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Découvrez les têtes d'affiche du prochain Paléo!

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On vous l’avait bien dit! Bon, c’est vrai qu’avec U2, on avait vu un poil trop grand, mais en annonçant (le 19 janvier) les Red Hot Chili Peppers (photo) à Nyon cet été, le site illustre.ch avait vu juste! Les Californiens seront, avec Arcade Fire et Macklemore & Ryan Lewis les stars incontestées du 42e Paléo Festival Nyon, qui aura lieu du 18 au 23 juillet 2017. Découvrez les 15 têtes d’affiche!
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Les flamboyants Arcade Fire, sans aucun doute l'un des groupes rock les plus inspirés du moment, qui avaient su séduire David Bowie en personne - invité sur l'album "Reflektor", seront eux aussi à Nyon cet été.
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Les fans de hip-hop seront eux aussi gâtés en juillet à Paléo avec la présence de Macklemore & Ryan Lewis, duo explosif originaire de Seattle.
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Le 42ème Paléo marquera aussi le retour de l’acid jazz mêlé de funk et d’électro de Jamiroquai, le chanteur au groove unique.
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Avec l'Amérique centrale invitée du Village du monde, Paléo a logiquement convié Manu Chao à la fête. Manu Chao La Ventura constituera à coup sûr une soirée de folie sur l'Asse.
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Revigoré par l'immense succès populaire de son dernier album, Renaud sera également de retour à Nyon cet été. La scène française sera du reste, comme chaque année, bien représentée à paléo puisqu'on retrouvera notamment l'indomptable Camille ainsi que Vianney, dont le succès ne se dément pas.
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Autre mégapointure à ne pas manquer cet été à Nyon, les Français Justice, alias Gaspard Augé et de Xavier de Rosnay, dont le dernier album, "Woman", figure sans nul doute parmi les 5 meilleurs disques sortis l'an dernier. Une claque magistrale. Sur scène, ça va déménager! A noter aussi la présence à Paléo de Petit Biscuit, le nouveau talent de la scène électro franchie.
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La reformation des Pixies ne pouvait décemment laisser Jacques Monnier et Daniel Rosselat, les grands manitous de Paléo, indifférents. Ils seront aux premières loges cet été pour applaudir les Britanniques et nous aussi!
Epic/Sony Music BMG
Le rap francophone n'a pas été oublié dans la programmation du 42 ème Paléo Festival, avec en chef de meute, le phénomène Black M. L’afrotrap de MHD, qui fait danser les plus grands du ballon rond, sera aussi de la fête, tout comme Keny Arkana et son rap subversif. Yo!
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Dans la série des grandes retrouvailles, on se réjouit déjà d'entendre le groupe australien Midnight Oil, back in town, et son incroyable chanteur Peter Garrett, toujours aussi engagé.
Warner Bros. Records
La nouvelle génération des groupes britanniques sera représentée par les Foals, qui déverseront sur l'Asse leur rock sauvage et nerveux. Si vous ne les connaissez pas encore, ça vaudra le détour!
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Le public féminin romand, mais pas que, se serrera sur l'Asse pour écouter la pop baroudeuse de Christophe Maé, jamais meilleur que sur scène.
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Les nappes sonores kaléidoscopiques du DJ français DJ Erwan Castex, plus connu sous le pseudo de Rone, ont également trouvé grâce aux yeux des organisateurs de Paléo et on s'en réjouit.
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Impossible pour un festival de la dimension de Paléo de ne pas convier Julien Doré, dont le dernier album, tout en retenue et en délicatesse, vous entre dans la tête pour ne plus en ressortir.
Sony Music BMG
Enfin, le public de Paléo pourra se lâcher sur les compositions festives et le reggae sautillant de Tryo (photo) avant d'aller frissonner aux sons des polyphonies corses d’I Muvrini, également présents. Attention, les billets et abonnements seront mis en vente le mercredi 5 avril à 12h00 sur le site paleo.ch et dans les points de vente habituels. Et il n'y en aura pas pour tout le monde. Courage!
Festival
Découvrez les têtes d'affiche du prochain Paléo!

De toutou poil!

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Olivia Thévoz, Orbe
Comme Naya, le plus fidèle ami des lecteurs de L'illustré adore jouer, faire le fou, s'éclater... et s'effondrer pour un petit roupillon bien mérité.
Magali Progin
Wendy et Bonny- Zen attitude.
Freddy Bacher, Saint-Sulpice
Candy - Ô joie, je suis tombé sur un os!
Patricia Philippossian, Plan-les-Ouates
Julie - Pas les griffes, pas les griffes!
Fanny Progin
Bonny - Et hop, ni vu, ni connu, je t'embrouille!
André Sunier, Nods
Apéro - La neige, j'adooooore!
Chantal Catillaz, Sion
Wanaki - Bin alors, elles viennent ces croquettes?
Maurice Inzirillo, Cortébert
Roxy le roi. Tout court.
Michèle Hennin, Lausanne
Canell - Un cornet vanille et ça repart!
Ghyslaine Liebe, Couvet
Bounty et Lucky - Besoin d'un coup de langue?
Bestialement vôtre
De toutou poil!

Pauline Ganty: «Chanter, c’est vraiment se mettre à nu»

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Jean-Blaise Besençon
La chanteuse de jazz Pauline Ganty offre un bien joli disque à son public.
Tête-à-tête

Chaque semaine, L'illustré rencontre une personnalité au coeur de l'actualité culturelle romande. Aujourd'hui: la chanteuse de jazz Pauline Ganty, qui signe un séduisant deuxième disque.

La beauté de la jeune chanteuse rayonne comme sa passion. Et son deuxième disque, qui sort sur un nouveau label berlinois – «J’y vais souvent et je suis allée frapper là où il y a de l’énergie» –, résonne de ces deux qualités. «J’ai composé très vite, en un mois et demi, mais en me mettant tous les jours à mon piano, de 9 h à 17 h, sans me laisser d’autre choix! Il y a un côté méditatif. Juste entrecoupé de quelques petites baignades au lac, c’est comme ça que je suis le plus productive.» Sur ses musiques partagées avec trois musiciens, Fabien Iannone à la contrebasse, Dominic Egli à la batterie et Noé Macary au piano, la chanteuse improvise, s’interroge sur un endroit où l’on irait Après, récite un poète à L’hêtre. «J’aime les arbres, j’aime être dehors. J’essaie dans mes textes de parler des mystères de la nature.»

Sur L’envol, sorti en 2015, Pauline Ganty donnait son interprétation du Jérusalem d’Edith Piaf, des Vieux de Brel, «et puis j’avais écrit des textes sur une composition de Carla Bley». Là, elle signe sept compositions et emprunte juste un titre à Nick Drake (Way to Blue), «parce que j’aime quand il faut réfléchir à ce qu’on nous raconte». Comme les deux autres enfants de la famille, Pauline a reçu très jeune ses premières leçons de piano «chez Mlle Pache» et, à 8 ans, elle commençait «à fond» la danse classique. Dans la grande maison familiale, «je chantais, je dansais, je faisais la follette, j’étais très théâtrale, j’adorais montrer que j’étais là»! Quand elle arrête la danse à 14 ans, elle s’inscrit aussitôt, à Lausanne, à des cours de chant à l’Ecole de jazz et de musique actuelle. «On chantait des choses populaires mais aussi du jazz; à 16 ans, j’ai découvert que c’était une musique cool!» Dans la foulée, son rêve d’enfant se réalise comme une évidence et, après cinq ans à la haute école de musique, elle en sort en 2009 avec un master en pédagogie de chant jazz. «Des études extraordinaires mais aussi des pressions très grandes. Quand on devient musicien professionnel, on perd de l’innocence et on ne nous parle pas du tout de la réalité du métier…»

Etre son propre manager, chercher et organiser ses concerts, courir après les subventions: «Un travail énorme et pas forcément facile.» Ce qui ne l’empêche pas, au Conservatoire de Fribourg, de transmettre à une trentaine d’élèves sa passion pour le chant et le jazz.

Comme dans ses plus belles musiques le temps semble suspendu, il y a dans l’art vocal une sensibilité et une liberté dont la musicienne joue avec une musicalité bien à elle: «Le chant ouvre sur d’autres domaines, c’est fascinant. C’est très intime, la voix, très sensible à nos émotions, on ne peut pas se cacher derrière un instrument. Chanter, c’est vraiment se mettre à nu.» 

