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Jon Monnard signe un premier roman prometteur

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Julie de Tribolet
Sur Instagram, Jon Monnard met en scène des livres avec un bon goût contagieux à l’adresse @jncsk
Littérature

Le premier roman du jeune Fribourgeois est préfacé par Philippe Besson. Une jolie surprise.

C’est qui Jon Monnard? Jonathan Monnard, 27 ans, Fribourgeois, a grandi à Châtel-Saint-Denis. Il a été gagné par le besoin d’écrire à 12 ans. Il a été libraire et a étudié à Polycom. Il est maître remplaçant et aborde la littérature et la poésie avec ses élèves à travers le rap. Jon fait aussi du théâtre.

Pourquoi on parle de lui? Pour la sortie de son tout premier roman, remarqué, au style et au titre séduisants: Et à la fois je savais que je n’étais pas magnifique (Ed. L’Age d’Homme).

Ça parle de quoi? Son héros, Coska, élève dans une école d’art, plaque tout et s’adonne à l’écriture. On bifurque alors dans le milieu de la mode et le monde du paraître.

D’où lui vient le goût des livres? Lors des visites à sa grand-mère, les trajets jusqu’à Nyon étaient longs. Sa mère lui demandait de choisir un livre, qu’il dévorait.

L’ouvrage lui est dédié, pourquoi? Nicole, sa chère maman, est décédée d’un cancer du sein le 9 mars 2002. Jon lui avait promis d’écrire un livre. Il est sorti ce 9 mars 2017.

Préfacé par le Français Philippe Besson? Un joli coup de pouce de la part de l’auteur à succès et chroniqueur (Europe 1) qui ne parle que des livres qu’il aime. «Jeunesse désordonnée, naïveté désarmante, ambition affirmée», ainsi parle-t-il de Jon.

Pourquoi ce titre? En écoutant Holocene de Bon Iver, il relève la phrase: «And (at once) I knew I was not magnificent.» Magnifique fait référence au Gatsby de Fitzgerald. C’est aussi pour dire que derrière les apparences, les choses ne le sont pas toujours. Di. D.

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Laetitia Guarino, son chéri et son drôle de chat

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Geri Born/Schweizer Illustrierte
Stefano Iodice et Laetitia Guarino partagent un bel appartement typiquement lausannois, au centre-ville.
Vie de couple

Miss Suisse 2014 a emménagé à Lausanne, à deux pas du CHUV, avec Stefano Iodice, son compagnon, mais pas seulement... 

Si vous vous promenez dans le quartier de Mon-Repos, à Lausanne, vous avez une chance de tomber sur Laetitia Guarino. L’ancienne Miss Suisse, brillante étudiante en médecine, s’est installée dans un superbe appartement haussmannien avec son copain, Stefano Iodice. A quelques minutes à pied du CHUV, où Laetitia travaillera bientôt. Après sept ans de relation, le couple avait besoin d’un espace plus grand que son studio pour évoluer. «Sans chambre, ce n’était pas pratique. Et puis, je ne savais pas où ranger toutes mes chaussures!» confie Laetitia dans un éclat de rire. Ils partagent leur 2,5 pièces avec Eve, un petit rex fold. «Au début, on croyait que c’était un garçon, on l’avait appelé Don Pablo… Et puis au bout de six mois, j’ai découvert que c’était une femelle. Alors nous l’avons rebaptisée Eve!» Un chaton étonnant, au poil frisé et aux oreilles pliées, qui sait même faire ses besoins dans les WC! M. S.

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Stan Wawrinka roi de la nuit à Miami

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Twitter
De gauche à droite: Adriana Lima, David Grutman, Stanislas Wawrinka, Donna Vekic.
Etats-Unis

Battu à la régulière pendant le tournoi de Miami, le joueur vaudois s'est fait de nouveaux amis dans un célèbre club de la ville.

Il a perdu son match mais s’est fait de nouveaux amis! Malgré sa défaite au tournoi de Miami, Stanislas Wawrinka n’est pas rentré bredouille de Floride. Avec sa petite amie, Donna Vekic, il a fêté son 32e anniversaire au Komodo, un célèbre club de la ville, où jouait le DJ star Steve Aoki. Dans le club, le tennisman a eu la chance de tomber nez à nez avec l’ange de Victoria’s Secret de 35 ans Adriana Lima, considérée par beaucoup comme l’une des plus belles femmes du monde… Alors bien sûr, Stan n’a pas pu résister à l’envie d’immortaliser le moment. La photo a été reprise sur le compte de l’organisateur de la soirée, David Grutman (à gauche de Stan), et sur le compte Twitter de Victoria’s Secret. M. S.

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Fanny Smith: "J'étais une sale gamine et hyperactive"

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Julie de Tribolet
Fanny Smith, décrivez-vous en quatre mots? "Je suis passionnée, déterminée, sociable et téméraire."
Interview intime

Revenue de blessure, la Vaudoise de 24 ans termine sa saison de skicross en beauté, avec une médaille d’argent aux Mondiaux de la Sierra Nevada.

