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Ils n'en font qu'à leur tête...

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Catherine L'Eplattenier, Marin-Epagnier
Les humains qui vivent avec des chats l'ont compris: ceux qui font la loi à la maison ont quatre pattes! Découvrez ceux qui mènent les lecteurs de L'illustré à la baguette, à commencer par cette adorable tête de mule de Tito, qui a décidé qu'aujourd'hui l'évier était occupé et tant pis pour la vaisselle!
Catherine Mange et Norah, Genève
Mocca - Tu pars avec moi ou sans valise!
Monique Gaillard, Leytron
Tygrou - Les humains, ça se mène à la baguette!
Madeleine Monachon, Romont
Miki - J'adore l'eau du robinet... des voisins!
Estelle Schmidheiny, Nyon
Vodka - Désolé, humain, ce sac en plastique est occupé!
Daniel Regamey, Montricher
Maya - Non, tu ne peux pas lire, tu vois bien que je campe.
Claude Baur
Nala - Tu l'aimes ton nouveau presse-papiers?
Elisabeth Tinguely, Duillier
Un plat à fruits? Non, mais quelle drôle d'idée!
Bestialement vôtre
Ils n'en font qu'à leur tête...

Sarah Atcho rêve d'une médaille mondiale

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Christoph Köstlin
Saran Atcho: «Je prends plaisir à montrer ce corps que j’entraîne tous les jours. J’assume ma féminité.»
Athlétisme

Pleine d’ambition, la jeune sprinteuse vaudoise espère bien décrocher une médaille lors des Mondiaux de Londres.

C’est qui Sarah Atcho? La Vaudoise de Cugy, âgée de 21 ans, est l’un des grands espoirs de l’athlétisme suisse. Avec sa taille de 1 m 80 et ses longues jambes, elle possède une constitution idéale pour ce sport ou le métier de mannequin, qu’elle a pratiqué durant son adolescence.

Pourquoi on parle d’elle? Parce qu’elle a pris une très prometteuse 9e place sur 60 mètres aux Championnats d’Europe de Belgrade, sa première grande compétition individuelle, pulvérisant son record personnel pour le fixer à 7’’ 32.

Elle a commencé comment? Elle court après le chronomètre depuis l’âge de 13 ans, mais il a suffi qu’elle remporte le saut en hauteur et le sprint dans le cadre de joutes inter-collèges pour qu’elle franchisse le pas, délaissant ainsi les podiums de mannequins.

Joviale? Elle est drôle, expansive et pleine de vie. Un trait de caractère qu’apprécie Laurent Meuwly, son entraîneur. Elle met toujours l’ambiance à l’entraînement grâce à son sourire contagieux.

Sport et études? Elle jongle avec les horaires de son bachelor en relations internationales à l’Université de Genève. Il lui reste quatre ans à accomplir avant de pouvoir un jour travailler au CIO, son rêve.

Quels sont ses projets? En ce moment, elle est en stage de trois semaines en Afrique du Sud avec ses coéquipières du relais. A son programme cette saison, les Mondiaux de Londres et les Européens M23 en Pologne, où elle vise un top 5. Au fond d’elle, elle rêve déjà de Tokyo 2020. M. H. 

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Nouveau défi pour l'équipe suisse de voltige

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Julie de Tribolet
Au sol, de gauche à droite: Maude, Carine, Samira, Laure et Mirjam Degiorgi, l’entraîneuse de la troupe. Sur le cheval, de haut en bas: Sira, Sybille, Léonie.
Equitation

Après avoir été sacrée championne d’Europe, l’équipe suisse de voltige équestre se remet en selle.

L’équipe est survoltée. Ce week-end de Pâques, trois des sept voltigeuses de Montmirail, près de Thielle (NE), tenteront de se qualifier pour les Championnats du monde de voltige équestre en catégorie individuelle, à Fossalta di Portogruaro, près de Venise. Et vu leur niveau, elles ont toutes leurs chances. En août dernier, ce team d’enfer, représentant la Suisse, devenait champion d’Europe. Ce sport alliant gymnastique, agilité et force est un vrai travail d’équipe. C’est d’ailleurs ce qui plaît le plus à ces jeunes gymnastes, devoir faire confiance aux autres «comme si c’était nous-mêmes». Elles ont entre quatre et sept ans d’expérience dans le domaine, à raison de trois entraînements hebdomadaires en équipe. «Mais entre les entraînements et les activités du week-end, nous sommes tout le temps ensemble… Nous faisons du renforcement musculaire pour améliorer notre coordination et notre explosivité. Puis nous nous exerçons aux pièces droites sur le cheval d’arçons avant de les réaliser sur le vrai cheval.» Alors en piste! M. S.

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Anne-Flore Marxer à la découverte de l'Islande

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Instagram
Anne-Flore Marxer découvre l'Islande.
Vacances

La grande gagnante de l'Xtreme de Verbier peut enfin prendre le temps de souffler après une saison pleine.

Après son édifiante victoire au Bec-des-Rosses, le 3 avril dernier, Anne-Flore Marxer, la grande gagnante de l’Xtreme de Verbier, s’accorde un repos bien mérité en Islande. Sur son compte Instagram, la snowboardeuse freeride de 33 ans, originaire de Préverenges, se dit «inspirée» par ce pays aux geysers flamboyants. Attention les yeux! M. S.

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Découvrez le flacon favori des dames

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Didier Martenet
Coraline de Wurstemberger chez elle, dans son domaine viticole de Mont-sur-Rolle.
Viticulture

Le label belge «Le vin des Femmes» débarque en Suisse grâce à Coraline de Wurstemberger, propriétaire viticole et amoureuse des crus de notre terroir.

«On a toujours dit que les femmes dégustaient mieux les vins que les hommes parce qu’elles ont un palais plus délicat.» Le clin d’œil est de Coraline de Wurstemberger, la propriétaire du domaine viticole Les Dames de Hautecour, à Mont-sur-Rolle. Une femme qui sait de quoi elle parle, donc. A tel point qu’elle a souhaité mettre ce précepte à l’épreuve en organisant un concours. Son but: faire élire par un jury 100% féminin le vin préféré de ces dames. «Le jury sera composé de femmes d’univers variés. Il y aura des journalistes, une responsable marketing, un traiteur, une cheffe en cuisine. L’idée n’est pas de recueillir l’analyse de grandes spécialistes en œnologie mais leur avis d’épicuriennes.» En tout, une trentaine de flacons issus de quatre cantons romands seront soumis au palais de ces sept testeuses. C’est le chasselas 2016 qui sera à l’honneur de cette première édition suisse du vin des Femmes, dont le concept a été créé il y a tout juste cinq ans en Belgique. Les lauréats seront annoncés le 26 avril prochain, à l’inauguration du salon Arvinis, qui posera ses cartons pour la toute première fois à Montreux. A. J.

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Pascal Viglino invite le public à écouter avec les yeux

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Jean-Blaise Besençon
Dans la famille Viglino, après Sandrine, découvrons Pascal, le percussionniste.
Tête-à-tête

Chaque semaine, L'illustré rencontre une personnalité au coeur de l'actualité culturelle romande. Aujourd'hui: le percussionniste Pascal Viglino, qui présente une création à Sion.

