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Les coulisses de Tchernobyl

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Niels Ackermann / Lundi13
Parti pour photographier l'architecture de la ville de Slavoutytch en Ukraine, Niels Ackermann, photographe genevois de 29 ans, a fait la rencontre de la jeunesse locale. Il nous livre une série de photos saisissantes que vous pourrez retrouver dans notre magazine. Aujourd'hui, il nous en dit plus sur les coulisses de ce voyage, fort en émotions. "A l’approche de nouvel an, Kirill, Nadia et leurs amis m’ont proposé de les suivre au sauna. Un passage obligé à l’est. J’ai remarqué que Nadia avait un tatouage sur une cheville et j’essayais de voir si ça donnerait quelque chose avec ceux de Kirill… mais en fait ça donnait rien… ça n’a pas empêché Ruslan de prendre mon 2e boîtier pour immortaliser la scène."
Niels Ackermann / Lundi13
"Lors d’une visite à la centrale de Tchernobyl, un ami travaillant à la radioprotection m’a proposé d’essayer un des costumes que certains liquidateurs portaient au moment de la catastrophe. Ca doit être la sensation qui se rapproche le plus de s’habiller avec un préservatif géant. Et en plein été, c’est vite très très chaud. Heureusement je n’ai porté ça que quelques minutes, le temps de faire le pitre pour quelques photos souvenir."
Niels Ackermann / Lundi13
"Une autre visite à Tchernobyl. Des amis avaient organisé une visite particulièrement improbable. On a réussi à se perdre dans Pripyat en cherchant la grande roue (pourtant assez visible) et oui… Ils m’avaient même passé un uniforme de gardien."
Niels Ackermann / Lundi13
"Nouvel-An chez des amis. La casquette était le souvenir qu’un ex-policier avait gardé comme trophée après avoir démissionné. Le manteau léopard, je ne m’en souviens plus tellement… Nouvel-An oblige."
Niels Ackermann / Lundi13
"Un peu plus tard toujours pour nouvel an. Un des invités avait pris mon Canon et a pris environ 250 fois la même photo depuis le siège où il comatait. J’ai gardé celle là (qui était beaucoup trop sombre, mais la technologie permet des miracles) et j'ai jeté les autres pour libérer un peu de place sur ma carte mémoire."
Niels Ackermann / Lundi13
"En arrivant dans un village avec Yulia, on a trouvé ce vieux… comment on appelle ça? Cheval à bascule? Balançoire? Je ne me rappelle plus du nom de ce truc, mais c’était tellement rouillé que l’axe ne tournait plus. Je trouvais du coup amusant de prétendre que Yulia était plus lourde que moi."
Niels Ackermann / Lundi13
"Quelques instants plus tard, dans la datcha de Kiril (à côté de moi sur l’image): les saucisses qu’on avait fait griller sont toutes tombées dans le grill et ont brûlé alors on s’est rabattus sur des boites de conserves bizarres. Avec la Vodka, ça paraissait presque bon."
Niels Ackermann
Les coulisses de Tchernobyl

Comme chien et chat

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Lorette Morand, Aclens
​Nos amis canins et félins sont réputés avoir des relations tendues. Certains d'entre eux trouvent pourtant des terrains d'entente, se réconcilient sur le canapé, et finissent même par copiner, à l’image ici de Jim et Kaya qui se réchauffent devant la cheminée.
Famille Ray, Dombresson
Haïku a tendance à considérer son pote Zapata comme un bonnet de nuit!
Camille et Fanny Borne, Courtételle
Bounty (chienne) et Keops (chatte) - Quelle chieste!
Sonia Tanner, La Chaux-de-Fonds
​Snoopy et Lesly profitent du nouveau canapé... en l'absence de leur maître.
D. et L. Golay, La Chaux
​Bijoux et Rebelle - Un peu plus en haut à droite, s'il te plaît!
Isabelle Plomb, Epalinges
​Juanita et Achille - J'en peux plus de ce chat!
Michèle Antille, Salins
​Cachou et Caline, ton sur ton sur ton.
Geanina Vizuroiu
Satanas, chaton diabolique, s'est endormi dans les pattes de ​Yoda.
Bestialement vôtre
Comme chien et chat

Pippa Middleton passe la Rosablanche

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Christian Rappaz
Pippa Middleton, la soeur de la duchesse de Cambridge Kate Middleton, participe à la Patrouille des Glaciers 2016. Elle était ce matin à la Rosablanche et notre journaliste Christian Rappaz a pu la prendre en photo.
Christian Rappaz
La belle-soeur du prince William effectue la course avec ses compatriotes Tarquin Cooper et Bernie Shosbree. Leur patrouille porte le numéro 97.
Christian Rappaz
Les courses d'endurance sont quelque chose de connu pour cette Anglaise de 32 ans. Elle a déjà participé à un marathon au Kenya ainsi qu'à la course cycliste Race Across America.
Christian Rappaz
A la sortie du briefing dans l'église de Zermatt, Pippa Middleton avait livré ses premières impressions au "Nouvelliste" et s'est dite "très nerveuse" avant la course. Elle a également affirmé avoir été "touchée par la cérémonie".
Christian Rappaz
Concernant son objectif pour parcourir les 54 kilomètres et 4000 mètres de dénivelé positif qui séparent Zermatt de Verbier, elle a précisé à nos confrères valaisans vouloir "simplement franchir la ligne d'arrivée". Tout en ajoutant craindre "l'inconnu, parce qu'en montagne, on ne sait jamais ce qui peut arriver".
Star en montagne
Pippa Middleton passe la Rosablanche

Timea Bacsinszky épanouie sur les courts

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Anoush Abrar
Rencontre avec la championne de tennis lausannoise, la rayonnante Timea Bacsinszky.
Interview

"Je suis en paix avec moi-même": Timea Bacsinszky sourit à l’objectif, son abord est direct etses réponses surprenantes. La championne de tennis lausannoise évoque les situations qui la font souffrir et expose sa nouvelle définition du bonheur. 

Par Christian Bürge

Pendant trois heures et demie, Timea Bacsinszky s’est prêtée aux exigences du photographe. Elle s’assied à une table pour cette interview, avec un sourire. En douze mois, l’espoir 2015 du tennis féminin a passé de la 48eà la 10e place du classement mondial et elle s’est hissée en demi-finale à Roland-Garros. Un an plus tôt, elle occupait encore la 258e place et avait presque renoncé au tennis. Elle travaillait dans un hôtel, faisait les lits, servait des cafés et lavait les assiettes. Après une blessure au pied et trois opérations, le chapitre tennis semblait s’être refermé à tout jamais, jusqu’au jour où elle s’est qualifiée pour l’Open de Paris, en 2013. Elle a financé son voyage avec les dernières économies de sa mère, est parvenue en demi-finale et a découvert un nouveau plaisir à jouer au tennis. 2015 n’a pas été uniquement pour elle l’année de son grand come-back, mais aussi celle où elle s’est penchée sur son histoire difficile et a raconté publiquement le chemin qui l’a conduite à se séparer d’un père despotique, pour conquérir son indépendance.

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Autrefois, j‘avais un regard sombre, presque noir. On pouvait y lire de la haine.

Timea Bacsinszky, votre histoire fait-elle de vous un exemple pour les jeunes sportifs qui cherchent leur voie?

Je n’en sais rien, je ne désire pas devenir un modèle. Je ne vis pas en sorte que le monde entier pense: «Quel bel exemple elle nous donne!» J’ai conscience de n’avoir qu’une vie, j’ai donc envie de mener l’existence qui me convient et répond à mes attentes. Si je peux influencer d’autres personnes par cette attitude, si mon histoire leur est utile et les
motive, je n’en suis que plus heureuse.

Dans quelle mesure était-il important de parler de votre adolescence difficile dans vos interviews? Cette prise de parole avait-elle une portée thérapeutique?

Il était nécessaire que je m’explique, car de nombreuses personnes ne comprenaient pas comment je suis réapparue sur le devant de la scène. Je ne figurais plus dans le classement des 250 meilleures joueuses mondiales et je ne pouvais participer à aucun tournoi d’importance. J’ai suivi un long chemin avant de revenir dans le top 10 et de jouer de nouveau dans les Masters. Cette progression a fait surgir des questions et j’avais besoin de m’expliquer. Quand une joueuse se trouve au 48e ou au 50e rang, les médias ne s’intéressent guère à sa carrière. Quand j’ai recommencé à remporter des tournois et que je me suis retrouvée en demi-finale à Paris, il m’a fallu éclairer mon parcours, rappeler que j’avais 26 ans et que j’avais arrêté le tennis à 24 pour le reprendre huit mois plus tard. On s’interrogeait sur ma trajectoire, on se demandait si j’avais subi des blessures. Je ne me suis pas sentie contrainte de tout révéler, mais j’ai considéré qu’il était temps de raconter mon histoire.

Vous réalisez une percée tardive.

J’ai accompli de grands progrès à 24, 25 et 26 ans. Chacun possède un rythme qui lui est propre. Il est souvent déterminé par des événements survenus pendant l’enfance ou l’adolescence. Chez moi, il est directement lié à mon métier. Voilà pourquoi j’en parle. La personne qui m’a apporté un appui psychologique ne m’a pas conseillé de parler. Elle m’a simplement recommandé de faire ce qui me paraissait juste. J’ai donc dit ce que j’avais à dire. J’ai raconté mon histoire à plusieurs reprises et j’en suis contente. Cependant, je ne veux pas être cataloguée en fonction de mon passé. Après l’US Open, je ne désirais plus revenir sur le sujet. J’avais le sentiment d’avoir suffisamment évoqué cet épisode. Point final. Aujourd’hui, je m’exprimerai volontiers sur d’autres thèmes, même si je parle déjà depuis plusieurs minutes de cette période de ma vie. En fait, je suis pétrie de contradictions (elle rit).

Etes-vous désormais parvenue au niveau que vous souhaitiez atteindre depuis toujours? Votre bonheur est-il complet?