Vous venez de terminer votre saison de ski. Comment allez-vous?
Bien, mais fatiguée. Ma saison de ski est terminée, mais je ne peux pas partir tout de suite en vacances comme la majorité des gens l’imaginent. J’ai encore des 
obligations envers mes sponsors, je dois préparer la prochaine saison, revoir l’organisation de mon équipe et tester le matériel tant qu’il y a encore de la neige. Ce n’est qu’en mai que je prendrai des vacances.
Des vacances exotiques?
Oui, je pars en Birmanie. C’est le genre de voyage qui me plaît, car après tous ces mois de compétition, j’ai besoin de dépaysement. Tant que je suis jeune, je profite de voyager loin. Plus tard, je visiterai sans doute des régions plus proches de mon lieu de vie.
Vous habitez la région de Villars-sur-Ollon (VD) depuis toute petite. Quelle enfance avez-vous eue?
J’étais une sale gamine! (Rires.) Hyperactive, j’ai commencé à marcher vers l’âge de 10 mois, paraît-il. Ma mère devait fermer toutes les portes de la maison à clé sinon je m’enfuyais. Heureusement, on habitait dans le petit village de Gryon, mais c’est vrai que j’ai fait pas mal de fugues. Quelquefois, lors des commissions, je décidais tout à coup d’aller chercher mon grand frère Thibault à l’école. Je m’enfuyais, je tapais à toutes les portes de l’école et je criais le nom de mon frère à tue-tête. J’ai infligé de grosses frayeurs à ma mère. J’ai un fort caractère depuis toujours.
Quels souvenirs conservez-vous de votre première descente à skis?
Mes parents m’ont mise sur les skis à 2 ans. Autant dire que je n’ai aucun souvenir de cette période chasse-neige. Je me souviens en revanche que j’enfilais les chaussures de ski de mon frère et m’amusais à marcher lourdement dans tout le chalet avec. Ma famille n’en pouvait plus! Par la suite, j’ai descendu mes premières pistes avec ma mère, qui était professeure de ski. C’est par ce biais d’ailleurs qu’elle a rencontré mon père à Villars. Il avait beaucoup voyagé avant de s’occuper des perches aux remontées mécaniques. Or ma mère prenait toujours les mêmes perches de ski: celles que mon père distribuait.
Vos parents étaient-ils sévères?
Ils ont surtout toujours été très positifs. Ils m’ont poussée à faire des choses coûte que coûte, et tant pis si ça ratait. Cela dit, lorsqu’il fallait mettre les choses au point, ils le faisaient. Mais j’ai dû recevoir une fois une fessée ou une claque de ma mère. Jamais de mon père. Par contre, quand il faisait de gros yeux noirs, tu comprenais que tu devais tout de suite filer doux.
Vous habitez toujours Villars?
Oui, dans un appartement qu’un de mes mécènes me prête généreusement.  Je vis seule depuis mes 18 ans, ce qui me convient étant donné que j’ai très vite appris à être indépendante. Villars, c’est vraiment mon chez-moi, c’est familial, tout le monde se connaît, tout le monde se salue. Je me rends régulièrement à Lausanne pour mes entraînements.  C’est une tout autre atmosphère. Normalement, quand je me réveille, j’ouvre mes fenêtres sur une vue incroyable du massif alpin. Un petit rituel qui me manque beaucoup quand je suis en plaine.
Votre première cuite et votre première sortie en boîte, vous vous en souvenez?
Ma première cuite, c’était avec mon grand frère, vers mes 16 ans. On organisait des soirées au chalet quand mes parents n’étaient pas là. Un soir, le chalet était réservé pour les amis de mon frère et puis le lendemain, c’était pour ma soirée. Je crois que je ne me suis rendue qu’une seule fois en boîte de nuit de toute ma vie. Ma première sortie fut la dernière. J’ai eu une adolescence différente de mes amis qui font souvent la fête, mais je ne les envie pas.
Vous n’êtes donc pas un oiseau de nuit?
Non, pas de boîte de nuit en tout cas. On me demande souvent des recommandations pour des sorties à Lausanne, mais en fait je n’en sais rien. Je fais la fête une seule fois par année, le 1er Août à Villars. Tout le village sait que c’est mon jour! Bon, bien sûr je suis sans doute la seule à dire que le 1er Août à Villars, c’est de la balle (rires). Il fait beau, il fait chaud, je suis bien entourée, c’est encore plus chouette que d’aller en discothèque. Mes amis d’enfance, et même ceux qui ne sont pas de Villars, font le déplacement, car ils savent que je ne raterais pour rien au monde cet événement.
Malgré votre agenda chargé, vous trouvez du temps pour entretenir vos amitiés?
J’essaie. Mais c’est difficile. Quand je rentre à Villars, je n’ai jamais rien dans mon frigo, comme d’habitude d’ailleurs! (Rires.) Mes amis organisent des repas, car il savent bien que c’est la meilleure solution pour que je débarque chez eux. Je suis quelqu’un qui a davantage besoin de ses amis que de ses parents. Mais c’est en train d’évoluer doucement. Adolescente, je racontais mes histoires exclusivement à mes amies. Elles sont centrales dans ma vie et j’aimerais les voir plus souvent.
Et vos relations avec vos parents aujourd’hui?
Cet hiver, j’ai enfin pu skier avec eux une journée. Cela faisait au moins huit ans que cela n’était plus arrivé. Je ne me rends pas vraiment compte du poids de mon absence pour ma famille, car j’ai toujours été très indépendante. C’est ma petite sœur Lou, de 9 ans ma cadette, qui me le rappelle le plus. On l’appelle «pot de colle». Dès que je suis à la maison, elle s’accroche à moi et ne veut plus que je la quitte. Elle exprime sa tristesse plus que les autres.
Est-ce que vous êtes amoureuse?
Oui, je suis amoureuse. Mais je n’en dirai pas plus.
Aimeriez-vous fonder une famille plus tard?
Oui, bien sûr! Même si j’ai toujours dit à ma mère que je ne voulais pas d’enfants. Je réfléchis beaucoup au monde actuel et à son évolution. Avoir des enfants, c’est relancer une génération dans un monde dont l’avenir est incertain et même inquiétant. Mais, d’un autre côté, ne pas avoir d’enfants, c’est renoncer à un bonheur. J’aimerais bien partager mes connaissances avec eux, essayer de les aider à devenir des citoyens positifs qui pourraient peut-être changer la société.
Quand vous ne portez pas vos habits de sport, vous vous habillez plutôt de manière féminine?
Le cliché de la sportive en tongs Adidas, en pantalon de training avec un gros sweat est assez vrai. Les Suisses en sont les meilleurs exemples, d’ailleurs! Mais mon entraîneur, Guillaume Nantermod, qui me suit depuis mes 15 ans, a toujours été strict sur mes tenues. On ne prenait jamais l’avion en training et pour manger au restaurant le soir, il fallait toujours être présentable, ce qui est normal, je trouve, c’est de la politesse. Je suis une femme féminine, j’aime bien faire attention à mon habillement. Quand je peux éviter la combinaison de ski, j’en profite.
Auriez-vous pu faire un autre métier?
Je ne crois pas. Mais si je devais choisir, ce serait certainement un métier à l’air libre, et un métier où on bouge, parce que je suis hyperactive. Mais je n’ai vraiment aucune idée de ce que je pourrais faire d’autre. C’est presque un sujet d’angoisse, d’ailleurs.
Pourquoi cette angoisse par rapport à la vie professionnelle?
Parce que j’ai voulu arrêter l’école dès que possible. J’ai eu une scolarité très dure, car je suis dyslexique et dysorthographique. J’ai toujours dû travailler comme une folle à l’école, contrairement à mon frère qui ne faisait pas grand-chose et qui collectionnait pourtant les bonnes notes. Aujourd’hui encore, je mets des heures à rédiger un bête e-mail. C’est pénible. Mais heureusement, la majorité des gens sont au courant de mes difficultés et ne m’en tiennent pas rigueur.
Vous rêvez de quoi à part de gagner des courses et des titres?
Je suis quelqu’un de très simple. Tant que j’ai un toit et que je peux me nourrir, je suis heureuse. Je rêve de pouvoir être en bonne santé toute ma vie. C’est le plus important. Je rêve aussi de faire le tour du monde. J’adore la culture, rencontrer d’autres gens et partager toutes sortes de choses avec eux.
Votre collègue de skicross suédoise Anna Holmlund est toujours dans le coma après une terrible chute à skis. Vous arrive-t-il de penser que votre sport peut vous coûter la vie?
Non. Et il ne faut pas penser ainsi. N’importe qui peut se faire renverser par une voiture sur le chemin du travail. Les accidents mortels de la route sont plus nombreux qu’au ski. Je ne pense pas à la mort parce que je suis une professionnelle et que je connais les risques que je prends. Mon entraîneur ne me force jamais à m’engager dans une course si je ne le sens pas au premier entraînement, ou si elle est trop risquée. Il ne faut jamais aller au casse-pipe.
Est-ce que vous êtes croyante?
Non.
Vous avez subi deux blessures majeures durant votre carrière, mais vous êtes toujours revenue plus forte sur le circuit. Avez-vous un secret?
Mon sale caractère! Le sport de haut niveau est très difficile en Suisse. Il faut vraiment se battre pour revenir après une blessure. C’est une question de mental. Quand un médecin m’a dit que je ne pourrais plus faire de ski, je ne l’ai pas cru un instant. Je me suis dit: «Toi, mon coco, tu verras la saison prochaine… Je serai encore plus forte sur mes skis.» Et c’est ce qui s’est passé. J’ai gagné trois courses de Coupe du monde. Je pense que seuls les athlètes eux-mêmes peuvent vraiment comprendre les enjeux de leur sport. Je suis assez proche de Lara Gut et de Timea Bacsinszky. On s’écrit souvent et c’est précieux. Car si mes amies d’enfance peuvent me donner quelques conseils, c’est différent. Elles pensent que mon métier est un rêve, avec vacances et grasses matinées comprises.
Vos fans peuvent vous suivre pas à pas sur les réseaux sociaux sur lesquels vous postez des photos de voyage et vos commentaires sur les compétitions. Quel type de relation entretenez-vous avec cette audience?
Si cela ne tenait qu’à moi, je n’aurais pas de compte officiel sur les réseaux sociaux. Mais aujourd’hui, il est obligatoire de communiquer par égard pour nos sponsors. Si j’arrive à faire un peu rêver les gens en partageant mes aventures avec le public, et à bien informer celui-ci, ça me va. Et puis mon métier est assez solitaire. C’est le lot d’une athlète de haut niveau. Alors, parfois, j’ai besoin que le public me pousse un peu pour m’encourager à atteindre mes objectifs via les réseaux sociaux. Mais ce n’est pas un exercice facile pour moi avec mes difficultés d’écriture.
Où serez-vous dans dix ans?
Sur une île! (Rires.) Non, en fait, je n’en sais rien. La vie réserve des rebondissements inattendus. Et puis je suis du genre à vivre au jour le jour. J’ai quand même quelques objectifs à court terme. Je désire notamment aider de jeunes athlètes, notamment par le biais de la Fanny Smith Academy, que j’ai fondée avec mon entraîneur. Chaque fois qu’on me pose cette question, je réponds: «Et vous, vous en serez où?»
 
