet accord conjugal. Parfois on peut exprimer aussi son désir d’exploration sans le vivre et le garder sous forme de fantasme. Il faut agrandir l’univers du couple sans le vider de sa raison d’être.

Un écrivain très séduisant dont vous admirez l’œuvre vous propose de passer la nuit avec lui. Que lui répondez-vous?

(Sourire et quelques secondes de silence.) Peut-être, si je ne porte pas atteinte à la zone de bien-être, de confort de mon couple. Mais cette zone est totalement fluctuante, elle évolue avec le temps, et le couple est aussi constitué de deux personnes qui évoluent à la fois séparément et ensemble. C’est une aventure continuelle passionnante. La nuit avec un écrivain admiré peut donc rentrer pour moi dans le cadre de ce que je pourrais m’autoriser à un certain moment mais peut-être pas à un autre. Je suis une femme différente en couple aujourd’hui de ce que j’étais il y a dix ans et de ce que je serai dans dix ans. A chaque occasion qui se présente, on doit se poser la question de savoir si ce qu’on fait est avec le couple ou contre lui. L’idée de Marcela Iacub d’un mariage qui doit être renouvelé tous les cinq ans n’est pas idiote. Il s’agit encore une fois d’être intelligent. De dialoguer.

Et la pulsion, les tripes qui se nouent, la jalousie?

Justement, c’est pour cela que la priorité doit toujours être le bien-être du couple. D’autres personnes, d’autres corps d’hommes ou de femmes peuvent intervenir dans sa vie érotique pour autant qu’ils ne menacent pas sa stabilité.

Votre époux est connu pour sa plume mais aussi sa propension à parler. Vous arrivez à en placer une à la maison?

(Sourire.) Dans le privé Christophe parle peu. C’est quelqu’un de très attentif aux autres, de très à l’écoute et qui, comme tous les gens qui parlent beaucoup, ont développé cela à un moment de leur vie où c’était important pour exister.

Qu’a-t-il en commun avec votre premier mari et père de vos enfants, le journaliste et conseiller national PLR Fathi Derder?

Fathi ou Christophe aiment les débats d’idées, discuter. J’ai besoin d’hommes intéressants à mes côtés. Un couple ce n’est pas juste cohabiter et partir en vacances ensemble. J’aime être stimulée. Une journée où je n’ai pas eu l’impression de l’être est une journée perdue.

La séduction, qui revient souvent sous votre plume, pourquoi est-elle aussi importante?

Pour convaincre quelqu’un il faut commencer par le séduire. Séduire, pour moi, c’est donner envie. Un sourire, c’est le début de la séduction. C’est seulement si elle vous écoute qu’une personne peut être convaincue. Et je ne parle pas là de l’apparence; s’il y a bien quelque chose de volatile, qui passe, c’est l’apparence.

Vous aurez 50 ans en 2020. L’âge où la femme devient transparente, dit-on, dans le regard des hommes. Cela ne vous effraie pas?

Je trouve toujours très injuste le fait qu’il est beaucoup plus difficile de vieillir pour une femme que pour un homme. Mais je suis ravie d’être une intello, une intello, ça n’a pas d’âge!

Je ne vous crois pas! (Sourire.)

(Rire.) Mais oui, je l’avoue, cela me fait très peur de prendre de l’âge et j’espère pouvoir compter sur ma féminité le plus longtemps possible.

Vous êtes sensible à la critique?

La vie est trop courte pour s’en embarrasser. Et je respecte trop le libre arbitre des autres pour m’en offusquer. 
Je suis ma voie, qui m’aime me suive.
Je suis plutôt une femme de compromis 
et de débat d’idées qui n’aime pas 
le conflit. Je ne dis pas du mal des gens, une fille gentille, qui a un bon 
cœur…

Qu’espérez-vous avoir transmis à vos deux enfants de 20 et 17  ans?

La force de penser par eux-mêmes.

Vous aimez lire les horoscopes. Vous reconnaissez-vous dans votre signe zodiacal, la Balance?

Oui. Je suis quelqu’un toujours en recherche d’équilibre. Je revendique la possibilité de m’émerveiller, comme les enfants, d’avoir cette naïveté qui fait que je ne vois jamais les méchancetés, les complots autour de moi et en même temps je peux être très cynique, très poisson froid qui relativise tout avec une sorte de dureté. Mais c’est important de savoir tomber l’armure à certains moments et s’endurcir quand les événements l’exigent. Pour avancer.

Mea culpa. Mes 100 meilleures 
chroniques, Editions Favre.

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Dylan, 23 ans: "J’ai reçu un cœur 
en cadeau"

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Blaise Kormann
Après sept ans et demi d’épreuve, Dylan Mora voit enfin le bout du tunnel et peut rêver d’un avenir souriant aux côtés d’Abigaël, sa charmante fiancée.
Greffe d'organe

Victime d’insuffisance cardiaque dès son adolescence, Dylan avait peu de chances de s’en sortir avant que René Prêtre ne lui greffe un nouveau cœur. Fortement reconnaissant à son donneur, 
ce Genevois de 23 ans promet de bichonner 
jusqu’à son dernier souffle ce rare 
et inestimable présent. Témoignage poignant.

«Chambre 210, au 16e étage. Chirurgie cardiaque», avait-il tenu à préciser. Agglutinée autour de son lit, toute la famille est là. Anna-Rita, la maman, Manuel, le papa, Melinda, la grande sœur, et Abigaël, son amoureuse, assise près de lui. Elégants, souriants, accueillants, ils entourent Dylan avec amour, comme ils le font depuis que son insuffisance cardiaque a été diagnostiquée, il y a sept ans et demi. De l’histoire ancienne, espèrent-ils. Demain, Dylan quittera d’ailleurs le CHUV où il a été héliporté en urgence depuis les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), septante jours plus tôt. Avec un cœur tout neuf, comme il dit, qui lui a déjà permis d’arpenter quatorze étages du bâtiment d’un coup et de se balader des heures autour de l’hôpital. Responsable de l’unité insuffisance cardiaque aux HUG, le Dr Philippe Meyer est là lui aussi. Comme un symbole des liens étroits qui unissent les deux hôpitaux. C’est lui qui a reçu Dylan Mora la première fois dans son cabinet, qui a tenté de stopper l’altération de son état de santé.