Rien n’est jamais parfait. Cependant, il faut apprécier les périodes positives, car on ne sait jamais ce que le lendemain nous réserve. Je pense par exemple aux attentats qui ont frappé Paris. Des personnes se rencontrent pour dîner dans un restaurant, elles passent une merveilleuse soirée et leur existence s’interrompt brutalement. Je ne sais pas quand et comment ma vie prendra fin. Je touche du bois pour mon avenir et celui de mes proches. J’espère vivre aussi longtemps que possible, mais rien n’est jamais sûr, je peux tomber malade ou connaître un autre malheur. J’ai envie de profiter de la vie, du mieux que je peux. Bien sûr, je n’ai aucune intention de mener une existence débridée, parce que je souhaite accomplir mon métier au maximum de mes capacités. Je parle de métier parce que le tennis reste un métier, même s’il attire l’attention des médias. Nous transmettons des émotions aux gens. Ils s’irritent ou s’envolent avec nous. Le sport enrichit notre vie. S’il n’existait pas, nous aurions moins d’occasions de nous réjouir. L’existence serait plus tranquille et, assurément, un peu plus ennuyeuse.

Votre abord direct est très bien accueilli.

J’ai envie de montrer aux gens la véritable Timea. Vous pouvez donc écrire que je bois une bière, car je sais que je serai de nouveau extrêmement professionnelle demain. Je suis une ligne de conduite et je souhaite apparaître sous un jour agréable. Il ne sert à rien d’entrer constamment en conflit. Je n’aime pas les querelles. La personne qui cherchait systématiquement à en découdre avec moi est sortie de ma vie. Je suis consciente que l’existence ne s’écoule pas toujours de manière parfaitement paisible, mais je veux en retenir les aspects positifs.

Vous parlez avec une grande maturité pour votre âge.

C’est probablement grâce au travail que j’ai réalisé sur moi-même. J’ai recherché les mots propres à exprimer ce qui me tient à cœur. Tout n’a pas toujours été facile. Quand je regarde des photos de moi enfant, je suis surprise par ce regard sombre, presque noir. On peut y lire de la haine. Pourtant, la haine ne sert à rien dans ce métier. Le tennis demeure un jeu. Je sais que c’est mon métier et qu’il me permet de gagner de l’argent parce que je remporte souvent la victoire. Cependant, cette tension, cette haine ont disparu. Nous ne sommes pas en guerre. J’ai compris que le court était un lieu de conflit dans mon enfance et j’en ai tiré de grands enseignements. Je peux désormais dire tout ce que je ne parvenais pas à formuler alors que j’étais enfant.

Et vous jouez malgré tout au tennis.

L’essentiel tient dans la manière de le faire. Je ne veux pas être comme mes parents souhaitaient que je sois. Ils appartiennent au passé et, un jour, ils ne seront plus là. Ils avaient une idée, mais cette conception a 40 ans. J’ai lu une fois un livre à ma sœur. Je ne me souviens plus de son titre, mais il était question des enseignements d’un prophète. Il s’adressait aux parents et leur disait: laissez à vos enfants l’espace pour qu’ils puissent s’épanouir librement, car vous êtes le passé. Ne leur enjoignez pas de réaliser ce que vous regrettez de n’avoir pas accompli. Acceptez qu’il est trop tard.

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Timea Bacsinszky à l'Australia Open.

Quelle impression ressentez-vous à mener désormais votre vie à votre guise?

Je sais que j’ai ma propre vie. Je n’ai pas choisi de venir au monde, mes parents l’ont décidé. Mais à partir du moment où je suis capable de discernement, il m’appartient de choisir ce que je veux faire. A moi et à personne d’autre. Dans le cas contraire, on finit toujours par le regretter. J’ai réalisé des projets et tourné le dos à d’autres. Aujourd’hui, il est trop tard. Il se peut que je sois un jour une mère catastrophique parce que j’accorderai une liberté excessive à mes enfants, que je les autoriserai à boire de la bière et à fumer des cigarettes quand ils seront ados en leur disant: vas-y, sers-toi (elle rit). Non, c’est une blague. J’espère bien sûr que ce ne sera pas le cas!

Vous semble-t-il que les jeunes talents bénéficient aujourd’hui d’une meilleure ini-tiation au tennis d’élite ou les parents commettent-ils les mêmes erreurs?

(Elle roule les yeux.) Si vous avez 50 ans et que votre fille a 18 ans, il est nécessaire de prendre divers éléments en considération. Sur un court de tennis, un accord est peut-être possible. Cependant, un ado rencontre de nombreux problèmes. Le tennis est sans doute une école de vie, mais uniquement dans certains domaines. Tu as un premier petit ami à 15 ans et voilà qu’il te quitte pour sortir avec une autre. Un tel événement te déboussole. Si tu es alors seulement autorisée à te concentrer sur le tennis, que tu ne peux exprimer ni tristesse ni colère et que tu n’as pas les bonnes personnes à tes côtés, c’est un moment très difficile à vivre.

Jusqu’où doit-on pousser un enfant?

J’ai de la peine quand je vois des vidéos d’enfants de 3 ans qui s’agitent comme des fous sur un terrain de basket et connaissent toutes les ficelles du jeu. Je me demande le temps que ces enfants ont passé à apprendre ces astuces, seuls sur le terrain.

Et s’ils aiment jouer au basket?

Ah, s’ils aiment jouer au basket! Dans la plupart des cas, c’est une explication que je n’admets pas. De telles connaissances leur ont nécessairement été transmises par un adulte. Un enfant de 3 ou 4 ans ne peut atteindre cette dextérité tout seul. Il le fait pour plaire à ses parents. Il accepte tout ce que son père ou un entraîneur lui proposent. A 3 ans, un enfant n’est pas en mesure de décider par lui-même.

Avez-vous déjà donné des conseils de vie à de jeunes joueuses?

C’est délicat et difficile. Il existe des amitiés sur le Tour mais, en fin de compte, chaque joueuse a ses propres objectifs. Dans une finale de Grand Chelem, il peut nous arriver de disputer un match l’une contre l’autre et l’enjeu est si important qu’il est presque impossible de conserver une amitié. J’avais une ou deux bonnes amies sur le circuit. Cependant, dès que nous nous sommes affrontées et que j’ai remporté les matchs, la relation s’est transformée. Aussi est-il vraiment complexe d’entretenir des liens d’amitié avec d’autres joueuses. Il n’en va pas différemment pour les conseils. J’en ai donné quelques-uns à Jil Teichmann qui s’est entraînée avec moi à plusieurs reprises. Mais que pourrais-je lui dire sur la vie? Elle a sa propre existence. C’est un autre être humain et les solutions qui me conviennent ne sont pas nécessairement adaptées à une autre.

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Si les gens peuvent retirer des aspects positifs de mon histoire, j'en suis d'autant plus heureuse.

Les coachs prétendent généralement qu’un entraînement intense, la discipline et l’acquisition d’automatismes sont le sésame qui conduit un adolescent vers le succès. Les compromis ne permettraient pas d’intégrer l’élite mondiale.

Je ne suis absolument pas d’accord avec cette affirmation. Tant de chemins mènent au succès, même dans le tennis. Si je suis enfermée dans un étroit corset et que tout m’est interdit, je ne remporte aucune victoire. Dans certaines situations, j’ai tendance à me dérober. Regardez donc Roger, Stan, Martina, Marc Rosset, Belinda, Myriam Casanova et moi: autant d’histoires différentes et de voies diverses vers la réussite. Bien sûr, certains entraîneurs prétendent qu’il faut frapper un million de balles pour devenir un champion. Il existe assurément des gens qui sont persuadés que tout est planifiable. Ils sont dans l’erreur.

On dit souvent de vous, comme de Belinda Bencic, que vous êtes «la nouvelle Martina Hingis». Est-ce simplement une formule appréciée des médias?  

Tous les athlètes ne restent pas indifférents quand on leur colle une telle étiquette. Personnellement, j’en ai été très affectée. A ce propos, les personnes qui nous entourent jouent un rôle clé, il leur appartient de nous protéger et de contrôler leurs propres réactions face à des comparaisons excessives. Je me sentais obligée de faire aussi bien que Martina Hingis, voire d’être encore meilleure. Mais il est difficile de s’approcher du niveau de Martina Hingis, sans parler de le dépasser. Avec les règles en vigueur de nos jours, qui permettent aux jeunes joueurs de ne prendre part qu’à un nombre limité de tournois, ils ne peuvent pas reproduire ses exploits. Cependant, il y a quelques années, il m’aurait fallu réussir l’impossible. Martina Hingis est une sportive exceptionnelle, elle est dotée de la capacité d’absorber la tension. Ce n’est pas mon cas, je suis différente. Chacun possède son propre parcours.

La part de renoncement est-elle importante pour parvenir au succès? Je pense aux soirées et aux amitiés.

J’ai trouvé le moyen d’avoir un ami, mais je fais partie des personnes créatives. Naturellement, certaines concessions sont indispensables et il en coûte davantage de se priver quand on est jeune. C’est une question d’équilibre. Je ne pense pas qu’il soit bon pour un ado de faire systématiquement l’impasse sur ses envies et ses désirs. Après, on regrette d’avoir renoncé à tant d’activités.

Votre partenaire vous accompagne au titre de «tour manager». Cette confusion des genres est-elle un problème?

En 2014, Andreas a travaillé pour Swiss Tennis à la préparation de la Coupe Davis. Même si nous nous voyions très peu, nous entretenions une bonne relation. J’ai souhaité trouver une solution pour qu’Andreas m’accompagne et que nous puissions nous voir plus souvent. Il a donc repris toute l’organisation. Il planifie les voyages, s’occupe des billets, des réservations d’hôtel, du salaire de mon coach et règle les factures. Il coordonne tout. Je suis libérée de ces préoccupations afin que je ne pense pas tout à coup sur le court: mince, j’ai oublié de payer telle ou telle facture. Dans la mesure où je peux me le permettre, je préfère pour l’heure qu’une personne se charge de cela. C’est agréable d’un côté que ce soit l’homme que j’aime, car je sais que je peux compter sur lui. De l’autre, la situation n’est pas toujours simple. Il est nécessaire d’apprendre à communiquer, chacun doit disposer de son espace.

De nombreux athlètes n’ont pas cette chance.

C’est vrai. Nous avons réfléchi à la manière de créer le meilleur environnement possible afin de me permettre de remporter des victoires ou, plus modestement, de progresser. L’ensemble fonctionne aujourd’hui à satisfaction, mais une phase d’adaptation s’est révélée utile. Ainsi, avant de disputer un match, je peux uniquement parler avec mon coach Dimitri. Ce n’est pas toujours facile de l’accepter. Je peux aussi me montrer agressive, sans que la responsabilité en incombe à Andreas. Quand je perds une rencontre, il n’en parle pas immédiatement, il a appris qu’il est préférable d’attendre un jour ou deux. C’est parfois terriblement dur, mais nous avons désormais trouvé notre équilibre. Nous savons comment aborder l’autre.

