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Isabelle Chevalley: «Je me suis vue mourir»

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Vert'libéraux politique conseillère nationale vaudoise politicienne
Julie de Tribolet
Isabelle Chevalley, qui êtes-vous en quatre mots? "Engagée, passionnée, pragmatique, loyale."
Interview intime

A 44 ans, la conseillère nationale vaudoise Isabelle Chevalley vient d’accéder à la vice-présidence des Vert’Libéraux. Rencontre avec une politicienne énergique et entière, qui ne s’arrête jamais.

Isabelle Chevalley, d’où vous vient cet enthousiasme à toute épreuve ?

Isabelle Chevalley: J’ai eu un accident à l’âge de 23 ans qui a clairement changé mon rapport à la vie. Je me promenais vers chez moi, à Saint-George, lorsque j’ai fait une chute de 15 mètres en glissant sur des rochers. Je m’en suis miraculeusement sortie vivante mais, l’espace d’un instant, j’étais certaine d’être morte. Depuis cet événement, je me suis promis de sourire tous les jours et de ne plus jamais quitter les gens que j’aime en étant fâchée. Ce n’est pas que je pense à la mort tous les jours. Pas du tout. Mais c’est une espèce de règle de vie. Je suis heureuse d’avoir vécu cette épreuve, parce que sans elle je n’aurais certainement pas la joie de vivre que j’ai aujourd’hui. En réalité, beaucoup de moments difficiles se sont avérés être des chances par la suite.

C’est-à-dire ?

Par exemple, si je ne m’étais pas fait évincer du Parti libéral, je ne serais certainement pas conseillère nationale aujourd’hui. Il y a quelques années, j’ai fait une dépression à la suite d’une relation. Sans cette épreuve, je ne serais pas aussi forte et tenace. Cet homme est parti enseigner aux Etats-Unis. Si nous étions restés ensemble, je l’aurais suivi et je ne serais pas là où j’en suis. Je me dis que ce n’était tout simplement pas mon destin.

Vivre seule pour mieux vous consacrer à vos engagements, c’est ça, votre destin ?

Oui, c’est en tout cas ce que je crois. Et puis je pense que je fais un peu peur aux hommes, parce que je ne m’arrête jamais. Mon engagement est incomptabile avec une vie de couple. Un ex-compagnon vivait mal le fait qu’on me reconnaisse et qu’on me salue dans la rue. Le but de vivre à deux, c’est de vivre mieux, pas moins bien. C’est pareil pour la maternité. Je ne me suis jamais sentie frustrée de ne pas avoir eu d’enfants, parce que cette décision a été un choix conscient et réfléchi. Devenir mère m’aurait enfermée et je ne l’aurais jamais supporté. De toute façon, je suis quelqu’un qui vit sans regrets. J’assume mes choix de vie et je ne trouve pas intéressant de regarder en arrière. Mes bébés sont tous mes projets. Et puis je m’occupe de plein d’enfants en Afrique.

Retrouvez l'intégralité de cet article dans L'illustré n°18, disponible


Visite au poète Philippe Jaccottet

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prix Nobel de littérature écrivain vaudois
Didier Martenet
L’écrivain vaudois Philippe Jaccottet dans l’univers de son bureau, à Grignan. Auteur de dizaines de livres (poésie, prose, traductions), il est aussi l’un des poètes du XXe siècle les plus étudiés au monde.
Belles lettres

Le poète vaudois, âgé de 90 ans, a accepté de recevoir L’illustré chez lui, à Grignan, en Provence. Une rencontre exclusive et exceptionnelle.

C’est un artisan des mots, un amoureux de la langue française qui lui a inspiré des poèmes magnifiques. Un talent exceptionnel qui lui a valu d’entrer de son vivant dans la prestigieuse Bibliothèque de la Pléiade, chez Gallimard - un honneur rare. Son rayonnement est universel et pourtant, le grand public connaît peu le Vaudois Philippe Jaccottet, écrivain, poète et traducteur, dont le nom circule depuis des années pour le prix Nobel de littérature.

Aujourd’hui âgé de 90 ans, l'homme de plume n’apprécie guère les médias. Il n’aime pas se raconter. Aussi l’a-t-on très peu vu au cours du demi-siècle écoulé. Le rencontrer est exceptionnel.

Philippe Jaccottet vit un peu en reclus, loin de la folie du monde, dans une vieille bâtisse du village de Grignan, dans la Drôme, pas très loin de Montélimar, avec son épouse bienaimée Anne-Marie, 84 ans. De leur maison, on peut aperçoir, au loin, le crâne chauve et caractéristique du mont Ventoux.

“Je n’écris plus”, confesse Philippe Jaccottet sous le regard incrédule de sa tendre moitié. Par peur de se répéter, affirme-t-il. Et de poursuivre: “Je suis revenu de tout.”

 

Découvrez l’intégralité de cet article dans L’illustré n°18, disponible

 

Pierric Tenthorey s'éclate en méchant

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Jean-Blaise Besençon
Le comédien et magicien Pierric Tenthorey.
Tête-à-tête

Chaque semaine, «L’illustré» rencontre une personnalité qui partage avec nous ses coups de cœur. Aujourd’hui, Pierric Tenthorey, comédien et magicien qui  joue et dirige une tragédie de Strindberg.

C’est davantage qu’une impression: le bleu clair de ses yeux rayonne d’une clarté qui semble magique. Enfant de Vevey né en 1981, Pierric Tenthorey s’est fait plus qu’un nom en qualité de magicien. L’été dernier, il a décroché LE premier prix au Championnat du monde des magiciens (à revoir ci-dessous son numéro lors du Plus grand cabaret du monde de Patrick Sébastien). Un numéro formidable d’escamotage, de contorsionniste, d’humour, partie d’un spectacle «homme encadré sur fond blanc», créé en 2007 et qu’il abandonnera définitivement l’année prochaine, après dix ans de représentations qui lui auront permis de faire le tour du monde.

Si, parmi les meilleurs des meilleurs magiciens, Pierric a séduit le jury, c’est sans doute parce que son spectacle doit beaucoup au théâtre, là où tout a commencé pour lui. «Le TMR à Montreux, dirigé à l’époque par Nano Duperrex, a été ma première famille au théâtre. Sinon, mes parents n’étaient pas des saltimbanques ‒ mon père était vétérinaire ‒, mais ils m’ont toujours encouragé.» L’art du magicien, il le découvre vers 13 ans, à l’occasion d’une croisière. «Il m’a fallu un bon moment pour admettre qu’il y avait un truc!» Un peu comme les cuisiniers, les magiciens se mesurent au cours de nombreux concours. «D’un côté, je trouve assez stupide de distribuer des points pour une discipline artistique mais, à faire, c’est toujours un joli challenge.» Tout en gravissant les marches du succès, le comédien magicien parvient à mêler ses deux passions.