Texte: Marine Humbert

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Soraya Ksontini: "A 5 ans, je m’enregistrais déjà"

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Jean-Blaise Besençon
La voix douce, vive et sensuelle de Soraya Ksontini devrait conquérir le public.
Tête-à-tête

Chaque semaine, L'illustré rencontre une personnalité au coeur de l'actualité culturelle romande. Aujourd'hui: la chanteuse Soraya Ksontini, qui sort un second CD électro-délicat.

En 2012, la chanteuse avait confié à Maxime Steiner la réalisation de son premier EP, Soraya and Me, quatre titres de chansons folk, dont une ballade belle à pleurer, Ya Weldi. Le nouveau a été réalisé avec la complicité d’un autre magicien du studio, Christophe Calpini; mais Soraya Ksontini signe cette fois toutes les compositions et tous les textes, «sauf un parce que je n’écris pas en arabe».
Joliment, le disque s’appelle Monsieur. «Monsieur tout court, dit-elle en riant! C’est un disque porté par des figures masculines, celle de mon père bien sûr, dont je suis très proche, mais aussi d’autres hommes que je vois comme des muses, des inspirateurs. On dirait des chansons d’amour, mais ce qu’il 
y a vraiment derrière, ce sont des quêtes personnelles.» Ainsi vont Les fantômes de l’exil, chanson clé de l’album, qui pose la question: «Est-ce que l’on peut vivre un exil heureux?» «Ça m’intéresse énormément, explique Soraya, née en Suisse en 1982 de parents tunisiens. Ce n’est pas un hasard si je me suis orientée vers l’anthropologie, qui recouvre tout ce qui me passionne.» Et maintenant qu’elle a achevé ses études par un master, elle se réjouit d’avoir davantage de temps («un grand luxe») à consacrer à la musique. Quinze ans de cours de piano au Conservatoire ont formé sa culture classique et chanter semble aussi naturel que son rire: «A 5 ans, je m’enregistrais déjà, sur minicassette! J’aime davantage faire de la musique que d’en écouter.»
Douée d’une voix douce, vive et sensuelle, Soraya s’était retrouvée en 2007 en finale de la Star Academy Maghreb. «Une aventure extraordinaire même si, côté médiatique, face à cette célébrité immédiate qu’apporte l’émission, je me sentais un peu décalée…» L’univers de la chanteuse est sans doute plus personnel, moins formaté. «Je ne veux plus chanter en anglais, ce que je fais, c’est de la chanson arabo-française, avec un petit peu d’électro pop. Pour la production, j’aime bien le son des Anglais.» Côté inspiration, «je compose dès que j’ai une idée, tout par oral, je fredonne une musique, une phrase, mon téléphone est un grand puits plein d’idées. En réécoutant je me dis: là il y a une chanson, parfois c’est le premier jet.»
Avant les concerts prévus à l’automne, Soraya Ksontini se réjouit de voyager toujours à la découverte d’une moitié de sa culture. «A Beyrouth, à Rabat, il se passe plein de choses musicalement. Et puis j’ai envie d’améliorer ma lecture de l’arabe et ma connaissance de cette musique aussi. Je veux vraiment enrichir ma culture arabe. La création, c’est une recherche de liberté.» 
 
Monsieur, sortie et vernissage de l’album le 12 avril, au Bourg à Lausanne. 

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Un Suisse dans l'arène des gladiateurs

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Sarah Jaquemet
A Genève, Volkan Oezdemir a affronté Mohamed Amidi en octobre 2012. Un match gagné par TKO (KO technique), décidé par l’arbitre. Il est notamment interdit en MMA de frapper sur la nuque ou la colonne vertébrale.
Arts martiaux

Le Fribourgeois Volkan Oezdemir, installé à Miami, a décroché sa place parmi l’élite mondiale en MMA. Mal connu, ce sport est souvent mal compris. Eclairage. 

Les deux colosses ont terminé le combat le souffle court. Lessivés par quinze minutes d’efforts. Dans la nuit du 4 février au Toyota Center de Houston (Texas), le Fribourgeois Volkan Oezdemir, 27 ans, affrontait l’Américain Ovince Saint Preux, 33 ans, fils d’immigrés haïtiens, sixième mondial dans la catégorie des lourds-légers. 
Ce match de MMA, acronyme de mixt martial arts (arts martiaux mixtes), était primordial pour le challenger helvétique adoubé par l’UFC (Ultimate Fighting Championship). L’entité américaine, numéro un mondial dans l’organisation de cette discipline, a été vendue 4 milliards de dollars l’an dernier au géant hollywoodien WME-IMG actif dans le cinéma, la musique et le sport. Le Suisse, premier combattant du pays à se hisser à ce niveau, vient de signer une victoire. Entré sur le ring au son du rappeur Booba, il a attendu le décompte final victorieux par décision des arbitres avant de brandir le drapeau rouge à croix blanche et de répondre, le visage tuméfié, aux questions du speaker dans la cage octogonale. Bienvenue dans l’arène des gladiateurs, au cœur d’un sport-spectacle au succès grandissant et à la réputation sulfureuse.
Des risques contrôlés
Le 21 février, de retour en Suisse, Volkan Oezdemir retrouvait les siens dans l’appartement parental. Ses proches ne l’ont pas revu depuis son départ à Miami où il s’est exilé il y a un an dans le but de faire carrière. L’athlète de 1,88 m et 93 kilos, ancien patron de bar, s’est fiancé à une Américaine. Stephanie et lui ont gardé le secret, qu’ils dévoileront au dîner. Deux semaines auparavant, celui que l’on surnomme Cousin attaquait son adversaire comme un tigre. «Je suis rentre-dedans dès le premier round. J’aime aller au contact. Je vise le KO par sécurité.» Le géant fribourgeois, assailli par ses nièces, est doux comme un agneau. Mais alors, son sport, le MMA, c’est quoi?
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A Genève, Volkan Oezdemir a affronté Mohamed Amidi en octobre 2012. Un match gagné par TKO (KO technique), décidé par l’arbitre. Il est interdit en MMA de frapper sur la nuque ou la colonne vertébrale. De mettre les doigts dans les yeux de l’adversaire ou de taper sous la ceinture. Photo: Sarah Jaquemet

Il puise ses racines dans le pancrace, mélange de lutte et de boxe, pratiqué il y a deux mille cinq cents ans par les Grecs. «C’est une opposition de styles lancée afin de savoir quel art martial était le meilleur, détaille Volkan. On en a fait un sport de combat avec le moins de règles possible. Par la suite, il y a eu une remise en question: jusqu’où pouvait-on aller?» Au départ, il est peu équilibré, peu régulé et ouvre la porte aux excès puisque sans limite de poids et de temps. Désormais, un combat dure trois fois cinq minutes avec 60 secondes de pause entre chaque round et des adversaires de même corpulence munis d’un protège-dents, d’une coquille et de gants courts.
A Genève, Claudio Alessi, coach de l’équipe suisse de karaté Kyokushin, se souvient: «Il y a vingt ans, j’ai assisté à un match à Las Vegas. Les gens criaient: «Tue-le!» Un protagoniste pouvait sauter à pieds joints avec les genoux sur son adversaire au sol. J’ai quitté la salle. Depuis, ça a bien changé.»
Combattre est devenu une science. «On tape, admet Volkan, mais en conscience et en maîtrisant une panoplie de techniques. En basket, en foot ou en hockey, les fractures ou les torsions sont parfois plus dommageables. Elles résultent d’attaques surprises incontrôlées aux conséquences plus graves.» Un exemple? Le footballeur brésilien Neymar, touché dans le dos par le Colombien Zuñiga lors de la Coupe du monde 2014, fut évacué avec la troisième vertèbre fissurée. 
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Volkan entraîne quotidiennementses techniques, sa souplesse, sa vitesse, sa musculature, son endurance. Photo: McFreddy