Après, QFTF, en téléchargement, www.paulineganty.com

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Mané, de Lausanne à Hollywood

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Philippe Pache
La chevelure de feu de Mané s'accorde parfaitement avec sa personnalité rieuse et pétillante.
Chanson

Son premier single à peine sorti, 
la chanteuse s’est produite à Hollywood…

C’est qui, Mané? Une chanteuse lausannoise de 23 ans, dotée d’une puissance vocale époustouflante.

Pourquoi on parle d’elle? Car la demoiselle, qui a sorti son premier single, All I Need, a été choisie pour l’interpréter sur une très prestigieuse scène hollywoodienne. «J’ai envoyé mon morceau à l’Hotel Café et ils m’ont appelée. Katy Perry y a notamment chanté. Cette femme est mon modèle.»

Un départ en trombe! «Ça fait cinq ans que je chante. Depuis mes 6 ans, la musique était une évidence. J’ai écrit le refrain de ma chanson en 30 minutes. C’était un de ces moments où l’inspiration afflue. Le tout m’a pris deux mois, à écrire et composer. Ma coach en songwriting, qui est à Nashville, aux Etats-Unis, m’a aidée.»

De quoi parle sa chanson?«De ces moments où on sait qu’on est à un tournant dans sa vie, des choix qui s’offrent à nous, de la perte de quelque chose d’important. Je l’ai écrite à la suite d’une rupture. J’aime aussi laisser une part d’interprétation à celui qui écoute. Je voulais tourner ça en quelque chose de positif.»

Un son autobiographique, donc?«Oui. J’ai appris beaucoup sur moi en écrivant. Ça m’a permis de prendre du recul sur la situation. La musique est une vraie thérapie.»

Son planning pour les prochains jours? Elle s’envole pour Liverpool, où elle chantera au Threshold Festival. Puis elle rejoindra le duo de chanteuses romandes Marzella pour des concerts à Amsterdam, Berlin et Paris. M. S. 

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Amélie Reymond, la femme aux 34 globes de cristal

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Jean-Christophe Bott/Keystone
Amélie Reymond pratiquait le ski alpin avant de choisir le télémark à l'âge de 16 ans. Personne n'aurait l'idée de lui reprocher ce choix audacieux.
Ski

La skieuse a remporté son 11e titre de championne du monde de télémark.

Lorsqu’on lui demande le nombre exact de médailles d’or qu’elle a gagnées, il lui faut une bonne minute de réflexion. «Alors, 2, 3, 4… 11 au total, je crois!» Mais vu la montagne de trophées qu’a accumulés Amélie Reymond au fil des ans, on lui pardonne. Le 18 mars dernier, aux Mondiaux de La Plagne, la Sédunoise de 29 ans a ajouté trois médailles d’or à son palmarès. Elles accompagnent sa collection de 34 globes de cristal. «Réussir dans cette discipline, c’est comme construire un château de cartes: cela se fait petit à petit et demande plein de petites contributions. Mon ami m’aide beaucoup.» En couple avec Christoph depuis huit ans, ils partagent la même passion du ski et du sport en général. Plutôt utile lorsqu’on s’entraîne une vingtaine d’heures par semaine. Un rythme effréné, qu’elle arrive pourtant à concilier avec son travail au Service de la santé publique. M. S.

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Le gros flip de Whitney Toyloy pour Loki

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DR
Whitney Toyloy a retrouvé son chat qui avait chuté du 4ème étage...
Réseaux sociaux

Le petit compagnon à quatre pattes de l'ancienne Miss Suisse 
est tombé du 4e étage.

Jeudi dernier, Loki, le chaton norvégien de Whitney Toyloy, a eu chaud. Les internautes ont pu suivre ses déboires sur le compte Facebook de l’ancienne Miss Suisse. En début d’après-midi, la Lausannoise de 26 ans publiait une photo de l’animal, assortie d’un message un poil paniqué: «Loki a disparu, aidez-moi à le retrouver!» Il n’en fallait pas plus pour déclencher une pluie de partages et de commentaires de soutien. Dans la soirée, tout s’est clarifié: «Loki est tombé du 4e étage, écrivait-elle. Un très gentil monsieur l’a recueilli et amené chez le vétérinaire. Il est tout cassé et très affaibli mais il ira mieux dans quelques jours.» Chat craint! M. S.

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Un même foie pour Anton, 2 ans, et Mike, 15 ans

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Christophe Chammartin / Rezo
Dans le jardin des HUG, Mike, 15 ans, de Frauenfeld et Anton, 2 ans, de Neuchâtel, se retrouvent un an après leur greffe, pour des contrôles médicaux. Entre les deux, beaucoup de tendresse.
Santé

Anton et Mike 
souffraient tous deux d’une maladie grave du foie. Il y a un an, on leur a transplanté le même organe. Prélevé sur le même donneur, puis séparé en deux, ils en ont reçu une moitié chacun. Un lien particulier les unit à jamais. Récit d’un miracle médical.

Il y a le grand qui pousse, les bras tendus, mi-sérieux, mi-taquin. Et puis le petit, qui sourit à chaque fois que ses pieds se rapprochent du ciel, les mains en l’air, tout à sa joie de voler. Cela pourrait être des frères ou des cousins, sur cette balançoire. L’histoire est plus singulière. Mike, 15 ans, et Anton, 2 ans, se retrouvent dans le jardin de l’hôpital des enfants, à Genève. Il y a un an, ils ont tous deux été transplantés avec le foie du même jeune donneur, en mort cérébrale. Un seul foie, séparé en deux. Une partie pour chaque enfant, deux vies sauvées et, désormais, un avenir à jamais lié.


Ultracompétentes et superdynamiques, les professeures Barbara Wildhaber (à g.) et Valérie McLin (devant) ainsi que leur collègue Michèle Steiner, infirmière spécialisée et «case manager», sont spécialistes des maladies du foie. Elles gèrent le Centre suisse des maladies du foie de l’enfant aux HUG. Photo: Christophe Chammartin/Rezo

Mike et Anton n’ont pas le même âge, des familles différentes, mais leur début d’existence se ressemble. «Trois semaines après sa naissance, raconte Emilie, la maman d’Anton, nous avons remarqué que ses selles étaient devenues complètement blanches.» A l’hôpital de Neuchâtel, les médecins diagnostiquent un problème sérieux et transfèrent le nouveau-né en urgence aux Hôpitaux universitaires de Genève, le centre national de prise en charge des enfants atteints d’une maladie du foie. «Les médecins ont fait des tests et nous ont dit qu’Anton souffrait d’une atrésie des voies biliaires. C’était très grave, il fallait l’opérer vite. C’est comme si le ciel nous tombait sur la tête. On ne peut jamais imaginer quelque chose de pareil», murmure Jeremy. Le papa d’Anton en est encore bouleversé. Il revit ces instants au présent. Le traumatisme est encore là, l’émotion vive. La première année de vie d’Anton a marqué sa famille. Le bébé refusait de s’alimenter, il a fallu lui poser une sonde. Les nuits étaient courtes et agitées, les journées rythmées par l’angoisse, le stress et l’attention à porter tant à Anton qu’à son grand frère, un an et demi à l’époque.

Le sursis de Kasai

L’atrésie des voies biliaires est une maladie d’origine inconnue. Les canaux qui collectent la bile synthétisée dans le foie pour la transporter vers l’intestin sont bouchés. «Sans intervention pour connecter le foie à l’intestin, la maladie évoluerait vers une cirrhose et au décès de l’enfant dans ses premières années de vie», explique la professeure Valérie McLin, responsable de l’Unité de gastroentérologie pédiatrique et directrice médicale du CSMFE, le Centre suisse des maladies du foie de l’enfant. L’intervention de Kasai, son nom, est une étape. Dans certains cas, elle permet d’éviter la greffe ou de la retarder nettement. C’est ce qui s’est passé pour Mike. Lui aussi souffrait d’une atrésie des voies biliaires, comme un enfant sur 18 000 en Europe. Remo, le père de l’adolescent de Frauenfeld, se souvient du retour à la maison après la maternité. Mike vomissait sans cesse. Ce sont ces renvois anormaux qui ont alerté la sage-femme à domicile. «La nouvelle a eu l’effet d’une bombe, décrit Remo. Mais le fait de savoir ce qui se passait nous a aidés à faire face.» Mike a été opéré un mois après sa naissance. «Ensuite, on a essayé de lui donner une enfance la plus normale possible. Il a fait du sport, est allé à l’école, a joué avec sa petite sœur: il n’a pas grandi dans une bulle.»