La veille de l’intervention, entouré par Abigaël, à gauche, et Melinda. Et deux mois plus tard, tout guilleret, quelques heures avant de quitter le CHUV, entouré de son médecin traitant, le Dr Philippe Meyer, de René Prêtre, qui l’a opéré (derrière), et du professeur Roger Hullin, engagé pour la cause du don d’organes. Photos: DR et Blaise Kormann

En liste superurgente

Tout est parti d’une banale blessure au genou héritée d’un match de tennis. Un épanchement de sang un peu louche, un malaise surtout qui incitent la Faculté à investiguer. «Après de longues recherches, nous avons constaté que son cœur se dilatait et s’affaiblissait. Comme une batterie qui se déchargerait. Au début, nous n’étions pas trop inquiets. Le traitement portait ses fruits. Dylan avait repris une vie quasi normale», se remémore le médecin genevois. Un sursis. Car les événements vont se précipiter. A la suite d’un gros malaise, on lui pose un défibrillateur interne. En vain. Le jeune homme peine de plus en plus à respirer, dort pratiquement jour et nuit. On le place sur la liste d’attente pour une greffe du cœur puis sur la liste superurgente lors de son arrivée au CHUV.

Course contre la mort

Commence alors une course contre la montre, contre la mort. «En dernier recours, si un cœur ne lui avait pas été attribué dans les délais, nous aurions pu prolonger l’attente avec un cœur artificiel. Un an environ. Mais cette option n’est pas exempte de risques et complique la future greffe à cet âge-là», détaille René Prêtre, chef du service de chirurgie cardiovasculaire et star incontestée de la discipline. Grâce à son statut prioritaire de super­urgence, Dylan n’attendra «que» quarante-six jours, contre plus de trois cents habituellement. Un mois et demi au cours duquel il va néanmoins passer par tous les états d’âme, confesse-t-il. «Au début, j’imaginais que cela arriverait très vite. Mais plus le temps passait, plus le désespoir me guettait. Et quand je rêvais qu’un donneur s’annonçait, que je pensais à sa famille, j’étais au fond du bac, tenaillé par une sorte de mauvaise conscience. Même si ma survie en dépendait, je n’arrivais pas à me réjouir.»


J-1. A la veille de sa sortie du CHUV, Anna-Rita, sa maman, Manuel, son papa, et Melinda, sa soeur aînée, entourent une dernière fois Dylan dans sa chambre. Dès demain, une nouvelle vie commence pour la famille. Photo: Blaise Kormann

Torture psychologique

«Espérer que quelqu’un meure pour que ton fils puisse vivre. C’est une pensée qui t’écartèle jour et nuit», confirme Manuel, confiant avoir très mal vécu cette période. Une torture psychologique qui pourrait, selon lui, être en partie évitée en adaptant notre législation en matière de don d’organes. «Contrairement aux pays qui nous entourent, où s’applique le régime du consentement présumé, la Suisse impose le consentement explicite. En Espagne, en Allemagne, en France, il faut que la personne décédée possède sur elle une carte s’opposant au prélèvement de ses organes pour que la Faculté s’interdise d’agir.» «Chez nous, sans l’aval de la personne ou de ses proches, impossible de prélever quoi que ce soit, regrette en effet Roger Hullin, professeur associé au service de cardiologie de l’établissement vaudois. Le seul moyen d’optimiser le système est de porter sa carte sur soi et d’informer au moins un proche de sa décision. A défaut, nous constatons que les familles, déjà plongées dans la détresse à cause du décès, refusent en grande majorité le prélèvement.» «Passer d’un régime à l’autre relève de la volonté politique. Nous nous battons en vain dans ce sens depuis des années», déplore René Prêtre, en ajoutant une deuxième raison, plus surprenante, expliquant à ses yeux le manque cruel d’organes dans notre pays: la qualité de notre système de santé. «Cela peut paraître paradoxal mais, grâce notamment à notre niveau de vie et à la médecine préventive, le taux de mortalité diminue et l’âge moyen des décès recule. Si cette situation est très réjouissante pour la population, elle pénalise le don d’organes», analyse le Suisse de l’année 2009.


Après avoir lu le bestseller de René Prêtre, «Et au centre bat le coeur», Dylan demande sa dédicace au chirurgien star. «Mais son autographe, c’est sur la poitrine que je l’ai, sourit le jeune homme. Quand j’ai su que c’était lui qui m’opérait, pas mal d’angoisses se sont envolées. C’est un très grand honneur pour moi.» Photo: Blaise Kormann

Lui-même donneur

C’est en tout cas grâce à cet esprit altruiste, que les médecins et Swisstransplant appellent de leurs vœux, que Dylan, opéré par René Prêtre et sa formidable équipe qu’il n’a pas cessé de louer, a désormais une nouvelle vie devant lui. Au terme des quinze biopsies qui devront attester que tout risque de rejet est écarté, le jeune assistant en soins et santé communautaire deviendra même à son tour porteur de la fameuse carte puisque plus rien ne s’opposera à ce que son cœur batte dans une troisième poitrine au cas où le malheur le frapperait. «C’est arrivé une seule fois dans notre pays», se souvient René Prêtre. Il n’en est pas encore là, bien qu’il ait déjà recouvré une bonne partie de ses facultés physiques et psychiques. «Pendant ma maladie, je pensais que je ne pourrais jamais accepter le cœur d’un autre. Cette hypothèse allait à l’encontre de mes convictions. Face à une sorte de compte à rebours, j’ai fini par accepter ce cadeau et, maintenant, je suis très fier de le porter en moi. Je me dis que quelqu’un m’a offert son cœur et moi, je lui ai offert mon corps pour lui permettre de battre. Et je vous garantis que je ferai tout ce que je peux pour lui donner la chance de vivre le plus longtemps possible», nous confie Dylan, soudain submergé par l’émotion. «Et puis, il y a un autre avantage, se reprend-il, souriant. Désormais, grâce à la générosité d’un inconnu, je peux fêter chaque année un deuxième anniversaire. Celui de ma renaissance…»


La carte de donneur d'organes du chirurgien René Prêtre. Photo: Blaise Kormann

 Afin de ne pas donner à la famille du donneur la possibilité de procéder par recoupements pour identifier le receveur, l’utilisation de dates n’est pas autorisée. En Suisse, tout se passe de manière anonyme en matière de transplantation. Les deux parties peuvent certes entrer en contact l’une avec l’autre, mais uniquement par l’intermédiaire de Swisstransplant, la Fondation nationale suisse pour le don et la transplantation d’organes. Par lettre anonyme et après une période bien définie. Une occasion que Dylan compte saisir bientôt.