Au Texas, Volkan Oezdemir a combattu à la loyale, souvent au sol. Côté soutien moral, il peut compter sur le basketteur genevois Clint Capela, désormais ailier fort au sein des Rockets de Houston. «On s’amuse entre nous. Il me tape pour tester ma résistance.» Les côtes de M. Tout-le-Monde vont s’enfoncer sous la pression, pas les siennes, grâce à un «blindage» musculaire. «Notre corps façonné résiste à la douleur.»
Traumatismes crâniens
Cette discipline complète ne permet pas au néophyte de combattre. Il faut savoir utiliser ses poings, ses pieds, amener l’assaillant au tapis et lutter. On emprunte à la boxe – traditionnelle et thaïlandaise – au ju-jitsu brésilien, à la lutte, au judo. «J’ai beaucoup voyagé et participé à des stages en Thaïlande, aux Pays-Bas, en Amérique, au Brésil où je me suis entraîné avec les plus forts de chaque discipline.»
Volkan a commencé le karaté à 12 ans. «J’ai appris les valeurs de respect, l’esprit du Bushido, l’honneur.» Dix ans plus tard, il se lançait à fond. Le MMA véhicule pourtant l’idée d’une violence aveugle, néfaste pour la jeunesse.
Les galas sont organisés dans des salles privées à Genève. «Les autorités refusent depuis 2009 de nous louer des lieux publics. Les mineurs sont interdits dans la salle», râle Raid Salah, combattant et organisateur. Volkan tempère: «En pratiquant, les gamins vont se rendre compte qu’il ne s’agit pas d’une baston de rue. Le MMA canalise l’énergie. L’art du combat nous révèle qui on est.» 
Plus jeune, il n’avait rien d’un voyou. «J’avais des problèmes à affirmer mon identité. J’étais très renfermé. Le sport m’a permis de m’ouvrir. Plus tard, mes élèves dans le même cas ont pris confiance en eux. J’aime cet impact positif.»
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Après un an d’absence, Volkan Oezdemir, installé à Miami, est revenu dans l’appartement parental, le 21 février après son premier combat UFC à Houston (Texas). Photo: Jeff Botari/Getty Images

Parce qu’il est en passe de supplanter la boxe traditionnelle, le MMA, apparu dans les années 90, subit les mêmes critiques que le full-contact surgi au détour des années 80. Prendre un coup à la tête n’est jamais anodin. Ancien médecin du sport, proche de boxeurs tels que Martelli, Scacchia ou Acariès, le Dr Luc Moudon utilise une image très parlante: «Lors d’un choc frontal, le cerveau, plus petit que la boîte crânienne, va effectuer un mouvement d’aller-retour. Comme une balle de tennis dans une boîte de conserve. Elle tape à l’avant avant de rebondir à l’arrière. C’est une succession de microtraumatismes et de microhémorragies qui nécessitent un mois de repos complet.» 
Michael Kirkham est mort d’une hémorragie cérébrale en juin 2010 après son premier combat pro en Caroline du Sud. Un fait rare. On dénombre 4 décès en MMA chez les professionnels soumis à des contrôles très stricts (certificats médicaux, scanners). Neuf de plus ont péri dans des combats sans encadrement.  
Une étude comparative, publiée par le Clinical Journal of Sport Medicine, a tenté d’évaluer les conséquences afin de savoir lequel de la boxe ou du MMA était le plus dangereux. Elle s’appuie sur un relevé systématique, à Edmonton, au Canada, après chaque match entre 2000 et 2013. Conclusion: «Les blessures visibles sont plus nombreuses en MMA (contusions) mais on dénombre plus de pertes de conscience sur les rings de boxe – commotions cérébrales, traumatismes crâniens – et de sérieuses blessures aux yeux (décollement de la rétine).»
Certains affirment le contraire. Le boxeur suisse Mauro Martelli, 52 ans, par exemple, champion européen et ancien adepte du full-contact. Pour lui, le noble art est moins dangereux. Il fut, en son temps, un as de l’esquive. «Le MMA, j’adore. Mais en boxe, nos poings sont protégés par un mètre de bandage et des gants rembourrés dont les pouces sont cousus afin d’éviter de rentrer dans l’œil de l’adversaire. En MMA, le gant plus petit équivaut à un crochet en pleine figure à mains nues.» 
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A Fribourg, Volkan était accompagné par Stephanie, sa compagne. Le couple s’est fiancé en secret en Suisse. Photo: Julie de Tribolet 

Raid Salah est d’un autre avis. «Le gant de MMA poinçonne (ndlr: court, il permet de saisir l’adversaire). En boxe, des études le prouvent, le gant a un impact plus dévastateur (ndlr: 4 kg de plus selon une étude effectuée par Sports Science).»
L’onde de choc se fait toutefois surtout ressentir au niveau du tiroir-caisse. Encaisser des coups et des sous a longtemps fait le miel de la boxe traditionnelle, talonnée désormais par les arts martiaux mixtes, ses droits de diffusion télé et ses stars, la Californienne Ronda Rousey ou le phénomène irlandais Conor McGregor, grande gueule au poing gauche foudroyant. 
«Ce sport utilise très bien les réseaux sociaux», constate Volkan qui ne s’en prive pas. Sur Instagram, il partage les images et les vidéos des entraînements. 
Tout se monnaie désormais à l’image du tennis, de la F1 ou du football. Un shooting mode, l’apparition dans un film, une pub pour un sponsor, une voiture, un vêtement, une boisson énergétique. Les organisateurs montent de mirobolants projets. L’UFC vise le combat du siècle: McGregor contre Floyd Mayweather. MMA contre boxe. A la clé, des centaines de millions. 
Volkan, loin de ces sommes, combat deux à trois fois par an, la juste moyenne. «On touche 24 000 francs dans la fourchette basse. Ma victoire me permet d’entrer dans le top 10 avec un match télévisé. En bas du classement vous n’en bénéficiez pas. Je vise la huitième place et renégocierai mon contrat.» 
Un «sport business»...
L’attrait des gains change la donne. «C’est un sport business», concède Volkan. 
Les télés relayées par le Net veulent du spectacle. Elles bénéficient d’un effet loupe. Gestes techniques, KO ou incidents spectaculaires attisent la curiosité. L’oreille gauche arrachée de Leslie Smith totalise des centaines de milliers de vues. 
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Dans la cuisine, entouré de ses nombreuses nièces, le tonton champion pose avec sa fiancée, sa maman, Danielle Oezdemir-Collet, et son beau-père, Roger Bielmann (au fond). Photo: Julie de Tribolet

«No pain, no gain», disent les Américains. A Miami, 
Volkan Oezdemir ne roule pas sur l’or mais sa volonté est inébranlable. «Cela ne me permet pas de vivre pour l’instant, mais je vois enfin le bout du tunnel. J’ai toujours vécu dans les chiffres rouges.» Sa mère nous glisse: «C’était nous son sponsor principal.» Danielle Oezdemir-Collet, infirmière en psychiatrie à la retraite, n’a jamais eu le courage d’assister à un match de son fiston, mais encourage sa passion. Fatma, la sœur de Volkan, précise: «On a la force mentale de notre mère et la force physique de notre père.» Et le champion d’ajouter: «Un combat se gagne souvent à la force mentale.» Son nouveau slogan confirme ses ambitions: «V pour Volkan – V pour Victoire.» A confirmer le 28 mai à Stockholm.

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Les lecteurs de "L'illustré" se mobilisent pour Laetitia!

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DR
Laetitia et Priscilla Albrecht, la lectrice de "L'illustré" qui a lancé une pétition en ligne en sa faveur.
Pétition

Le sort de Laetitia, jeune handicapée empêchée de s'installer à Genève à sa majorité, a suscité une vague d'indignation.

L’article relatant la situation de Laetitia, cette jeune handicapée empêchée de s’installer à Genève ( publié dans L'illustré 11) à sa majorité a suscité une vague d’indignation parmi nos lecteurs. A tel point que l’une d’entre eux, Priscilla Albrecht, a lancé une pétition sur change.org adressée au conseiller d’état Mauro Poggia, en charge des assurances sociales, lui demandant qu’il prenne une décision autorisant Laetitia « à intégrer l'institution de Clair-Bois pour majeurs handicapés à Genève comme elle le souhaite et comme cela correspond à ses besoins, ainsi que le versement des rentes d'invalidité et d'impotence que Laetitia ne reçoit plus depuis 6 ans ».