Une greffe, la liberté

«Depuis tout petit, raconte l’ado, je sais que j’ai une maladie. Je n’avais pas spécialement peur de mourir, mais il a toujours fallu que j’explique à quoi je devais ma cicatrice. Les derniers temps, je devais faire attention à ne pas me blesser. Comme le sang ne circulait plus bien à travers mon foie, ma rate se dilatait et je risquais une hémorragie. Pour le hockey, c’était compliqué. J’en avais un peu marre de faire attention. Je me réjouissais d’être greffé, je voyais cela comme une liberté.»


«Après la greffe, Anton fuyait les blouses blanches et le corps médical. Aujourd’hui, il semble avoir oublié», raconte Jeremy, le papa d’Anton qui échange quelques passes de ballon avec Mike dans le couloir de l’hôpital. Photo: Christophe Chammartin/Rezo

«Une greffe de foie n’est réalisée que si le risque de l’enfant de vivre avec son propre foie dépasse le risque de la transplantation et de ses suites. Quand on parle de greffe, c’est toujours le signe que le pronostic vital est engagé», décrypte la professeure Barbara Wildhaber, chirurgienne pédiatrique et coresponsable du Centre suisse des maladies du foie de l’enfant. Depuis 1989, plus de 150 enfants ont été transplantés du foie aux HUG, un succès pour plus de 90% d’entre eux, l’un des taux les plus élevés d’Europe. Chaque année, en Suisse, en moyenne 20 enfants sont greffés. «Comme il y a très peu d’enfants qui décèdent de mort cérébrale dans notre pays, nous devons souvent prendre une partie du foie d’un adulte ou d’un grand enfant, pour pouvoir le donner à un enfant. Dans ce cas, l’autre partie du foie du donneur peut être transplantée à un autre receveur.» Mike et Anton ont eu cette chance.

«Viens, le foie 
est magnifique!»

«On peut parler d’une forme de miracle, explique la professeure Barbara Wildhaber. Il faut que toute une constellation de signaux soit rassemblée pour que l’on puisse transplanter le même foie dans deux enfants. Ce n’est de loin pas une première, mais c’est toujours un procédé assez exceptionnel. En dix-huit ans, on a dû pouvoir réaliser ce split de foie à 58 reprises seulement.»

L’histoire ressemble à un conte de Noël. Durant les fêtes de fin d’année en 2015, les HUG reçoivent un appel de la coordinatrice nation ale de Swisstransplant. Un adolescent est en mort cérébrale depuis quarante-huit heures, quelque part en Suisse. Ses parents ont accepté que les organes de leur fils soient prélevés. Les reins, le pancréas, le foie, les poumons, le cœur, les cornées, l’intestin peuvent être prélevés et distribués auprès des personnes qui sont inscrites sur des listes d’attente nationales. «Quand on a pris conscience que ce foie pourrait être séparé en deux et donné à Anton et à Mike, parce qu’il avait la bonne taille, la bonne qualité, c’était un moment magnifique, mais le compte à rebours s’est aussi enclenché.» Une double greffe signifie doubler les équipes de soin: un défi logistique rendu encore plus exceptionnel par la période des Fêtes. «On a passé des heures au téléphone. On appelait les gens dans leurs familles, en vacances, au chalet, s’enthousiasme Barbara Wildhaber. Je me souviens qu’on leur disait: «C’est un foie magnifique, viens!» Et les gens sont revenus. Cette solidarité, cette bonne volonté de tout le monde, cela m’a beaucoup émue.»


Passionnés de sport et d’un naturel calme et optimiste, Mike et Remo sont très complices. Photo: Christophe Chammartin/Rezo

Un cadeau de Noël inespéré

Chez eux, à Neuchâtel et à Frauenfeld, les parents d’Anton et de Mike reçoivent le téléphone tant attendu. «Je ne crois pas qu’on aurait pu rêver d’un meilleur cadeau de Noël! Ce nouveau foie, c’était à la fois effrayant et un immense soulagement», s’émeut Emilie, la maman d’Anton. «Nous avions beaucoup discuté de la greffe, se souvient Mike. On espérait que cela arrive, même si cela ne voulait pas dire que je souhaitais que quelqu’un meure pour que j’aie une chance de vivre.» Mike rejoint Genève en hélicoptère. «Mon sac était prêt depuis longtemps. D’habitude, c’est mon papa qui m’accompagne, mais là, pour l’hélicoptère, je voulais ma maman.» Les deux équipes de transplantation rassemblées en urgence opèrent les deux enfants. «Ce n’est que dans la salle de réveil, explique la mère d’Anton, en les voyant côte à côte, qu’on a compris qu’Anton et Mike avaient été greffés avec le même foie.» «Pour moi, Anton, c’est comme un petit frère de sang, confie Mike, un rien gêné de montrer tant d’émotion. A Noël, j’ai écrit un message à son père. Quand il sera plus grand, j’aimerais bien qu’on reste en contact.»


Père et fils ont passé beaucoup de temps ensemble pendant la maladie d’Anton. Aujourd’hui, le petit est un enfant gourmand et plein de vie. Photo: Christophe Chammartin/Rezo

Depuis la greffe, les deux garçons ont repris le cours de leur vie. Ils ne reviennent à Genève que pour des contrôles médicaux. «C’est le jour et la nuit depuis l’opération! Anton a dû complètement apprendre à manger, il a beaucoup grandi, il joue et il est très vif! Il copie son frère et veut tout faire tout seul. Nous, on réapprend à vivre, à calmer nos angoisses.» Mike a pris plus de douze centimètres en une année. Avant la greffe, il avait beaucoup de peine à se concentrer, un effet lié à sa maladie. Aujourd’hui, c’est un bon élève qui se réjouit de commencer un apprentissage de carossier ou de logisticien. Bourreau des cœurs, il aimerait remercier tous les soignants qui se sont occupés de lui et la famille du donneur. «Ce foie, c’est comme une renaissance. J’en prendrai bien soin. Parfois, j’aimerais bien savoir à qui il appartenait. Quel genre de personne c’était, s’il aimait le hockey comme moi…» L’anonymat complet du donneur ne permettra jamais de le savoir. Mais la famille de Mike a écrit, par l’intermédiaire de Swisstransplant, aux proches du donneur. Les parents d’Anton le feront bientôt. Un mot anonyme pour dire merci. Et raconter, peut-être, que de cette tragédie est née une histoire magnifique. 

Don d’organes 
et transplantations: 
www.swisstransplant.org

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Kate Amiguet, la militante qui fait trembler les éleveurs

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Sedrik Nemeth
«Ma caméra est ma meilleure arme», explique la Vaudoise Kate Amiguet, 46 ans, qui pose ici dans une forêt près de Noville (VD).
Portrait

Six mois après le scandale des porcheries vaudoises, la cinéaste animalière dénonçait un nouveau cas 
de maltraitance dans un élevage bovin. 
Portrait d’une militante infatigable.

La rencontre a lieu en forêt. «Chez elle», comme aime le répéter Kate Amiguet. «C’est dans la nature que je me sens à ma place, là où je puise mon énergie, où je trouve le réconfort», explique-t-elle sitôt les présentations terminées. On se souvenait de la militante en colère sur les chaînes de télévision et dans la presse, l’automne dernier, alors qu’elle dénonçait le scandale des porcheries vaudoises.

On retrouve une femme énergique et chaleureuse. Le brun-vert de ses yeux souligné de noir, l’accent vaudois bien trempé et le sourire généreux. Son combat, comme elle dit, est pourtant loin d’être terminé. Cinq mois après l’affaire des cochons, la Chablaisienne a refait parler de sa Fondation MART, début février, avec de nouvelles images tournées dans une écurie de bovins à Vugelles-La Mothe (VD).

«Cet éleveur avait été dénoncé il y a un an déjà, mais il a réussi à s’en sortir grâce à des recours. Constatant que les conditions de vie de ces animaux ne s’étaient toujours pas améliorées, la personne qui avait signalé le cas à l’époque m’a contactée. Je me suis rendue sur place. J’ai vu un taureau dans la nuit complète, baignant dans son purin. Au fond de l’écurie, des vaches étaient entassées sur un sol sans paille, dans un état immonde.»

Les scories et les castors

Alors la militante est repartie au front. Elle a diffusé ces images-chocs et alerté les médias. «Afin que le public se rende compte, une fois encore, de cette évidence: malgré les lois et les normes suisses, les conditions de vie des animaux de rente ne sont souvent pas plus belles ici qu’ailleurs.»