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Christian à la recherche de son enfance perdue

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DR/Julie de Tribolet
Né à Genève en 1950, Christian Amsler (à g. vers 3 ans) a été placé sept foisl. Il a décidé il y a quelques mois de faire la lumière sur son passé et est retourné sur certains de ses lieux de «séjour», comme ici à Vandoeuvres (GE).
Société

Enfant «illégitime», placé bébé et jusqu’à sa majorité, un Genevois s’est lancé dans la quête éperdue de ses origines. Entre orphelinats sans chaleur ni tendresse, le drame de la mort d’un frère adoptif et l’adolescence passée à trimer à la campagne, récit d’une plongée dans un passé vertigineux.

Guillaume, un petit bonhomme de 3 ans (et demi!), s’accroche fièrement à son tracteur de plastique vert. Christian Amsler, son grand-père, le guide gentiment hors du jardin d’hiver d’une jolie villa de la campagne fribourgeoise. Scène de vie ordinaire d’un quotidien ordinaire de Suisse romande.
A presque 67 ans, Christian Amsler, chef d’entreprise, ressemble à n’importe quel préretraité actif. Marié avec bonheur, ce père de trois filles adultes a bravé la vie et avancé droit devant lui. Pantalons clairs et chemise bien nette, souliers cirés et voiture écologique. Un Romand normal. Comme vous, comme moi, comme votre voisin ou votre cousin.
Sous cette identité parfaitement claire, Christian Amsler porte en lui une fêlure. Ce n’est pas un secret, puisqu’il a toujours assumé son passé d’enfant placé. Non, c’est une cicatrice. Profonde, douloureuse, comme toutes celles qui viennent de l’enfance.
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Christian Amsler a pu consulter, en compagnie d’un psychologue de la LAVI, son dossier conservé aux Archives de l’Etat de Genève. Photo: Julie de Tribolet

Aujourd’hui, celui qui, dès l’âge de 3 jours et jusqu’à sa majorité, a usé six placements institutionnels et un familial, veut savoir. Tout. Qui a choisi pour lui et sa mère, Maria Desplands, née Amsler, qu’il a connue à 18 ans parce que, un jour, il a trouvé le courage de lui téléphoner et à qui il veut rendre justice. Il veut comprendre qui a pesé dans sa petite vie d’enfant au point de lui infliger un traitement psychiatrique dont il garde un souvenir plus que pesant. Qui, encore, a décidé que ce serait bien pour lui de trimer à la campagne sous la férule rigoureuse d’un instituteur retraité usant de méthodes complètement choquantes aujourd’hui. Pourquoi aussi, sans ménagement, sans ressources et sans accompagnement, l’année de ses 20 ans, lui a-t-on désigné la porte en lui signifiant la liberté.
Parti de rien, avec en poche ses souvenirs et quelques récits de sa mère, Christian Amsler va réussir, en mars dernier, grâce à l’aide de la LAVI, l’organisme fédéral d’aide aux victimes, et parce que la loi le lui consent, à consulter son dossier personnel, déposé aux archives cantonales genevoises. Très courageusement, il a également voulu revoir plusieurs des institutions de placement qu’il a fréquentées, rencontrant les actuels occupants des lieux et même quelques figures d’ombres sorties tout droit de son adolescence.
 
Février 2017: le début de la quête
L’homme que nous avons rencontré pour la première fois en février dernier était encore perclus de doutes et de questions, mais très clair sur lui-même. «Je vais très bien. Je me considère comme un privilégié. J’ai une belle vie, une magnifique famille, un toit, un travail qui continue de me combler. Mon enfance, je n’y pensais pratiquement jamais. J’ai appris à me construire avec ce passé, pas contre. Depuis quelque temps, j’ai compris qu’il fallait que j’en sache plus sur toute cette histoire.»
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Aux Archives de l’Etat de Genève, Christian Amsler y a appris que celui désigné par sa mère comme étant son père avait intenté un procès en désaveu de paternité, ce qui explique qu’il changea
de nom à l’âge de 11 jours et qu’il existe deux dossiers le concernant. Photo: Julie de Tribolet