Forte de 2125 signatures, la pétition a également été adressée en copie au Conseiller Fédéral Alain Berset, aux Conseillers aux Etats Robert Cramer et Liliane Maury-Pasquier et à la Conseillère Nationale Laurence Fehlmann Rielle. En parallèle, nous précise cette lectrice très combative, qui a rencontré la mère de Laetitia, « la famille poursuit ses démarches juridiques afin que les droits fondamentaux de leur fille soient respectés et elle sollicitera la Commission européenne des droits de l'homme si nécessaire ».

Une belle leçon de solidarité et d’engagement citoyen. Notre magazine, à l’origine de la dénonciation publique de cette situation qualifiée d’inhumaine par le conseiller d’État lui-même, ne manquera pas de tenir informés tous les lecteurs qui ont signé la pétition !

A suivre.

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Article 4

Ninoska, esthéticienne au civil, lieutenant à l’armée

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Julie de Tribolet
A la ville c’est Ninoska, esthéticienne, élégante et raffinée. A l’armée c’est lieutenant Caro, chef de section. Les femmes sont de plus en plus nombreuses à s’engager sous les drapeaux pour servir leur pays. En mars 2016, elles étaient 1117.
Reportage

A l’heure où le service militaire séduit moins les jeunes mâles de ce pays, les femmes sont de plus en plus nombreuses à s’engager. A l’image de Ninoska, une Genevoise bien dans ses bottes d’officier. 

«Section, en avant!» L’ordre claque. En formation rangée, les soldats se mettent en marche derrière le lieutenant Caro. Attention, lieutenant et pas «lieutenante», la féminisation des termes n’a pas encore pénétré le jargon militaire. Ninoska Caro est Genevoise et mesure 30 cm de moins que ses plus grands soldats. Cette jeune femme qui fêtera ses 27 ans le 11 juillet prochain est entrée à l’armée le 14 mars 2016 comme recrue volontaire. Ici même, à l’école hôpital de Moudon ou ER hôp 41-3/16-17 en langage codé. Elle paie aujourd’hui ses galons à la tête d’une section de 23 soldats (dont trois Romandes) qui viennent de finir leur exercice cadencé et sont justement au garde-à-vous. Marcher au pas, saluer, rompre, nettoyer le Sig 9 mm réglementaire, dont le lt Caro démonte canon et culasse en moins de temps qu’il n’en faut pour écrire la phrase. L’armée ne lui a pas donné son tempérament de feu, mais le sens de la hiérarchie et de la phrase courte: «Oui, compris!», assène t-elle à la recrue qui lui transmet une information.
«J’ai beaucoup appris à l’armée. Je me suis engagée parce que j’avais envie de servir mon pays mais aussi d’être utile concrètement, c’est pour cela que j’ai choisi d’être soldat hôpital. J’aime bien l’ordre, ce qui est carré. Et mon copain, qui est sergent, m’a aussi encouragée à le faire! Bon, c’est vrai, je l’ai dépassé en grade mais cela ne pose pas de problème.» Sourire sous la casquette de celle qui ne pensait pas monter si haut. «Mais je suis fière d’avoir réussi l’école d’officiers!»
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À vos abdos! Le lieutenant Caro imprime un sacré rythme lors de la séance abdos avec sa section. Photo: Julie de Tribolet

Comme elle, elles sont 257 à avoir succombé l’an passé au charme de la Grande Muette, le surnom que donnait de Gaulle à l’armée. Un chiffre qui ne cesse d’augmenter. Cent femmes parmi les 6800 soldats qui viennent de commencer leur école de recrues. Si «l’armée manque de jeunes gens qualifiés», comme s’en désolait le conseiller fédéral Guy Parmelin, les femmes semblent devenues une cible de choix pour regarnir les troupes. Même si elles ne sont encore que 1117 sous les drapeaux, soit 0,7% des effectifs. Qui n’ont pas cessé de fondre avec les trois réformes qui ont vu le nombre de soldats passer en vingt ans de 800 000 à 180 000. Et le service civil introduit en 1996 a encore accentué le manque de vocation.
Au civil, lt Caro était esthéticienne. Elle a donc passé du camouflage des rides au camouflage tout court et rêve d’intégrer bientôt la police genevoise. Hésite encore entre police municipale et cantonale, à cause des horaires, car elle compte fonder une famille d’ici peu. Ses futurs fils sont avertis: «Ils n’auront pas le choix, ils feront l’armée!» Un ange armé passe… On sent quand même la négociation possible…
Née au Chili
Si la Genevoise, née au Chili, est loin du cliché réducteur de la femme soldat un peu hommasse, ne pas se fier à son mètre cinquante-neuf, à ses petites mains fines aux ongles vernis, à son gabarit gracile. Ça barde dans la cour de la caserne et le son de sa voix est inversement proportionnel à ses dimensions. Sans tomber encore une fois dans le cliché du gradé un brin sadique. «Le sergent des marines qui hurle sur ses hommes, c’est dans les films américains», dit-elle. Elle a quand même adoré Tu ne tueras point, le dernier opus de Mel Gibson. Affirme avoir été traitée comme n’importe quel autre de ses camarades masculins durant les dix semaines d’école d’officiers. La mixité ne lui a jamais non plus posé de problème. Un soldat n’a jamais refusé d’obéir à ses ordres parce qu’elle était une femme. Elle lit parfois de l’étonnement dans les yeux, il y a quelques provocations, voire quelques tentatives de drague mais elle sait dégoupiller avec doigté les situations délicates. «Les femmes à l’armée doivent aussi faire preuve de souplesse et savoir s’adapter, après tout nous arrivons dans un monde d’hommes!» Un constat qui sera partagé par la Vaudoise Elodie Perrin, sergent-major chef, ou Farah Angela, le fourrier valaisan. Toutes trois feront la démonstration sous nos yeux, notamment pendant la marche de 35 km, qui a clôturé le 13 mars l’école de recrues, qu’on peut être femme, gradée, bonne camarade mais savoir se faire respecter. Bon, cela n’empêchera pas quelques coups de gueule du lieutenant Caro quand ses hommes se relâchent trop. «Du nerf, bande de…». Censuré.
Ninoska est la seule de la famille à avoir fait son service militaire. Ses parents ont quitté le Chili quand elle avait 4 ans. Elle tient sa nationalité suisse de sa mère, dont les ancêtres ont quitté l’Helvétie il y a bien des années mais ont toujours conservé leur nationalité.
Cette année, le Parlement pourrait imposer la journée d’orientation obligatoire pour les femmes. On a même pu lire, dans la presse alémanique, les propos d’un colonel jouant les Cassandre en prophétisant un service militaire obligatoire pour les femmes d’ici à quinze ans. Qu’elles pourront effectuer aussi dans l’infanterie ou les troupes blindées qui les accueillent depuis 2004. Ninoska ne sait pas si elle aurait eu le physique nécessaire, malgré sa pratique du jogging. Pourtant, à la voir à terre, conduisant la séance d’abdos, sur fond sonore de ses recrues qui scandent à tue-tête: «Sectiiiooon Caroooo», on n’a guère de doute, et ce n’est pas seulement parce qu’on fait une photo. Lt Caro a fait la marche des 100 km avec son paquetage sur le dos à l’école d’officiers. Certains ont abandonné, pas elle. «J’ai quand même souffert. Les dix derniers kilomètres, j’ai pleuré jusqu’à l’arrivée à Berne. J’ai perdu deux ongles, sans compter les cloques!»
Retour à la vie civile
Un éclair de fierté dans ses yeux foncés. Partagé par le commandant d’école, le colonel EMG Dieter Baumann, très favorable à l’intégration des femmes. C’est lui qui l’a poussée à devenir lieutenant. L’autorité naturelle de la jeune femme et son sens de l’organisation ont été très vite repérés par ses supérieurs.
Lundi 13 mars, elle espère que ses hommes (et femmes) seront à la hauteur du défi: relier Avenches à Moudon à pied. Pour l’heure, la Genevoise sort d’une réunion d’état-major et file à la caserne du centre-ville de Moudon où elle supervise la mise sur pied d’un hôpital de campagne. Il faut régler les problèmes de batterie, les lits pour les médecins, la nourriture, la gestion des déchets. Dans la salle, une grosse dizaine de patients venus d’EMS voisins acceptent de jouer les malades improvisés. «Certains reviennent chaque année», précise une recrue qui a enfilé une blouse blanche sur son uniforme et entonne une chanson avec des aînés ravis. Lt Caro, elle, n’a pas le temps de jouer au jass. Ce soir, la jeune femme dormira dans le dortoir de l’hôpital improvisé au lieu de la chambre qu’elle partage à la place d’armes avec une femme sous-officier. Avant de dormir, au moment d’enlever sa vareuse, on pourra lire ce tatouage sur son bras: «Ma vie. Mes choix. Mes erreurs. Mes leçons. Ce n’est pas ton problème». Ninoska Caro adore les tatouages. Elle en a d’ailleurs prévu un nouveau pour marquer son retour à la vie civile. Un bateau, pour symboliser un rythme de croisière un peu moins mouvementé et du temps pour elle. Rompez, lieutenant!
 