«Le célèbre Robert Houdin disait: «Un magicien, c’est un comédien qui joue le rôle d’un magicien.» C’est très juste. Quand j’invente ou que j’adapte un tour, je dois le mettre en scène et puis le jouer. Orson Welles était un très bon magicien, mais pas un très bon comédien.» Ce «huit ou neuvième» spectacle que Pierric met en scène n’a rien d’une comédie. L’histoire d’une famille dont les secrets et les vérités explosent à la figure autour du cadavre du père.

Des études de lettres à Lausanne ont donné à Pierric le goût des livres. «J’ai lu toutes les pièces de Strindberg. Le pélican m’a touché par son énergie autour de la mort, une force extraordinaire. C’est un challenge à mettre en scène. La pièce est plutôt sombre, mais c’est très jouissif à la lecture. (J’ai enlevé toutes les parenthèses!) Alors c’est une pièce qui va vite. Une heure et quart, c’est court pour une tragédie!»  

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«Le pélican», d’August Strindberg. Traduction et mise en scène: Pierric Tenthorey. Avec Claude-Inga Barbey, Pauline Klaus, Jérôme Giller et Doris Ittig. Du 10 au 29 mai aux Pulloff Théâtres, à Lausanne.

 

Vraiment trop mignons ces petits

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Marie Gaillard, Pont-la-Ville
Chatons ou chiots, il faut bien le dire, ce sont de petits démons. Mais tellement craquants qu'on a de la peine à leur tenir tête. Tenez: seriez-vous capable de reprendre votre chaussure à ce chaton? Mon oeil! Et pour commencer, voilà ce qu'on appelle trouver chaussure à sa patte. Ah et une chose encore, à L’illustré, on se disait que vous aviez peut-être vous aussi adopté une petite (ou une grande) terreur ce printemps. Et vous attendez quoi pour nous envoyer ses photos? D’avance, un grand merci.
Christiane Jeanmonod, Neuchâtel
Simi aime la rondeur rassurante d'un cache-pot.
Olga Balia Bovay, Le Bouveret
​Jack rêve des Maldives.
Jennifer Malherbe, Fully
​Tao profite du taxi.
Raphael Meynis de Paulin, Genève
​Mathilde joue à cache-cache.
Chantal et Anaïs Carron, Martigny-Croix
​Nina - Et alors? J'ai pas le droit de recycler les lolettes?
Coralie Schwartz et Tommy Chamberland, Le Châble
​Meïkko - Les courses, c'est pas mon truc! Par contre, il paraît que les bêtises...
Sylvie Baudois, Ursy
​Daisy et les bébés - C'est l'heure du souper!
Nathalie Turin, Montcherand
Chill Out - Je suis la doublure de Batman pour son prochain film!
Patrick Barré
Na!
Marie Gaillard, Pont-la-Ville
Ces deux-là sont sûrs de faire un carton...
Bestialement vôtre
Vraiment trop mignons ces petits

L’album souvenir de Chaplin en Suisse

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Charlie Chaplin Charlot Manoir de Ban Chaplin's World
Getty Images
Charlie Chaplin pose au bord de la piscine du Manoir de Ban avec Oona, son épouse, et leurs enfants Michael (sur l'échelle), Géraldine, Eugene, Josephine et Victoria.
Un roi à Vevey

On a parfois le sentiment que Charlot est venu mourir au-dessus de Vevey, à tort. Le génie du cinéma a vécu 25 ans au Manoir de Ban, de 1952 à 1977. Et on en amasse des souvenirs en un quart de siècle!

Pour comprendre ce qui a amené Charlie Chaplin dans notre pays, il faut d’abord se remémorer le maccartysme, du nom du sinistre sénateur américain Joseph McCarthy qui, au début des années 50, engagea une effroyable chasse aux sorcières à Hollywood, désignant à la vindicte populaire les personnalités - acteurs, cinéastes, scénaristes, etc. - qu’il estimait de gauche, donc communistes et dangereuses pour les Etats-Unis. L'époque était à la guerre froide et l’ennemi soviétique.

La liste noire de Mc Carthy a fait de gros dégâts à Hollywood, que d’aucuns considéraient volontiers comme un repaire de gauchistes. Privés de boulot, d’innombrables talents ont ainsi été réduits au silence… L’une des principales têtes de Turc de McCarthy était Charlie Chaplin, qui sera expulsé des Etats-Unis avec sa famille.

Voilà comment Charlie Chaplin débarque en Suisse romande avec les siens fin 1952. Pour la petite histoire, c’est L’illustré qui, à l’époque, annonce en primeur son arrivée. Le magazine révèle du reste en janvier 1953 que le génial acteur et réalisateur a hésité entre deux propriétés, l’une située non loin de Genève et l’autre, le Manoir de Ban, dominant Vevey sur la commune de Corsier-sur-Vevey (VD). Chaplin l’a choisie notamment pour des raisons de commodité, parce qu’elle était habitable immédiatement et que le personnel de maison était déjà présent.

C’est dans ce havre de paix, une résidence construite en 1840, comprenant vingt-quatre pièces sur trois niveaux et entouré d’un parc de 14 hectares et d’une forêt, que Charlie Chaplin va avoir le bonheur de voir ses enfants grandir.

En 1964, dans son autobiographie, il écrit à propos du lieu: “Je contemple la vaste étendue de pelouse verte et le lac au loin et, par-delà le lac, la présence rassurante des montagnes, et je reste là, sans penser à rien, à savourer leur magnifique sérénité.”

Pendant un quart de siècle, jusqu’à sa mort le jour de Noël 1977, Chaplin va profiter de la quiétude du Manoir du Ban et y recevoir d’innombrables stars, de Marlon Brando à Coco Chanel en passant par Gary Cooper, Herbert von Karajan ou encore Arthur Rubinstein.