Christian Amsler commence par réunir les bribes de ce qu’il connaît. «Mes premiers souvenirs remontent à mes 5 ou 6 ans, lorsqu’un couple vint me chercher à l’orphelinat où je me trouvais. Je découvrais pour la première fois la chaleur d’un vrai foyer. Le paradis a duré jusqu’en 1957. Celui que je considérais comme mon frère, Etienne, l’enfant naturel de la famille, est mort subitement d’une «encéphalite». Il avait comme moi à peine 7 ans. La mère a perdu la raison et s’est acharnée sur moi, m’infligeant toutes sortes de mauvais traitements. Je fus retiré quelques mois plus tard de cette famille. Je me souviens ne pas avoir compris pourquoi je ne pouvais plus rentrer chez moi.» Placé dans une «maison de famille» à Vandœuvres, dans la campagne genevoise, l’enfant ne cesse de fuguer. «Comme un chien qui retourne chez son maître, je fuyais l’institution pour aller attendre ceux qui, pour moi, étaient mes parents, devant leur porte, en plein Genève. J’étais devenu un «enfant difficile»… On m’envoya chez une psychologue. Avec elle, je ne dessinais que des cimetières… Un psychiatre, le docteur F.*, également professeur à l’université, s’est occupé de moi, aussi.»
Le récit de Christian Amsler s’interrompt. «Je peux encore me promener dans le bureau du Dr F. Je me rappelle chaque détail: sa très haute taille, son bureau impressionnant devant lequel se dressait une minuscule chaise où j’étais assis, dénudé et sans défense. Il me lançait une balle, sans doute pour tester mes réflexes, avec une telle maladresse que je n’arrivais presque jamais à la rattraper. Je me souviens de palpations, d’attouchements, dirait-on aujourd’hui. Et des médicaments que, sur son conseil, on m’administrait. Je vois encore le nom sur une boîte, «Nobrium 10». Je n’ai jamais su pourquoi j’ai été traité ni comment. Je sais juste qu’à cette époque je ne cessais de m’endormir en classe.»
Quant à sa naissance, Christian ne connaît alors que les confidences de sa mère. «Quand je l’ai retrouvée, en 1968, ma maman vivait chichement. Nous n’avons plus rompu le contact, jusqu’à sa mort en 1984. Elle m’a raconté que j’étais né à la maternité de Genève, alors qu’elle était âgée de 27 ans et en instance de divorce. Son mari, Marc Desplands, ne m’a jamais reconnu comme son fils. Né Christian Desplands, je me suis appelé Amsler à 11 jours… Je suis devenu un «enfant illégitime», même si ma mère m’a toujours affirmé que son ex-mari était bien mon père. Dans cette situation, terrible pour l’époque, ma mère aurait, selon ce dont elle m’a assuré, été contrainte de signer un acte d’abandon. J’ai donc été placé sous la responsabilité de l’Etat jusqu’à ma majorité.»
Bien décidé à aller de l’avant, le Genevois décide de prendre contact avec la LAVI, afin de savoir dans quelle mesure il peut avoir accès à des informations le concernant. Il nous confiera en outre qu’il sait que le chalet le Molard, au-dessus de Gilly, sur la côte vaudoise, où il a séjourné de 13 à 16 ans et officié comme valet de ferme, est toujours tenu par la fille du «patron» de l’époque, aujourd’hui plus que nonagénaire.
Deux semaines plus tard, nous retrouvons Christian Amsler. Il est joyeux: la LAVI vient de lui obtenir l’autorisation de consulter son dossier complet aux archives cantonales de Genève. La date, rapidement fixée vers la fin du mois de mars, concrétise des mois d’efforts solitaires.
L’homme tient plus que jamais à retourner sur les lieux de ses placements. Il a téléphoné au Molard: Mlle B.* nous y recevra la semaine suivante. Une visite d’une des institutions où il a séjourné, Clairival, à Vandœuvres, est également agendée, grâce au bienveillant concours des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) dont dépend aujourd’hui la structure qui a complètement changé d’affectation.
 
16  mars 2017: face à la fille du «patron»
Le Molard, un énorme chalet surplombant La Côte, est posé comme une île au milieu d’une propriété immense. Sa vocation rurale est encore perceptible dans l’alignement des prés et les restes d’étable. Mlle B. nous attend sous le porche. Elle est très petite, très frêle. Son œil bleu lavé se fixe sur Christian Amsler. Lui respire: tout est exactement pareil à son souvenir. Les ruchers, la fontaine devant la maison, le bloc hiératique au fond du pré… Leur dialogue muet dure longtemps, se déroulant en une tempête d’émotions à peine soutenable pour l’un et l’autre.
Finalement, assise à l’intérieur de la maison, Mlle B. soupire: «Je n’ai pas bien dormi cette nuit…» Son ancien pensionnaire essaie de détendre l’atmosphère: «Ah, tu as toujours ce gros poêle. On gardait toujours une taie d’oreiller emplie de noyaux de cerises dans l’un de ses tiroirs pour la glisser dans nos lits. Les chambres n’étaient pas chauffées, ce qu’on a eu froid, dis!» La vieille dame ne répond pas. Elle sort d’un tiroir un cartable bleu: «Tiens, c’est ton dossier. J’en ai 210 dans ma chambre. Un pour chacun des garçons qui sont passés ici.» Tout est consigné: les rendez-vous de Christian chez le Dr F., les lettres que le garçon écrivait, ses résultats scolaires, tout.
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Christian Amsler a été placé de 1958 à 1963 à Clairival, à l’époque, dans la campagne genevoise. Cette maison accueillait une quinzaine d’enfants de tous âges: des petits en âge préscolaire jusqu’à des adolescents. Cette institution existe toujours et est devenue un hôpital de jour accueillant 13 enfants âgés de 2 à 7 ans. Photo: DR

Face à face, le sexagénaire et la vieille dame relisent chacun à sa façon le passé. Christian rappelle la brutalité du père, les punitions très dures, les nuits passées dans l’étable à attendre qu’une vache vêle, le fonctionnement autarcique des lieux: «Nous faisions le pain une fois par mois. Si ce n’est pour cette farine qu’on achetait, tout le reste était produit ici. Nous devions être une petite dizaine de garçons, habillés comme des pauvres, à trimer comme des hommes.» Mlle B. susurre: «Mon père était dur avec nous aussi, tu sais.»
Sur le chemin du retour, Christian Amsler aura ces mots pleins de douceur, sans amertume: «Elle aussi a été victime, d’une certaine façon. Elle s’est adoucie avec l’âge, vraiment. A l’époque, elle n’était pas très tendre non plus. Une fois, elle m’a même cassé le nez! Oui, le Molard, c’était dur pour tout le monde. Et encore, moi, j’avais de la chance parce que je ne faisais pas pipi au lit. Je revois ceux qui avaient mouillé leurs draps casser la glace de la fontaine le matin pour les rincer. Humiliés, frigorifiés, révoltés… Dire que le patron était payé 300 francs par mois pour mon entretien!»
 