Vous découvrez les beaux côtés du sport. A quel point appréciez-vous cette vie, également sous l’angle financier?

L’argent n’est pas très important à mes yeux. Pour la première fois depuis longtemps, je me suis offert une paire de chaussures chères. Je n’y attache pas une grande signification. C’est vrai, je voyage, je découvre le monde, mais le bonheur ne s’achète pas. Je me sens heureuse quand je dispose de temps pour ma famille, pour les gens que j’aime. Si je le pouvais, je m’achèterais des journées de liberté. Ce serait un luxe.

L’argent n’est pas un moteur?

Il n’est pas essentiel. Hier, des enfants qui fréquentent l’école où j’allais petite sont venus vers moi pour me vendre les gâteaux qu’ils avaient confectionnés pour financer leur voyage scolaire. Je n’avais qu’un billet de 20 francs et la part de gâteau en coûtait 3. Ils ne pouvaient pas me rendre la monnaie et je leur en ai fait cadeau. J’ai trouvé leur initiative fantastique. Ensuite, nous avons parlé de leurs enseignants et je me souvenais de certains pour avoir été leur élève. C’était très amusant. De telles rencontres sont bien plus importantes à mes yeux que tout ce que l’argent peut acquérir.

Pendant la période où vous aviez arrêté le tennis, vous avez travaillé dans un hôtel comme employée de service. Quels souvenirs cette époque vous a-t-elle laissés?

J’ai appris la valeur de certaines choses. Sur le WTA Tour, nous sommes sous les feux des projecteurs et nous sommes dorlotées. C’est un sentiment agréable. Je l’apprécie d’autant plus que je me rappelle ma mauvaise passe, alors que je ne figurais plus dans le top 100. Pendant cette période, aucun chauffeur ne venait me chercher à l’hôtel, je devais me charger moi-même de trouver une voiture. Quand je sors avec mon ami, nous pouvons nous permettre de dîner dans un bon restaurant. Mais il ne m’est jamais venu à l’esprit d’acheter du champagne à un prix exorbitant pour organiser une fête à la maison. Je refuse de céder à de telles impulsions, car on ne sait jamais ce qui peut arriver. A mes yeux, un achat d’un montant important n’entre en ligne de compte que pour un objet auquel je tiendrai, que je conserverai longtemps. Je n’ai aucun besoin d’une voiture luxueuse. Un véhicule doit servir à me transporter d’une manière fiable d’un point A à un point B. Cela me suffit, je n’ai rien à démontrer à personne. Si je possédais une auto puissante, je ne pourrais pas l’utiliser car, avant d’arriver sur une autoroute étrangère, je passerais au moins deux heures dans un bouchon. Très peu pour moi! (Elle rit.)

Où se situent vos attaches sportives?

Je suis une citoyenne du monde et une très bonne sportive! Plaisanterie mise à part, je n’ai pas de réponse à cette question. Au cours de la dernière saison, j’ai véritablement apprécié les deux ou trois matchs sur les 60 que j’ai disputés pendant lesquels j’ai joué selon mon envie. Le reste du temps, je pensais: comment peux-tu figurer dans le top 20 et jouer aussi mal, c’est à désespérer. Il m’est difficile de dire quelle devrait être ma place dans le classement. Pour certaines personnes, cette hiérarchie est très importante, mais elle m’est complètement indifférente. Je souhaite m’amuser et m’améliorer. Je sais que je continuerai à commettre des fautes. Et même si je progresse, au point de devenir peut-être la meilleure joueuse du monde, que se passera-t-il ensuite? Je ne pourrai pas conquérir une autre planète… Non, cette obsession de la hiérarchie, cette préoccupation constante de savoir qui est premier ou deuxième ne m’intéressent absolument pas. Roger, Stan, qui est célébré à tel endroit ou reçoit tel ou tel prix, je ne m’en soucie pas.

Vous n’avez plus besoin de distinctions pour assurer votre paix intérieure?

L’important à mes yeux est d’être un jour en paix avec moi-même, consciente d’avoir donné le maximum. Les critiques auront de toute manière disparu quand j’aurai posé ma raquette et que j’élèverai, mettons, deux enfants. Comme les personnes que je croise dans la rue, qui ont souvent une opinion tranchée à mon sujet et me disent que j’ai manqué une occasion ou une autre. Il faudrait aussi leur demander: quel est ton métier? A quel point es-tu bon? Appartiens-tu également aux 20 meilleurs du monde? Je joue pour moi et l’opinion des autres m’est indifférente. Il y aura toujours quelqu’un pour trouver que je ne suis pas à la hauteur. Que je sois aujourd’hui la douzième ou la treizième, la sixième ou la neuvième, quelle importance? Un jour ou l’autre, je mourrai et toutes ces questions paraîtront vaines.

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Il y a des gens pour qui la hiérarchie est importante. Ce n'est pas mon cas. Il ne m'intéresse pas de savoir qui est premier, deuxième ou troisième.

Stan a déclaré il y a deux ans: «Je ne pense pas que je gagnerai un jour un Grand Chelem.» Depuis, il en a remporté deux. Cela pourrait-il vous arriver?

Je n’en sais rien, peut-être. Quand on se retrouve en quart de finale, puis en demi-finale d’un tournoi de Grand Chelem, beaucoup d’événements peuvent se produire. Bien sûr, j’essaierais d’arracher la victoire, mais de nombreux facteurs sont en jeu et ils doivent tous concorder. Toutefois, je n’ai pas de limites. L’être humain ne connaît pas de limites. Il n’existe qu’un principe: ne dis jamais «jamais»!

Pat Cash m’a déclaré un jour, lors d’une interview, qu’il ne voyait plus l’intérêt – je cite – «d’envoyer une fichue balle au-dessus d’un fichu filet». Pensez-vous que vous vous désintéresserez aussi du tennis?

Aujourd’hui, je suis heureuse de jouer au tennis. Il est possible d’en dire autant de tout métier et, si nous souhaitons rester dans la même ligne de réflexion, quel sens y a-t-il à apporter un café à des personnes assises à une table, qui ne sourient même pas? Vous pouvez aussi penser comme journaliste: pourquoi suis-je donc ici avec une joueuse de tennis qui parle depuis des heures, en français de surcroît? Vous ne serez pas de retour à Zurich avant 11 heures ce soir. J’aime encore le tennis. Au cours du jeu, il faut constamment trouver des solutions. Quelle attitude adopter face à une joueuse qui maîtrise parfaitement tel ou tel coup? Quelle tactique privilégier? C’est un métier dans lequel, à chaque instant, à chaque minute, il faut trouver des réponses.

D’un point de vue financier, vous pourriez vous livrer à une autre activité. Etes-vous attirée par les arts, la peinture?

Non, sérieusement, j’ai adoré servir des cafés. Je l’ai fait avec plaisir. Aujourd’hui, je n’ai pas envie de me consacrer à une autre activité que le tennis. Plus tard, peut-être. Et, naturellement, je souhaite exercer un jour ou l’autre le plus beau métier du monde: devenir mère, si la vie me donne la chance de
réaliser ce rêve. Cependant, c’est une décision qui se prend à deux et elle n’est pas d’actualité. Je ne pourrais pas, comme Roger Federer, avoir des jumeaux et encore des jumeaux tout en continuant à jouer.

Vous avez encore quelques bonnes années devant vous.

Je poursuivrai peut-être ma carrière jusqu’à 33 ou 34 ans. Encore quelques années. Ensuite, j’aimerais avoir des enfants, même si je suis convaincue qu’ils me feraient sortir de mes gonds de temps à autre et que je ferais brutalement irruption dans leur chambre pour leur passer un savon. Comme mère non plus, je ne serais pas parfaite. 

Yvon Mvogo, le Fribourgeois volant

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Thomas Buchwalder
Il possède une stature imposante (1m88, 88 kg), tout en demeurant souple et agile. «Je veux m’améliorer en tout: les mouvements de jambes, la conduite de l’équipe, le positionnement.»
Football

Détendu, sûr de lui, un peu fou. Yvon Mvogo, le gardien des Young Boys venu de Fribourg, n’avait aucune intention de devenir footballeur professionnel, encore moins dans les buts. A seulement 21 ans, il est pourtant l’un des meilleurs gardiens au niveau international. Sa famille et sa foi en Dieu donnent de l’énergie à ce joueur né au Cameroun.

Par Sarah Meier

Sur ses gants de gardien figure l’inscription «Gatos locos», les chats fous, qui ne fait pas référence à d’éventuels animaux domestiques, mais au gardien de but des Young Boys, Yvon Mvogo lui-même. En allusion à la couleur de sa peau et à son agilité à se mouvoir entre les poteaux, son ancien coéquipier Michael Frey l’avait surnommé ainsi: le chat noir. S’il est ensuite devenu un «chat fou», il le doit au joueur argentino-suisse Gonzalo Zárate, qui porte le maillot du FC Thoune. «Ce surnom m’a immédiatement plu, je reconnais volontiers que je suis un peu fou», déclare ce footballeur de 21 ans au large sourire. Il semble pourtant décontenancé à l’instant de définir plus précisément son extravagance. «C’est une bonne question, elle mérite réflexion», lâche-t-il dans un allemand très correct, teinté d’un léger accent français. Il semble pourtant parfaitement raisonnable.

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DÉBUT DE CARRIÈRE PROMETTEUR

Yvon Mvogo a passé ses six premières années à Yaoundé, la capitale du Cameroun. Il ne se rappelle guère sa prime enfance dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. «Nous habitions dans une maison et je jouais déjà au football avec les enfants du voisinage. Nous avions des ballons, mais nous préférions shooter des bouteilles vides.» Son père a rapidement abandonné la famille. Quelques années plus tard, sa mère a rencontré un Suisse qu’elle a rejoint en 2000, avec Yvon et sa sœur Stéphanie, dans la localité fribourgeoise de Marly. «Je me souviens encore de la joie que nous avons ressentie à notre arrivée en Suisse. Tout paraissait si propre et bien organisé.»  