Près de 40 ans après sa mort, Charlie Chaplin est aujourd’hui de retour au Manoir de Ban, où a été inauguré le 16 avril dernier le Chaplin’s World, un musée assez extraordinaire dans sa scénographie qui attire déjà des visiteurs du monde entier. Il faut dire que Chaplin est un mythe inusable et universel. En Suisse, on l’avait presque oublié…

 

Découvrez l’intégralité de cet article dans L’illustré n°18, disponible

 

Cinq mamans et leurs filles témoignent

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Fête des mères témoignages
Julie de Tribolet
Le 8 mai, c'est la fête des mères! Pour l'occasion, cinq mamans ont enfilé les vêtements de leur fille, shooting effet miroir garanti! Mères et filles témoignent et se confient sur les liens qui les unissent. Aïgna, 43 ans, secrétaire, pose dans la jupe, "tellement courte" de sa fille, l'explosive Aguida, 21 ans. Cette dernière, étudiante, confie: "Ma mère, je lui en fait baver, mais une mère, ça pardonne tout!".
Julie de Tribolet
Julia, dite Julita, 71 ans, est une féministe. Elle a transmis ses convictions à sa fille Nadia, 41 ans, coordinatrice d'insertion professionnelle. La fille se dit "de gauche", comme sa mère. Mais encore? "Ouverte d'esprit et généreuse, surtout en cuisine"!
Julie de Tribolet
Manuela, 42 ans, employée de commerce, adore passer du temps avec sa fille Lisa, 15 ans. Autrefois extravertie, Lisa a tendance à se replier un peu sur elle-même, au grand dam de sa mère et confidente.
Julie de Tribolet
Caroline, 34 ans, assistante comptable, a transmis à sa fille tout son amour...et son caractère "bileux et vite angoissé". Emma, 10 ans et demi, écolière, reconnaît elle aussi être "un peu timide". Toutes les deux sont fans de musique et de chant.
Julie de Tribolet
Marlyse, 80 ans, confie que sa fille Catherine l'a "dégourdie". "Elle m'a fait faire des choses que je n'aurai jamais imaginé", confie-t-elle. Catherine, 50 ans, adjointe administrative au Musée de l'art brut à Lausanne, est aussi impulsive que sa mère est posée. Mais les deux partagent un sens de l'humour exacerbé et un vrai sens du dialogue.
Fête des mères
Cinq mamans et leurs filles témoignent

Le moustique tigre se répand en Suisse

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Reuters
Le moustique tigre, ou aedes aegypti, est reconnaissable notamment à cause de ses rainures blanches sur les pattes.
Virus Zika

Responsable au Brésil de l’épidémie de Zika, à l’origine de cas de microcéphalie, le moustique tigre est en train de s’installer en France et en Suisse

L’alerte au moustique tigre est désormais bien réelle de ce côté-ci de l’Atlantique, même si ses conséquences sanitaires restent pour l’heure sans comparaison possible avec ce qui se produit au Brésil où 1,5 million de personnes ont été infectées par le virus Zika après avoir été piquées par cet insecte.

En France, où il se propage depuis 2004, le moustique tigre est maintenant bien implanté dans 30 départements et dans quasiment l'intégralité des communes des Alpes-Maritimes et du Var! Autant dire que si vous allez passer vos vacances dans le sud de la France, mieux vaut vous équiper en conséquence, avec spray antimoustique et moustiquaire si possible. Le moustique tigre ou aedes aegypti pique toute la journée, contrairement à ses cousins européens qui se nourrissent de notre sang surtout à la nuit tombée.

En Espagne, la situation est un peu plus grave encore, puisque un tout premier cas de microcéphalie en lien avec le virus Zika y a été détecté chez le foetus d'une femme enceinte, ont annoncé ce jeudi 5 mai 2016 les autorités sanitaires de la Catalogne.

Selon le Ministère espagnol de la santé, 105 personnes, dont 13 femmes enceintes, ont été contaminées dans la péninsule ibérique. Tous ces cas ont toutefois été importés de pays sud-américains, précise Madrid.

Et en Suisse? Le 31 janvier dernier, Peter Lüthi, l’un des principaux spécialistes des moustiques de notre pays, affirmait dans les colonnes de l’hebdomadaire Schweiz am Sonntag, que le moustique tigre avait été signalé un peu partout, mais encore de façon sporadique sauf “au Tessin” où, révélait-il, “la situation n’est pas totalement sous contrôle."

Fêtez la nature le temps d'un week-end

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Yann André
De chouettes experts partagent leur savoir avec le public.
Au vert

Du 20 au 22 mai, la nature est en fête. Au programme, un joli menu de 250 activités gratuites tout près de chez vous, canton par canton!

Rien ne vaut une balade en forêt, la vision d'un chevreuil, le vol d'un rapace. La 6e édition de la Fête de la nature propose une expérimentation directe, sur le terrain, comme moyen de sensibilisation à la richesse de l'environnement. Une seule adresse pour préparer son week-end et vivre des moments d'exception au grand air: le site de la Fête de la nature

L'illustré vous livre cette semaine un guide de quatre pages avec une sélection de bons plans pour ne rien rater des moments forts. L'occasion de vivre des expériences privilégiées et insolites en compagnie de guides passionnés. Vite, on se précipite pour réserver une activité car les places sont prises d'assaut. Ateliers, balades guidées, cours de yoga, découverte de la faune armés d'une paire de jumelle... il y en a pour tous les goûts, que ce soit à la campagne, à la montagne ou même en ville. Alors, prêts pour une grande bouffée d'air frais? Rendez-vous sur leur site et sur leur page Facebook pour choisir votre activité, canton par canton. 

Regardez quelques images tournées à l'occasion de la Fête de la nature, édition 2014:

 

Découvrez l’intégralité de ce Guide Balades dans L’illustré n°19, disponible


Patrick Rouiller: "Je me suis acharné"

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Charly Rappo et DR
Même quand il «parle de gonzesses» avec son ami Ludovic, Patrick quitte rarement sa guitare. Devant chez lui, à Mézières, le Fribourgeois, 27 ans, admire la nature. Pour écrire les textes de ses chansons, il puise dans le quotidien, ses expériences amoure
Nouvelle Star

Ne jamais renoncer, foncer, y croire, recommencer. Les recettes du succès de Patrick Rouiller, le gagnant de «Nouvelle Star». 

Quelqu’un a tracé à l’index «Félicitations» dans la poussière du pare-brise de la VW grise. A même la façade aussi, des louanges, sur une feuille de papier blanc, scotchée à la va-vite. Le mot, «Merci Patrick, t’as été super et tu nous as fait vivre des moments d’intenses émotions! Bravo et bon vent pour ton futur», est signé Jean. Patrick Rouiller ne sait pas trop qui en est l’auteur: des Jean, il en connaît plusieurs. Boucles brunes et air lunaire, Patrick Rouiller, lui, est désormais unique, inoubliable. Le 3 mai dernier, il est devenu la «nouvelle star», grand gagnant de la douzième édition du télécrochet diffusé depuis quatre ans sur la chaîne D8. Il est aussi le tout premier Helvète à remporter pareille récompense. «Que les Romands soient plus visibles en France, je trouve cela très bien. Ça montre qu’on a du talent ici aussi.» Le sien est indéniable. 