En riant, Pascal Viglino cherche comment dire. Il ne trouve pas les mots. Bon joueur, il tente: «Ecouter voir, comme disent les Vaudois. Voir avec les oreilles, entendre avec les yeux.» Ce que le percussionniste peine à résumer s’appelle Tilt, can we start again?, nouvelle performance qu’il partage sur scène avec Anja Füsti, performeuse et percussionniste d’origine allemande. «Tilt», c’est ce moment précis où une lumière s’allume, où un dévoilement nous crève soudain les yeux… L’instant fulgurant où le tâtonnement de nos pensées se métamorphose en une éblouissante évidence…»
Comme Sandrine Viglino, sa sœur pianiste et humoriste, Pascal est né à Martigny dans une famille où tout le monde jouait de la musique et il a découvert la percussion en tapant sur un tambour de la fanfare. «J’espérais devenir musicien professionnel mais je ne savais pas ce que cela voulait dire, ça me semblait impossible à cause de mes préjugés.»
Malgré tout, en 2000, à la fin de ses études musicales, Pascal Viglino devient percussionniste titulaire au sein du Verbier Festival Orchestra. Le début d’un tour du monde artistique qui stimule son goût pour «la bougeotte». Dans les années qui suivent, il travaille au Portugal, en Espagne, au Brésil, en Angleterre. «En Afrique du Sud aussi j’ai joué avec le Durban Philharmonic Orchestra.»
De retour en Suisse, il s’installe à Berne et suit les cours de l’école de musique jusqu’à l’obtention d’un master en théâtre musical. Il évoque encore une résidence à Berlin, l’imagination qui bouillonne et, enfin, en 2010, la création de Klangbox. «C’est un mot qui sonne bien et qu’il n’est pas besoin de traduire. Pour moi, ça définit l’espace dans lequel j’évolue. Mon objectif est de créer des ponts entre la musique et toute forme d’expression (sport, danse, cuisine, architecture, théâtre, astronomie, folklore). J’ai mené un projet avec un boxeur, j’ai fait quelque chose sur le folklore avec des «boîtes à meuh». Klangbox, c’est un «one man ensemble» à géométrie variable!» Entre musique contemporaine et performance théâtrale, le spectacle est le fruit d’une imagination profondément originale et d’une virtuosité extraordinaire: «La musique est le point de départ mais je pense en 3D. J’utilise la lumière comme un instrument.» A propos de Tilt, Pascal évoque encore sa grand-mère «qui s’asseyait toujours tout devant à l’église, pour être plus près de Dieu»? Il raconte aussi sa découverte des vitraux de la cathédrale de Reims, «que l’on ne voit que depuis l’intérieur». Ainsi, nourrie de toutes les émotions que l’on éprouve au fil des jours, «la création est toujours une tentative de dépassement». 
 
Tilt, can we start again?, Petithéâtre de Sion, du 20 au 30 avril,  www.petitheatre.ch

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Béatrice Métraux: "Les Vaudois ont une fibre écologiste"

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Julie de Tribolet
La ministre et son beau-père, Willy Métraux, 94 ans, lors de l’inspection des ruches. «Ma bellefamille m’a accueillie avec beaucoup de chaleur et m’a fait aimer ce canton.»
Portrait

Après les Fribourgeois, les Valaisans et les Neuchâtelois, c’est au tour des Vaudois d’élire leur gouvernement. Six des sept sortants se représentent, dont la conseillère d’Etat verte. Portrait d’une Franco-Suisse au parcours africain.

Elle est la moins connue des six ministres (sur sept) qui briguent un nouveau mandat au Conseil d’Etat vaudois. Dommage, car sa biographie, contrairement à celles, généralement convenues, voire plan-plan, de la plupart des élus suisses de ce niveau, est d’une richesse humaine et géographique peu commune.
Embarquement…
La vie de Béatrice Métraux commence en août 1955. Et, dès sa naissance, ça déménage: «J’ai failli voir le jour sur la barque qui m’amenait à la clinique depuis l’île aux Oiseaux, dans le bassin d’Arcachon, une île où ma famille possédait une maison de vacances», confie-t-elle en riant. Sixième et dernier enfant d’une mère infirmière et d’un père technicien en radiologie, la petite Française va pourtant grandir loin de la douceur océanique de son lieu de naissance girondin. Ses parents s’installent en effet près de la mer du Nord, à Roubaix, là où il y avait du travail après la guerre. Une guerre qui a par ailleurs marqué au fer rouge sa famille: son grand-père maternel, arrêté par l’occupant allemand, est mort dans un camp de concentration pour faits de résistance.
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La petite Béatrice (au premier plan) avec sa mère et ses cinq frères et soeurs à Paris, en 1960. Photo: DR

Mais l’Allemagne n’est pas qu’un pays synonyme de drame pour la ministre vaudoise: c’est dans ce pays que la jeune Française fait la connaissance de son futur mari suisse. Les jeunes gens se rencontrent dans une institution pour handicapés où ils travaillent, elle pour le service civil international, lui pour gagner quelques sous et améliorer son allemand pour ses études d’ingénieur forestier à l’EPFZ. «Le moment le plus fort de ma vie? Puisqu’il ne faut en citer qu’un, c’est la rencontre avec cet homme, qui avait les cheveux longs à l’époque. Un véritable coup de foudre.» Quarante ans et trois fils plus tard, ils forment toujours un couple soudé basé à Bottens, dans le Gros-de-Vaud.
Comment la Française plutôt citadine s’est-elle si bien acclimatée à la campagne vaudoise au point de devenir municipale, puis syndique de son village tout en devenant députée, puis de conquérir le gouvernement cantonal? «Si j’adore Bottens, la région du Gros-de-Vaud et ce canton, c’est grâce à l’accueil chaleureux que m’a réservé ma belle-famille.» C’est donc assez naturellement que la candidate à sa propre succession propose à L’illustré une séance photo à Fey, à la ferme d’En Bétaz des Métraux, où son beau-père Willy, 94 ans, vérifiait ce jour-là si les colonies d’abeilles de son rucher construit par son propre père il y a un siècle avaient bien passé l’hiver. Adrien, 29 ans, le deuxième fils de Béatrice Métraux, diplômé de la Haute école de science agronomique de Zollikofen, travaille ici aux côtés de son oncle Philippe. 
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Prestation de serment à la Cour suprême de Dakar en 1981 pour Béatrice Métraux. Photo: DR