L'affaire des porcheries. En septembre 2016, la Fondation MART diffusait une vidéo tournée clandestinement dans trois porcheries vaudoises, révélant des cochons entassés dans la nuit et la présence d'animaux morts. Photo: DR

A 46 ans, la cinéaste animalière en sait quelque chose. Sorti en 2011, son premier film, Derrière les portes, révélait au grand jour un travail d’investigation de deux ans. «J’ai enquêté dans la plupart des établissements de Suisse romande, les parcs avicoles, les porcheries, les étables. Pour montrer que les manquements dévoilés ponctuellement au grand public ne sont pas des cas isolés mais bien la réalité de l’élevage de notre pays. En tout cas pour ce qui est des porcheries. Chaque année, 1,5 million de cochons sont abattus en Suisse. Vous en voyez souvent dans les pâturages? Non. A quelques très rares exceptions près, ils sont tous élevés dans le confinement et l’enfermement, loin des villages, à l’abri des regards», martèle Kate Amiguet.

Un discours en faveur des animaux et de la nature qui ne lui attire pas que des amis. Ses actions l’ont mise dans des situations délicates. «J’ai connu quelques confrontations musclées, parfois jusqu’aux mains. Un jour, je me suis postée devant un terrier face à plusieurs chasseurs armés pour les empêcher de tuer des renards. Mais jamais je n’ai cédé à la peur sur le terrain.»

A l’origine de son combat, il n’y a pourtant ni vaches ni cochons. La Vaudoise a 27 ans quand elle entreprend sa première grosse bataille. Employée de commerce de profession, elle passe son temps libre à observer et filmer une famille de castors dans son Chablais natal. «Ces animaux vivaient dans un étang dans lequel était déversé du jus de décharge. J’ai enquêté: il s’agissait de scories de l’entreprise d’incinération Satom. En creusant un peu plus, j’ai découvert qu’il existait un autre site encore plus dangereux sous cette décharge. Il contenait des déchets toxiques de la chimie montheysanne. De fil en aiguille, j’ai dressé l’inventaire de tous les sites contaminés de la région. J’ai passé cinq ans de ma vie sur ce dossier.»

Cette première action aboutira à l’assainissement de plusieurs sites contaminés du Chablais. Déjà la jeune Kate Amiguet dérange, elle, la «gamine de la région», qui débarque avec ses grands souliers et ose s’élever seule contre les autorités. «On m’en a fait baver, parce que j’étais une femme jeune et intrépide et que je renvoyais les coupables face à leurs responsabilités.» En 1999, elle crée la Fondation MART, le Mouvement pour les animaux et le respect de la terre. Un acronyme, mais aussi un prénom, celui de cette grand-mère qui l’a élevée et dont Kate Amiguet était si proche.

L’enfant de la forêt

«J’ai toujours eu le sentiment d’être née différente des autres. Je n’ai jamais correspondu au moule familial. A tel point que je me suis souvent demandé si je n’avais pas été adoptée. Déjà toute petite, je m’approchais des animaux sauvages, je me sentais en sécurité dans la forêt, je ressentais la souffrance des bêtes. C’est inexplicable. Ma grand-mère a été la seule à me comprendre et à prendre ma défense. Enfant, quand je laissais la viande dans mon assiette, parce que je refusais de manger mes amis les animaux, elle me donnait de la nourriture en cachette.»

La militante est végane depuis douze ans. Un mode de vie qu’elle assume pleinement, même si elle se refuse à toute étiquette. «Je n’aime pas son côté sectaire. Pour moi, être végane n’est pas une religion mais un principe de cohérence. Je ne comprends pas très bien le rapport qu’entretiennent les gens avec les bêtes. Comment peut-on à la fois manger des animaux ou porter un col en fourrure et laisser son chien dormir sur son lit?»

Alors, pour ce même souci de cohérence, la Fondation MART se bat sur tous les fronts: la défense des animaux domestiques, sauvages et de rente, la préservation de la nature et de l’environnement.

Il y a vingt ans, Kate Amiguet organisait ainsi les premières opérations de nettoyage de déchets, à la gouille de Saint-Triphon, puis au Vieux-Rhône. Un rendez-vous désormais annuel qui, grâce aux bénévoles, a permis de débarrasser jusqu’à 10 tonnes de déchets en une seule journée.

Militante infatigable

«Ma meilleure arme, c’est ma caméra», insiste la cinéaste animalière. Il y a six ans, elle a créé sa web TV (www.tvmart.ch). «J’ai déjà réalisé plus de 200 films et vidéos sur les merveilles de la nature, la réalité des élevages ou les catastrophes que nous faisons subir à cette planète.» Depuis vingt ans, Kate Amiguet consacre sa vie à son combat. Elle a accepté tous les sacrifices. «Je vis très modestement et j’ai fait le choix de ne pas avoir d’enfant. Mon engagement serait incompatible avec une vie de famille.»


La dernière affaire en date. La Fondation MART révélait récemment ces images prises en février dernier dans un élevage de bovins de Vugelles-La-Mothe (VD). L'éleveur avait pourtant été dénoncé il y a un an déjà. Photo: DR

On sent une énergie inépuisable chez la quadragénaire, un mélange de force et de sensibilité à fleur de peau. Elle reconnaît avoir craqué, parfois, loin des regards. «Je suis tombée malade après avoir terminé Derrière les portes. J’ai vu tellement d’horreurs… Certaines images me poursuivent encore. Et je ressens une immense frustration de ne pas pouvoir faire davantage. Je dénonce, j’informe, j’interpelle les autorités, mais, ensuite, les procédures ne sont plus de mon ressort.»

Le scandale des porcheries a délié les langues. Aujourd’hui, Kate Amiguet reçoit une vingtaine de dénonciations par semaine provenant de toute la Suisse romande. «Il y a encore dix ans, les gens n’étaient pas prêts à voir la réalité en face. Aujourd’hui, les choses sont enfin en train de bouger.» 


Le prochain nettoyage 
organisé par la Fondation MART aura lieu le 1er avril 
à Noville (VD). 
Infos: www.mart.ch

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Jacques Neirynck: "J’ai une faiblesse: j'aime le bien-vivre!"

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Philippe Pache
Jacques Neirynck choisit quatre adjectifs pour se définir: "Gourmand, créatif, réfléchi, naïf."
Interview intime

Ancien prof à l’EPFL, ex-conseiller national, 
écrivain, Jacques Neirynck est de nouveau 
candidat, à 85 ans, aux élections au Grand Conseil vaudois qui auront lieu le 30 avril.

A 85 ans, vous êtes candidat au Parlement vaudois. Vous voulez mourir sur scène, comme Molière?

C’est une excellente idée! L’un de mes collègues au Conseil national est mort en sortant de séance. Il est tombé sur le trottoir, devant le Palais fédéral. C’est une belle mort. Je trouve qu’il faut travailler aussi longtemps qu’on peut. Contrairement à cette idée répandue aujourd’hui, je ne crois pas que le but de l’existence, c’est la retraite. Si l’on est caissière à la Migros, je conçois que ce ne soit pas passionnant et qu’on apprécie l’oisiveté. Moi, je ne vois pas en quoi j’apprécierais l’oisiveté puisque j’écris, j’écoute de la musique, je regarde des tableaux, je vais au théâtre, je cultive mon jardin…

Vous vous sentez encore jeune?

Je vous répondrai ce que me disaient mon père ou mon grand-père: «C’est curieux, je vieillis, mais je ne le sens pas.» Quand on a vécu beaucoup d’expériences, on finit par éviter les bêtises qu’on fait quand on est jeune. Quand je pense à ma jeunesse, je pense surtout aux bêtises que j’ai faites.

Lesquelles?

Mon premier mariage, par exemple, qui s’est terminé par un divorce, après vingt-deux ans. C’était une grande tristesse. On s’était trompés. C’était en 1955, donc j’avais 24 ans. A cet âge, on n’est pas capable de savoir si on peut s’engager pour toute la vie. On est mû par la passion, bien entendu… J’ai fait une carrière scientifique, je suis devenu ingénieur. C’est extrêmement prenant: matin, midi, soir, à table, vous ne réfléchissez qu’à cela. Je crois qu’un bon savant ne doit pas se marier et qu’il ne doit pas avoir d’enfants.

Vous en avez eu?

Oui, quatre avec ma première femme, Georgette, qui était pharmacienne. Et nous en avons adopté un autre avec ma seconde femme, Marie-Annick, ingénieure en télécommunication, avec qui je suis marié depuis quarante ans.

Vous regrettez de vous être marié?