Je trouve super que les Romands soient plus visibles en France!
 Ça montre qu’on a du talent
 en Suisse aussi

Dimanche, à Mézières, dans son jardin, avec son pote d’enfance Ludovic, l’enfant de Vuisternens-devant- Romont raconte son parcours sans vanité. Il est arrivé il y a quelques heures de Paris, Ludovic l’attendait à la gare. «Ça fait du bien, cette vue. A Paris, le manque de nature et d’horizon m’a pesé.» Comme dans la chanson de Souchon, pour Patrick, tout ou presque commence quand «j’ai 10 ans». Patrick, 9 ans trois quarts, a un papa agriculteur, une maman animatrice socio- culturelle et un frère de sept ans son aîné qui joue de la batterie. Dans la famille élar- gie, on compte plusieurs musi- ciens. Harmonica, flûte, trompette dans la fanfare, Patrick fait ses gammes. A 10 ans, il passe un minicasting. Banco: il sera l’un des trois solistes d’un spectacle du chœur de son village. «J’ai vécu cela comme une révélation: monter sur scène, chanter. Tout le monde m’a dit que j’avais du talent, une voix spéciale. Avant, je n’y avais jamais songé.» Dix ans toujours, même été. Patrick, qui rêve de devenir mécanicien sur vélo, trouve un job dans un magasin de cycles. Le proprié- taire, un fou de guitare, attendri, laisse son très jeune stagiaire s’exercer sur ses grattes. Début d’une passion. Pour la guitare et pour la petite reine. 

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Aujourd’hui, à 27 ans et des poussières, Patrick est la «nouvelle star». Chez lui, en plus des guitares qui parsèment son trois-pièces, une décoration de tombeur pour un célibataire séducteur, on trouve un vélo de course et, posé à côté de la boîte aux lettres, une vieille bicyclette militaire. Après la scène, Paris, la télévision et les paillettes, lundi, Patrick a repris le chemin de son travail, mécanicien sur vélo à Givisiez. Pour participer à l’émission, il a enchaîné vacances et congés non payés. Silhouette longi- ligne, jean et re-jean, souligné par un slim, Patrick est comme le roseau qui plie, sans jamais céder. «Pour arriver où j'en suis aujourd’hui, je me suis acharné. J’ai compris que dans le milieu de la musique, les like et le nombre de vidéos vues comptent autant que le talent et le plaisir.» Alors Patrick Rouiller, alias Paul Plexi, son nom de scène, a tenté sa chance, ailleurs que sur les planches locales, dans différents télécrochets, en Suisse et en France. Il s’est présenté trois fois à Nouvelle Star. La première fois, à 16 ans, il a échoué à l’épreuve du théâtre. L’an dernier, il a laissé tomber pour choisir la Montreux Jazz Academy. Il y était le seul Suisse en lice. S’entraîner au Jazz avec les meilleurs était «un choix évident, une expérience unique», de celles que le guitariste, qui prend encore des cours au Conservatoire de Fribourg, ne pouvait laisser passer. Cette année, Nouvelle Star, troisième essai, avait un parfum de dernière chance. «Je me suis dit: «Fonce! Tu n’as rien à perdre, ce n’est pas en restant chez toi qu’on viendra te chercher.» 

«Chanteur mou, un peu chiant», tel qu’il se décrit avec humour, Patrick Rouiller ne sera jamais un artiste au déhanché enthousiaste ou à la chorégraphie énergique. Avec ses yeux couleur expresso et sa voix de velours, le Fribourgeois est un crooner, envoûtant. «Petit, il avait un truc un plus, se souvient son ami Ludovic. On savait qu’il irait loin. Cette année, j’avais un bon pressentiment.» A la fin de 2016, Patrick Rouiller sortira un album sous le label Polydor. A son image. «Jazzy, intimiste, calme.» Déterminé, surtout. 

The Voice: Amandine prête pour la suite

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Selfie avec la Tour Eiffel
La perle Vaudoise

Amandine a réussi, tout comme Anahy, à atteindre les demi-finales de The Voice. Elle nous confie, à chaud, ce qu'elle compte faire à présent...

Vous avez bouleversé les coachs avec votre interprétation sobre et vibrante « d’aventure en aventure », c’était un pari  risqué de proposer du Serge Lama en demi-finale?

Pour moi c’était joué d’avance, Slimane allait gagner, il a 105’000 fans sur sa page FB, j’en ai 19’035 (rires),  je me suis dit: je pars sur quelque chose que j’adore! J’étais heureuse. Aucun regret, aucune amertume. 

Que vous a apporté The Voice?

Des rencontres extraordinaires, la possibilité de jouer avec des musiciens incroyables. Un coach, Florent Pagny, qui m’a tellement fait grandir par son expérience, sa sagesse. 

Des projets concrets vous ont déjà été proposés?

Pas encore… mais j’espère qu’on va me faire la proposition du siècle!  Sinon je ferai une campagne de crowdfunding pour financer mon album. (rires)

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Les images qui sont imprimées à jamais de cette aventure?

Mon audition à l’aveugle parce que c’était vraiment drôle. Et d’avoir vu Nikos Aliagas pour la première fois en chair et en os. (rires)  

Vous avez chanté devant cinq millions de téléspectateurs, comment surmontiez-vous le trac?

Je ne me disais jamais qu’il y avait cinq millions de personnes derrière les caméras! Les gens croient toujours que c’est facile pour moi car je suis décontractée, en réalité, il ne faut pas se fier à mon apparence, je mourais de trouille! Mon coeur battait à 150’000 à l’heure avant de monter sur scène!

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Anahy et vous échouez aux portes de la finale qui sera 100 % masculine, ça vous attriste?

On sait que ce sont les filles qui votent en majorité dans The Voice, et elles votent pour des garçons! Mais je n’imaginais jamais recueillir autant de voix face à Slimane. C’était tellement surprenant que j’ai cru, au début, que c’était truqué!

Vous avez beaucoup de réactions sur facebook?