Le jeune paysan souhaiterait reprendre la ferme et perpétuer, en les affinant, les méthodes respectueuses de la nature qui sont la règle ici, tant pour la culture des pommes de terre que pour la production de lait de fromagerie et l’apiculture.
Dans cette belle campagne, l’accent vaudois résonne sans complexe. La conseillère d’Etat s’est là aussi bien acclimatée à ce terroir linguistique: «Plutôt que l’accent, ce sont surtout les termes régionaux qui me décontenançaient au début. Quand on disait d’aller appondre le char, je ne comprenais pas qu’il s’agissait d’atteler la remorque au tracteur. Et quand ma belle-mère disait «Il est l’heure que j’aille me réduire», je me demandais carrément ce qui était en train de se passer.» Mais aujourd’hui, les poutzer, chenoille et autres topio n’ont plus de secret pour elle.
Les années africaines
Mais revenons au parcours de la juriste et de son homme des bois, avec lequel elle se mariera en 1983. Le couple part en 1979 au Sénégal, plus exactement en Casamance, où l’ingénieur forestier effectue un mandat de la coopération suisse au développement dans une école d’agents techniques forestiers. Allergique à l’oisiveté, la jeune blonde commence un stage d’avocate dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Cette première expérience africaine dure deux ans. Elle se remet ensuite aux études à Lausanne, obtient une licence de droit suisse et travaille à l’Office fédéral des réfugiés où elle s’occupe des requérants en provenance d’Afrique. Puis elle œuvre à l’Institut suisse de droit comparé tout en trouvant le temps de donner naissance à trois garçons.
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Courte audience avec le pape François. Un moment fort pour Béatrice Métraux, catholique pratiquante. Photo: DR

Et c’est donc à cinq que les Métraux repartent en Afrique, au Mali cette fois, de 1996 à 1999. Monsieur est responsable d’un projet de décentralisation forestière tandis que Madame travaille pour les ambassades suisse et française, ainsi que pour la Cour constitutionnelle. Mais elle effectue aussi trois missions au Rwanda entre 1995 et 1996 pour aider à remettre en marche ce qu’il restait d’organisation judiciaire dans ce pays exsangue, deux ans après le génocide. «Des souvenirs très marquants, ces missions, avec parfois des coups de feu en pleine discussion.»
Les trois fils Métraux sont scolarisés au lycée français de Bamako. «La vie était parfois assez spartiate, avec des pénuries d’eau et des pannes d’électricité, des nuits caniculaires. Mais ces années ont été tellement riches… Et les Maliens de notre quartier nous ont si bien intégrés que près de vingt plus tard nous avons gardé le contact avec ces anciens voisins. Ce peuple est d’une grande profondeur, respectueux et ouvert.»
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Béatrice Métraux avec ses deux aînés durant les trois années passées au Mali. Photo: DR

Comment cette femme énergique, jugée trop directe par certains, s’est-elle accommodée du tempo de l’Afrique noire? «On prend du recul, on s’adapte. La première fois à la banque, ça vous agace d’attendre des heures. La deuxième fois, on espère que ça ira plus vite et la troisième, vous avez compris qu’il faut vous organiser. C’est une autre philosophie de vie, un autre rythme, mais qui n’empêche pas l’Etat de se construire et les citoyens de travailler.»
La famille en profite aussi pour découvrir ce continent: Guinée-Conakry, Côte d’Ivoire, Burkina Faso… «Cela a ouvert de grands et beaux horizons à nos enfants.»
C’est au retour en Suisse que cette ancienne opposante à la centrale nucléaire de Gravelines, ébranlée également par le spectacle de la désertification dans le Sahel, décide d’entrer dans l’arène politique: «Je voulais m’engager pour la communauté et il était clair que ce serait chez les Verts. Ma belle-famille, paysans écologistes avant l’heure, m’a aussi influencée.» Et la voici, à plus de 47 ans, chargée de l’épuration, de la construction et des écoles du village de Bottens.
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Trois générations de Métraux, mais un même respect de la nature chez le patriarche, la ministre et Adrien, 29 ans, le futur patron du domaine. Photo: Julie de Tribolet

D’outsider des Verts vaudois, elle en devient vite une locomotive, remporte l’élection partielle de 2011 (pour remplacer le défunt UDC Jean-Claude Mermoud) et se fait réélire six mois plus tard.
Réussira-t-elle à maintenir cette présence écologiste vieille déjà de vingt-deux ans? «Avec 13% de représentation au Grand Conseil, ce parti peut y prétendre. Mais surtout les Vaudois démontrent dans les votations un fort attachement à la protection de la nature et un grand intérêt pour le développement durable. Il est donc important de pouvoir représenter et défendre vraiment ces valeurs», dit-elle comme pour se rassurer.
Pour cette femme qui ne supporte pas le travail fait à moitié, pour cette juriste ayant horreur du vide juridique, il serait infernal de ne pas mener à bien sa réforme des tutelles et curatelles, sa politique pénitentiaire, celle en matière de logement ou encore son règlement sur la reconnaissance des communautés religieuses qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. A 61 ans, cette stakhanoviste en reprendrait bien encore pour cinq ans.

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"En Suisse, on s’occupe mieux des prisonniers que des victimes"

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Julie de Tribolet
Même si Henriette Mischler a fait le deuil et s’est efforcée d’aller de l’avant, elle pense tous les jours à sa fi lle Nathalie, tuée par son ex-mari il y a neuf ans.
Société

Alors que le meurtrier de sa fille s’apprête à retrouver la liberté et exerce au CHUV comme médecin visiteur, Henriette Mischler prend la parole pour la première fois. Elle raconte les mois de survie après le drame et dénonce le sort des victimes laissées pour compte.

Une grande colère et une profonde tristesse. Assise à la table de son vaste salon-salle à manger, dans sa maison de Fenin, joli village du canton de Neuchâtel, Henriette Mischler raconte les sentiments qui l’habitent depuis des années. Depuis ce funeste 6 janvier 2008, date à laquelle sa vie «s’est arrêtée un instant pour connaître, par la suite, l’horreur et le désespoir».
Si Henriette Mischler souhaite témoigner pour la première fois, neuf ans après le meurtre de sa fille Nathalie, c’est pour raconter le long chemin parcouru et dénoncer les difficultés et les complications auxquelles sont confrontées les victimes. «Le deuil, c’est une chose mais, le pire, c’est le jugement de l’assassin et les manquements de la LAVI (ndlr: loi fédérale sur l’aide aux victimes d’infractions). Etre enfoncé quand vous survivez et être confronté à des gens qui devraient vous aider et ne vous aident pas, c’est dur.»
Quatre vies anéanties
Il est 20 h 48 ce dimanche de janvier 2008 lorsque le téléphone sonne. La voisine de sa fille Nathalie, alors âgée de 39 ans, lui demande de venir immédiatement à La Chaux-de-Fonds. Elle lui passe encore l’aînée de ses petites-filles. Agée de 9 ans, l’enfant crie dans le combiné: «Papa a tiré sur maman!» «Tout a été anéanti, arrêté d’un coup de pistolet», écrit Henriette Mischler dans le journal qu’elle a tenu durant six ans après l’assassinat de sa fille. Dormant dans leur chambre, les fillettes en sortiront l’une en entendant les cris de sa maman et l’autre après avoir été réveillée par un coup de feu. Toutes deux verront leur mère abattue d’une balle de pistolet militaire, couchée sur le tapis du salon, du sang sortant de son cou. Le couple était divorcé et Nathalie avait invité son ex-mari, Marcel Nicolet, un gastroentérologue de 52 ans souffrant de problèmes de boulimie, à partager le repas du soir, alors qu’il était venu lui ramener les deux fillettes à l’issue de son week-end avec elles.
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Au lendemain du dimanche 6 janvier 2008, la tragédie fait la une de la presse romande.