 

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Aux ordres du lieutenant Caro

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Julie de Tribolet
Les femmes sont de plus en plus nombreuses à s'engager sous les drapeaux dans notre pays. Parmi elles, Ninoska Caro, aussi épanouie dans la vie active que dans ses bottes d'officier. Elle a beau ne mesurer que 1 m 59, elle sait mener sa section à la baguette. «Mes hommes, mes soldats», dit-elle. Ceux-ci la trouvent «plutôt cool», même si on ne discute jamais ses ordres.
Julie de Tribolet
A l’armée, l’officier Caro oublie qu’elle est esthéticienne au civil. Nuit en dortoir au sein de l’hôpital improvisé en temps de guerre.
Julie de Tribolet
Lever aux aurores, léger maquillage, coupe sobre: le lieutenant Caro se plie scrupuleusement à la discipline militaire.
Julie de Tribolet
Le lieutenant Caro consacre beaucoup de soirées à faire des plannings dans sa chambre de la place d’armes de Moudon.
Julie de Tribolet
La condition physique du lieutenant Caro est exemplaire. Les pompes, ça ne lui fait pas peur. Elle imprime un sacré rythme lors de la séance abdos avec sa section.
Julie de Tribolet
Les soldats hôpitaux n’ont pas de fusil mais un pistolet Sig 9 mm, qu’il s’agit de démonter pour le nettoyer. Durant son école d’officier, Ninoska a tiré au fusil d’assaut.
Julie de Tribolet
Certains n’iront pas jusqu’au bout de la marche Avenches-Moudon, soit 35 km, qui clôt l’école de recrues. Là encore, le lieutenant organise le rapatriement de ceux qui craquent.
Julie de Tribolet
Non, ces soldats ne lui offrent pas des fleurs mais obéissent à ses injonctions pour égayer le décor de l’hôpital improvisé au centre de Moudon.
Julie de Tribolet
Ninoska Caro en famille à Genève, avec son père Ulises, Rosa, sa mère, et Camila et Micaela, ses deux jeunes soeurs. Qui veulent toutes deux s’engager!
Armée
Aux ordres du lieutenant Caro

Fabrice Zumbrunnen: "Migros est ancrée à ce pays"

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Didier Martenet
Imaginé par le célèbre architecte Mario Botta, le restaurant Fiore di pietra est le nouvel emblème du Tessin. Fabrice Zumbrunnen a piloté le chantier au travers du Pour-cent culturel Migros.
Rencontre

Il sera le deuxième Romand de l’histoire à diriger le géant suisse du commerce de détail. Rejetant toute forme de vedettariat, le Chaux-de-Fonnier de 47 ans a refusé toutes les demandes d’interview. L’illustré est allé à sa rencontre en marge de l’inauguration du nouveau restaurant du Monte Generoso, au Tessin.

Pour la deuxième fois seulement, après le règne de l’emblématique Pierre Arnold entre 1976 et 1984, Migros sera dirigée par un Suisse romand. Le Chaux-de-Fonnier Fabrice Zumbrunnen vient ainsi d’être désigné président de la direction générale. Un petit événement en terre helvétique. Agé de 47 ans, l’économiste deviendra de plus, lors de son entrée en fonction le 1er janvier 2018, le plus jeune patron de l’histoire du premier détaillant du pays. Il sera alors aux manettes d’un véritable mammouth pesant 27,7 milliards de chiffre d’affaires annuel, qui emploie quelque 100 000 collaborateurs et compte dix coopératives régionales, ainsi qu’une pluie de filiales, de Denner à Globus, en passant par le voyagiste Hotelplan.
Même s’il a coiffé au poteau l’ultrafavori Jörg Blunschi, patron de la puissante coopérative zurichoise, l’élection de Fabrice Zumbrunnen à la tête du groupe n’est dans le fond qu’une demi-surprise, tant il apparaît comme un pur produit Migros, une entreprise qu’il a rejointe il y a une vingtaine d’années. Actuel membre de la direction générale, responsable du département des ressources humaines, affaires culturelles et sociales, loisirs, le Neuchâtelois du haut est perçu comme «le garant de la continuité», ainsi que l’a souligné Andrea Broggini, le président du conseil d’administration du groupe.
Inconnu du grand public
Pourtant, Fabrice Zumbrunnen reste un inconnu du grand public. Bien peu de monde avait en effet déjà entendu parler de lui avant l’annonce de son élection, le 17 mars dernier. C’est que, à l’image de ses prédécesseurs, l’homme a toujours cultivé une très grande discrétion. Une philosophie qu’il expliquait en 2013 lors de l’une de ses rares interviews, accordée qui plus est à Migros Magazine, la publication du groupe, dans le cadre du 125e anniversaire de la naissance du fondateur Gottlieb Duttweiler: «Selon moi, l’idée Migros est bien plus importante que ses serviteurs. Je ne pense donc pas qu’il faille vouloir à tout prix résumer l’entreprise à une seule personne, ni qu’une telle ambition fasse sens. Cette volonté de vedettariat qu’on peut voir ailleurs n’est pas forcément très saine.»
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Dans le train à crémaillère du Monte Generoso, Fabrice Zumbrunnen en pleine discussion avec l’architecte Mario Botta. Le discret Neuchâtelois et le volubile Tessinois ont su unir leurs forces. Photo: Didier Martenet

Fidèle à ses principes, Fabrice Zumbrunnen a donc, depuis deux semaines, refusé toutes les demandes d’entretien des médias désireux de l’interroger au sujet de son parcours. Le service de presse du géant orange a fait savoir que le nouveau patron n’en accordera aucun avant la fin des traditionnels cent premiers jours passés dans ses nouvelles fonctions… soit en avril 2018. La communication officielle s’est pour l’heure limitée à un communiqué de presse, accompagné d’un classique CV, où l’on apprend que Fabrice Zumbrunnen est né le 2 décembre 1969 à La Chaux-de-Fonds, qu’il est marié à une musicienne, a deux enfants et se passionne pour l’art, la musique et la littérature. Il a étudié l’économie d’entreprise et la sociologie à l’Université de Neuchâtel, une formation complétée d’un diplôme post-grade en statistique.
 