La carrière sportive d’Yvon Mvogo a débuté sur un terrain de basket, avant qu’il n’intègre à 9 ans le club de football de Marly. «J’aimais jouer, mais le football professionnel n’a jamais représenté un objectif à mes yeux.» Il n’aurait pas imaginé non plus devenir gardien de but et voulait évoluer en attaque. Comme il était très grand pour son âge, ses coéquipiers lui ont cependant assigné les buts, d’office. Il est demeuré fidèle au poste de gardien, d’abord au FC Fribourg puis, à partir de 2010, avec les Young Boys bernois. Ses premiers matchs en Super League datent de décembre 2013. A 19 ans, il a remplacé le gardien Marco Wölfli, blessé au talon d’Achille. Au retour du titulaire, le jeune talent a conservé le poste. Grâce à ses parades et à sa technique, les Young Boys sont aujourd’hui en bonne voie pour se classer une nouvelle fois à la deuxième place du championnat, derrière le FC Bâle.   

Si Yvon Mvogo ne fait pas mystère de ses ambitions, il n’apparaît pas tendu. Il rit souvent, se montre attentif et regarde son interlocuteur dans les yeux. Il s’anime quand il parle, sans jamais s’emporter. «Dans les vestiaires, le dernier mot revient à des footballeurs tels que Guillaume Hoarau ou Steve von Bergen. Je suis un jeune joueur et j’adopte une attitude retenue. Je conduis l’équipe et je pourrais me montrer plus décidé.» Il doit cette détermination et cette assurance à sa mère, déclare-t-il. Ils ont une relation très étroite et s’appellent presque chaque jour. A chaque fois que son travail de caissière dans un magasin Coop lui en laisse le loisir, elle assiste aux matchs à domicile. Elle a aussi transmis sa foi à Yvon. Autrefois, ils se rendaient régulièrement à l’église. Désormais, le temps lui fait défaut. «J’appartiens à Jésus et Dieu m’accompagne tous les jours.» Il prie avant chaque match «pour qu’aucun des 22 joueurs ne se blesse pendant la partie. Naturellement, je souhaite aussi la victoire de notre équipe.»

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Depuis qu’il a pris ses quartiers en Super League, un transfert à l’étranger est un sujet qui revient régulièrement. Il déclare ouvertement qu’il rêve de jouer dans la Primera División espagnole ou la Premier League anglaise. La question n’est pourtant pas d’actualité, dit-il. «Je ne lis pas les articles parus à mon sujet et je travaille intensément chaque jour. Je suis concentré sur les Young Boys.» Carlos Crespo, son agent, connaît Yvon Mvogo depuis l’époque des juniors. «Yvon est passionné, intelligent et il possède une volonté incroyable. Il m’a fallu le freiner pendant un certain temps, mais il est suffisamment sensé pour comprendre qu’un transfert à l’étranger n’entre en ligne de compte que s’il part comme numéro un.»  

Yvon Mvogo continue de progresser dans les sélections nationales. Après avoir brillé dans les équipes de juniors, il est désormais capitaine des moins de 21 ans. A fin 2014, il s’est décidé pour la Suisse et a refusé l’offre formulée par l’équipe nationale de son pays de naissance. Il se sent Suisse à 100%, «également parce que je ne choisis jamais la voie de la moindre résistance». La réussite lui donne des ailes. Même s’il a déjà engrangé davantage de succès qu’il n’aurait pu l’espérer, il est encore loin de se déclarer satisfait. «J’aimerais participer à l’Eurofoot en France.» Il reconnaît que cet objectif est ambitieux et ajoute, presque pour s’excuser: «Je ne veux pas paraître arrogant, mais je crois en mes chances.»  

S’il ne parvient pas à jouer pendant l’Eurofoot, il aura l’occasion de se reposer: «Je dors volontiers longtemps...» Comme un chat, précisément. Il ne peut cependant s’endormir qu’en écoutant le bruit de la pluie. Ainsi, dans son appartement du quartier bernois de Breitenrain, ce ne sont pas les accents du hip-hop ou du R’n’B de Rihanna ou de Chris Brown qui se font entendre dans la nuit, mais le bruit des gouttes qui tombent sur l’asphalte. «Voilà, j’ai trouvé! C’est pour cela que je suis un peu fou», dit-il avec un sourire espiègle. 

Les Dufaux, père et fils, roue dans roue

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Anoush Abrar
Laurent Dufaux avec son fils Loïs dans le garage de leur maison, à Ollon (VD).
Cyclisme

Laurent Dufaux fut un des grands champions cyclistes des années 90. A 18 ans, déjà bien classé en cyclocross, son fils Loïs se prépare à embrasser une carrière. Tous deux passionnément épris de deux-roues, ils parlent des rêves et des dangers qui guettent.

Evoquer le nom de Laurent Dufaux, c’est voir dévaler en avalanche des grandes images du passé. Ses bras levés dans le ciel de Pampelune lors du Tour de France 1996, son dos courbé chaque année dans la montée de la Mercerie lors d’A travers Lausanne, ses attitudes de grimpeur seigneurial dans les pentes de Veysonnaz avant de remporter le Tour de Romandie 1998. C’est aussi, la même année et sur un mode plus tragique, le revoir assis sur le banc d’une prison lyonnaise, passant aux aveux après que son équipe Festina eut été exclue du Tour, suscitant l’un des plus grands scandales du dopage.

On le retrouve avec son fils dans leur jolie maison, dans le Chablais vaudois. Le vélo est toujours au cœur de leurs vies. Laurent travaille à quelques kilomètres, il est représentant en vêtements de sport, n’a pas pris un gramme, a même disputé plusieurs marathons à un excellent niveau. Loïs est en troisième année d’apprentissage chez Dom Cycle, un magasin de cycles d’Aigle. Il sait tout de la mécanique d’une bécane et il roule à travers le pays, l’hiver en cyclocross, le reste de l’année sur la route. Prometteur, plusieurs fois champion romand chez les juniors, il vient tout juste de signer un contrat sur route dans la jeune équipe suisse Team Roth. S’il obtient son diplôme ce printemps, il aura dès cet été plus de temps à disposition pour sa carrière. Personne ne sait jusqu’où il ira.

J’ÉTAIS L’HOMME FORT

A l’évocation des hauts faits du passé, Laurent Dufaux sourit, un peu. «Notre génération a marqué notre époque. Le cyclisme suisse était alors de très haut niveau, nous appartenions aux nations les plus représentées. Richard, Rominger, Zülle, Camenzind, les frères Zberg, nous étions tous plus ou moins leaders dans nos équipes. Après, tout a changé.»

Son Loïs n’a pas vu tout cela. Il est né en 1998. «Avec mon épouse Véronique, nous avons choisi de faire des enfants en fin de carrière», explique son père. Cela n’a pas empêché ce fils qui porte la même initiale que lui d’attraper le virus. «J’aime regarder les courses de mon père sur YouTube. Cela me remplit de fierté.» Parmi ces vidéos, il a une préférence pour la grande étape du Tour de France Saint-Girons-Loudenvielle 2003, où son père fut longtemps royal avant d’être battu au sprint par l’Italien Simoni. «Je me souviens de ma maman qui criait dans la maison.» Laurent en serre encore les poings: «Ce jour-là, j’étais l’homme fort, l’instigateur des échappées. Simoni a eu une seule journée magnifique, celle-là. Il a mis la balle au fond. Pour moi, cela aurait été beau de pouvoir conclure.» Le fils se souvient aussi de son père quand il a gagné le Championnat de Zurich, en 2000: «Le jour de cette victoire, des gens étaient venus nous féliciter ici, à la maison.»

Le grimpeur a su insuffler sa passion pour la petite reine à toute la maisonnée. A 4 ans, le petit garçon tournait à vélo autour du bâtiment et son père lui donnait des ordres: il voulait qu’il réussisse à descendre les escaliers. «La transmission se fait naturellement. A travers ma famille, on m’a aussi inculqué des valeurs sportives. Avec mon beau-père, l’entraîneur Marcel Cheseaux, nous avons toujours baigné dans le monde du vélo.»

Loïs a aussi pratiqué l’athlétisme. Enfant, il lui est arrivé de cumuler une course à pied le matin et une course de côte à vélo l’après-midi. «Loïs a été très tôt demandeur pour s’inscrire dans un vélo-club, mais nous n’avons pas accepté avant un certain âge, tempère Dufaux. Avec les sports d’endurance, il faut être attentif: si un jeune commence trop vite, il a déjà dix ans de vélo dans les jambes à 18 ans.»

Le garçon a donc 12 ans quand ce Dufaux, prénom Loïs, se joint au Vélo-Club Montreux-Rennaz. Première course en 2008, un giron. Assez vite, une petite structure se forme autour de lui, aussi experte que familiale. Son oncle Christophe, beau-frère de Laurent et fils de Marcel Cheseaux, devient son entraîneur. Sous l’œil aiguisé de Laurent. «Nous essayons d’être complémentaires. Je vis au quotidien avec Loïs, je peux l’observer. Je peux aussi le conseiller dans la pratique du vélo. Observer le vent, se tenir dans un peloton, jouer avec ses vitesses. A force de le lui répéter, il faut que cela devienne des automatismes. Je prends garde à ne pas le dégoûter. Mais je suis dur avec lui, je garde un esprit de compétiteur. J’ai parfois tendance à manquer de patience, car des aspects me paraissent tellement évidents.» Toute la famille suit et s’embarque plus souvent qu’à son tour dans le bus commun, aux trousses de Loïs, à travers l’Europe. Ils arrivent parfois un jour plus tôt, pour repérer les parcours. Même la sœur cadette, Inès, ne cache pas son plaisir à passer ses week-ends au bord d’un parcours de vélo.

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ASTHME ET COURAGE

Loïs est du genre travailleur. Tant mieux, car il est né avec un handicap qui, pour un autre, aurait empêché de viser haut en cyclisme. Il est en effet sujet à l’asthme, aux allergies. Il a dû consulter un pneumologue et suivre des désensibilisations pendant trois ans, ainsi que subir des tests alimentaires. Accepter de ne pas figurer tout de suite dans le haut des classements. «Au début, avec mon asthme, je m’asphyxiais dès que cela montait. Plus les saisons passent, plus j’arrive à tenir longtemps. Je prends la force que les autres ont déjà.» Il s’est tellement accroché, le souffle court, qu’il a fini par épater son père, par exemple en décembre dernier, lors du cyclocross international d’Eschenbach (SG). Avec 90 concurrents au départ, il a bouclé les 21 kilomètres au deuxième rang chez les juniors, derrière le Français Navarro. «Oui, Loïs m’a surpris. Sa progression est importante, avec presque plus de dispositions pour le cyclocross. Mais sur la route aussi, il va vers le haut.»