Leur grand-maman, une septuagénaire au caractère bien trempé, n’est pas le genre de femme à s’épancher et à faire dans le sentimentalisme. Sobre, elle commente: «Même si on fait le deuil et que l’on va de l’avant, les événements du 6 janvier remontent parfois et on les revit, comme si c’était hier. La douleur ne part pas.» A la lecture de son journal, on mesure aujourd’hui le chemin parcouru et les souffrances endurées. Elle y décrit ces premiers jours passés à rendre visite à Nathalie, à la morgue, avec ses petites-filles pour lui dire combien elles l’aimaient et combien elle leur manquait. «Parfois, nous lui lisions des cartes et des lettres reçues, ces messages pleins de marques d’estime pour elle et pleins de mots de consolation pour nous. Les filles savaient que c’était fini, que leur mère ne reviendrait plus, pas plus que leur père. Il a fallu s’en accommoder. J’avais moi-même une relation magnifique avec ma fille.»
Survivre au pire
Elle raconte ces premières semaines à essayer de survivre tout en prenant soin de deux fillettes privées de leur maman adorée et ces nuits passées à entendre deux enfants de 7 et 10 ans hurler, pleurer dans leur sommeil et appeler «Maman». Elle évoque également les premiers mois passés à trouver un semblant d’équilibre grâce, notamment, aux séances avec une psychologue – dont moins d’une dizaine payées par la LAVI –, à des massages et à de la réflexologie. Elle qui travaille alors à plein temps dans une compagnie d’assurances – le même employeur que celui de sa fille – réduit son horaire de travail à 80% pour pouvoir mieux s’occuper des deux fillettes, avant de prendre une retraite anticipée. C’est d’ailleurs son employeur qui lui accordera un prêt, sans intérêts, pour faire face aux premières factures, car le père ne paie pas les pensions qu’il doit ou alors irrégulièrement.
Victimes délaissées
Dans ce journal d’une cinquantaine de pages, on découvre tout un pan de la réalité des victimes après le drame. La grande tache de sang, celle de son propre enfant qui marque le sol du salon et qu’elle découvre lorsqu’elle doit vider l’appartement de sa fille. Le quotidien à organiser pour deux fillettes. La vie qui doit reprendre son cours malgré l’horreur de la situation et le manque, insupportable, de l’être aimé, mais également le long combat administratif que doivent mener beaucoup de victimes, comme le confirme Carlo Häfeli, avocat et président de Weisser Ring. Cette association, dont le siège suisse est à Zurich, s’occupe d’aider les victimes d’infractions, spécialement dans leurs rapports avec les autorités, des contacts qui ne se passent pas toujours bien, notamment à cause du manque de formation de certains fonctionnaires. «Beaucoup de victimes doivent faire face à une avalanche de formulaires compliqués à remplir. Elles doivent également attendre deux à trois ans avant de recevoir l’argent auquel elles ont droit. En dix ans, je n’ai connu que trois cas de personnes qui ont été aidées financièrement avant la procédure pénale. Du point de vue politique, les victimes ne sont pas très intéressantes; elles n’ont pas de lobby.»
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Henriette Mischler aime porter la veste de sa fille. Elle se ressource souvent dans la nature en compagnie du chien de la famille, Atos. Roxy, le chat, qui a été adopté plus tard, les suit régulièrement. Photo: Julie de Tribolet

L’homme de loi zurichois dénonce également le fait que tout est organisé pour le criminel, de son assistance juridique à sa resocialisation en passant par l’assistant social, le médecin et le psychologue alors que les victimes, elles, doivent prendre les choses en main. «Quelles sommes la société dépense-t-elle pour les criminels et quelles sommes pour les victimes? Personne ne peut donner de chiffres.»
Profond sentiment d’injustice
Henriette Mischler parle du sentiment d’injustice qui l’habite. «Contrairement aux prisonniers qui ont droit à des ateliers d’écriture, de peinture ou de théâtre, il n’existe aucune structure ou organisation qui offre de telles activités aux victimes. On n’a reçu aucune proposition. On se sent délaissés et démunis, laissés à notre sort.» Et que dire des études à distance qu’a pu faire l’ex-mari de sa fille, qui a obtenu un bachelor en sciences économiques, de même qu’une licence en mathématiques, des études payées pour moitié par le service pénitentiaire? «L’Etat sera-t-il d’accord de financer la moitié des études de mes petites-filles?»
La Neuchâteloise énumère les dysfonctionnements qu’elle a observés et contre lesquels elle a lutté à la suite de la nomination d’un curateur pour administrer les comptes de ses petites-filles, âgées actuellement de 16 et 19 ans. «Cela a coûté 50 000 francs en tout, 50 000 francs pour faire en partie de la «gogne», du travail mal fait, comme on dit chez nous.» C’est une grand-maman en colère, qui a suivi le «dossier», qui parle. Elle regrette le manque de communication et de collaboration entre tous les intervenants, dont la partie adverse qui n’a pas cessé de tirer la couverture à elle. «L’avocat du meurtrier de ma fille a pu vendre le cabinet médical en catimini sans devoir nous rendre de comptes.»
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C’est Nathalie qui avait ramené ce petit tableau à sa maman d’un voyage d’études en France. Elle avait alors 17 ans. Ce cadeau avait beaucoup touché Henriette Mischler, qui l’a toujours gardé précieusement. Photo: Julie de Tribolet

Mais ce qui reste en travers de la gorge d’Henriette Mischler, c’est surtout la facture reçue voici quelques mois, soit celle de l’enterrement de sa fille – 20 000 francs – que la LAVI du canton de Neuchâtel refuse de prendre en charge. «Mes petites-filles, à qui leur père a cédé, en 2015, pour solde de tout compte, une vieille maison locative à La Chaux-de-Fonds, dont les trois loyers servent à payer les pensions alimentaires qu’il leur doit, sont considérées comme trop «riches».» La LAVI aurait dû réclamer cette somme au meurtrier, mais elle ne l’a pas fait. «Et maintenant, elle se retourne contre mes petites-filles. C’est scandaleux et injuste. Cette affaire était exceptionnelle et demandait des mesures exceptionnelles. Ce qui n’a pas été le cas. Les autorités et les services administratifs n’ont pas été à la hauteur.»
Le curateur, Werner Gautschi, avocat et notaire à La Chaux-de-Fonds, partage l’indignation d’Henriette Mischler concernant la facture de l’enterrement. «Nous avons affaire à des «peignettes» (ndlr: radins), des juristes sans cœur qui essaient de faire rentrer tout l’argent qu’ils peuvent dans les caisses de l’Etat. C’est répugnant.» Son regard sur la LAVI? «La loi sur l’aide aux victimes d’infractions est une loi fédérale mise en œuvre et appliquée par les cantons. Et le canton de Neuchâtel, problèmes budgétaires obligent, brille par sa parcimonie dans son application. Le problème, c’est que si les victimes n’appartiennent pas à une catégorie sociale précaire, qui vit avec le minimum vital, elles ne sont pas aidées financièrement. Les filles Nicolet sont des victimes. La société aurait dû mettre à leur disposition des moyens pour encaisser le coup, s’adapter, digérer ce qui leur est arrivé et se reconstruire. Et elle ne l’a pas fait. On est dans une situation choquante au niveau de la LAVI. On leur a dit: «Vous disposez de moyens suffisants pour vous débrouiller seules.»
 