Débuts chez Coop
Il débute dans la vie professionnelle en 1993 avec un poste de directeur de filiale chez le concurrent Coop. Après encore deux emplois auprès d’un luthier chaux-de-fonnier et d’une société zougoise spécialisée dans la technologie médicale, Fabrice Zumbrunnen entre à Migros, en tant que chef des ventes de la coopérative Neuchâtel-Fribourg, où il occupera différentes fonctions pendant seize ans, jusqu’à la diriger. En 2012, il intègre la direction générale à Zurich. Quelques recherches permettent d’apprendre qu’il a développé les activités de la société dans le domaine de la santé et que, sous sa houlette, celle-ci a décidé d’augmenter, en 2014, le congé parental des employés de seize à dix-huit semaines pour les mères et de deux à trois semaines pour les pères. Mais aucune information personnelle sur lui.
Pour découvrir et mieux cerner le personnage il a fallu prendre la route du Tessin, se rendre dans la région du Mendrisiotto et monter au sommet du Monte Generoso, la dernière montagne avant l’Italie. Le mercredi 29 mars, Fabrice Zumbrunnen y fait sa première apparition publique depuis son élection. Il participe à l’inauguration du restaurant d’altitude Fiore di pietra (fleur de pierre), une réalisation du célèbre architecte Mario Botta, financée par le Pour-cent culturel Migros, dont le Neuchâtelois a la responsabilité. En cette matinée de fête, l’homme accueille personnellement les invités sur le quai de la gare de Capolago, point de départ du chemin de fer à crémaillère qui permet de rejoindre le restaurant situé à un peu plus de 1700 mètres d’altitude. Costume impeccable, sourire charmeur et regard vif, il jongle avec aisance entre le français, l’italien et l’allemand selon l’interlocuteur. Il se réjouit de la météo radieuse et espère que l’on pourra apercevoir Milan au loin. Il a de l’entregent et un petit air de Didier Burkhalter. Diplomatiquement, il n’évoque pas une seule fois sa nomination. Ce n’est ni le moment ni le lieu. En revanche, il raconte avec passion la genèse de ce projet du Monte Generoso, véritable ovni dans la galaxie du groupe, une de ces aventures qui font que Migros reste l’entreprise préférée des Suisses, attachement confirmé par un récent sondage qui la place devant la Rega et Ricola.
«Tout est parti d’une idée folle, d’un incroyable coup du foudre», commence Fabrice Zumbrunnen. Nous sommes alors en pleine Seconde Guerre mondiale. Le chemin de fer du Monte Generoso, l’un des plus anciens trains à crémaillère du pays, prisé par les têtes couronnées de l’Europe du XIXe siècle, est à l’arrêt. Le tourisme est alors à l’agonie et il est envisagé de démanteler les rails pour récupérer le métal. Gottlieb Duttweiler ne peut se résoudre à voir disparaître ce patrimoine. Il s’engage personnellement dans son sauvetage et, le 12 mars 1941, il rachète la compagnie ferroviaire, qui est toujours détenue à 100% par Migros. Alors quand, en octobre 2010, un glissement de terrain endommage l’hôtel-restaurant près de la gare supérieure, l’entreprise décide de construire un nouveau restaurant d’altitude. «On ne tire pas un trait comme ça sur plus de septante ans d’histoire commune», défend Fabrice Zumbrunnen.
 
Enfant du pays
Migros débourse alors 20 millions de francs pour rebâtir plus beau qu’avant. Mais là n’est pas l’essentiel. «Nous ne voulions pas faire n’importe quoi, le projet devait avoir du sens», précise-t-il. Il engage l’enfant du pays Mario Botta, né au pied du Monte Generoso, qui imagine cet écrin réalisé en pierres naturelles du Tessin. Sur le promontoire rocheux, embrassant du regard un panorama époustouflant allant du mont Rose à la plaine du Pô, le Neuchâtelois voit dans cette réalisation qu’il a menée tout un symbole: «Elle est ancrée à la montagne, comme Migros est ancrée à ce pays.»

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Didier Cuche s'est marié en montagne

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Fabienne Bühler
C’est dans les hauteurs de Lenzerheide (GR) que Manuela et Didier Cuche, accompagnés par leur fils, Noé, se sont unis, là où ils se sont rencontrés, en mars 2014.
Carnet rose

Le champion du monde de ski, à la retraite depuis cinq ans après 17 saisons de feu, a épousé sa Manuela sur une terrasse ensoleillée des Grisons. Lors d’une cérémonie qui leur ressemblait, simple et belle, avec leur fils sur leurs genoux.

Au moment de s’échanger amoureusement leurs promesses, peut-être Manuela (33 ans) et Didier Cuche (42 ans) ont-ils laissé leurs regards s’échapper au-delà de la large terrasse de l’hôtel où la célébration avait lieu. Peut-être ont-ils aperçu la piste où, en mars 2014, tout a commencé entre eux. Cuche avait arrêté la compétition un an et demi plus tôt, il s’était rendu à Lenzerheide (GR) pour un engagement avec sa marque de skis, à l’occasion des finales de la Coupe du monde.
En reconnaissant la descente, il était passé à côté de Manuela et avait trouvé cocasse qu’une jeune femme à l’apparence aussi fine ait un gros sac médical dans le dos; il avait supposé qu’elle se trouvait là pour aider le véritable docteur à le porter. Il en rit aujourd’hui, car Manuela Fanconi était une pro, une vraie, engagée en tant que médecin officiel de la compétition et qui avait sauvé des vies pendant une année et demie à la Rega.
Le lendemain, il s’était retrouvé à la table voisine de la demoiselle, dans un restaurant de la station. Là, ils avaient parlé. Et le surlendemain, comme il avait oublié un vêtement dans un local commun, il était tombé sur elle par hasard. Ils avaient encore parlé, longuement. Il avait souri quand elle lui avait naïvement demandé s’il savait skier dans de la neige poudreuse et il l’avait invitée à apprendre le télémark avec lui, cette drôle de discipline alpine venue du fond des âges. Et là, ils avaient compris. Tout s’était enchaîné. «Avec Manuela, nous avons les mêmes valeurs et des origines qui se ressemblent. Sa mère est hôtelière dans le val Bregaglia (GR), comme mes parents aux Bugnenets (NE). La nature et la neige ont toujours eu des places importantes dans nos vies.»
 
80 invités
Le temps a passé, tant d’événements leur sont arrivés depuis. Surtout un: la naissance de leur fils, Noé, en décembre 2015. Et ils sont de nouveau là tous les deux, au même endroit, ce vendredi 31 mars, pour se marier et s’offrir leurs anneaux, avec une simplicité de chaque instant. Pourquoi cette fête? L’ex-grand champion explique que, «même si nous nous sommes mariés civilement en 2015, nous avons toujours voulu organiser une journée festive, emplie de symboles, qui scelle notre engagement devant nos proches. Soit le fait de fonder une famille, de toujours avoir avec soi quelqu’un avec qui partager les bons et les mauvais moments de l’existence.» Pour lui, «une peine partagée est deux fois plus légère et un bonheur est décuplé».
Ils ont ainsi voulu une cérémonie presque intime, environ 80 invités, juste leurs grandes familles et quelques personnes qui ont jalonné leurs vies. Pour lui, ses service–
men de toujours, Dany Vaquin et Chris Krause, son préparateur physique, Florian Lorimier, ou son entraîneur de l’époque, Patrice Morisod. Et la montagne, partout, de tous les côtés où l’on regarde. Invités eux aussi mais dans l’impossibilité de venir, les ex-skieurs William Besse et Daniel Mahrer ont envoyé des vidéos chaleureuses pour s’excuser. «Quand je suis arrivé au plus haut niveau, ils étaient les cracks. J’ai toujours gardé une belle relation avec eux.»
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Le soir, les époux ont ouvert le bal et ils ont reçu un mot touchant des parents de Didier. Photo: Fabienne Bühler