Oui, mais aussi des critiques. La dernière de ce monsieur qui dit: «ce que je n’aime pas chez Amandine, c’est son manque de tact, et elle est froide!» On peut me reprocher beaucoup de choses, mais ça...(elle prend un air estomaqué) ce monsieur devrait me rencontrer! (rires)

A lire aussi, The Voice: sans regrets pour Anahy

Pour Derib, c'est presque... la mine!

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Phlippe Pache
Derib est, avec Zep, le visage le plus connu de la BD romande. Il dessine depuis plus d’un demi-siècle et il est traduit en 16 langues! Le Vaudois est unanimement respecté par ses pairs, qui vantent son sens du cadrage et de la mise en pages.
Bande dessinée

Plus actif que jamais, le père de Yakari entre dans le dico et régnera sur BD-FIL cet automne, en attendant un nouvel album en 2018.

C’est son vrai nom? Non. Fils de l’artiste peintre François de Ribaupierre, enfant de La Tour-de-Peilz (VD), Claude de Ribaupierre a choisi le diminutif Derib en se lançant dans la BD au milieu des années 60.

Comment est-il perçu? Comme un pionnier. Sans lui, pas sûr que de jeunes talents suisses comme Zep ou Marini auraient osé se lancer en BD. Ce dernier a confié avoir découvert la BD en tombant sur l’un des albums de Derib. Quant à Rosinski, il affirme avoir appris le français en le lisant.

Qu’est-ce qui l’inspire? Les Indiens, les animaux, la nature, qu’on retrouve dans toute son œuvre, dominée par Yakari, Buddy Longway et Red Road.

La nature et rien d’autre? Si! Derib est un humaniste, un pédagogue aussi. En 1991, il signe Jo, une œuvre sociale majeure qui éveille toute une génération aux risques du sida. C’est aussi un mordu de tennis.

Pourquoi on en parle? Parce que, après avoir fêté ses 50 ans de bande dessinée, Derib, 71 ans, est l’unique Suisse à faire son entrée dans le Larousse 2017. Jolie reconnaissance.

De quoi se la couler douce? Oui, sauf que l’artiste a gommé le mot retraite de son vocabulaire. Il dessine tant et plus, comme lorsqu’il schtroumpfait pour Peyo à Bruxelles, à ses débuts. Après les vaches d’Hérens dans Tu seras reine (2012) et les chevaux franches-montagnes dans Le galop du silence (2015), il consacrera un album à la Patrouille des Glaciers, qui sortira en 2018.

C’est la mine? Presque, d’autant que Derib signera aussi l’affiche du 12e festival BD-FIL, dont il sera l’invité d’honneur. Rendez-vous à Lausanne du 15 au 19 septembre!

Dix ans (déjà) a cappella pour Voxset

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Blaise Kormann
Marie-Thérèse Porchet très courtisée par (de g. à dr. et de haut en bas): Lauranne Jaquier, Joanne Gaillard, Annick Matthey, Frelon Vert aka Laurent Poget, Tania Zoppi, Marie-Thérèse Porchet, Café Clope aka Claude Meylan et Mister B. aka Bernard Jaquier.
Musique

Le groupe romand fête une décennie de créations avec notamment Marie-Thérèse Porchet.

Le groupe a cappella Voxset – 7 voix sans instruments, 4 femmes et 3 hommes, tous Romands – fête sa première décennie avec un anniversaire en forme de spectacle original. A son très large répertoire qui va de Brel à Daft Punk, Voxset a intégré Marie-Thérèse Porchet (elle chantera en suisse allemand), l’imitateur Yann Lambiel, la chanteuse Jyaleen et Karim Slama… pour les bruitages. A écouter autant qu’à voir le samedi 21 mai à 20 h et le dimanche 22 mai à 17 h dans le cadre enchanteur du Théâtre du Jorat, à Mézières.

Découvrez ci-dessous une vidéo du groupe Voxset interprétant à sa manière le tube Get Lucky de Daft Punk:

 

 

Pas de deux chez les Ordon

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DR
Mathilda et Julie Ordon au Grand Hotel Kempinski à Genève.
Danse

L'actrice et mannequin genevoise emmène sa fille voir son tout premier ballet.

En ballerines et robe des grands soirs, la petite Mathilda, 7 printemps, semble à la fois fière et impressionnée. Sa maman, la top-modèle et actrice Julie Ordon, bientôt 32 ans, l’a emmenée à son tout premier ballet, celui de TODES, une compagnie contemporaine russe très connue. Petite pause genevoise complice et tendre donc pour Julie qui vient d’entamer le tournage de Befikre, une mégaproduction bollywoodienne.

Cuche et Barbezat cyclistes au grand coeur

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DR
Comme Cuche et Barbezat, mimant le froid avec des poches de glace, une sacrée préparation, chacun peut rejoindre l’action de l’Unicef.
Unicef

A Crans-Montana, les célèbres humoristes neuchâtelois vont pédaler au profit de l’Unicef. Hop!

Comment aider autrui en se faisant du bien? Avec Cycling for Children et Cuche et Barbezat. Un défi à vélo – une ou plusieurs boucles de 25 km, seul ou en équipe – le 18 juin à Crans-Montana de 5 h à 17 h au profit d’Unicef Suisse. Les bénéfices engrangés – chacun verse ce qu’il veut – permettront aux enfants de Centrafique d’accéder à l’eau potable.

Inscription gratuite sur www.unicef.ch/fr/cycling-for-children

L’adolescence tourmentée d’Iris Jimenez

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Lionel Flusin
Iris Jimenez, qui êtes-vous en quatre mots? "Instinctive, impulsive, impatiente, insatiable."
Interview intime

L'animatrice tv Iris Jimenez évoque sans fard, avec courage et pudeur, son adolescence tourmentée, ses questionnements existentiels, ce statut de surdouée pas si facile à gérer.  Timide et extravertie tout à la fois. C'est possible!

Quel genre d’adolescence avez-vous vécu?

Iris Jimenez: Assez noire. J’étais obnubilée par la Seconde Guerre mondiale, je lisais Les rescapés de Sobibor, le pire qui m’ait été donné de lire sur les atrocités commises par les nazis. J’ai eu ce besoin de comprendre, après avoir lu le Journal d’Anne Frank, pourquoi l’homme peut générer tant de violence, se complaire devant tant d’atrocités. Tout cela m’a personnellement beaucoup affectée. Hier encore, en regardant un documentaire sur ce thème, j’ai été de nouveau nouée, cela fait deux jours que ces images d’enfants que l’on fracassait devant leur mère me hantent. Quand je douche mon dernier fils, je me demande toujours: comment peut-on faire du mal aux enfants? Je n’ai pas la réponse mais, depuis ma formation de journaliste, j’essaie de m’en tenir désormais aux faits, sans essayer de me mettre à la place des bourreaux pour tenter de ressentir à leur place.