21 mars 2017: aux archives, le vertige
Accompagné d’un psychologue de la LAVI, Christian Amsler n’affiche ni nervosité ni appréhension avant d’entrer dans le bâtiment des Archives de l’Etat de Genève. Attendu, il va passer près de deux heures dans la salle de consultation. Première surprise: il y a un dossier pour Christian Amsler et un autre enregistré sous le patronyme reçu à sa naissance, Desplands. Les deux classeurs sont incroyablement épais.
Dès les premières pages, c’est le choc: «A ma naissance, un procès en désaveu de paternité a eu lieu. Ma mère a dû raconter sa vie intime, par le menu et en détail. Peut-être que ce qu’elle m’a raconté n’est pas vrai. Peut-être que ce Desplands que je suis allé voir et qui me ressemble tellement n’est pas mon père. Je n’en sais plus rien, maintenant…» La lecture du dossier a réveillé une colère et une révolte longtemps tues: «On ressent très fortement le jugement qui était porté sur ma mère: on y évoque ouvertement la «légèreté de ses mœurs». Elle fut littéralement persécutée par l’autorité. A cette femme qui vivait de petits ménages, on ne cessa de demander des comptes pour mon entretien. Et si elle manquait de payer la pension, on lui envoyait la maréchaussée! Je n’ose imaginer ce qu’elle a vécu. C’est clair, on préférait me laisser vivre aux dépens de l’Etat plutôt que de l’aider elle à m’élever correctement.»
Christian Amsler va encore trouver des traces de sa grand-mère et de son oncle maternels qui, tous deux, ont essayé de le prendre avec eux. Les demandes ont été chaque fois refusées au motif que son grand-père était connu dans son village pour alcoolisme et violence familiale. Christian Amsler va aussi découvrir que sa mère a été condamnée à 2 ans de prison pour avoir participé à une chaîne d’avortements illégaux…
 
21 mars 2017: une lucarne et des larmes
Très ébranlé, mais toujours vaillant, Christian Amsler nous conduit à Vandœuvres, à Clairival, dans la maison où il a passé cinq longues années, de 1958 à 1963. Il a amené une brosse à reluire reçue à l’époque. «Je l’ai toujours gardée avec moi. Il y a encore mon nom dessus. J’ai pensé que ce serait bien de la ramener ici.»
L’actuel responsable des lieux, François Hentsch, présente l’institution, son travail avec les petits, les égards et les aménagements spéciaux qui ont été entrepris. Clairival est devenu un hôpital de jour accueillant treize enfants âgés de 2 à 7 ans avec des troubles complexes du développement qui bénéficient de programmes multidisciplinaires de prise en charge, adaptés aux besoins spécifiques de chaque enfant et en partenariat étroit avec les parents. Le but est de permettre à ces enfants de rejoindre les structures scolaires spécialisées ou normales.
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A 67 ans, Christian Amsler est l’heureux grand-père de Guillaume, 3 ans et demi, devant, et d’Emmanuel, 5 mois, dans les bras de sa maman Sandrine, 30 ans. Le Genevois et sa femme Floriane, en rouge, ont eu deux autres filles: Céline, 26 ans, à g. derrière, et Evelyne, 28 ans, à dr. Photo: Julie de Tribolet

Dans la grande salle qui fut le réfectoire et qui sert maintenant de salle de jeu, Christian Amsler est ému. «Les enfants sont bien ici, cela se voit. Nous, les deux ou trois jeunes filles qui nous accompagnaient en plus de la directrice avaient l’interdiction d’être tendres avec nous. Elles ne nous touchaient presque pas.»
La découverte des lieux se poursuit avec cet ancien pensionnaire qui littéralement fait lui-même la visite, ouvre chaque porte, raconte quelques anecdotes… Il reconnaît la lingerie, la cuisine, le jardin, surtout, et ce dernier étage où une pièce sous les combles servait de salle de punition. Sous la lucarne, l’homme qu’il est, grand et droit, redevient un tout petit garçon: «Comment je faisais pour me faufiler par cette minuscule fenêtre? Quand j’étais puni, je m’enfuyais, passant par les toits. Je ne faisais que cela, chercher la liberté.»
Le silence tombe dans la pièce et chacun, pudiquement, regarde ses chaussures. Christian Amsler gardera ses larmes. En sortant, il jette un dernier coup d’œil à la maison et répète qu’il est très content de savoir des enfants heureux ici…
Aujourd’hui, Christian Amsler sait qu’il n’aura pas toutes les réponses à ses questions. Il se promet de continuer à chercher à en savoir plus sur sa mère ainsi que sur son dossier médical. Apaisé et tranquille, lui qui n’a jamais été mû par le désir de revanche, tient à saluer le travail de la LAVI qui l’a accompagné et soutenu, reconnu surtout dans un statut qu’il se refusait d’envisager, celui de victime d’un système qui a broyé tant d’enfants comme lui.
* noms connus de la rédaction

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Nature pastel dans l’objectif d’un jeune Romand

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Etienne Francey
De la nature, des animaux et des insectes, le jeune photographe fribourgeois Etienne Francey, 20 ans, propose des photos aussi originales que délicates. Au fil de ses promenades et de ses rencontres, utilisant souvent le flou de l’arrière-plan, il compose des images qui traduisent des ambiances: la nature encore humide de la rosée matinale ou une prairie brûlante sous le soleil.
Etienne Francey
Une zygène explore une scabieuse des champs. «Dans ce monde de fous, explique Etienne Francey, j’essaie d’avoir constamment un regard neuf sur la situation, ne pas regarder une fleur comme une fleur, mais ressentir attentivement ses formes, ses courbures, ce qu’elle dégage de particulier, pour pouvoir ensuite composer ma photo avec ce qui m’a le plus ému.»
Etienne Francey
Une mouche à miel se glisse entre les bras d’une grande ombellifère. Etienne Francey n’est pas adepte de Photoshop. Il préfère travailler ses effets naturellement, par exemple en vaporisant de l’eau… Plusieurs de ses images ont ainsi été récompensées: le jeune Fribourgeois a ainsi été primé deux fois au prestigieux BBC Wildlife Photographer of the Year.
Etienne Francey
Irrésistible mésange bleue surprise dans le jardin du photographe, une image de sa série «Monde lointain», qui regroupe les animaux craintifs et difficiles à observer.
Etienne Francey
Dans sa série «Le petit monde», un argus bleu attend que sèchent ses ailes. C’est d’abord son grand-père qui a initié Etienne Francey au bonheur de l’observation de la nature, puis le cinéaste-naturaliste Samuel Monachon. Avec Sébastien, son frère jumeau, Etienne Francey a créé et animé pendant dix ans la revue chnature, qui témoignait de leur passion commune.
Etienne Francey
Une image exceptionnelle d’un jeune muscardin surpris en plein jour. «C’est la seule et unique fois que j’en ai vu un, sans doute un jeune orphelin affamé…», confie le Fribourgeois Etienne Francey qui entamera en août prochain sa formation professionnelle à l’école de photo de Vevey.
Vie sauvage
Nature pastel dans l’objectif d’un jeune Romand

Plongez au coeur du Polymanga 2017

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Plongez au coeur du Polymanga 2017

Le Polymanga 2017 a fait un carton à Montreux. Nous sommes allés à la rencontre de ces jeunes (et moins jeunes) passionnés de mangas, jeux vidéo, cosplay... Amusant!