Texte: Sabine Pirolt

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Drame de Vidy: «Je demande pardon aux familles»

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Témoignage exclusif

Le chauffeur de la camionnette sort du silence

Alors que la colère se mêle à l’émotion après l’annonce de la relaxe du sexagénaire qui a fauché et tué Diana et Adrien, samedi 8 avril à Lausanne, celui-ci a tenu à dire sa détresse et à demander pardon pour son acte, par le biais de L’illustré. 

C’est la voix chancelante d’un homme bouleversé, brisé par le remords et torturé par la mauvaise conscience qu’on distingue à l’autre bout du fil. «La justice m’interdit de parler pendant l’enquête, mais je ne suis pas quelqu’un qui se cache ou qui fuit ses responsabilités, bien au contraire. Je suis conscient de la tragédie que j’ai provoquée et je demande pardon aux familles et à tous ceux que ce drame plonge dans l’affliction et la souffrance», confie l’homme qui nous rappelle depuis un numéro caché, après que nous ayons contacté son employeur. Et de poursuivre: «Ce que j’ai fait n’est pas réparable et peut-être pas pardonnable. Jamais je ne pourrai oublier les cris de la sœur du jeune homme et l’état du papa sur les lieux de l’accident. C’était horrible, une situation qu’on ne peut même pas imaginer vivre un jour. J’en suis malade. J’ai moi-même des enfants de cet âge et je mesure la souffrance et le désespoir que j’ai causés. Je comprends dès lors la colère des proches et des gens.»

Il poursuit: «Si j’étais de l’autre côté de la barrière, je réagirais de la même façon. Mais j’ai également une famille et des personnes à protéger, alors, si j’accepte la révolte des proches, c’est aussi très douloureux pour eux d’entendre de la bouche de gens qui ne savent absolument pas ce qui s’est passé que je suis un terroriste de la route, un chauffard fou ou, pire encore, que mon acte était délibéré. S’il y a du vrai dans ce qui a été rapporté, il y a également pas mal d’éléments erronés. Ce que je peux dire, c’est qu’il n’y avait ni vitesse excessive ni alcool. A ce stade de l’enquête, je ne peux malheureusement rien révéler de plus et je m’en excuse profondément. C’est d’abord à la justice et aux familles, si un jour elles sont prêtes à m’écouter, que je dois des explications et la vérité.»  

«Nous ne sommes qu’au début de nos investigations»

Il est vrai qu’en l’absence d’informations claires sur les circonstances de la tragédie, la nouvelle selon laquelle l’homme à la camionnette blanche qui a mortellement renversé Diana (22 ans) et Adrien (25 ans) sur un passage clouté de l’avenue de Rhodanie, samedi en fin d’après-midi, a pu rejoindre librement son domicile après son audition par la police a suscité l’émotion et l’indignation à travers la ville et au-delà. Une relaxe que nous a confirmée le procureur d’arrondissement du Nord vaudois chargé de l’enquête, Stephan Johner, sans toutefois en préciser les motifs. «Nous tentons d’établir les faits mais nous ne sommes qu’au début de nos investigations», s’est borné à déclarer le magistrat, sans anticiper sur les sanctions futures. «Cela dépendra aussi de son parcours, de ses antécédents», relève-t-il.

Colère et incompréhension

Cette situation n’a pas manqué de renforcer l’incompréhension et de choquer les proches et les amis du couple qui se succèdent sur les lieux du drame, à la hauteur de la Maison du sport international et du club de tennis Stade-Lausanne, où un mémorial a été érigé. A tel point qu'hier après-midi, la colère se mêlait à la douleur et à l’émotion. A l’instar d’Esteban Florès, plusieurs amis des victimes affirmaient en effet vouloir organiser une manifestation et mettre la pression sur la justice via les réseaux sociaux et une pétition contre ce qu’ils considèrent comme de la provocation et une profonde injustice vis-à-vis des familles concernées. «Nous sommes ulcérés et révoltés. Comment comprendre que cette personne, qui semble avoir commis plusieurs infractions avant le choc fatal, ne soit pas incarcérée ou au moins surveillée alors qu’elle représente un danger pour les autres?» s’indigne le pote des deux chanteurs bien connus et estimés des milieux musicaux et culturels romands. Selon des témoins, le chauffeur aurait dépassé des véhicules arrêtés en double file ou qui ralentissaient, précisément pour laisser traverser le couple, avant de le percuter. La sœur d’Adrien, qui suivait à un mètre, a, quant à elle, été miraculeusement épargnée.

Meurtre ou homicide

S’il comprend que la décision de laisser l’auteur de ce drame en liberté puisse surprendre, l’avocat genevois Charles Poncet la considère en revanche comme conforme au droit. «A partir du moment où le chauffeur reconnaît avoir accidentellement causé la mort par négligence, il est présumé innocent. La mise en détention ne s’applique que s’il y a risque de fuite ou de récidive, ou si l’auteur entreprend de faire disparaître des preuves ou de suborner ou de menacer des témoins.» Une interprétation des faits qui pourrait cependant prendre une tout autre tournure si l’enquête démontrait un dol éventuel. «En clair, que le coupable n’a pas voulu le résultat de son acte mais qu’il accepte que celui-ci se soit produit. Exemple: une personne roulant de nuit à 200 km/h sur l’autoroute qui happe mortellement un piéton. Dans ce cas, il y a de fortes chances que son acte soit considéré comme un meurtre.» Un acte puni par une peine privative de liberté de cinq ans au minimum alors qu’en cas d’homicide par négligence, celle-ci ne peut excéder trois ans.

Cinq jours après cette terrible tragédie qui a ému toute la Suisse romande, la mort de Diana et d’Adrien, fauchés en plein bonheur et alors qu’ils fourmillaient de projets, a dévasté de nombreuses vies tant du côté de leurs familles que de celle du coupable.

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Agnès Wuthrich: "Mon mari vit désormais à travers nos enfants"

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Nicolas Righetti/Lundi 13
Agnès Wuthrich, ici à Versoix, où elle habite. La journaliste a accepté de témoigner après le décès de son mari. «C’est dans mon caractère que de chercher à positiver.»
Témoignage

Visage familier du TJ de midi, mère de famille, la journaliste vient de perdre celui avec lequel elle a vécu dix-sept ans. Un drame qu’elle surmonte avec un courage impressionnant.