Je considère que je n’ai pas fait le bonheur de deux épouses successivement. J’ai toujours l’impression, peut-être fausse, que je ne parviens pas à faire tout ce que je devrais faire pour rendre une femme parfaitement heureuse. Je ne la maltraite pas, rassurez-vous, je ne la bats pas, mais je devrais m’en occuper davantage. A table, je suis toujours distrait, je ne réponds pas… Comme scientifique, j’ai appris à être complètement rationnel, mais la vie affective est irrationnelle. Autant j’écris des romans, des pièces de théâtre, des essais, aussi je suis incapable d’écrire trois lignes de poésie.

Vous avez un sens très catholique de la culpabilité.

Le péché, pour moi, c’est de ne pas faire quelque chose que l’on devrait faire. Je ne me dévoue pas, par exemple, pour les immigrés qui se noient en Méditerranée, alors que je devrais le faire. Je n’ai pas accueilli des réfugiés dans ma maison, comme l’a fait le député lausannois Manuel Donzé. Je me dis que j’ai de la place pour loger une famille et que ce serait mon devoir, mais je ne le fais pas. L’idée que la police débarque chez moi, comme elle a débarqué chez Manuel Donzé, c’est quelque chose qui ne me fait pas peur, mais que je ne désire pas imposer à ma femme.

Vous avez d’autres regrets?

Je regrette de n’avoir pas été jusqu’au bout de ma vocation, qui était d’être écrivain. J’ai publié une dizaine de romans, mais j’aurais voulu être Simenon. Je n’ai pas osé me lancer, peut-être parce que j’ai une faiblesse: j’aime le bien-vivre. Le bon vin que je bois, les bons repas que ma femme cuisine admirablement… Je ne désire pas manquer d’argent à la fin du mois. Je suis devenu ingénieur pour gagner ma vie.

Vous êtes riche?

Non, mais je possède ma maison, ce qui est déjà rare dans le canton de Vaud.

Vous aimez la vie, le plaisir?

J’ai horreur de l’austérité! Ce que je ne supporte pas dans le catholicisme, c’est l’obligation de jeûner le mercredi des Cendres et le Vendredi Saint. Moi, pour des raisons de diététique, je ne mange vraiment qu’une fois par jour, à midi, mais je ne me prive jamais. On peut jeûner pour des raisons diététiques, mais jeûner pour faire plaisir à Dieu… Dieu ne s’occupe pas de ce que je mange, ni de ce que je bois, d’ailleurs.

Vous buvez beaucoup?

Trois décis à midi et trois décis le soir. Ce n’est pas beaucoup, je ne suis pas alcoolique, mais j’aime beaucoup le vin. J’ai une bonne cave. Pas des vins très coûteux, je n’achète plus de bordeaux ni de bourgognes, parce que le rapport qualité-prix est faussé. Le gigondas est bien, les vins valaisans aussi. Quand j’étais en Afrique, au Congo, après l’indépendance, en 1960, j’ai passé trois ans sans boire de vin: c’était terrible! Le pays était dans un tel désordre qu’il n’y avait plus d’importation de vin.

En vous réveillant le matin, vous êtes heureux d’être vivant?

Je m’étonne d’abord d’être vivant. Je me dis: «Tiens, je vis encore!» J’ai dépassé de trois ans l’espérance de vie normale. Et puis je traîne au lit pendant trente minutes ou une heure. Se lever, c’est un tas de corvées: il faut se laver, il faut se raser. Je dois aussi faire un peu de gymnastique. Je dois m’arracher à ma paresse, mais ensuite, je travaille toute la journée.

Avec plaisir?

Oui, j’écris pendant trois heures, c’est ce que je préfère. J’arrête à midi, je fais un bon repas, c’est du plaisir aussi. Et puis je fais la sieste, c’est une chose que j’ai apprise en Afrique. Je dors de 2 heures à 4 heures, dans mon fauteuil. Après cela, je me remets à l’ouvrage jusqu’au bulletin d’information de 19 h 30. Et puis le soir, avec ma femme, on regarde un bon film à la télévision ou une série comme Downton Abbey.

Vous faites du sport?

J’ai horreur de l’exercice physique, vraiment horreur! Je vais à la piscine tous les jours, mais c’est par devoir. Je nage 200 mètres, pas plus. A part cela, je ne fais rien. Marcher en montagne, j’en ai horreur. Remonter le Petit-Chêne, à Lausanne, c’est une corvée. Mais j’aime bricoler dans le jardin, donner des coups de sécateur à gauche et à droite, arracher des mauvaises herbes… J’ai un grand verger et un petit potager. La bonne vie, vous savez, c’est la vie des bénédictins. On travaille avec la tête et puis, on va travailler avec les mains, dans les champs.

Avez-vous la nostalgie du passé?

J’ai gardé un bon souvenir de ma jeunesse avant la guerre. La vie était douce à Bruxelles, mes parents avaient un magasin de chocolat, on vivait bien, on avait des relations amicales avec les autres commerçants. Mon père faisait de la musique, j’étais dans un bon collège. Mais même en tant qu’enfant je sentais que ça allait mal tourner. Et ça a mal tourné!

Vous vous rappelez la guerre?

J’avais 8 ans quand la guerre a commencé, j’en garde un souvenir terrible. La Gestapo est venue chercher deux enfants juifs qui étaient cachés dans ma classe. Ça vous fait vomir la société dans laquelle vous êtes. Je ne parle pas des privations, parce qu’elles n’étaient pas dramatiques, mais il n’y avait pas de vacances, pas de cinémas, pas de théâtres. C’était triste. J’ai gardé aussi un mauvais souvenir de mes années d’université, parce que la formation d’ingénieur est très exigeante. Il faut travailler de 8 heures du matin à 7 heures du soir.

Vous étiez déjà sérieux à 20 ans?

Je sais ce qu’est une boîte de nuit pour l’avoir vu au cinéma, mais je n’y suis jamais allé. Je ne supporte pas la musique assourdissante, je n’ai jamais dansé.

Que font vos enfants?

L’aînée, Anne, a épousé un Américain, elle a un doctorat en mathématiques, elle est spécialiste aussi en informatique. Elle s’est dit finalement, à 35 ans, que l’informatique était nuisible au genre humain et qu’elle voulait être utile. Elle est devenue infirmière. Je trouve que c’est admirable, elle a eu un courage que je n’ai pas eu, d’aller jusqu’au bout de sa vocation. Elle vit aux Etats-Unis, elle a 60 ans et vient de prendre sa retraite.

Et les suivants?

La deuxième, Isabelle, est psychologue, elle travaille à l’Université de Louvain dans la guidance d’adolescents difficiles. Elle a 58 ans, mais elle ne compte pas dételer. Le troisième, Stéphane, qui a trois ans de moins, travaille dans les antiquités en Belgique. La quatrième, Cécile, a fait des études de communication.

Vous affichez, dans votre salon, à côté d’une image du Christ, les principes du gastronome Brillat-Savarin.

J’ai été élevé dans une famille qui aimait les bonnes choses. Les grands-parents de mon épouse étaient marchands de vin en Lorraine. Mon père était confiseur. Les gens qui travaillent dans l’alimentation ont l’habitude de bien se nourrir et ils échangent beaucoup de choses entre eux. Certains amenaient le chocolat, d’autres fournissaient les huîtres. J’ai été nourri, comme gamin, à base d’huîtres, de homard, de foie gras.

Ça reste votre cuisine préférée?

Je trouve que la cuisine gastronomique est ennuyeuse. J’aime la cuisine simple et consistante. A Paris, je vais toujours à l’Européen, en face de la gare de Lyon. Je mange des huîtres ou un rognon de veau, ce genre de choses. Je vais aussi souvent au Grand Colbert, derrière le Palais-Royal. Je commence par des harengs à l’huile et je continue par un pot-au-feu. J’adore faire la cuisine. Quand on se réunit en famille, je prépare un couscous gigantesque ou une moussaka colossale… L’amour de la cuisine, c’est une façon d’exprimer l’amour qu’on éprouve pour les gens.

A 85 ans, pensez-vous beaucoup à la mort?

Non. La mort me faisait horreur quand j’avais 20 ans, je ne pouvais pas la regarder en face. Maintenant c’est plus facile. Parce que j’ai bien vécu, j’ai fait des tas de choses… Ce serait indécent que je regrette quelque chose, mais je veux travailler jusqu’au bout. Ramuz a écrit l’une de ses plus belles pages le matin de sa mort. C’est merveilleux!

Vous êtes croyant?

Je suis catholique, je prie matin et soir, je vais à la messe tous les dimanches. Mais je n’y vais pas pour soutirer une survie après ma mort, parce qu’après ma mort le temps s’arrête. Je vais à l’église par respect pour la tradition de nos ancêtres. Ça les a aidés à vivre, beaucoup sont morts pour cela. Je vais à l’église comme je vais au concert, comme je vais chez Gianadda, comme je visite un monument.