Cette hypersensibilité est-elle très difficile à vivre?

Je me sentais décalée, j’ignorais pourquoi tout était si compliqué dans ma relation au monde et aux autres, je manquais d’outils pour comprendre. On a voulu me faire sauter deux classes en primaire, mais mes parents ont refusé. A l’époque, il n’existait pas de structure spéciale pour les enfants comme moi. Ce n’est qu’il y a deux ans que mon ancienne psy, devenue une amie, m’a fait passer des tests de QI qui ont mis en évidence une surdouance. Cela signifie souvent moins que plus, quand on ne sait pas gérer ce potentiel. Il faut vous imaginer que les sens sont surstimulés en permanence, sans gare de triage. C’est un festival de sensations et de pensées. J’ai appris depuis à le gérer et à m’en servir, sans me blinder ni me couper du monde, pour me protéger. Mais, à l’époque, j’en étais incapable. Je suis allée jusqu’à m’ouvrir les veines à 17 ans, ce qui m’a valu de passer six mois en hôpital psychiatrique.

Quels souvenirs en gardez-vous?

Là encore, il n’y avait pas de structure spécialisée pour les mineurs, tout le monde était mélangé, schizophrènes, maniacodépressifs, etc. J’ai ressenti d’abord une grande tristesse; il y avait beaucoup de gens très intelligents parmi tous ces malades, mais cette expérience m’a appris la tolérance. Jusque-là, j’étais perfectionniste, je voulais que les choses aillent vite, être toujours la première, la place d’ex æquo me dérangeait. Mais, face à la souffrance des autres, j’avais beau me blinder, je ne pouvais pas ne pas la sentir et j’ai appris à m’ouvrir, à accepter de ressentir les choses fortement en comprenant qu’on n’en meurt pas. Dans ma vie privée, je ressens encore vivement ces choses, je peux devenir très mutique ou très volubile, j’ai de la peine à gérer ces deux aspects, alors que dans mon rôle de journaliste, je reste constante et focalisée sur mon interlocuteur.

Découvrez l'intégralité de cette interview dans L'illustré n°20, disponible


Benoît Thévenaz: son combat pour remarcher

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Handicap handicapé tétraplégique sportif motocross
Julie de Tribolet
Premier tétraplégique au monde à posséder un exosquelette, Benoît Thévenaz entraîne sa marche dans la salle de sport aménagée en dessous de chez lui, sous la supervision d’Andrea, son coach.
Exemplaire

Devenu tétraplégique en 2005 à la suite d’un accident, l’ancien espoir vaudois de motocross se bat sans relâche pour retrouver sa mobilité. Rencontre avec un fonceur qui veut encourager les handicapés comme lui à se bouger.

Son destin a basculé le 10 juillet 2005. Benoît Thévenaz a alors 20 ans et une carrière de pilote motocross toute tracée devant lui. Ce dimanche après-midi là, le jeune espoir romand est au départ des championnats suisses de motocross organisés à Yverdon-les-Bains. Mais la pluie qui s’abat depuis la veille a rendu le terrain impraticable. Pour faire patienter le public, l’organisation a installé des bacs à mousse et invite les pilotes à faire des sauts en vélo BMX durant la remise en état du parcours.

Le Vaudois s’élance. Mais, lors de son deuxième saut, il retombe entre deux matelas et subit le coup du lapin. Héliporté au CHUV, puis à Nottwil, au Centre suisse des paraplégiques, il est plongé dans un coma artificiel durant deux semaines. A son réveil, le diagnostic tombe comme un couperet: Benoît est tétraplégique.

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Une fois par semaine, le coach Andrea accompagne Benoît à la piscine pour des exercices de renforcement du dos. Photo: Julie de Tribolet

Après une phase d’acceptation difficile, il a réussi, avec l’aide de ses proches, à faire de son handicap une force. Premier tétraplégique au monde à posséder un exosquelette qui lui permet d’entraîner sa marche, le Vaudois d’aujourd’hui 31 ans pratique le sport au quotidien et a renoué avec sa passion pour la moto grâce à un modèle électrique adapté à son handicap. Onze ans après son tragique accident, l’ancien sportif est plus déterminé que jamais à réaliser son rêve le plus fou: remarcher un jour.

Retrouvez l'intégralité de cet article dans L'illustré n°20, disponible
 
A noter que Benoît Thévenaz partage son quotidien sur sa chaîne YouTube à l'image ci-dessous d'une séance de travail pour se remuscler les bras:

Pierre Maudet soutient la révision

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Lionel Flusin
Pour le conseiller d'état, en matière d'asile, il faut être «Stricts sur les arrivées et fermes sur les départs.»
Loi sur l'asile

Pour le conseiller d’Etat genevois libéral-radical, chargé de la sécurité et de l’économie, la révision de la loi sur l’asile répond aux besoins des cantons et permet une meilleure prise en compte de chaque cas.