Entre les deux disciplines, route ou cyclocross, le jeune champion va devoir choisir bientôt. Alors qu’il pensait d’abord à la route, il a craqué pour le cyclocross à l’occasion d’un camp. «Il y avait tous les âges, de 12 à 55 ans, des activités techniques, un petit goûter. C’était chouette et il y a toujours du monde au bord des circuits. Chaque année, je progresse techniquement.» Laurent reconnaît qu’il s’agit d’une «discipline très précise, une superbe école», mais qu’on ne peut pas conjuguer les deux indéfiniment.

Loïs s’appelle Dufaux. Il lui faut porter ce nom comme un étendard. «Tu es le fils de Laurent? Tu vas faire aussi bien que ton père?» lui glisse-t-on régulièrement. «Pour l’instant, cela ne me dérange pas trop…» dit-il. On voit en lui un grimpeur et il doit souvent détromper cette affirmation. «Je passe moyennement les bosses. Je suis plutôt un puncheur, même un sprinteur.» Il grandit, prend du caractère. «C’est un pur passionné, dit son père. Si tu ne l’es pas et si tu n’as pas ta famille derrière dans un sport aussi dur, tu n’as aucune chance. Cela n’a plus rien à voir avec mon époque. Nous n’avions pas grand-chose. Eux, ils sont tellement sollicités, ont tellement de choix.»

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Les nuages sombres du dopage planent encore et toujours sur l’univers du vélo. Lui-même condamné il y a presque vingt ans, Laurent Dufaux tient un discours positif: «Des gens comme moi ont appartenu à une période où cela se passait, malheureusement. A nous aujourd’hui de nous montrer intelligents et de témoigner que l’on peut faire du sport de haut niveau sans avoir recours à des substances. Le cycliste peut être contrôlé 24 h sur 24. Plus le droit de pratiquer la moindre perfusion au Tour de France. Oui, le cyclisme peut encore devenir le métier d’un jeune. Loïs vient d’ailleurs de subir son premier contrôle en Coupe du monde. C’est bien.» Celui-ci l’écoute avec un léger sourire, comme s’il se trouvait à des centaines de kilomètres de ces tentations. Si une personne lui propose un produit interdit, ce qui ne lui est jamais arrivé, il promet qu’il «l’enverra balader».

Deviendra-t-il professionnel un jour? Père et fils se regardent. Loïs a des envies et des rêves plein les yeux. Son père les repère et recadre ses espoirs de grandeur: «Beaucoup de candidats, peu d’élus. Là, mon fils fait tout ce qu’il faut pour mener à bien sa jeune carrière. Je lui souhaite d’arriver le plus loin possible. Mais s’il n’arrive pas à signer un contrat pro, ce ne sera pas un drame.» Chez les Dufaux, les roues de vélo continueront à tourner rond.

Lea Sprunger ne pense qu'au tour de piste

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Christoph Köstlin
Portrait de la magnifique Lea Sprunger, numéro 12 européenne du 400 m haies.
Athlétisme

Dans sa famille, on trouve des footballeurs professionnels, des cavaliers, des cavalières et même le hockeyeur Julien Sprunger. Lea Sprunger a trouvé sa voie. Elle rêve de finales et de médailles sur 400 m haies, une discipline pour laquelle elle était prédestinée. Portrait.

Par Eva Breintenstein

Tout le monde l’a déclaré, aussi bien son propre entraîneur que les meilleurs coachs du monde: cette fille peut faire un malheur sur 400 m haies. Lea Sprunger, heptathlonienne puis sprinteuse, savait qu’elle finirait un jour sur le tour de piste et ses dix haies. A 26 ans, elle entame sa deuxième saison dans sa nouvelle discipline. «Elle est faite pour mes qualités, dit-elle. Rester calme, ne pas trop réfléchir, aller à la simplicité.»

Le tour de piste est réputé comme étant la distance la plus exigeante. C’est encore un sprint et déjà une course d’endurance, les obstacles en prime. Le 400 m haies se joue dans la tête, plus que n’importe quelle autre épreuve. La volonté et la résistance sont des conditions sine qua non. Accroupis dans leur starting-block, les athlètes savent qu’ils vont souffrir. Ils finissent les jambes brûlantes. Celui ou celle qui se met à paniquer ou qui court sans plan tactique bien arrêté est déjà battu(e). A 26 ans, Lea Sprunger n’avait encore jamais eu recours à un coach mental. C’est aujourd’hui nécessaire.

Ce «nécessaire» la fait réfléchir, il va à l’encontre de sa nature spontanée. Mais elle sait que sa progression passera par là. Sa carrière a pris son envol en 2009. Elle avait 19 ans et avait obtenu la médaille de bronze de l’heptathlon aux Européens juniors. Première césure en 2012 quand elle décide de passer sur 200 mètres. Trois mois plus tard, sa qualification pour les Jeux olympiques est assurée. Elle conjugue le tout avec son rôle de capitaine du relais 4 x 100 m. La saison dernière, elle décide de changer encore une fois son fusil d’épaule, optant pour le 400 m haies. Lea finit l’année en tant que numéro 12 européenne. Elle termine 13e lors des Mondiaux de Pékin, pour sa septième course sur la distance. «Au-delà de mes propres espérances. On m’avait tellement répété qu’il fallait que je m’arme de patience.»

Garder son calme, ne pas trop y penser, simplement le faire. C’est le leitmotiv de Lea. Capitaine du relais 4 x 100 m, courroie de transmission entre les sprinteuses et l’entraîneur, elle ne craignait pas d’exprimer sa pensée et celle de ses coéquipières. Organisatrice-née, fille stable et fiable, elle n’a pas manqué une seule épreuve en quatre ans. Leader faisant preuve de doigté, elle est un exemple. Elle sait ce qu’elle veut, suit sa voie sans faire de bruit. Lors des grandes compétitions, où il s’agit de partager une chambre et où l’heure du repas et le moment du café sont fixés à la minute près, ce régime est souvent exagéré pour elle. «J’aime bien être seule, mais je dois me corriger, car ce n’est pas aimable pour les autres. J’y travaille…»

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J'aime être seule. Cela m'énerve parfois, parce que ce n'est pas agréable pour les autres.

 

Une famille de grands sportifs...

Elle a passé ces dernières années dans l’ombre de sa sœur, Ellen, de quatre ans son aînée et deuxième meilleure heptathlonienne que la Suisse ait jamais connue. A son exemple, Lea s’est essayée à l’heptathlon. Elles ont grandi à Gingins, sur la route de Saint-Cergue. L’idole des jeunes du village y est Jo-Wilfried Tsonga. Le tennisman joue au basket avec les gamins du quartier. La famille Sprunger n’a pas de télévision, dans sa maison située en bordure de forêt. Les enfants – trois sœurs, Nadia est la troisième du clan, et un frère, Ralph – passent le plus clair de leur temps à s’amuser dehors. Jusqu’à ses 18  ans, Lea partage sa chambre avec Nadia, la plus jeune. Toutes deux sont toujours très liées.

Avec Ellen, il a d’abord fallu s’entendre. Quand elles vivaient encore chez leurs parents, elles se côtoyaient aussi bien à l’uni qu’à l’entraînement. Un voisinage pas toujours facile pour deux caractères forts, et différents. Ellen dit aujourd’hui de sa sœur Lea: «Elle s’adapte à tout, est de commerce agréable et généreuse. Quand on a besoin d’elle, elle est là.» A Lausanne, Lea partage un appartement avec une collègue. Mais quand tout le monde se retrouve en famille à Gingins, Nadia et Lea sont toujours «les deux petites». Comme jadis, quand Ellen-la-grande se demandait: «Où sont passées les deux petites?» On notera que la «petite» Lea mesure aujourd’hui 1 m 83.

La famille est essentielle dans sa vie. Il s’agit d’ailleurs d’une grande et belle famille. 

Son papa a douze frères et sœurs. L’un des frères fut footballeur en Super League (LNA à l’époque), à Nordstern Bâle, Chênois, Delémont et YB; un autre oncle fut champion de Suisse de saut d’obstacles en 2011, à 59 ans (un record). Cela donne, compte Lea, 12 oncles et tantes ainsi que 45 cousins et cousines. On citera encore Janika Sprunger, la cavalière, fille du champion de Suisse. Le frère de celle-ci, Michel, fut footballeur pro à Winterthour. Sans oublier le hockeyeur international de Fribourg-Gottéron, Julien Sprunger. «Un jour, j’aurai aussi une grande famille», songe Lea. Sans doute après les Jeux de Tokyo, en 2020. «Ce sera alors le moment de raccrocher gentiment.»

Athlète d’élite, Lea ne pourrait pourtant pas vivre de son sport. Depuis ses études en management et communication, elle travaille à 30% dans l’agence Playmaker de son entraîneur, Laurent Meuwly. Elle y est responsable du Marathon de la Côte, de A à Z, ce qui lui permet de répartir ses heures en fonction de ses séances d’entraînement. Elle qui a déjà couru devant 80 000 spectateurs aux Jeux de Londres et à Pékin était morte de trac avant la première de cette course populaire, en septembre 2014. «Je n’en ai pas dormi pendant des nuits, j’ai perdu 4 kilos», se souvient-elle. Tout s’est pourtant très bien passé. Elle trouve son boulot passionnant, mais rêve de s’occuper de fleurs. Devenir fleuriste avec sa propre petite boutique.

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Une aubaine pour un entraîneur...