Pourquoi aller à l’église si vous ne croyez pas à une survie?

Je ne dis pas que je n’y crois pas. J’aurai peut-être une forme de survie personnelle, mais je n’en sais rien. Personne n’en sait rien, personne n’a jamais apporté une preuve. Ce qui m’embarrasse beaucoup, c’est le concept du temps. Depuis Einstein, on sait que le temps est simplement une dimension de l’univers dans lequel nous vivons. Quand quelqu’un est mort, il n’y a plus d’après pour lui au sens que nous donnons à ce mot. S’il y a une vie éternelle, elle commence aujourd’hui.

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Les soeurs Bertholet au firmament

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Nicolas Righetti/Lundi 13
Samedi 25 mars à Genève, au Victoria Hall, Julie et Camille ont brillé dans le triple concerto de Beethoven avec Mélodie Zhao au piano et Antoine Marguier à la direction de l’Orchestre des Nations unies.
Rencontre

Aussi ravissantes que précoces, violoniste et violoncelliste, les duettistes d’origine jurassienne sont double disque d’or et numéro un des ventes depuis quinze mois. Rencontre chez elles, avec Monique, une maman très énergique.

Elles se sont imposées au public avec la même évidence que la musique s’est imposée à elles. Hautes comme trois pommes, Julie et Camille Berthollet maniaient déjà l’archet – violon et violoncelle – dans un environnement plus littéraire que mélomane. De passage chez elles, du côté d’Annecy (F), entre deux avions, deux galas, l’obtention d’un bachelor, Bruxelles pour l’une et Genève pour l’autre, les jeunes concertistes se sont retrouvées autour de la table de la cuisine à l’heure du goûter. Monique Berthollet-Montavon, la maman, pure Jurassienne, se souvient: «A 2 ans, Julie écoutait attentivement lorsque nous allumions la radio. Je l’ai mise à l’initiation musicale l’année suivante. Chaque semaine, elle rentrait en disant: «Tu n’as rien compris, je ne veux pas ça, je veux jouer du violon!» Très en avance sur son âge, habitée par la musique et l’envie de l’exprimer, elle a ouvert le bal musical familial. Camille, sa cadette – 1 an et demi les sépare – a suivi, non sans avoir à surmonter l’incrédulité. «Tu es bien sûre que tu ne veux pas te mettre au violon pour faire comme ta sœur?» Maman en aurait mis sa main à couper: la deuxième arrêterait au bout de cinq jours. Mais la réponse de l’enfant dissipa ses doutes: «Je veux jouer du violon et après du violoncelle», lança-t-elle du haut de ses 3 ans.


Dans la cuisine familiale, Monique, la maman, partage avec ses filles un copieux goûter. «On se retrouve toutes les trois, tous les quinze jours. Ici, à Paris ou ailleurs.» Photo: Nicolas Righetti/Lundi 13

Volontaires

Camille et Julie, concertistes demandées, sont double disque d’or et numéro un des ventes depuis quinze mois. Ces deux sœurs phénomènes pleines de joie de vivre sont en train de balayer tous les clichés du classique.

Aujourd’hui, elles ont 18 et 20 ans, sont complices et complémentaires. Julie, cheveu court et blond, plus réfléchie, soupèse chaque décision. Camille, rousse incendiaire, impulsive, laisse s’exprimer un tempérament où domine l’optimisme. Elles sont fraîches comme un printemps, fusionnelles, fonctionnent comme des jumelles et abordent la musique avec maturité mais sans le moindre ennui.

«Julie et Camille n’ont jamais joué faux. Je n’ai pas eu à subir leur apprentissage», confie Monique, mère pragmatique, intuitive et énergique. Ses filles ont fait leur éducation musicale dans la région où fut muté Henri, père et professeur au lycée technique. Pour elles, il a fallu trouver la perle rare capable de prendre en main ces petites élèves douées et volontaires. Maman, ancienne prof de sport, responsable de la destinée du club d’athlétisme de Delémont (JU), s’est heurtée à un cadre administratif rigide. A l’époque, le conservatoire l’invite à revenir lorsque sa fille aînée aura atteint 7 ans. «Julie me serinait depuis deux ans. Il fallait faire vite.» L’aînée renchérit: «J’étais tombée amoureuse du son et de l’objet.» On finit par dénicher la prof idéale. Après une demi-journée à peine d’un stage exploratoire de 48 heures, elle s’enthousiasma: «Je la garde!»

Camille et Julie sont-elles des prodiges? «Ce sont des enfants à haut potentiel», tempère leur mère. Dans la famille, l’expression «fastoche» est devenue un leitmotiv, tant les deux fillettes sautaient les étapes, demandant à exécuter des exercices toujours plus difficiles.


Julie et Camille sont tout aussi à l’aise avec Schubert, Paganini, Bach ou Dvorak qu’avec Michael Jackson, la musique tzigane ou l’air de «La liste de Schindler» du compositeur John Williams. Photo: Nicolas Righetti/Lundi 13

Médiatisées en un temps record, Julie et Camille n’ont donc rien de ces chérubins martyrs animés par l’ambition parentale. En marge de leur carrière, elles s’intéressent à la littérature, aiment autant reprendre des grands airs écrits pour le cinéma – elles voient un film par semaine – que les pièces musicales du grand répertoire. «Je dessine, j’écris, je vais au musée. Je souhaite goûter à la comédie. Faire autre chose, c’est aussi une façon de trouver l’inspiration musicale, des idées et de se connecter à des émotions que l’on souhaite transmettre en jouant», confie la plus grande. Des sentiments qu’elles font si bien passer qu’à Genève, samedi dernier, le régisseur du Victoria Hall était en larmes après la répétition générale alors qu’elles signaient des autographes aux membres de l’Orchestre des Nations unies.

Du classique à Jackson

Le premier grand coup de projecteur sur les Berthollet remonte à 2014 avec Camille. A 15 ans, elle remporte Prodiges sur France 2, un concours pour les 7 à 16 ans. Princesse à la chevelure flamboyante, habillée de rouge, elle a subjugué le jury, envoûté 4,5 millions de téléspectateurs avant de sortir un album très éclectique chez Warner Music, sans succomber au vertige. Elle joue du violon et du violoncelle, sa sœur du violon, de l’alto et du piano. A elles deux, elles ouvrent grandes les portes du classique aux non-initiés et s’adonnent volontiers au mélange des genres.

A la mi-octobre, l’an dernier, Julie et Camille ont offert au public un album en duo. «Un rêve à deux», disent-elles. Il s’est écoulé à 100 000 exemplaires en quelques semaines dans une industrie en crise.

Leur évolution progressive passe par une remise en question permanente, l’ouverture de la palette des possibles. «Nous devons prendre des risques, sortir des sentiers battus. Comme aborder le registre tzigane ou reprendre des airs de la chanson française.» Sur le piano du salon familial trône une partition de Michael Jackson. Camille: «Nous avons déjà interprété Thriller sur scène.» Aux Coups de cœur d’Alain Morisod, elles croisent le fils Dutronc, improvisent avec lui après l’émission. Et c’est ainsi que Thomas a accepté de jouer sur leur album.

Julie va plus loin. «J’ai commencé les cours de composition à 9 ans, puis l’harmonie et l’improvisation au piano. J’ai participé aux arrangements sur les deux disques: Summertime de Gershwin, Czardas de Vittorio Monti ou La vie en rose», des pièces qui ne sont pas écrites pour leurs instruments.


Si elles excellent en musique, Julie, 20 ans, et Camille, 18 ans, ont également pratiqué la danse classique pour la cadette et les échecs pour l’aînée. Cette dernière s’est hissée jusqu’aux Championnats de France. Photo: Nicolas Righetti/Lundi 13

Filles au firmament, les deux sœurs n’ont jamais perdu le nord. Lors de la signature de contrats, la commande de billets d’avion, la réservation de chambres d’hôtel spécifiées sans moquette à cause des allergies, maman veille au grain. «L’administratif, c’est pour moi.» Il y a parfois des hauts et des bas. Camille et Julie vivent loin du cocon familial. «On se parle quotidiennement. Je relativise avec elles. On se retrouve les trois tous les dix à quinze jours, à la maison, à Paris ou ailleurs.»Rien n’est jamais imposé. «A la fin de chaque année scolaire, je leur demandais ce qu’elles souhaitaient la suivante. Musique, danse classique ou moderne, judo ou jeu d’échecs, elles s’engageaient une année puis on remettait tout à plat.» Sa devise: «Vous êtes les moteurs de votre vie. Vous pouvez changer à tout moment.» Leur mère est aussi sophrologue et elle les aide à bien se nourrir, à se recentrer, à se détendre après des heures de travail souvent jusqu’à 1 heure du matin. Elles donnent 50 concerts par an.