Le 5 juin prochain, le peuple suisse sera appelé à se prononcer sur la révision de la loi fédérale sur l’asile. L’UDC, se déclarant peu satisfaite du projet présenté par la socialiste Simonetta Sommaruga et par le travail du Parlement, a en effet déposé un référendum, contestant dans une campagne inhabituellement austère les principales nouveautés introduites dans la loi, à savoir la création de centres fédéraux permettant de traiter les procédures d’asile plus rapidement, ainsi que la mise à disposition gratuite d’avocats afin de garantir un traitement équitable de chacun. Face à la crise migratoire aujourd’hui vécue en Europe et aux responsabilités prises par la Suisse, les cantons, dont les dirigeants sont en première ligne dans le traitement de l’accueil ou de l’expulsion des requérants d’asile, se sont clairement prononcés en faveur de la révision proposée. Pierre Maudet, conseiller d’Etat chargé de ce dicastère à Genève, fait le point.
Comment se passe actuellement la gestion de l’asile dans un canton comme Genève?
Selon la clé de répartition des demandeurs d’asile fixée par le cadre légal fédéral, 5,6% des requérants sont attribués à notre canton. Or, cette clé ne tient absolument pas compte de la densité de population, ce qui, dans un canton urbain comme Bâle ou le nôtre, pose bien sûr problème. En particulier dans le contexte épineux de la crise du logement que nous vivons. Chaque canton reçoit des allocations forfaitaires par nombre de personnes accueillies; à chacun ensuite de mettre en œuvre la politique qu’il estime la plus appropriée, cas échéant en rajoutant des prestations à la charge du canton. Certains font carrément du bénéfice en ne proposant que le strict minimum tout en empochant l’entier de la rétribution fédérale. Genève a concrètement décidé de s’engager plus et dépense au total près de 135 millions de francs par année pour l’asile, dont un peu moins de la moitié est prise en charge par Berne.
A quels enjeux devez-vous faire face?
Nous vivons actuellement et certainement de façon très provisoire une période relativement calme. Si, en 2015, nous avons enregistré quelque 1300 entrées supplémentaires, nous n’en avons comptabilisé, en net, que 66 du 1er janvier au 31 mars 2016. Cela est clairement dû à la relative fermeture provisoire de la route du sud, par la Méditerranée, rendue dangereuse par l’hiver. Nous y voyons également les premiers effets des accords européens avec la Turquie, visant à mieux contrôler le flux de migrants en provenance du Moyen-Orient. Il nous faut profiter de ce répit pour entreprendre tout ce qui est nécessaire à l’accueil des personnes qui ne vont pas manquer d’arriver prochainement, et qui, pour 80% d’entre elles, seront certainement au bénéfice d’une décision d’accueil favorable. En parallèle, il nous faut agir sur les départs, car la politique de l’asile doit autant accueillir les personnes en danger que renvoyer les personnes qui n’ont pas reçu le statut de réfugié. Pour être pérenne, elle doit être juste et équitable.
C’est-à-dire?
Je suis convaincu que si nous devons être solides sur notre tradition d’accueil et donc dans nos capacités d’hébergement, je suis tout aussi d’avis que ces capacités ont des limites. Aussi, il nous faut appliquer fermement les décisions prises et procéder aux expulsions des personnes qui doivent l’être. Nous avons vécu plusieurs années de laxisme. La question de l’asile n’était plus au premier plan et les cantons, en particulier le mien, ont en quelque sorte laissé s’installer des personnes, à l’aide d’urgence pour la plupart, pour qui des décisions d’expulsion avaient été prononcées. Le résultat était qu’à Genève, nous comptions 8,2% de la totalité des cas en suspens au niveau du renvoi. Cette situation ne pouvait plus durer et j’ai fait procéder à l’application des décisions prises. Nous avons ainsi pu baisser la proportion de personnes sous le coup d’une décision de renvoi à 6,6%, libérant de ce fait de la place pour de nouveaux requérants fondés, eux, à rester. La cohérence et la crédibilité du système d’asile envers les citoyens sont aussi à ce prix: il faut être strict sur les arrivées et ferme sur les départs.
Comment se passent ces expulsions?
Chaque situation est différente, et aucune n’est simple. Il nous faut appliquer les décisions de justice et c’est parfois humainement compliqué pour des gens restés sans raison depuis des années. Certains pays sont récalcitrants lorsqu’il s’agit de réadmettre leurs ressortissants. Il nous faut trouver des solutions qui passent parfois par des contacts au plus haut niveau. Récemment, nous avons pu reconduire sous contrainte deux personnes au Maroc, mais par la voie maritime. Cela peut paraître peu, mais cela a eu un impact très fort sur la communauté d’origine de ces personnes qui avaient abusivement requis l’asile pour se livrer ensuite à des activités délictueuses. Parfois un exemple suffit pour montrer qu’il n’y a pas d’impunité et décourager certaines filières.
Pourtant, l’application stricte des décisions comporte des limites humaines. Certains cas, comme celui d’Amanuel G., cet Erythréen expulsé en Italie, alors que sa femme, enceinte, et ses filles sont accueillies à Genève, peuvent paraître difficilement compréhensibles. N’aviez-vous là aucune marge de manœuvre?
Dans ce cas précis, aucune. Une décision de l’ultime instance de recours, le Tribunal administratif fédéral, était en force. L’arrêt, public et visible par tous, est très clair quant aux raisons de la décision, qui parle d’un cas «à la limite de l’abus de droit». Je suis navré de voir que certaines associations politisent et instrumentalisent des cas particuliers de ce type, au détriment parfois de cas bien plus difficiles, au détriment surtout d’une vision globale des difficultés et des enjeux auxquels nous devons faire face. Comme responsables politiques, nous ne sommes pas des êtres froids ne visant qu’à l’expulsion d’un maximum de gens! Par exemple, j’ai connaissance de cas autrement plus sensibles, comme cette maman syrienne et son enfant autiste qui a pu commencer un traitement à Genève et qui pourrait se voir renvoyer en Allemagne en vertu des accords de Dublin. On doit pouvoir nous faire confiance sur la gestion globale des dossiers, tout en sachant que la politique des bons sentiments et de la seule compassion mène à l’aveuglement et finalement au recul des droits.
Dans un tel contexte, la révision de la loi apporte-t-elle les bonnes réponses?
La gestion de l’asile est une mécanique complexe qu’il ne faut pas voir, comme certains qui simplifient à outrance et faussement les réalités, comme une gestion de stocks. On parle bien de flux en termes de migrations et non d’un contingent fixe. La question est donc bien plus subtile et mouvante et les conditions-cadres doivent être adaptées à cette gestion nécessairement fine. La révision de la loi répond principalement à cet enjeu, en raccourcissant les procédures de façon à ne pas créer les conditions du cercle vicieux de «l’admission à titre provisoire» qui n’est bonne pour personne. En effet, il est on ne peut plus difficile de réaliser l’insertion professionnelle, sociale ou scolaire des migrants si on ne sait pas quel sera leur sort.
Que répondez-vous à ceux qui disent que cette révision ne fera que créer un appel d’air?
Que c’est tout le contraire! Les procédures accélérées diminueront les risques d’abus. Les centres fédéraux garantiront une meilleure connaissance des flux, ce qui, du point de vue sécuritaire, est un atout indéniable. Quant aux avocats tant décriés, ils seront certes mis à disposition gratuitement, mais ils seront payés au mois et non au dossier. Je dois dire que, de mon expérience, les avocats déjà actifs font leur travail en toute conscience. Ils garantissent un traitement équitable et souvent, conseillant leurs clients, ils arrivent eux-mêmes à des solutions de retours volontaires. Ne pas garantir d’avocats, c’est ouvrir la porte aux abus et aux recours tardifs! Quant à la question des expropriations, on agite un chiffon rouge qui détourne des vraies questions. La révision de la loi répond aux attentes des cantons, de la Confédération et des communes tout en garantissant les droits fondamentaux.