Son regard franc, son visage paisible ne trahissent ni les larmes, ni les tourments, ni le deuil d’Agnès Wuthrich. La journaliste vedette du TJ de midi vient pourtant de perdre son mari dans des circonstances dramatiques. Boris, 48 ans, est décédé subitement d’une embolie pulmonaire consécutive à une maladie génétique du sang. Ce mal a mobilisé, en Suisse et ailleurs, le corps médical autour de son cas. Agnès, 41 ans, s’occupe seule désormais de leurs deux enfants. Une fille et un garçon de 11 et 5 ans. Elle a accepté de témoigner après cette épreuve endurée avec lucidité et courage. Son récit met de la lumière là où le destin a soudainement tiré la vie vers l’obscurité.
Dans quelles circonstances avez-vous rencontré votre futur mari? 
C’était le 9 août 1999. Il était originaire de Sierra Leone (ndlr: et le petit-fils de Siaka Stevens, président de ce pays d’Afrique de l’Ouest). Boris était venu témoigner à la Radio romande. J’étais alors journaliste au Temps à Genève. Nous nous sommes rencontrés à travers un ami commun qui avait une petite idée derrière la tête nous concernant. Nous avons dîné les trois. J’habitais Lausanne, lui Versoix. Le 4 septembre, jour de mon anniversaire, nous avons démarré notre relation. Nous avons emménagé en 2002. Nous nous sommes mariés en 2005.
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«Mon mari a dit à notre fille aînée: «Il faut que tu montres l’exemple à ton frère, que tu sois grande…» confie Agnès Wuthrich. Photo: Nicolas Righetti/Lundi13

Vous avez eu deux enfants.
L’aînée, K’tusha, en janvier 2006 et son frère, Taio, en mai 2012. Leurs prénoms signifient «la joie» en somalien et en ougandais.
Quel homme était Boris?
Il était massif, ceinture noire de judo, 3e dan. Son physique hors norme lui a sans doute permis de résister à la maladie pendant huit semaines. C’était un père très présent. «Un mâle alpha», disait l’une de ses sœurs. Il était l’aîné d’une fratrie de cinq et tenait le rôle du père aux côtés de sa mère.
Aucun signe ne vous a jamais inquiétée à propos de sa santé?
Au moment d’arrêter de fumer, en 2012, il s’est mis à tousser beaucoup pendant quelques semaines. Il lui arrivait parfois de perdre connaissance deux à trois secondes, ses yeux partaient en arrière. Je pensais que c’était un malaise vagal. Il faisait vraisemblablement des malaises cardiaques. Il souffrait, sans le savoir, de problèmes de coagulation du sang. Une maladie génétique qui n’a toujours pas été clairement identifiée. Il avait développé une énorme thrombose (ndlr: un caillot) à la jambe. Nous, nous lui faisions remarquer qu’il boitait. Lui ne s’en préoccupait pas, ne montrait rien. Il était ainsi.
Votre couple était solide. Vous vous étiez trouvés.
Oui, vraiment. C’était un homme extrêmement généreux, passionné, fondamentalement humain, très attentif aux autres. Il était capable de m’offrir mon cadeau d’anniversaire à Noël parce qu’il voulait être sûr d’avoir fait le bon choix. Il ne m’a jamais imposé son fonctionnement ou ses envies. C’était l’une des clés de la réussite de notre couple.
Quel était son parcours?
Il est né à Moscou, où ses parents ont émigré pendant la guerre froide. L’ex-URSS offrait alors des bourses d’études aux jeunes Africains. Il a été le premier bébé noir de la maternité, d’où son prénom. Boris a ensuite vécu à Londres, puis à Freetown, capitale de la Sierra Leone, et à Genève. Il était ingénieur en microtechnique à l’EPFL et docteur en robotique.
Vous souvenez-vous des premiers signes inquiétants?
Une fatigue inhabituelle. Il rentrait de Sierra Leone et nous sommes partis en vacances en Italie, fin juillet. Il avait des problèmes respiratoires, des essoufflements. Il a eu une pneumonie, soignée avec des antibiotiques. Généralement, après deux jours au lit, ça passait. Dans la nuit du 16 au 17 octobre, Boris s’est évanoui dans la salle de bains. Je l’ai emmené aux HUG. Je l’aidais à s’habiller. Il était totalement épuisé. En fait, on l’a su plus tard, le sang ne circulait presque plus. A l’hôpital, il a été pris en charge avec une suspicion d’embolie. Des urgences, il a été placé aux soins intensifs jusqu’au début de novembre. Une équipe extraordinaire et son numéro deux, le Dr Raphaël Giraud, l’entouraient. J’ai aussitôt cessé de travailler. Je ne suis revenue au TJ qu’au début de janvier.
Qu’ont découvert les médecins?
Son cœur déformé par l’effort. Il a été mis sous circulation sanguine externe, branché à une machine, l’Ecmo (oxygénation par membrane extra-corporelle). Boris ne la quittera plus. Elle était reliée à une artère et à une veine, un tuyau de chaque côté des jambes.
A Genève, les médecins contactent alors Zurich.
Les médicaments ne faisaient pas l’effet escompté et le 2 novembre il a été héliporté. Les spécialistes se sont réunis et la doctoresse Isabelle Schmitt-Opitz, une pointure, a été d’accord de l’opérer. Il y avait un gros risque. L’intervention effectuée le 7 novembre a duré dix heures. Son cœur était arrêté et son corps maintenu à basse température afin de ne pas endommager les organes. En ouvrant les deux poumons pour les nettoyer, ils ont extrait d’anciens caillots de sang détectés au scanner. Les premières 48 heures, les médecins étaient très inquiets. Cependant, il y a eu une lueur d’espoir. Le cœur allait mieux. Mais, de façon incompréhensible, deux semaines après, Boris a refait une thrombose. C’est du jamais vu selon les praticiens.
Il existe de puissants traitements anticoagulants.
Malgré les doses massives, il ne se passait rien. L’héparine, plus légère, a fait effet. L’un des poumons a cessé de fonctionner. Cela semblait sans espoir. Soudain, comme dans un film, les choses se sont améliorées. Boris avait perdu du poids, il était faible. L’hôpital a contacté un spécialiste à Seattle (ndlr: dans l’Etat de Washington). Une réunion a même été organisée autour de son cas. La mobilisation médicale était hallucinante de bout en bout alors qu’il était à l’assurance de base. Le personnel hospitalier a ressenti le lien qui nous unissait. Toute sa famille était au chevet de cet homme, père de deux jeunes enfants.
Votre mari n’était plus conscient le dernier mois après l’opération.
Lorsque les médecins baissaient les doses de sédatif, il exprimait une douleur. Il était dans le brouillard. On nous a laissé entendre à plusieurs reprises qu’il ne passerait peut-être pas les prochaines heures. Nous nous sommes dit au revoir plusieurs fois. Cela nous a permis de partager des choses essentielles. Boris faisait mine de gérer. Il disait qu’il allait revenir. Il est décédé le 6 décembre d’une infection.
Comment organisiez-vous votre vie de mère de famille?
Dès le moment où il a été inconscient et que son état s’est stabilisé, je ne dormais plus à Zurich. Je rentrais à Versoix auprès de mes enfants et faisais les allers-retours. Une solidarité s’est créée instantanément dès le premier jour de son hospitalisation. Avec quelques amies, nous sommes huit, nous partageons un groupe sur WhatsApp. Elles se sont coordonnées afin que les petits soient pris en charge.
Quelle a été leur réaction?
Ils n’ont pas revu leur père dans le coma. Ils gardent de lui l’image qu’il voulait donner: quelqu’un qui n’était pas dans un état de faiblesse. Il a dit à K’tusha: «Il faut que tu montres l’exemple à ton frère. Il faut que tu sois grande.» Elle ressemble à son père. Elle est pudique, elle me protège. Aux obsèques, mon fils était plus ému par les gens qui pleuraient que par ce qui se passait. Il dit parfois: «C’est dommage que daddy ne soit pas là…»
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«Boris et moi avons vécu dix-sept ans ensemble. C’était un père génial. Je sais qu’il est toujours avec nous. Je sens sa force.» Photo: Nicolas Righetti/Lundi 13