Vidéo

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Soirée Star Wars au Makerspace à Renens

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DR
Tous les stormtroopers se sont passés le mot: ils seront au Makerspace à Renens le jeudi 4 mai.
Hors écran

Les fans romands de Star Wars (et les autres) sont conviés à se parer de leurs plus beaux atours pour se rendre le 4 mai à une soirée exceptionnelle, truffée d’animations, de démonstrations et même d’ateliers de construction. Immanquable.

Le 4 mai est désormais marqué par la Journée internationale de Star Wars. Pourquoi le 4? A cause du slogan "May the Force be With You" autrement dit "Que la Force soit avec toi", devenu "May the 4th be with you": joli, non? Les fans de la plus célèbre saga spatiale de l’histoire du cinéma apprécieront. Faute d’avoir leur propre convention à l’américaine, ces derniers, fort nombreux en Suisse romande, terrain des plus fertiles pour les jeunes padawans où l’on cultive volontiers, avec passion, l’univers créé par le cinéaste George Lucas, auront cette année l’occasion de se retrouver pour échanger et partager, revenir sur l'excellent Rogue One, disponible en DVD, et spéculer sans fin sur le huitième épisode, Star Wars 8: les derniers Jedi, que nous découvrirons en Suisse le 15 décembre prochain.

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Une soirée truffée d’animations sur le thème de Star Wars non pas sur Dagobah, sur la Bordure Extérieures, mais bien dans notre système solaire, sur Terre, très précisément au Makerspace à Renens (VD)! De quoi embraser chacun de nos midichloriens, n’est-ce pas? Jeunes padawans et grands Jedi auront vraiment de quoi s’éclater le jeudi 4 mai dès 18 heures au Makerspace, chemin du Closel 3, à Renens. Et en plus, sans avoir à débourser le moindre crédit galactique. L’entrée sera gratuite.

Au menu de ce rendez-vous intergalactique: démonstrations et initiations au combat au sabre laser, concours de Blaster Defence, défilé de cosplay (l’occasion de remettre votre cape noire de Dark Vador), programmation de robots R2D2 et autres animations jubilatoires. Le Makerspace de Renens et la Saber Force Academy n’ont pas fait les choses à moitié. Dj, bar et food trucks façon Cantina seront également de la partie pour vous aider à tenir la distance jusqu’au bout de la nuit.

Pour rappel, le principe de base du makerspace est assez proche de celui d’un fablab, les contraintes en moins et le fun en plus. L’idée? Mutualiser les outils de production (genre imprimantes 3D, composants électroniques, etc.), partager des connaissances, s’entraider tout en construisant. Yoda aurait adoré! Imprimer des figurines Star Wars en relief ou un masque de stormtrooper: un jeu d’enfant!

Toujours prêts à s’éclater, les fans de Star Wars n’auront pas besoin de réserver leur place sur la prochaine navette pour Naboo ou Kamino. Il leur suffira d’aller au Makerspace à Renens, le 4 mai, dès 18 heures (heure terrestre).

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Antoine Jaquier: "Je ne connaissais pas mon histoire à l'avance"

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Jean-Blaise Besençon
L'écrivain Antoine Jaquier présente "Légère et court-vêtue".
Tête-à-tête

Chaque semaine, L'illustré rencontre une personnalité au coeur de l'actualité culturelle romande. Aujourd'hui, l'écrivain Antoine Jaquier qui, avec la génération Y, réfléchit au bonheur et à la réussite.

A Lausanne, on retrouve Antoine Jaquier au Café des Artisans, au sous-sol duquel il situe une partie de Légère et court-vêtue, son troisième roman. L’auteur avait pris soin de vérifier que la réalité ne rejoignait pas sa fiction: «Il n’y a pas de salle de jeu clandestine à la cave!» En revanche, parmi les habitués de cet établissement populaire et sympathique, des jeunes, représentants de cette génération Y, c’est-à-dire née entre 1980 et 1995, comme Thomas et Mélodie, les deux personnages dont le roman raconte la dérive. Elle est blogueuse de mode, rêve de participer à la Fashion Week de Paris; il est photographe mais joue surtout au poker et à tout ce qui le ruine, jusqu’à gager sa copine…

En 2013, dans son premier roman, Ils sont tous morts (Prix Edouard Rod), Antoine Jaquier avait révélé un peu de sa propre histoire. Né en 1970 à Nyon, il a vécu à la vallée de Joux une adolescence entre joints et bières; plusieurs proches, telle sa sœur aînée, payant de leur vie des addictions encore plus morbides.

Depuis une vingtaine d’années, l’écrivain s’est installé à Lausanne dont il connaît aussi les coins les plus sombres. «J’ai travaillé pour la Fondation Mère Sofia, passé des jours au Parachute à accueillir des gens qui ne savaient pas où aller dormir. C’est une grosse empreinte sur ma vision de la ville.» Et le point de départ de son métier de travailleur social qu’il exerce auprès des jeunes. Alors à l’écriture il consacre «tous les week-ends et toutes les vacances». «C’est laborieux, je passe une année sur le premier jet, une seconde pour la réécriture.» De sa scolarité, il se souvient d’une rédaction sur la vivisection, «dont le prof ne croyait pas que c’était moi qui l’avait écrite». Il se souvient aussi de ses premières nouvelles rédigées à 20 ans. Mais Antoine n’était a priori pas un littéraire. «Je ne suis pas allé à l’uni, mais écrire m’a amené à lire, John Fante, Bukowski, Houellebecq, Beigbeder; je rattrape aussi des classiques comme Céline. Pour bien écrire, il faut beaucoup lire.» Paru en 2015, Avec les chiens, son second roman qui mettait en scène un pédophile assassin et les parents de ses victimes, a beaucoup impressionné par sa noirceur. «Je ne me rendais pas compte de la puissance de la littérature. Même des lecteurs qui l’ont aimé (ndlr: il a été récompensé par la Ville de Lausanne) ont du mal à le recommander…» Depuis, deux ateliers d’écriture avec Philippe Djian ont aidé l’auteur à développer son talent. «J’ai appris à ancrer mes convictions. J’avais écrit mon premier livre très naïvement, de celui-ci je peux défendre chaque phrase et chaque chapitre.» Pour finir, l’écriture lui a aussi apporté quelque chose d’essentiel: «Depuis que j’écris, je n’ai plus peur de m’emmerder dans la vie.»