Elle est déjà couverte de fleurs en tant qu’athlète et espère le demeurer. Reste à savoir si sa progression continuera à être aussi linéaire. Elle a déjà couru en 55’’60, un chrono remarqué et remarquable, le deuxième de tous les temps pour une Suissesse après une autre Vaudoise, Anita Protti, qui a couru en 54’’25 il y a vingt-cinq ans! Lea veut être au top au moment de briguer une place en finale (olympique) et même sur le podium (aux Championnats d’Europe). Son ambition ne lui paraît pas démesurée. Il lui faudra améliorer son meilleur chrono personnel d’une bonne seconde. Pour cela, elle va consentir beaucoup de sacrifices. «C’est une athlète qui ne se complaît pas dans le confort. Elle ne dira jamais: «OK, c’est pas mal d’être championne de Suisse et de participer aux Jeux», pense Laurent Meuwly. «Pour un entraîneur, elle est une aubaine», dit celui qui travaille avec l’athlète de La Côte depuis maintenant une décennie. Entre les deux, la confiance règne. «Quand on me dit ce qu’il y a à faire, je le fais», commente sobrement Lea. Garder son calme, ne pas trop y penser, simplement le faire…

La Vaudoise possède une belle marge de progression sur le plan de son endurance. Pour le 400 m, il lui manque les fondamentaux d’un Kariem Hussein. Lui aussi est pourtant arrivé tard à sa discipline de prédilection. Avant d’être champion d’Europe du 400 m haies, il a failli faire une carrière de footballeur. Ex-spécialiste du sprint, Lea Sprunger est au top en matière d’explosivité et de puissance. Mais, à ses débuts, elle n’effectuait jamais le moindre tour de piste chronométré à l’entraînement. En termes de technique et de tactique, elle peut s’améliorer.

Ses jambes interminables représentent un atout. Quand il pleut ou quand le vent est contraire dans la ligne opposée, une athlète possédant sa foulée très allongée peut adapter l’ampleur de sa foulée, alors que de plus petits gabarits feront un pas de moins et franchiront peut-être l’obstacle à contretemps, du faux pied. Tous ces défis ne lui font pas peur. Ils décuplent son envie. Lea: «J’ai plus de plaisir que je n’en ai eu dans toutes mes disciplines précédentes, affirme-t-elle. C’est dur, plus dur, mais méga-passionnant.» Compétitrice dans l’âme, elle a toujours réussi ses meilleures performances lorsque «cela comptait». Le côté impitoyable du 400 m haies va lui donner des ailes.

Au fil des années, elle a gagné en décontraction. «A 20 ans, je m’énervais, je m’impatientais, j’étais de mauvais poil quand tout n’allait pas comme je voulais. Que de séances galvaudées!» Une époque révolue. Sa sœur Ellen confirme: «Elle se fait moins de bile.» Garder son calme, ne pas trop y penser, simplement le faire…

Ce qui est possible en cette année 2016? Tout dépend de son évolution, de celle de ses concurrentes au niveau mondial aussi. Une qualification pour la finale des Championnats d’Europe à Amsterdam, le 10 juillet, reste néanmoins son objectif minimal.

Avoir quitté le relais 4 x 100 m lui a libéré du temps et de l’énergie. Mais c’est seulement au mois de septembre, lors du meeting Weltklasse de Zurich, qu’elle courra son dernier relais. Elle a été de tous les records du relais, ainsi que de la déception des Européens de Zurich, avec ce fichu témoin égaré. L’heure est venue pour elle d’écrire sa propre histoire. Sur 400 mètres haies. 

Bienne offre à Roger Federer sa propre allée

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Getty Images
Roger Federer pose avec la plaque de l'allée qui porte désormais son nom à Bienne. Il est entouré du maire Erich Fehr (à d.) et de sa fille, ainsi que de Barbara Schwickert, membre du Conseil de ville.
Honneur

Le maître a fait jeudi 21 avril le voyage de Biel/Bienne, comme disent les CFF, pas pour échanger quelques balles, ni pour signer un contrat, mais pour avoir le plaisir d’inaugurer une rue à son nom, ce qui n’est pas banal à 34 ans seulement.

Généralement, les grands champions ont cessé de briller quand ils ne sont pas tout simplement morts depuis longtemps lorsque leur nom se retrouve soudain associé à un complexe sportif, à une école ou à une rue. C’est particulièrement vrai pour le tennis. Ainsi l’Américain Arthur Ashe était-il décédé depuis longtemps lorsque l’un des courts de l’US Open est devenu sien. Et que dire de la Française Suzanne Lenglen, qu’aucun d’entre nous n’a eu la chance de connaître, mais dont tous les fans de tennis savent qu’elle a donné son nom au court A du tournoi de Roland Garros!

Bien sûr, comme dans toute règle, il y a quelques rares exceptions. Dans le monde de la petite balle jaune, le Bâlois Roger Federer en fait partie. Le plus grand joueur de tennis de tous les temps a donc eu l’insigne honneur, à 34 ans déjà, de pouvoir inaugurer jeudi 21 avril 2016 à Bienne l’allée qui porte maintenant son nom. Et dans les deux langues s’il vous plaît, allemand et français, ce dont s'est forcément réjoui le plus polyglotte des tennismen.

Environ un millier de fans du joueurs ont assisté à l'événement. “C’est un grand honneur pour moi”, a souligné sobrement Roger Federer. Le siège de l’association Swiss Tennis est donc maintenant situé 1, allée Roger Federer. On signalera enfin qu’en Allemagne, à Halle, il existait déjà une Roger Federer Allee depuis bien des lunes. Trop forts ces Deutsch!


L’élection de Miss Suisse “condamnée”?

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Début novembre 2015, la Vaudoise Laetitia Guarino (à g.), aux anges, passe le témoin à la Fribourgeoise Lauriane Sallin, qui lui succède en tant que Miss Suisse.
Concours en péril

Les diffuseurs privés tirent les conséquences des faibles audiences enregistrées lors de la dernière finale du concours Miss Suisse et annoncent leur retrait, mais de leur côté, les organisateurs affirment que l'élection de Miss Suisse 2017 aura bien lieu.

Le plus sexy des paysans bios du pays, Renzo Blumenthal, ex-Mister Suisse, n’y va pas par quatre chemins. Selon lui, la décision des chaînes de télévision privées de ne plus diffuser l’élection de Miss Suisse, annoncée ce week-end, équivaut à “une condamnation à mort du concours”. Ni plus, ni moins. Le Grison l’a indiqué à nos confrères de l’hebdomadaire Schweiz am Sonntag.

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La Fribourgeoise Lauriane Sallin, alias Miss Suisse 2016, sera-t-elle la dernière?

Il est possible que le sourire de la Romande Lauriane Sallin, l’actuelle Miss Suisse, soit le dernier en son genre. Quand, à l'issue de son règne, la ravissante Fribourgeoise reprendra ses études en histoire de l’art, la couronne de Miss Suisse qu’elle s’emploie à porter avec intelligence pourrait bien être définitivement rangée dans un coffre à bijoux.

Certes, pour l’heure, il n’est pas encore question de la fin du concours, mais tous les indicateurs sont au rouge. Sans la publicité générée par la télévision, fut-elle privée, la partie n’est économiquement pas jouable.

Quand la SSR a choisi de retirer ses billes, les chances de survie du concours Miss Suisse paraissaient déjà plus maigres que certaines candidates.

Les nouveaux organisateurs ont tenté de réorienter l'élection. Ils ont cherché à lui donner du sens en arrêtant de miser uniquement sur la beauté. Le hasard a voulu que deux Romandes deviennent les ambassadrices de ce concours Miss Suisse nouvelle mouture: d’abord la Vaudoise Laetitia Guarino, puis la Fribourgeoise Lauriane Sallin. Deux filles superbes qui seront peut-être les dernières Miss Suisse de l'histoire.

L'entrepreneur Guido Fluri, qui dirige maintenant le concours, a annoncé lui-même le retrait des derniers diffuseurs privés. La raison invoquée? L’audience, en chute libre. Imaginez qu’en 2001, pas moins de 1,1 million de téléspectateurs avaient suivi la finale du concours Miss Suisse. En 2015, ils n’étaient plus que 250 000.

Citée par le quotidien 20 Minutes, l’ex-Miss Suisse Kerstin Cook estime que ces dernières années, “le show n’était plus assez captivant”. Est-ce vraiment le souci? Pas sûr.

Pour l’expert en marques Stefan Vogler, “le retrait des diffuseurs signifie en réalité un effondrement de l’attrait de la marque Miss Suisse”. Voilà où le bât blesse. Miss Suisse n'est plus dans l'air du temps. Elle s'est essoufflée. Aujourd'hui, elle est à l'agonie.

La Fribourgeoise Lauriane Sallin cédera-t-elle sa couronne à une autre jeune Suissesse en novembre prochain? Pas sûr.

"Il y aura bien une élection"

Dans un e-mail adressé à notre rédaction, l’organisation de Miss Suisse affirme qu’il “y aura bien encore une élection de Miss Suisse” et que celle-ci  “continuera d'être diffusée sur SAT1/Pro7  et sûrement sur une chaîne romande” qui reste à définir. On en saura donc plus ces prochaines semaines.

 

Claude Barras présentera son film à Cannes

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Alexandra Brunet
Artiste et poète, Claude Barras met toute son âme dans ses réalisations tournées image par image. Les deux fillettes au premier plan sont Béa (lunettes) et Alice. Courgette va les rencontrer au foyer. Barras s’est inspiré du Valais et de son enfance.
Animation

Son film d’animation, "Ma vie de Courgette", a été sélectionné pour la Quinzaine des réalisateurs 2016. Une réussite.

C’est qui, Claude Barras? Il a 43 ans, a grandi en Valais et dessine depuis l’enfance. A 20 ans, après une formation en dessin technique, il poursuit, à Lyon, des études artistiques d’illustration et d’animation, et finit par un postgrade à l’ECAL.

Pourquoi on parle de lui? Son premier long métrage d’animation en volume, intitulé Ma vie de Courgette– scénario de Céline Sciamma et musique de Sophie Hunger –, est sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs, à Cannes.

Une histoire originale? Il s’inspire du roman du Français Gilles Paris, Autobiographie d’une Cour-Ces deux fillettes, figurines de 20 cm, sont Béa (lunettes) et Alice. Courgette va les rencontrer au foyer. Barras s’est inspiré du Valais et de son enfance. gette, sorti en 2002.

C’est quoi? L’histoire d’Icare, alias Courgette, 9 ans. Il vit seul avec sa mère «depuis que son père est parti faire le tour du monde avec une poule». Barras «aime développer des films qui parlent de l’enfance», fait d’accidents, de maltraitance parfois. «On retrouve la lumière et on apprend à grandir», dit-il. Il est plus proche du réalisme social d’un Ken Loach que des films DreamWorks.

C’est fait avec quoi?«De l’amour», dit-il. De fils d’alu tressés, aussi, de la silicone et de la mousse de latex. «Des couturières genevoises et lausannoises ont confectionné tous les habits.» Il faut de la patience: quatre à cinq ans pour 1 h 06. Un travail artisanal et associatif, comme une troupe de théâtre.