Qu’avez-vous dit à l’aînée?
Perdre son père si jeune n’est pas dans l’ordre des choses. Ce qui est arrivé est injuste, ma fille a été dans la révolte. «Maintenant, lui ai-je dit, qu’est-ce qu’on fait? On se pose en victime, on attend que la vie passe en restant assis au bord de la route ou on décide de ce que l’on en fait?» On positive, on se dit qu’on a eu la chance d’avoir eu un père génial. On est fier de lui. C’est dans mon caractère de chercher à positiver.
La phase administrative n’a pas été aussi exemplaire que l’élan médical.
On ne sait pas par où commencer. On fait tout soi-même. J’ai reçu une seule lettre me parlant de succession, de dettes. Pour la rente orphelin, encore faut-il savoir que cela existe, vous devez aller chercher le formulaire. Cerise sur le gâteau, l’annulation de l’abonnement internet de mon mari et la préposée qui me répond au téléphone: «C’est à lui de l’annuler.» On explique qu’il est décédé, que l’on n’a pas ses codes d’accès. Elle vous dit: «Mais votre décédé là…» (Elle sourit.)
En vous écoutant, rien ne transparaît de votre tristesse. D’où puisez-vous cette force?
J’ai perdu mes parents coup sur coup à 21 et 22 ans. Ma mère d’un cancer, mon père d’un AVC. L’enfance s’est terminée à ce moment-là. J’ai fait une dépression. Cette fois, la progression de la maladie n’a pas eu la brutalité du choc vécu initialement. L’idée a fait son chemin, en quelque sorte. C’est un deuil en pente douce.
Vous arrivez à penser à vous?
Il le faut afin de pouvoir m’occuper de mes enfants. J’organise des espaces. Je vais courir, je parle à des amis. Parfois, je m’écroule et je pleure. Je sais que c’est normal. Je suis très triste, démunie, je me laisse aller et cela me soulage.
Vous avez couru dimanche le marathon de paris?
Oui. Mais j’ai pris la décision de m’arrêter après 21 km. Ma préparation était trop juste, la météo – une très grosse chaleur – extrême. J’ai réalisé que ma perspective avait changé: seule avec mes enfants, je ne peux me mettre en danger de manière inconsidérée... Cette course était un peu prématurée, compte tenu des circonstances et de tout ce que j’ai eu à gérer ces dernières semaines. Il y en aura d’autres. 
Votre regard est tourné vers l’avenir.
K’tusha a glissé dans le cercueil de son père un lion en peluche. C’était son signe du zodiaque, Sierra Leone signifie «la montagne du lion». Elle a ajouté un mot: «Pour que même au paradis tu sois le plus fort». J’ai eu la chance de vivre dix-sept ans à ses côtés. Je sens sa force. Il a laissé quelque chose de durable. Il vit à travers nos enfants.

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Clint Capela a su s'imposer en NBA

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Marco Grob pour "Sport"/Instagram
Le Genevois Clint Capela a d'ores et déjà réussi une superbe saison avec Houston.
Basketball

Le Genevois a signé sa plus belle saison régulière en NBA, contribuant largement à la 
3e place des Rockets dans la Conférence ouest.

La fusée suisse en orbite Au Texas, celui qu’on surnomme The Swiss Freak (le phénomène suisse) depuis son atterrissage à Houston en 2014 a littéralement décollé lors de cette saison régulière de NBA. A 22 ans, le Genevois connaît une popularité grandissante.

Duo de choc Sur le parquet, l’entente entre le Suisse et James Harden, leader charismatique des Houston Rockets, a largement contribué à la troisième place de la franchise texane dans la Conférence ouest. Le pivot genevois, titulaire du cinq de base du coach Mike D’Antoni, affiche ainsi les plus belles statistiques de sa carrière, avec une moyenne de 12,5 points et 8 rebonds par match. Il y a quelques jours, lors de la dernière rencontre de la saison régulière gagnée contre les Timberwolves du Minnesota, Clint Capela signait même son quinzième double double de l’exercice, avec 22 points et 10 rebonds pour un différentiel de +18.

Place aux play-off De bon augure pour la série des play-off qui vient de démarrer. «Notre but est une place en finale de Conférence», confiait récemment Clint Capela dans la presse. La première série opposera les Rockets au Thunder d’Oklahoma. A. J. 

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Radio, micro, dodo pour Romaine Morard

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Blaise Kormann
Recordman de longévité pour l'émission de Simon Matthey-Doret, treize ans de journal du matin, souhaite la bienvenue à Romaine Morard dans "le plus bel endroit du monde: la radio!"
A l'antenne

Romaine Morard sera la nouvelle voix du journal du matin sur La Première. Elle succède à Simon Matthey-Doret, treize ans d’antenne.

La tranche horaire du journal du matin sur 
La Première, 300 000 auditeurs, a été pendant treize ans le domaine de Simon Matthey-Doret, 46 ans, qui réveillait les Romands dans l’un 
des moments les plus intimes de la journée. «La décision de partir a été difficile à prendre, confie le journaliste. J’ai passé un hiver nostalgique, mais les deux dernières années ont été terribles.» Fatigue et cernes, levé à 3 h 30, arrivée à la radio à 4 h 20, préparation de l’émission, deux heures de direct, retour à la maison, sieste, puis début d’une journée 
de papa: Simon Matthey-Doret cède ses journées décalées à Romaine Morard, venue de la télévision.

Après un passage remarqué au 19:30, la journaliste 
de 38 ans a œuvré pendant une année dans l’émission Infrarouge. «De toute façon, je suis déjà épuisée, ça ne peut pas être pire, rigole franchement la maman de Gaspard et Jules. Plus sérieusement, la Valaisanne, «passionnée de radio depuis l’enfance, au point de ne pas pouvoir m’endormir avant d’avoir entendu le flash info», se déclare pleine d’énergie et d’envie. Simon Matthey-Doret se réveillait avec Couleur 3 et de la musique, Romaine Morard s’imagine le faire avec France Info. Le premier part pour un projet encore secret mais toujours un micro à la main, la seconde arrive avec l’envie de trouver son ton et une rigueur pour un journal du matin qui sera remanié. «Et pour le rythme de mes nuits, mon organisation familiale et personnelle, on verra bien…» M. M.