Toute la noce a rendez-vous en début d’après-midi à l’hôtel Valbella Inn, à Lenzerheide. De là, des bus postaux amènent les invités jusqu’au lieu de la cérémonie: la terrasse du Berghotel Tgantieni, un établissement tenu par l’ex-descendeur Silvano Beltrametti, devenu paraplégique après une chute survenue lors de la descente de Val-d’Isère, en 2001. Didier s’en souvient: «La veille, nous étions montés sur le podium du super-G, moi deuxième et lui troisième, derrière l’Autrichien Eberharter. Nous avons toujours été bons camarades.»
Un pasteur zurichois, ami de Manuela, bénit leur union. Puis les deux époux s’adressent leurs messages, doux et clairs, tandis que leur fils essaie par tous ses petits moyens de descendre de la luge où ils sont assis, pour toucher les pétales de fleurs éparpillés par terre… La mariée s’exprime en allemand, le marié en français. Il dit que la preuve de leur amour se trouve déjà dans leurs jambes, avec la présence de Noé. Et qu’il promet de faire tout son possible pour être un excellent mari et un merveilleux papa. Il sourit: «La partie la plus émotionnelle ne s’est cependant pas forcément produite lors de cet échange. Pour moi, ce fut plutôt de voir les gens si touchés quand ils nous ont félicités.» Ses parents en premier, Marlise et Francis: leurs trois fils sont désormais mariés et parents. Bernard a trois enfants et l’aîné des frères, Alain, deux. Dont un fils de 19 ans, Robin, qui vient de décrocher une médaille d’argent lors des Mondiaux de ski alpin de sport-handicap, en Italie.
Après les promesses et un apéritif, les invités remontent dans les bus et rejoignent le Valbella Inn, pour le repas du soir. Rayon gastronomie, du vin blanc d’Auvernier et des caponetti typiques des Grisons accompagnent les filets de perche suisses et les tranches de veau. Car Didier n’oublie pas qu’il fut un ardent garçon boucher.
Le couple vit aux Hauts-Geneveys (NE). A la maison, on parle plutôt suisse allemand, surtout à l’adresse de Noé. «L’allemand m’a tellement servi», souligne Cuche. Le bambin occupe une place énorme. «Je sais aujourd’hui, par rapport à l’intensité de la carrière que j’ai eue, qu’il aurait peut-être été égoïste de faire un enfant à ce moment-là. Elever un bébé est tellement intensif et demande tellement d’énergie que j’aurais manqué beaucoup de moments. Je peux aussi dire que nous en désirons davantage qu’un seul…» Lui qui a dévalé tant de pentes abruptes et relevé tant de défis est prêt à oser celui de papa, qui se joue aussi parfois au dixième de seconde, chaque jour.
 

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L'album photo du mariage de Didier Cuche

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Fabienne Bühler
Lors d'une belle cérémonie empreinte de simplicité, le champion du monde de ski Didier Cuche, désormais à la retraite, a épousé sa compagne Manuela aux Grisons. Retour en images sur un mariage très réussi. C’est sur la terrasse du Berghotel Tgantieni, aménagée avec des bottes de paille, que Didier et Manuela ont uni leurs destins. Le pasteur zurichois Theo Haupt, ami de la mariée, les a bénis.
Fabienne Bühler
Le matin de la cérémonie, Didier Cuche se charge lui-même d’habiller son petit garçon de 16 mois.
Fabienne Bühler
«Je ne me suis pas ennuyé jusqu’à ce que les invités arrivent, souligne Didier Cuche. C’est très intense. Dans ces moments-là, le temps passe vite.»
Fabienne Bühler
Fabienne Bühler
Le petit Noé a été mis directement à contribution, puisque c'est lui qui apporté les alliances, comme un grand.
Fabienne Bühler
La robe blanche de Manuela vient d’une boutique zurichoise. Aidée par ses soeurs Cinzia et Doris, la jeune femme, qui s’est occupée de la décoration, se livre aux derniers préparatifs avant la cérémonie. Elle en a vu d’autres: elle a notamment travaillé une année et demie en tant que sauveteuse, à la Rega.
Fabienne Bühler
Le soir, les convives ont découvert un mot touchant des parents de Didier.
Fabienne Bühler
Les couverts étaient gravés en mémoire de l’événement.
Fabienne Bühler
Respectant la tradition, les époux Cuche, Manuela et Didier, ont ouvert le bal.
Fabienne Bühler
Didier Cuche est le cadet de trois garçons, Manuela est la deuxième de quatre soeurs. Amoureux comme au premier jour, ils ne souhaitent pas s’arrêter à un seul enfant.
Fabienne Bühler
La famille Cuche était présente au grand complet. De g. à dr.: Alain Cuche, frère de Didier, avec sa femme Sandra et leurs enfants Robin et Rémi; Bernard Cuche, frère de Didier, avec sa femme Silvana et leurs enfants Valentina (dans les bras de sa mère), Elisabeth (avec son grand-père) et Dario; en bas à dr. de la photo: les parents de Didier, Francis et Marlise.
Fabienne Bühler
Mariés civilement en 2015, Manuela et Didier tenaient à s’échanger leurs alliances, gravées à leurs prénoms, devant leurs familles et leurs proches.
Carnet rose
L'album photo du mariage de Didier Cuche

Russell Westbrook fait tomber un record mythique en NBA

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Getty Images
Russell Westbrook distribuant des repas aux nécessiteux lors des fêtes de Thanksgiving 2015 à Oklahoma City.
Basketball

Propriété du légendaire Oscar Robertson, âgé maintenant de 78 ans, le record de «triples doubles» en une seule saison tenait depuis 1962, mais dimanche, la pépite du Thunder d’Oklahoma, Russell Westbrook, ancien coéquipier du Vaudois Thabo Sefolosha, l’a effacé des tablettes. Epatant.

 

Hier dimanche, le meneur de jeu du Thunder d’Oklahoma City, Russell Westbrook, a inscrit son nom en lettres d’or dans le grand livre d’histoire de la NBA en réussissant face aux Denver Nuggets son 42ème "triple double"– soit trois catégories de statistiques à 10 unités et plus – de la saison. Une performance inouïe qui lui permet d’effacer l’un des plus anciens records de la ligue, détenu jusqu’alors par l’immense Oscar Robertson depuis… 1962.

Russell Westbrook, 28 ans, qui jouait dimanche son 80ème match de la saison avec Oklahoma City, a arraché à lui seul la victoire étriquée (106-105) face aux Denver Nuggets, signant 50 points (!), dont le panier victorieux à trois points inscrit à la dernière seconde, 16 rebonds et 10 passes décisives!

Longtemps considéré comme inaccessible, le record d’Oscar Robertson, soit 41 «triples doubles» en une seule saison, est tombé à un peu plus de 4 minutes de la fin du temps réglementaire, lorsque Russell Westbrook a délivré sa dixième passe décisive de la soirée à son coéquipier Semaj Christon.

L’ancien détenteur du record, Oscar Robertson, âgé aujourd’hui de 78 ans, n’a pas attendu dimanche pour souligner le talent extraordinaire de Russell Westbrook en ces termes: «Ce qu'il accomplit cette saison est vraiment incroyable, ce jeune gars enthousiasme le public, c'est le roi du «triple double!»

En dépit d’un gabarit modeste pour la NBA – il ne mesure que 191 cm pour un poids de 91 kg - "Russ", comme on le surnomme, réalise une saison impressionnante avec un "triple double" en moyenne (31,9 points, 10,7 rebonds et 10,4 passes décisives) par match. Meilleur marqueur de NBA pour la deuxième fois de sa carrière, il pourrait bien décrocher le titre suprême de meilleur joueur (MVP) de la saison, qui sera décerné le 26 juin.

Dans l’immédiat, il débutera samedi les play-offs face Houston et sa superstar James Harden. "C'est la réincarnation de Michael Jordan en encore plus athlétique", selon Jerry West, une autre légende de la NBA.

Bien que blessé actuellement, le Vaudois Thabo Sefolosha a eu le privilège d’évoluer dans la même équipe que le phénoménal Westbrook.

Le basketteur suisse, âgé de 32 ans, a obtenu gain de cause la semaine dernière, devant un tribunal new-yorkais, dans l’affaire qui l’opposait à cinq policiers, accusés de l’avoir brutalisé (fracture du péroné) lors d’une arrestation musclée dans une boîte de nuit il y a 2 ans.

Si l’on en croit les médias américains, le joueur suisse devrait percevoir un dédommagement de quelque 4 millions de francs, une compensation financière spectaculaire pour le préjudice subi, mais que Tabo Sefolosha aurait à coup sûr échangé contre deux saisons en pleine forme sur le parquet d’Oklahoma City, aux côtés de Russell Westbrook, ou ailleurs!

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