Légère et court-vêtue, 
Ed. La Grande Ourse. Antoine Jaquier dédicacera son livre le dimanche 30 avril dès 12 h au Salon du livre de Genève.

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Alan Roura raconte son Vendée Globe

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Anoush Abrar pour Sport
Alan Roura (24 ans) partage sa vie et son travail avec la Française Aurélia Mouraud, ici à Versoix (GE). Celleci recherche déjà des sponsors pour l’édition 2019-2020 du Vendée Globe.
Presse

Dans le prochain numéro de 
L’illustré Sport, à découvrir le 10 mai, rencontre avec le navigateur genevois profitant d'un repos bien mérité.

Le plus jeune marin en course lors du dernier Vendée Globe a repris racine sur terre et retrouvé son amie Aurélia. Après trois mois et demi sur les mers, il a décrit sa formidable épopée dans notre magazine Sport, offert avec L’illustré du 10 mai. A déguster à côté d’une belle vague de portraits et de reportages étonnants, tels la déchéance de Manchester United, le retour au sommet de Rafael Nadal ou les confidences du coach national de hockey, Patrick Fischer, avant les Mondiaux. Bonne lecture! M. D.

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A Genève, entre gens de lettres

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Blaise Kormann
L’éditrice Vera Michalski a été élevée au rang de commandeuse.
Honneurs

Le chapitre solennel de la Confrérie des Compagnons de Gutenberg s’est tenu à Genève. Reflets.

Fondée à Paris en 1979 par l’écrivain et éditeur Robert Sabatier, la Confrérie des Compagnons de Gutenberg, qui défend l’écrit et les valeurs de la langue française, se réunit chaque année dans les salons de l’hôtel Beau-Rivage de Genève, dans le cadre d’un chapitre suisse solennel. Jeudi dernier, ces passionnés du verbe ont de nouveau eu le plaisir de vider quelques verres et de goûter à la délicieuse cuisine du commandeur Dominique Gauthier, chef étoilé du restaurant Le Chat-Botté.

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De g. à dr.: Werner de Schepper, rédacteur en chef de la Schweizer Illustrierte, Martin Werfeli, président du jumelage suisse, Gio Rezzonico et son épouse Carla, éditeurs d’il caffè, Michel Jeanneret, rédacteur en chef de L’illustré, Peter Rothenbühler, ancien rédacteur en chef du Matin, le commandeur Jean-Clément Texier, président de Ringier France, Isabelle Falconnier, présidente du Salon du livre, Daniel Pillard, directeur romand de Ringier Axel Springer, et Christian Dorer, rédacteur en chef du Blick. Photo: Blaise Kormann

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Julie Ordon en famille en Inde

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Le top genevois était en vacances près de Delhi, avec son époux Cyril et sa fille Mathilda.
Réseaux sociaux

Le mannequin genevois s'offre un séjour en famille près de Dehli. Un retour aux sources pour la belle, qui s'est mariée dans ce pays.

On connaissait l’amour de Julie Ordon pour l’Inde. Il y a deux ans, c’est là-bas qu’elle avait choisi de dire oui à son agent, Cyril Cannizzo, devenu son mari. En avril, la Genevoise de 32 ans s’est offert un séjour en famille près de Delhi, avec son époux et Mathilda, sa fille de 7 ans. Sur Instagram, elle a posté quelques photos de son album de vacances, entre curiosités locales et visites de temples, dont le célèbre Taj Mahal, que la Suissesse a eu le privilège de redécouvrir en version chocolat à son retour à l’hôtel. Sans toutefois préciser si elle avait fini par le manger…

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Le désarroi d'une famille de vignerons-encaveurs en Valais

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Darrin Vanselow
Pierre Vocat et sa soeur Martine posent devant une parcelle entièrement touchée par le gel, au lieu-dit le Tablard des morts. Les deux jeunes oenologues viennent de reprendre les rênes du domaine familial des Crêtes, à Noës, près de Sierre (VS).
Froid

Mi-avril, un gel printanier hors normes 
a durement frappé les cultures suisses. 
Le Valais est particulièrement touché 
avec plus de 40% du vignoble atteint. 
Témoignage d’une famille de vignerons-encaveurs qui se prépare à perdre plus 
de 70% de sa récolte annuelle.

D’ordinaire, à cette période, les vignerons qu’on peut croiser dans le vignoble valaisan sont occupés à l’ébourgeonnage. Le vin du millésime précédent a été mis tranquillement en bouteilles, la vigne se réveille gentiment, tandis que les premiers ouvriers engagés à la saison arrivent en renfort.


Fabrice Bétrisey, chef de culture, doit maintenant tenir la vigne sous observation. Il reste encore une mince chance de voir quelques bourgeons secondaires se développer. Photo: Darrin Vanselow

Cette année pourtant, la scène est bien différente. Partout, dès qu’on s’approche des ceps, en plaine comme sur les parties hautes du coteau, le brun domine. Les tiges pendouillent tristement, privées de vie, tandis que les ébauches de grappes, déjà bien formées, finissent de se dessécher. Du 18 au 21 avril, trois nuits de gel intense, avec des pics à –7,5 enregistrés tout près de Sierre, et même en dessous de –10 à Viège, ont suffi pour détruire, sans aucune distinction de cépages, au moins 40% du vignoble valaisan, soit plus de 2000 hectares sur les 4842 que compte le premier canton viticole de Suisse. Ces estimations, fournies par le Service de l’agriculture cantonal, ne sont que le résultat d’un premier constat, appelé à être affiné ces prochaines semaines. De mémoire de vigneron, on n’avait jamais vu ça! Même le grand gel de 1974 n’avait pas laissé d’aussi terribles traces.