C’est cher? 6,2 millions. «Très modeste par rapport aux grosses productions de 30 à 40 millions.»

On le verra? En octobre. Les premiers échos sont très réjouissants. Vivement l’automne!

Le Tout(ou)Genève avec la SPA!

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Nicolas Righetti
«Ces chiens ont un passé, nous leur offrons un avenir», c’est le joli slogan de la SPA Genève (www.sgpa.ch), fondée en 1868, qui organisait mardi dernier sa très belle soirée à l’hôtel Beau-Rivage. En vedette, outre des personnalités du Tout-Genève et d’ailleurs, la chanteuse Nicoletta ou Massimo Gargia, douze chiens sympathiques cherchaient un foyer. Cinq ont été adoptés le soir même. «Ce sont 300 à 350 chiens que nous plaçons chaque année», souligne Catherine Donin de Rosière, cheville ouvrière de ce rendez-vous organisé tous les deux ans. Il y a aussi des chats et bien d’autres animaux à recueillir. A bon entendeur.
Nicolas Righetti
«Goofy, que je viens d’adopter, est énorme, dit la princesse Marie-Gabrielle de Savoie. Il va s’amuser dans le jardin. Mes quatre autres chiens vont devenir ses amis.»
Nicolas Righetti
Valérie Wertheimer, Henri Balladur et Iks, un bouledogue américain très affectueux.
Nicolas Righetti
«Dans la vie, mon chien est un shihtzu du Tibet, dit Nicoletta, avec Yooba. Il est joueur, plein d’habitudes. Il me tire du lit. Il s’énerve, il discute pour faire sa promenade. Je suis déjà esclave!» Consentante.
Nicolas Righetti
«J’ai eu quatre sharpeïs», dit Massimo Gargia, en photo avec Priska. «Elizabeth Taylor était folle de son yorkshire. Elle m’avait invité à dîner au Ritz; je croyais que nous étions en tête à tête, elle ne m’a pas adressé la parole et jouait avec son chien. Je suis parti furieux!» rigole-t-il.
Nicolas Righetti
«J’attends la retraite pou r prendre un chien», annonce le conseiller d’Etat Mauro Poggia, ici avec Prada. La race? «Le yorkshire est sympa mais trop féminin. Plutôt un petit bouledogue vigousse qui m’obligera à courir.»
Nicolas Righetti
«J’ai eu douze chiens», dit la princesse Caroline de Muralt, avec Kiara. Elle a même eu un chat étonnant. «Lors d’un concert privé, j’entendais quelqu’un qui chantait en duo avec la cantatrice. Tiens? Qui ose défier la star? C’était mon chat!»
Nicolas Righetti
“Je suis le fils de Louis Napoléon Bonaparte qui habitait la villa de Prangins. Je suis fonctionnaire à l’Etat de Genève depuis quatorze ans, bibliothécaire à la Faculté des sciences de l’université. Mon père a eu trois saint-bernards, des bouviers bernois et des schanauzers géants. C’est affreux, ces gens qui partent en vacances en abandonnant leurs bêtes”, dit le prince Jérôme Napoléon, avec Despee.
Nicolas Righetti
«J’ai un bichon maltais. Je l’ai adopté à la SPA il y a cinq ans. Nous plaçons quelque 350 chiens chaque année», souligne la comtesse Catherine Donin de Rosière, membre du conseil de fondation de la SPA. Elle pose avec Max.
Nicolas Righetti
Gérard Turrettini, président de la fondation, avec Toy, un croisé pinscher de 5 ans.
Nicolas Righetti
«Les chiens, c’est une grande aventure», dit Michèle Mex, présidente de la SPA, avec Roucky.
Nicolas Righetti
«J’ai eu un petit jack russell, Sleepy, tout endormi. Il est mort il y a un an. C’est triste. J’ai passé toute mon enfance avec lui, mais il est parti heureux», se souvient Ellen Batelaan, Miss Météo sur Léman bleu, avec Shaya, 6 mois.
Cocktail
Le Tout(ou)Genève avec la SPA!

“Prince flirtait avec tout le monde…”

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Warner Brothers/Courtesy Everett Collection/ Keystone/Didier Martenet
Le top-modèle genevois Julie Ordon (à d.) a eu la chance de fréquenter Prince au cours d'une after party, chez lui, à L.A., en 2006.
Mort d'un génie

Invitée à une after privée chez Prince en 2006 à Los Angeles, le top-modèle genevois Julie Ordon se souvient. Récit.

Il est des instants magiques où le plaisir se mêle à la nuit et aux vapeurs d’alcool. Une invitation en février 2006, sous les palmiers, chez Prince à Los Angeles, à 2 heures du matin par exemple. La Genevoise Julie Ordon, mannequin et comédienne, 21 ans alors, y était. Il a suffi d’un SMS, message d’ami d’amis, pour qu’elle se retrouve devant un ensemble de luxueuses maisons protégées par une enceinte. Seuls une quarantaine de privilégiés munis du mot de passe sont admis à entrer, comme elle, dans la demeure de l’elfe funky, afin de participer à une after en forme de concert privé jusqu’à l’aube.

«La sécurité a fait monter les lourdes grilles de métal, enregistré le numéro de plaque et le nombre d’occupants de chaque véhicule.» Après les marches d’un grand escalier à balustrade rococo, Julie Ordon est chez le génial Kid de Minneapolis. «C’était dans le quartier chic de Bel Air. Il a souvent organisé ce genre de rendez-vous pendant les Fashion Weeks, avant les Oscars ou les Golden Globes. Une façon de rester dans le sillage de la célébrité», commente la jeune femme depuis Paris.

Pour le chanteur multi-instrumentiste, dont Miles Davis, pourtant avare en compliments, disait qu’il était la synthèse de James Brown, Jimi Hendrix, Marvin Gaye et Charlie Chaplin, c’était l’occasion de revenir sur le devant de la scène. Juste avant la sortie d’un album dont il assurait la promo, il invitait tour à tour chez lui la presse, des fans, heureux gagnants d’un billet magique, ou une poignée d’amis. En cette année 2006, son nouvel opus s’intitule 3121. La tournée de 96 dates le hissera en tête des performeurs les plus rentables. Il engrangera plus de 87 millions de dollars.

Prince vient de signer chez Motown, filiale d’Universal, après sa brouille artistico-judiciaire avec la Warner, détentrice de ses masters originaux. Il se libère ainsi du joug de Warner, et la seule façon de se réapproprier les bandes originales confisquées par la maison de disques est alors de réenregistrer chacun de ses titres. Il écrivit le mot slave– esclave – sur sa joue et prit un nouveau départ sous l’appellation The Artist ou encore Love Symbol.

La musique, son refuge

Avant l’avènement des réseaux sociaux – qu’il détestait –, le meilleur moyen d’exister était de faire fonctionner le bouche à oreille. Il invitait garçons et filles bien placés, du milieu de la mode, du cinéma ou de la restauration. Ces rendez-vous intimes donnaient l’occasion au musicien de tester son pouvoir de fascination, de se produire pour le seul plaisir de jouer, sa raison d’être. Prince, autodidacte surdoué, à l’aise dans tous les styles, du classique à la country, est un maître charmeur de 1 m 57.

L’annonce de sa mort, jeudi dernier, a stupéfait le monde entier. Son corps inanimé a été retrouvé dans l’ascenseur de sa demeure-studio de Paisley Park à Minneapolis (lire encadré). Une semaine auparavant, il aurait été victime d’une overdose.

Prince est le fils de la chanteuse Mattie Shaw, qui le surnomme Skippy, et d’un plâtrier, John L. Nelson, pianiste la nuit au sein du Prince Rogers Trio. Cet enfant complexé par sa petite taille, timide, épileptique jusqu’à 7 ans, est un excellent basketteur. La musique est son refuge. Il est en guerre contre son beau-père au moment de la séparation de ses parents, écoute Santana, Fleetwood Mac et Larry Graham, lequel deviendra son bassiste. Prince compose d’oreille à 7 ans et se persuade qu’il fera carrière, à peine cinq ans plus tard.

Julie Ordon se souvient: «Il était très, très séducteur avec les garçons comme les filles. On dit flirtatious en anglais.» Voix grave, œil de biche souligné d’un trait noir, doigts fins, sourire enjôleur, Prince est à l’image de sa musique sexy et caressante. Il s’exprime, bouge et joue comme une main caressante prête à explorer une zone érogène. «Il avait la démarche chaloupée des latinos. Une sorte de marcher-danser», souligne Julie Ordon. Etait-il interdit de le regarder dans les yeux, comme le rapportent des journalistes tombés dans le panneau? «Non. Il venait vers nous, saluait chacun, demandait si tout allait bien, si on désirait à boire. Il nous a indiqué où se trouvait la cuisine, le coin tranquille, le petit salon. Il était sensible aux autres, souhaitait que nous nous sentions à l’aise. C’était très cool, décontracté.»

Une grande fragilité

Qui était-il? Prince a emporté avec lui le mystère de son identité. Y en avait-il un? Visiblement aucun face à Larry King, journaliste vedette de CNN, en 1999. Il apparaît malin, taquin, doux, drôle, profond, très en contrôle. Invité des talk-shows américains, il savait faire preuve d’autodérision. On l’a décrit comme procédurier, parano. Il se protégeait d’un business sans états d’âme, voulait être libre mais restait prisonnier des aléas de son inspiration – malgré une productivité débridée – incapable de renouer avec les sommets de Sign «O» the Timesà l’heure où l’industrie musicale était en pleine mutation.

Alors, pourquoi tant de secret? «Prince était très souvent dans le jeu par peur de dévoiler sa fragilité, comme Marilyn Monroe lorsqu’elle surjouait son côté séducteur», précise Julie Ordon. Toujours à la recherche de l’étincelle divine – «Mon inspiration vient de Dieu», disait-il. Il a été l’incarnation de ce qui s’est fait de mieux dans les années 80 et 90. Prince a créé un son, signé des tubes organiques, intenses, syncopés, imagés, à l’architecture sophistiquée, et populaires. Let’s Go Crazy, Kiss, Sexy M.F., Cream, ou les ballades Nothing Compares 2 U et Purple Rain.