Les dents de la sieste

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​Emilia Delacombaz, Belmont-sur-Lausanne
Le tigre de canapé peut paraître menaçant lorsqu'il montre les dents alors que, neuf fois sur dix, il est juste en train de bâiller. Missise, elle, a plutôt le bâillement rigolard. Et vos chats, ils ont l'air de quoi? Envoyez-nous vos images (lecteurs@illustre.ch).
Noam Torche, Châtillon
Wall-E - Ah ah ah! qu'est-ce qu'on se marre!
Nadine Cuennet, Lausanne
​Baïla - Touche pas à mon panier!
Clara Bongard, Cournillens
​Barbouille - Hi, hi, elle est bien bonne!
Hélène Turin, Genève
Troudi - Quelle journée!
Isabelle Bariatti, Cheseaux
Boubou se prend pour un vampire.
Nadia Allred, Posieux
Keisha - Ah que c'est éreintant la vie de chat!
Dominique Vandergeeten, Blonay
Harry bâille à s'en décrocher la mâchoire.
Famille Som, Pully
Yuki - Pas de panique, je vais simplement me coucher...
Micheline Petter, Aigle
​Toto - Si vous passez en-dessous, gare à vous!
Bestialement vôtre
Les dents de la sieste

Alerte au mot de passe chez LinkedIn

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Reuters
Le réseau social LinkedIn se retrouve dans la tourmente à la suite d'un piratage vieux de... 4 ans déjà!
Réseaux sociaux

Un piratage informatique contraint le réseau social professionnel LinkedIn à demander à ses utilisateurs de changer de mot de passe.

 

Le réseau social LinkedIn indique que les données de 100 millions de ses utilisateurs, dérobées en 2012, ont été mises en ligne par des hackers. Seule parade pour tous les utilisateurs de LinkedIn: changer leur mot de passe.

Il y a quatre ans, LinkedIn avait affirmé que les données de 6,5 millions d'utilisateurs avaient pu être dérobées. Il s’avère que le nombre de comptes touchés est infiniment plus important!

Dans une publication sur le blog de LinkedIn diffusée mercredi aux Etats-Unis, Cory Scott, un des responsables du réseau social, reconnaît que LinkedIn a sous-estimé les effets du piratage de 2012. "Nous avons immédiatement pris des mesures pour invalider les mots de passe des comptes touchés et nous contacterons ces membres pour qu'ils changent de mot de passe", indique-t-il.

Cité par l’Agence France Presse (AFP), un blogueur spécialiste en sécurité informatique, Brian Krebs, adresse pour sa part une mise en garde: "Si vous êtes un utilisateur de LinkedIn et que vous n'avez pas changé votre mot de passe depuis 2012, il se peut qu'il ne soit plus protégé".

Philippe Cohen improvise en alexandrins

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Jean-Blaise Besençon
Le comédien Philippe Cohen.
Tête-à-tête

Chaque semaine, «L’illustré» rencontre une personnalité au coeur de l’actualité culturelle romande. Aujourd’hui, le comédien Philippe Cohen, qui a fait de son Cid un nouveau classique…

1986, Philippe Cohen crée son Cid improvisé. «Je sortais à peine de l’Ecole de mime de Montreuil.» Ou comment, à partir d’un classique emprunté au brave mais ennuyeux Corneille, le comédien a inventé un nouveau classique. «J’ai beaucoup joué dans les collèges, les profs me l’ont toujours demandé, certains l’avaient vu comme élèves…» De l’original, l’artiste bonimenteur ne conserve toujours que les deux premiers et les huit derniers vers. «Mais en trente ans, le spectacle a pas mal évolué. J’ouvre parfois de petites fenêtres, par exemple sur la réforme de l’orthographe.» Et puis il y a l’improvisation, à partir des mots choisis par le public et qui comporte donc toujours une joyeuse part d’inattendu. Né en 1954 en Tunisie, Philippe Cohen grandit à Paris, y passe son bac, poursuit un petit cursus en lettres qui lui donne le goût pour la littérature. Et le spectacle. En France, Ariane Mnouchkine triomphe avec son Théâtre du Soleil. «Moi, j’aimais aussi Jacques Prévert, Lautréamont, Francis Blanche, Brassens…» Philippe Cohen démarre dans la rue, joue au chapeau de la trompette et des mimiques. Avec Jean-Louis Hourdin, notamment, il joue trois spectacles, jusqu’au jour où une tournée le conduit à Genève, où il s’installe à la fin des années 70. «Je suis un réfugié culturel.» Son intégration passe par le rire. «Qui est un état d’esprit, une sorte de petite gymnastique.» Il pense à sa famille juive d’origine francotunisienne. «Voyez Karim Slama, Michel Boujenah, Gad Elmaleh, il y a une forme d’humour qui vient de là…» Pour le Théâtre Am Stram Gram et le Théâtre du Loup, pour le Ballet du Grand Théâtre et les Marionnettes de Genève, seul en scène ou avec ses complices gravitant autour de la Compagnie Confiture (qu’il crée en 1996 avec Sara Barberis, Brigitte Rosset, Gaspard Boesch), les spectacles se comptent par dizaines, des farces historiques telles que Comment élever votre fille en une semaine ou Elle a épousé un rappeur, et nombre de classiques dépoussiérés comme La mégère à provisions, Dr Jekyll et Lady Hyde, Phèdre dé-Racinée ou Arlequin recyclé. Après vingt ans («dont dix subventionnés») de bons et rigolos services, la Compagnie Confiture s’est vu retirer partie de ses subsides et son lieu de création en vertu d’un tournus. Le coup a fait mal. Pour la saison prochaine, Philippe Cohen cherche encore un lieu pour accueillir son public… En attendant, il improvise. «Tous les jours, je m’entraîne à rimer… Cette fois, j’improvise en alexandrins, c’est mon nouveau défi, ma gymnastique de l’esprit. Parce que, en public, il faut que ça avance. Quand vous démarrez un vers et que la suite ne vient pas, sur scène, la peine est sévère!»

"Le Cid improvisé", Carouge, Théâtre Alchimic, du 25 mai au 4 juin, www.alchimic.ch. Feydeau à moto, de Feydeau et Gaspard Boesch, Parc de la mairie de Vandœuvres, du 23 juin au 9 juillet, 20 h 30, tous les soirs de beau temps, rens. 022 750 97 37.

 
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