Lutte inefficace et inutile

A la Cave Joseph Vocat et Fils, à Noës, près de Sierre, personne n’a vraiment le cœur à sourire. A la tête de ce domaine familial de 28 hectares, en mains de leur famille depuis trois générations, Pierre, 34 ans, et sa sœur Martine, 26 ans, font le point avec le chef de culture du domaine depuis vingt ans, Fabrice Bétrisey. Ici, les dégâts sont immenses.

Pour Fabrice Bétrisey, le constat est sans appel: «Entre 80 et 90% des vignes sont touchées. Sur le cep, la plupart des bourgeons sont morts.» Pierre Vocat détaille: «Nos vignes sont principalement situées dans la région de Sierre, en plaine. La zone est vallonnée, ponctuée de collines avec de grands plats sur les sommets. On s’est retrouvé au cœur d’une piscine d’air glacial stagnant… On n’a vraiment rien pu faire. Rien du tout. J’ai relevé un matin, à 6 heures, ici, vers la cave, des températures de 4,5 degrés en dessous de zéro. Autant dire que dans la nuit, le froid devait encore être plus mordant.»Sa sœur Martine renchérit: «Après la première nuit, on s’est dit que cela allait passer, que le plus dur était derrière. Mais la deuxième et la troisième nuit ont achevé le travail. Tout ce qui n’était pas mort y est passé. Et avec des températures pareilles, inutile de penser qu’on aurait pu lutter. Dans de telles conditions, les chaufferettes perdent quasiment toute leur efficacité. De surcroît, elles n’ont qu’une durée d’action de huit heures, ce qui n’était en l’espèce pas suffisant. Quant à la lutte par arrosage, elle aurait été également inefficace. En effet, avec un sol sec, la vigne peut supporter des températures légèrement en dessous de zéro. Lors de la lutte par aspersion, on mouille le sol, ce qui rend le végétal beaucoup plus sensible au gel, et la lutte doit impérativement commencer lorsque la température est à 0 degré.» Et Pierre de souligner: «Sans même parler du fait que les chaufferettes étaient en rupture de stock dans toute l’Europe, l’investissement que nous aurions dû consentir était hors de propos: il faut compter 300 à 320 sources de chaleur par hectare de vigne pour un prix unitaire de 15 francs! Nous avons entendu des collègues qui se sont équipés de systèmes de chauffage au gaz hors de prix et qui ont connu de très importants dégâts quand même. C’est vraiment une situation exceptionnelle, à tous points de vue.»


Le gel a frappé alors que la vigne avait dix à quinze jours d’avance, à tel point que les ébauches de grappes (ici, ce qu’il en reste sur un plant d’humagne rouge) avaient déjà fait leur apparition. Photo: Darrin Vanselow

Pour Fabrice Bétrisey, toutes les circonstances étaient réunies pour que les ravages soient maximums: «Cette année, la vigne avait dix à quinze jours d’avance. Les ébauches de grappes étaient déjà apparentes, on en était presque au stade des trois feuilles… Nous aurions dû commencer l’ébourgeonnage quelques jours plus tard. Aujourd’hui, quasiment tous les bourgeons sont morts. A ce stade, la plante repart de zéro. Il reste quelques points où des bourgeons secondaires pourraient se développer. Nous devons maintenant observer ce qui se passe et aider la vigne à se relancer là où elle le peut, notamment avec un ébourgeonnage précis qui demandera beaucoup de temps. Je pense que cette année, nous ne pourrons récolter que 30% de ce que nous produisons normalement. Et encore, c’est une estimation haute.»

Huit personnes 
sur le carreau

Pour le frère et la sœur, qui viennent de reprendre le domaine familial qu’avant eux leurs grands-parents, Joseph et Yvonne, et leur père, Yves, avaient déjà cultivé, le coup est rude. Martine Vocat s’inquiète: «Nous essuierons une perte conséquente sur l’exercice 2018, et, comme quasiment tous nos collègues, nous ne sommes pas assurés. Mais nous avons la chance d’avoir un domaine qui nous permet de voir un tout petit peu venir. Non, ce qui m’inquiète le plus, c’est que nous pourrions ne pas être en mesure d’honorer des commandes dans deux ans. Nous ne pouvons pas nous permettre de décevoir ou de perdre des clients.» La jeune femme tente un sourire: «Mon père m’a dit qu’au moins, comme cela, j’aurai connu le pire et que, désormais, je serai parée à tout… Il a raison, mais à quel prix! Je pense aussi à nos employés… Nous profitons d’entreprendre, avec la petite dizaine de personnes qui travaille ici à l’année, tout ce que nous pouvons comme travaux annexes. Mais nous avons dû retarder l’engagement des huit personnes supplémentaires que nous prenons en saison. Ils viennent depuis des années. Maintenant, ils attendent, ils comptent sur nous, eux et leurs familles. C’est dur. Enfin, ce n’est vraiment pas une belle situation, pour personne.»


Pierre et Martine Vocat et leur personnel se résignent, en attendant, à entreprendre d’autres travaux dans l’exploitation, comme ici l’étiquetage des bouteilles. Photo: Darrin Vanselow

Son frère conclut: «Juste après la troisième nuit, les gens nous regardaient comme si nous avions perdu quelqu’un de la famille… Et c’est vrai. C’est tout à fait comme cela que nous nous sentons.»
Du côté des aides étatiques éventuellement disponibles, Martine et Pierre Vocat sont plutôt réservés: «Nous avons choisi ce travail, c’est notre vie et notre avenir. Nos concurrents sont les vins étrangers, bien moins chers à produire. Dans notre situation, nous pensons que l’Etat pourrait intervenir sur le long terme, en valorisant notre production, dans le respect de la qualité. Par exemple, sur le millésime 2016, pour le fendant, une mesure de déclassement de 150 g sur les 1,4 kg autorisés par m2, a été introduite pour équilibrer le marché. Or ces vins sont encore en grande partie en cave et un «reclassement» serait profitable pour tous et nous permettrait de d’honorer au mieux nos clients.»

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