Camille et Julie vivent avec leur temps. Elles aiment la mode – bottines colorées, jupes courtes et blousons –, le shopping, dépensent volontiers leurs cachets dans les boutiques. Elles bénéficient désormais du prêt de tenues griffées Sandro lors des galas. La ligne? Elles s’en fichent un peu, la nature est de leur côté. La première dévore des chouquettes tandis que sa sœur remonte de la cave un vacherin Mont-d’Or qu’elle attaque à la cuillère en gloussant.


Julie (à g.) a 7 ans et Camille 5 ans et demi. «C’était l’été. Elles donnaient un spectacle de théâtre en anglais et jouaient aussi de leur instrument», se souvient leur mère. Photo: DR

Mais à ce stade, malgré la médiatisation, une invitation du prince Albert de Monaco et de Caroline de Hanovre, une séquence dans l’émission Quotidien de Yann Barthès, un tournage pour M6, une chaîne japonaise ou hollandaise, un rendez-vous au micro d’Europe 1 ou à Paris Match, la musique ne les nourrit pas encore. Elles souhaitent bénéficier, grâce à un sponsor, une fondation ou un mécène, d’une somme leur permettant de jouer sur un instrument de prix, plus personnel, plus puissant. Les Stradivarius et Guarneri valent des millions.

Fou rire

Si Camille et Julie n’avouent aucun vice, elles ont tout de même un petit point faible. Les sœurs sont capables d’accès de fou rire en jouant. On rigole peu sur la scène classique. Mais, avec elles, on rit comme on vit, aux éclats.

 

Discographie: Camille a fait un premier CD en 2015. Les deux sœurs ont sorti un album de duos, fin 2016 (Warner).

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Rizou change de registre avec "Comme DAB"

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WJ Photographe
Le rappeur morgien Rizou dans le clip "Comme DAB", mis en ligne dimanche dernier.
Hip-hop romand

Le rappeur morgien a mis en ligne dimanche soir, 26 mars, son nouveau clip, intitulé Comme DAB. Un changement radical de son pour l’artiste, qui a choisi cette fois d’accorder plus d’importance à la musique qu’aux paroles. Un choix assumé.

Chez Rizou, l’univers reste urbain. Il l’a toujours été. Pas question d’aller traire des vaches à Payerne, façon Kamini dans Marly Gomont… Rizou est aujourd’hui un rappeur de 32 ans, père attentif d’une adolescente de 13 ans. Un type responsable qui, s’il aime toujours s’amuser, a passé l’âge de jouer les révoltés et les désabusés. En ce printemps 2017 qui refleurit, l’artiste morgien a voulu à son tour célébré la vie en innovant. Mais chassez le naturel, il revient au galop. Pour les décors, aux extérieurs lumineux, Rizou a préféré les sous-sols façon club sauvage, grillages et fumée des chichas en prime. Que voulez vous, on ne se refait pas.

Réalisé par Swiss Bangers, le clip Comme DAB tranche avec ses précédentes productions. On est même aux antipodes de Dreamcatcher, le mini-album sorti fin 2015 qui ne faisait aucune concession.

Cette fois, Rizou, barbu, a privilégié un titre dansant, sur lequel il chante (bien) plus qu’il ne rappe, sur une base rythmique type afrobeat épuré qui pousse à taper du pied. Sympa. Son sens de la formule fait toujours merveille. On aime ses clins d’oeil au cinéma, type «discret comme Kaiser Sauzé». Les fans de Usual Suspects apprécieront.

Pour donner plus de volume et de nuance à l’ensemble, Rizou s’est intelligemment associé à Blackbeard, dont la voix aiguë et délicate complète subtilement la sienne. Le crew danse, bouge, boit des verres et fume la chicha. Il y des filles et des garçons. Personne ne domine l’autre. On se côtoie en bonne intelligence. Pas étonnant: Rizou est un type intelligent.

Il sait parfaitement que l’audace de rompre avec ses précédentes productions ne fera pas l’unanimité. «Je sens bien que je vais en décevoir», nous avouait-il alors que son clip était en pré-production. Peut-être bien, mais Comme DAB devrait aussi lui permettre de séduire un nouveau public, plus prompt à s’amuser et à positiver.  

Ci-dessous, le clip de Comme DAB, réalisé par Swiss Bangers:

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Les 18 chanteuses qu'il faudra voir à Montreux

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On l'a dit, l'affiche 2017 de Paléo est vraiment solide et variée, mais objectivement, le festival nyonnais manque cruellement de femmes... Par bonheur pour tous ceux qui aiment les voix féminines, il y en aura de toutes les couleurs au Montreux-Jazz, du 30 juin au 15 juillet. A commencer par Lauryn Hill, qui donnera son seul concert européen le jeudi 6 juillet à l'auditorium Stravinsky.
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La généreuse Beth Ditto sera sur la scène de l'auditorium Stravinsky le lundi 3 juillet, suivie par les Pet Shop Boys!
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La volcanique Macy Gray sera pour sa part sur la scène de l'auditorium Stravinsky le vendredi 7 juillet, suivie par l'inusable Tom Jones.
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Auteure-compositrice-interprète et mannequin britannique, la ravissante Dua Lipa se produira le lundi 3 juillet au Montreux Jazz Lab.
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La Britannique Emeli Sande embrasera la scène de l'auditorium Stravinsky le mardi 4 juillet.
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La chanteuse et instrumentiste américaine Emily Jane White sera à découvrir au Fairmont, au Montreux Palace, le dimanche 9 juillet.
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La chanteuse américaine soul/hip-hop/jazz/R&B Erykah Badu sera au programme d'une soirée qui promet beaucoup, le mardi 11 juillet à l'auditorium Stravinsky, avec Sampha et Solange.
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La mythique Grace Jones promet un concert visuellement inoubliable le samedi 8 juillet à l'auditorium Stravinsky, juste après John Newman.
Juliette Armanet
Révélation de la scène française, la Lilloise Juliette Armanet se produira au Fairmont, au Montreux-Palace, le lundi 10 juillet.
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La Londonienne Lianne La Havas se produira juste avant Emeli Sande le mardi 4 juillet à l'auditorium Stravinsky.
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La rappeuse française Casey clouera au mur les amateurs de hip-hop sans concession le dimanche 9 juillet au Montreux Jazz Lab, juste avant Youssoupha & Crew Peligrosos.
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L'une des plus belles voix du jazz aujourd'hui, Sarah McKenzie, se produira au piano le samedi 1er juillet au Montreux Jazz Club.
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L'Américaine Maggie Rogers chantera sur la scène du Montreux Jazz Lab le samedi 1er juillet.
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Accompagnée de sa guitare, Marissa Nadler interprétera son répertoire au Fairmont, au Montreux-Palace, le jeudi 13 juillet.
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Le jeudi 13 juillet verra également l'incroyable Mavis Staples chanter sur la scène du Montreux Jazz Club.
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Née de parents grenadins, la Londonienne Ala.Ni chantera le samedi 15 juillet au Montreux Jazz Club.
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La grande Solange, autrement dit Solange Knowles, la soeur de Beyoncé, constituera l'un des événements majeurs du Montreux Jazz festival 2017. Elle sera le mardi 11 juillet sur la scène de l'auditorium Stravinsky.
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L'Australienne Tash Sultana démontrera toute l'étendue de son talent vocal le jeudi 6 juillet sur la scène du Montreux Jazz Lab.
Festival
Les 18 chanteuses qu'il faudra voir à Montreux

Daniele Finzi Pasca travaille à sublimer la Fête des vignerons 2019

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Nicolas Righetti/Lundi 13
Le metteur en scène Daniele Finzi Pasca sur le balcon de sa chambre de l’Hôtel des Trois Couronnes, à Vevey.
Reportage

Il y aura du rêve et de l’émotion à profusion, portés par la technologie la plus moderne. Daniele Finzi Pasca, le metteur en scène de la Fête des vignerons 2019, est venu dévoiler l’arène de la fête à Vevey. Le rêve prend forme. L’illustré a suivi pendant quelques jours ce Tessinois que la planète entière nous envie.