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Partition à quatre mains pour Jean Romain et Stéphane Berney

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Didier Martenet
Jean Romain et Stéphane Berney lors du vernissage de leur livre au Café Slatkine, à Genève.
Sortie de presse

Jean Romain et l'ancien journaliste de L'illustré Stéphane Berney signent Ploukitudes. Une interrogation sur l’époque.

Le titre, Ploukitudes, se détache en rouge sur la couverture du livre. Ce mot irrésistible, chacun est à la fois sûr de sa signification et de sa destination. Les ploucs? Ce sont les autres, forcément. Jean Romain, philosophe, député au Grand Conseil de Genève, et notre confrère Stéphane Berney, journaliste et poète, sont de sacrés «ploukologues». Ils en livrent l’étymologie et dissertent doctement de ce qui, aujourd’hui et à travers l’histoire, lui donne sa puissance et sa singularité. Un jeu de questions-réponses sur 168 pages à lire même dans le désordre. Reflet de notre époque molle, c’est assurément un miroir. On est tous, ne nous déplaise, le plouc de quelqu’un.

Ploukitudes, de Jean Romain et Stéphane Berney, Ed. Slatkine, 168 p.

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Donna Vekic: «Stan est une 
personne magnifique»

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Getty Images
Stan Wawrinka et sa petite amie Donna Vekic dans les rues de New York l'automne dernier, encadrés discrètement par deux membres du service d'ordre de l'US Open.
Interview

Donna Vekic, 20 ans, 
compagne de Stan Wawrinka 
et 82e au classement WTA, était alignée au Ladies Open de Bienne la semaine 
dernière. Interview express.

Une question sur Stan, pas plus. Le ton de l’interview avec Donna Vekic est donné. La rencontre a lieu juste après sa victoire au premier tour du Ladies Open de Bienne, contre la Roumaine Sorana Cirstea. On sent la joueuse croate un rien méfiante, soucieuse de répondre vite sans jamais trop en dire. A l’affût de la question piège. Il n’y en aura pas: nous voulions juste faire connaissance avec celle qui partage la vie de «notre» champion vaudois.

Vous avez décroché votre premier titre en Malaisie en 2014. Quel deuxième tournoi rêvez-vous de remporter?

Wimbledon, je crois, parce que j’aime énormément le jeu sur gazon. Mais je préfère ne pas trop y réfléchir pour l’instant. J’ai envie de faire progresser mon jeu sans forcément penser à gagner. Il y a quelques années, quand j’ai remporté ce premier titre, j’étais obnubilée par une deuxième victoire et je me suis mis beaucoup trop de pression sur les épaules. Cela a été une période difficile à gérer.

Vous êtes souvent comparée à Maria Sharapova. Ce rapprochement vous convient-il?

Il ne me dérange pas, en tout cas. Maria est une très grande joueuse avec un palmarès immense. J’adorerais forcément marcher dans ses pas.


Le couple s’est arrêté dans le village du Gros-de-Vaud où a grandi Stan et où sa famille possède une ferme et des animaux. Photo: Instagram

Enfant, quels modèles aviez-vous?

Je n’admirais personne en particulier, mais je suivais beaucoup le tennis. Je me souviens des grands duels entre Venus et Serena Williams que je regardais à la télévision. J’avais 6 ans quand elles se sont affrontées la première fois en finale de Wimbledon. Alors, l’année dernière, quand j’ai joué Venus à Wimbledon précisément, c’était un moment très spécial. J’ai aussi eu la chance de rencontrer Chris Evert, parce que j’étais entraînée par son frère aux Etats-Unis. J’ai adoré avoir ses conseils.

Avez-vous des amies sur le circuit?

Oui. Je suis copine avec les autres filles du tour, notamment Serena (ndlr: Williams). Mais, vous savez, nous avons toutes très peu de moments libres, entre les entraînements, les matchs et les voyages. Alors, quand j’ai du temps, je préfère le passer avec ma famille ou mes copines d’enfance. Ce n’est pas facile d’entretenir des amitiés avec ce métier. Heureusement que mes amies sont compréhensives et qu’elles acceptent de me rendre visite sur les tournois.

Quelle a été votre enfance?

J’ai grandi à Osijek, une ville en Croatie. Le sport a rapidement occupé une bonne partie de mon temps. A 4 ans, j’ai commencé la gymnastique, mais j’ai eu envie de découvrir un autre sport. J’ai essayé le tennis à l’âge de 6 ans. J’ai tout de suite adoré et je me suis rapidement entraînée tous les jours. J’avais peu de temps pour faire d’autres activités. J’ai d’ailleurs très vite dû rater des jours d’école. Cela m’a un peu manqué. Quand mes copains se plaignaient de devoir aller en cours, moi, je les enviais. Je n’ai pas eu une enfance complètement normale à cause de cela, et j’ai la sensation d’avoir grandi plus vite que les autres.

Etes-vous fille unique?

Non, j’ai un frère plus jeune qui rêve de devenir pilote.

Et vous, quel autre métier auriez-vous pu faire?

Actrice ou avocate.

Comment vos parents ont-ils réagi quand vous leur avez annoncé vouloir devenir pro?

J’ai eu la chance d’avoir leur soutien. Je suis très proche d’eux. Ils m’auraient soutenue aussi si je m’étais destinée à un autre métier. Ma mère a fait beaucoup d’athlétisme, mon père du football. J’ai grandi dans une famille de sportifs, même s’ils ne s’entraînent plus beaucoup aujourd’hui et que j’essaie de les motiver à se bouger (rires). Ils ont compris ma démarche, mais ne se doutaient par contre pas que cela serait aussi long et difficile.

Quels sont les aspects les plus durs de ce métier?

J’ai eu la chance de gagner un premier tournoi très jeune (ndlr: elle a remporté le BMW Malaysian Open à l’âge de 17 ans). Mais, avec le recul, je crois que ce n’est pas la meilleure chose qui me soit arrivée. Comme je le disais, j’ai dû batailler pour accepter de ne pas regagner tout de suite. Ce métier offre de grands moments d’émotion mais aussi des coups durs parfois difficiles à surmonter. En tant qu’athlète, il faut apprendre à gérer ça rapidement. Les voyages sont aussi difficiles, même si souvent les gens s’imaginent que c’est l’aspect le plus chouette d’une carrière sportive. Il m’est arrivé certains matins de ne plus me souvenir dans quelle ville je me levais.

Et les moments agréables?

La liberté que l’on peut parfois s’octroyer dans une ville après un tournoi. Quand j’ai du temps, j’aime aller au cinéma et faire du shopping. A Miami, j’ai pu profiter de la plage, c’était génial. J’aime tout particulièrement jouer Wimbledon, à Londres, parce que j’y ai beaucoup de souvenirs et d’amis. Je me suis entraînée plusieurs années là-bas. Sinon, en Suisse, j’aime beaucoup Genève.

Quelle est, d’après vous, la plus grande qualité de Stan?

Son humilité. Il travaille très dur et respecte les gens autour de lui. C’est une personne magnifique.

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