«On quitterait tout pour travailler avec lui. Il est d’une telle générosité! Daniele est amoureux des gens et ça se voit dans tout ce qu’il fait!» Le compliment d’Estelle Bersier, sa jeune assistante, semble peut-être exagéré, mais il est partagé par bon nombre de ceux qui côtoient Daniele Finzi Pasca, 53 ans. Le directeur artistique de la Fête des vignerons 2019 a le toucher facile, deux fentes rieuses en guise d’yeux, une empathie au cœur de son ADN. Ce qui n’empêche pas la fermeté. «Caro», dit-il en vous serrant longuement dans les bras parce qu’il se rappelle un bon moment passé en interview.

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Daniele Finzi Pasca (à dr.) avec la compositrice en chef Maria Bonzanigo, cofondatrice de la Compagnie Finzi Pasca, et l’écrivain Blaise Hofmann, un des deux librettistes du spectacle. Photo: Nicolas Rigfhetti/Lundi 13

Arrivé lundi 20  mars de Budapest, où l’on jouait Per Te, son dernier spectacle, dédié à son épouse Julie, décédée l’an passé, le metteur en scène tessinois était à Vevey pour quatre jours, avec son équipe. Disons plutôt sa famille, tant les liens qui unissent les membres de la Compagnie Finzi Pasca sont forts. Tous embarqués avec passion dans cette aventure. «On jette des pistes, on cherche, on est en contact constant avec la Confrérie des vignerons», souligne le bouillonnant concepteur nommé à ce poste en 2013.

Point central de ce séjour, la présentation de la nouvelle arène à la presse et aux Veveysans. Là encore, le nom de Julie Hamelin Finzi a résonné: «On a dessiné ce spectacle et cette arène ensemble, Julie en reste cosignataire avec moi.»

Deux âmes sœurs

Daniele et Julie, nous avions rencontré ce couple d’âmes sœurs en 2007 au Tessin. La Québécoise portait un foulard pour masquer les effets d’une chimiothérapie. Elle avait parlé de la vie et de la mort avec incandescence, et du théâtre qui en fait partie intégrante. Un «théâtre de la caresse», inventé par Daniele, où acrobatie, danse et jeu d’acteurs se mêlent inextricablement. Cérémonie de clôture des JO à Turin et à Sotchi, Cirque du Soleil, Cirque Eloize: cofondés par Julie, leurs spectacles tournent toujours dans le monde entier; trois millions de personnes ont vu Rain, plébiscité en Romandie et joué jusqu’à Broadway.

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Séance de travail au Château (à g.), qui abrite la Confrérie des vignerons, avec Vincent Jacquier et Milo Keller, de l’ECAL, sous le regard de l’historienne et secrétaire générale de la confrérie, Sabine Carruzzo. Photo: Nicolas Righetti/Lundi 13

Deux artistes qui s’aiment, indissociables et complémentaires. «Dans le couple, il était presque le pôle féminin, très créatif, alors qu’elle avait plutôt l’esprit producteur, rationnel», disait à leur propos François Margot, l’abbé-président de la Confrérie des vignerons.«Tout ça» pour expliquer justement que le fantôme de Julie n’a pas cessé de hanter avec bienveillance la conférence de presse du 22 mars. L’arène de la fête 2019 leur ressemble. Ces deux-là aimaient réconcilier les contraires. A la fois plus grande (20 000 places) mais aussi plus intime. Des milliers de figurants qui surgiront de partout pour embraser la scène centrale, grande comme une piscine olympique, mais aussi les scènes adjacentes au niveau des gradins. Sans oblitérer les détails. «Je veux que le spectateur soit submergé tout en étant capable d’entrer dans l’émotion singulière d’un acteur; entendre tout distinctement, c’est possible, aujourd’hui, grâce aux progrès technologiques en matière de son.»Le mot est lancé.

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Une arène elliptique à la fois grandiose et intime Avec ses 1400 m2, la scène principale est horizontale malgré la pente de 3%. Elle a la dimension d’un bassin olympique. Une trappe en dessous permettra de créer la surprise avec l’apparition d’objets théâtraux monumentaux. Elle pourra accueillir 20 000 spectateurs sur la place du Marché de Vevey. Tout au long des 18 représentations prévues normalement du 20 juillet au 11 août 2019. Photo: Viviana Cangialosi/Compagnia Finzi Pasca

Si le rêve et l’émotion sont partie prenante de son discours, la technologie n’est jamais loin. Ce diable d’homme a fait voler un brise-glace de 54 mètres sur 22 à Sotchi. Qu’on se le dise, il va y avoir de drôles d’engins volants à la prochaine Fête des vignerons. Finzi Pasca a déjà collaboré avec l’EPFZ pour un spectacle du Cirque du Soleil. Au Château, siège de la confrérie, il a d’ailleurs rendez-vous avec deux professeurs de l’ECAL. On parle drones, leds connectées à un réseau informatique formant des «lucioles magiques», de celles qu’il pourrait utiliser dans le port de Montréal pour le spectacle célébrant les 375 ans de la création de la ville.

Tradition revisitée

Rendez-vous avec Giovanna Buzzi, en charge des quelque 6000 costumes de la fête. Son sac regorge de croquis et d’échantillons de tissus, mais pas question de les dévoiler à la presse. Tout au plus apercevrons-nous une robe au motif de poya. Serait-ce celle de Sabine Carruzzo, secrétaire générale et historienne de la confrérie, première femme à l’intégrer comme consœur, en charge de rappeler à tout moment à nos amis tessinois la tradition vaudoise? Elle explique justement au maestro que le petit renflement du chapeau de paille du costume de la Vaudoise s’explique par le fait qu’elle le posait sur les piquets de vigne. «Et si on créait une robe en forme de chapeau de paille?» lance Daniele à la cantonade. Eclats de rire de sa costumière qui habille aussi les chanteurs d’opéra de la Scala de Milan. «Si ça les gratte partout, on les enverra vers toi!»

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A la mémoire de Julie. C’est avec son épouse, Julie Hamelin Finzi, décédée en 2016, cofondatrice de la Compagnie Finzi Pasca, que le directeur artistique de la fête a conçu l’arène et le spectacle qu’il tient à cosigner avec elle. Photo: 

On trinque avec un verre du Domaine de La Doges, le vin de la confrérie. Il y a une vraie joie et une fierté de Daniele Finzi Pasca à se retrouver ici. «La fête est arrivée au moment où la compagnie songeait à migrer à Montréal. On a créé partout dans le monde mais très peu en Suisse. Cela a sonné comme un retour au pays, j’en suis très fier, et aussi parce que mon père, qui a étudié la photo à Vevey et l’a vécue, m’en avait beaucoup parlé.»«Le rôle de la femme est fondamental»

Il ne sait pas encore combien d’acteurs ni de figurants seront au programme. Ces derniers sont déjà des centaines à se manifester via internet*, mais l’histoire n’en est encore qu’au synopsis. On en discute le soir même dans les salons feutrés de l’Hôtel des Trois Couronnes avec l’abbé-président, François Margot, autre gardien de la tradition. Le maître d’œuvre fait une confiance totale à son auteur, mais tient à rappeler que le spectacle dédié aux vignerons tâcherons doit sentir la terre, l’arrachage, le sécaillage et la sueur. Daniele écoute, attentif, répond la voix douce et les mains qui s’animent. «Noté. Mais il faut faire attention de ne pas vouloir tout expliquer. Le didactisme est un piège. Je préfère un spectateur qui dit «Je n’ai rien compris mais j’ai joui» que «J’ai tout compris mais pas joui»! Il dit jouir et jaser pour plaisir et parler, on se garde bien de le corriger.

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L’abbé-président François Margot et Daniele Finzi Pasca s’amusent devant l’objectif. Engager ce Tessinois à la réputation internationale, ce n’était pas un saut dans l’inconnu. Le Tessinois a déjà mis en scène trois cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux olympiques. Photo: Nicolas Righetti/Lundi 13

Que les férus de traditions se rassurent, les Cent Suisses seront bien là. «Mais on va leur ajouter les «Cent Suissesses», ajoute-t-il. Le rôle de la femme, de la féminité, est fondamental!»Les deux librettistes et les deux compositeurs romands sont avertis. Ce jeudi après-midi, justement, l’écrivain Blaise Hofmann, Prix Nicolas Bouvier 2008, passe son oral avec la présentation du texte J’arrache, chanson mise en musique par Valentin Villard, très inspiré au piano. «Couché contre terre, entends-tu ma voix? Je renais au ciel, vignoble éternel.»*

*www.fdv2019.ch/figurants

 

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