Chez lui, la déco était rehaussée de violet. «La maison était de style contemporain, plongée dans une semi-obscurité, avec du velours partout et des boiseries sombres. Un vaste canapé lie-de-vin très cosy pour recevoir les hôtes, d’immenses lustres en cristal. Il y avait des arrangements floraux en quantité, une collection de guitares électriques accrochées au mur. Je me souviens d’une énorme table de billard.» Violette, évidemment.

Prince soignait son apparence, ses vêtements étaient toujours du sur-mesure. «Il avait des bottines à talonnettes, il était très bien coiffé, court sur les côtés et du volume sur le dessus. Ses vêtements étaient très près du corps. Il portait une chemise à jabot ouverte sur le torse. Avec son petit corps menu, il devait piquer des fringues à ses gonzesses», s’amuse Julie Ordon.

Et puis, il s’est mis à jouer, seul. «D’abord au piano, puis à la guitare. Il remplissait l’espace de sa présence. Nos corps ont réagi instantanément, comme si nous étions pénétrés par une drogue. On se sentait envahi par sa façon unique de s’exprimer.» Prince était magnétique. «Il a joué ses classiques. Tout le monde tapait dans les mains. On bougeait. C’était envoûtant.»

Stevie Wonder en larmes

Julie Ordon le reverra à deux reprises, en solo à New York, dans les établissements de Richie Akiva, un ami commun, patron de Butter et de 1OAK, night-clubs des stars. «Prince aimait se produire seul afin de voir comment le public réagissait. Il testait ses nouveaux titres. Il laisse derrière lui une bibliothèque musicale. Il a influencé des générations. Aujourd’hui, personne ne peut rivaliser.»

Témoin de Jéhovah, Prince Rogers Nelson a été incinéré samedi dernier. Les résultats de son autopsie seront connus dans un mois. Reste sa musique, des milliers de titres jamais publiés. «Un jour, quelqu’un va les sortir», assurait-il, invité sur le plateau de The View.

L’émotion ressentie à l’annonce de sa disparition fut à l’image de celle de son modèle: Stevie Wonder. Voir ce géant pleurer sur CNN démontre, si besoin était, l’importance de l’artiste disparu. «Jouer comme lui de tous les instruments sur un album est une façon de donner chaque parcelle de vous et de ce que vous ressentez à votre public. C’est votre âme», dit-il, bouleversé.

Rideau, violet.

Lire aussi les dernières révélations des médias américains. Selon plusieurs d'entre eux, le chanteur transportait sur lui des médicaments opiacés.

Salaires 2016: combien valez-vous?

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Julie de Tribolet
De g. à d. Maria Isabel Fernandes Da Silva 37 ans, ouvrière agricole à Riddes (VS), Alexandre Flavio 27 ans, informaticien au Mont-sur-Lausanne (VD) et Valérie Clerc 39 ans, collaboratrice spécialisée pour la Confédération, Neuchâtel.
Dossier

Combien estimez-vous devoir être payé? Pénibilité de la tâche, horaires, responsabilités: 14 Romands nous révèlent le montant du salaire qu’ils souhaiteraient gagner pour être payé au juste prix. Métier par métier, 200 salaires sous la loupe. Enfin, l’édition 2016 du «Livre des salaires» vient de paraître. Où vous situez-vous?

Combien gagnez-vous? Si les rémunérations varient fortement en fonction de l’âge, de l’expérience, des qualifications, des formations continues et du lieu, le «Lohnbuch 2016» du canton de Zurich propose des indications quant aux salaires en cours en Suisse. Architecte, magasinier, droguiste, électronicien, comptable... Où vous situez-vous?

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Retrouvez l'intégralité de ce dossier consacré aux salaires, avec notamment les témoignages de nombreux Romands, dans L'illustré n°17, disponible

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Augustin Rebetez partout à l'oeuvre

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Jean-Blaise Besençon
Tête-à-tête

Chaque semaine, «L’illustré» rencontre une personnalité au coeur de l’actualité culturelle romande. Aujourd’hui, l’artiste Augustin Rebetez, qui expose à Bâle, au Locle et aussi à Sion!

Il rentre de Liège, où il a animé un atelier dans une école d’art. Hier, il était à Bâle, pour assurer un peu de maintenance dans son installation du Musée Tinguely. «C’est une tour haute de 8 mètres dans laquelle on peut grimper et actionner plein de trucs…» Dans cette exposition collective, Prière de toucher, la création imaginée par Augustin Rebetez, Noé Cauderay, une fidèle complice, et trois amis architectes souffre de son succès: «Mille personnes par jour voient notre travail, c’est trop cool.»

Simultanément, dans deux salles du Musée des beaux-arts du Locle, l’artiste convie les visiteurs à un curieux Colloque des oiseaux; variation en noir et blanc sur des thèmes à la fois mystérieux et familiers. Des drôles d’oiseaux perchés, des photos de gens qui leur ressemblent, des vidéos, des dessins; son travail le plus personnel, «qui parle de la solitude aussi». Jusqu’au 15 mai, Rebetez expose aussi à Sion, à la Ferme-Asile, dont il a réaménagé le grand volume en «usine à poésie» partagée et participative. Avant ça, suivant un agenda débordant, le créateur aura encore passé quinze jours en Abkhazie. Du coup, on se retrouve chez lui, dans le val Terbi, à Mervelier, là où il est né en 1986. L’ancienne ferme est restée une maison familiale. «J’ai aimé cette enfance à la campagne, mais je n’en ai pas connu d’autre, donc je ne sais pas trop quoi en dire.» Le bel endroit semble loin de tout: «Je suis tout le temps dans les villes, mais je n’aimerais pas trop y vivre. Ici, j’ai l’avantage d’une grande maison, d’un grand jardin, j’ai besoin de place pour travailler.» Si une galerie le représente aujourd’hui à Berlin, et une autre à Zurich, Augustin avoue préférer les endroits «moins à la mode». A sa manière tranquille, les choses se sont enchaînées le plus simplement du monde. «Après l’école de photo à Vevey, j’ai fait toutes sortes d’images, des portraits, des pochettes de disques. Petit à petit, mon travail personnel a pris le dessus, au bout d’un moment je ne faisais plus que des expos et des travaux perso.» Personnel et partagé, tels sont ses marques de fabrique, son art de vivre. Artiste tous azimuts, il partage avec une bande d’amis, musiciens, cinéastes, photographes, architectes, designers, qui ne cesse de s’agrandir, ses projets les plus ambitieux. Pour l’été prochain, Augustin prépare une grande exposition aux Rencontres photographiques d’Arles. Il se bagarre au téléphone pour se débarrasser d’un faux gazon vert… Faire entrer un peu de l’esprit des squats dans l’Espace Présence Suisse… Augustin Rebetez est à l’œuvre!

Colloque des oiseaux, exposition au Musée des beaux-arts du Locle, jusqu’au 29 mai, exposition collective au Musée Tinguely à Bâle, jusqu’au 16 mai, à la FermeAsile à Sion jusqu’au 15 mai.

«Sans Estelle, ça va être un vide abyssal»

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DR
Estelle Balet était un vrai rayon de soleil, pleine de joie, pétillante, en même temps qu'une grande championne. Tout à gauche, l'une des photos préférées de son papa, après une partie de pêche ensemble.
Hommage

Emportée à 21 ans par cette neige qu’elle avait apprivoisée presque avant de savoir parler, Estelle Balet a profondément marqué tous ceux qui l’ont côtoyée.

Elle s’était réveillée à l’aube pour préparer les sandwichs de l’équipe du tournage, ce funeste mardi matin 19 avril. Cela devait être son avant-dernière descente de la saison. Puis elle allait partir en vacances avec son compagnon, Leo Slemett, freerider comme elle. En septembre, Estelle Balet devait commencer des études de marketing à la Haute Ecole de gestion de Genève, entre deux entraînements et compétitions en Europe et en Amérique. La vie était plus belle que jamais pour la petite merveille de Vercorin après son deuxième sacre mondial. Mais, en cédant sous sa planche, une plaque de neige a figé à jamais sa trajectoire fulgurante dans un couloir du modeste Portalet.

Trois jours après le drame, à la verrée d’adieu, les gens qui l’aimaient étaient condamnés à revivre ses exploits et ses sourires sur le grand écran de la salle de gym du village, à se rappeler de bons souvenirs entre riders, des anecdotes d’enfance entre villageois. La veille de l’enterrement, à l’issue de la veillée funèbre dans cette église construite par le grand-père de la disparue, Eric Balet a accepté d’évoquer le souvenir de sa cadette. Cet ancien journaliste était devenu patron, en 1993, des remontées mécaniques de Vercorin. Il est depuis treize ans le directeur de Téléverbier. Autant dire que, en plus de son deuil de père, Eric Balet doit aussi gérer émotionnellement cette proximité du drame avec son activité professionnelle dans la Mecque du freeride, là où son enfant venait de triompher il y a trois semaines, en remportant l’Xtreme de Verbier et, du même coup sa seconde couronne mondiale. Cet homme posé tente d’abord de mettre en mots le drame de manière factuelle: «Je suis allé survoler en hélico les lieux de la chute. Pourquoi Estelle a-t-elle enclenché son virage à gauche si tard? Manquait-elle de vitesse? Est-ce qu’elle a eu un problème avec ses fixations? Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y avait rien à faire: dans son interminable chute, elle a tout perdu: planche, casque, DVA, airbag, veste… Fracture du crâne. Elle est morte sur le coup.» Le professionnel des sports de neige se résout alors à redevenir le père: «C’était une fille merveilleuse. Merveilleuse… Et je ne le dis pas parce qu’elle n’est plus là. Je le dis parce que c’est la vérité. Bien sûr, elle avait du caractère, mais elle était toujours altruiste. Jamais une once de calcul vis-à-vis de ses adversaires. Sa principale concurrente au classement cette saison, Anne-Flore Marxer, est venue habiter chez nous. Bien sûr, elle avait l’esprit de compétition dans les veines. Mais, je le répète, elle pensait d’abord aux autres.»

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Marielle et Eric Balet samedi matin, sur la fontaine de Vercorin. Les parents font face au drame avec courage. «Mais il y a des moments où l’on craque», reconnaît le papa.

Et Eric Balet de refaire cette carrière sportive fulgurante: Estelle est posée sur une paire de lattes à 2 ans et 4 mois par ses parents, eux-mêmes excellents skieurs, notamment par une maman, Marielle, qui a fait de la compétition. «Elle voulait toujours être devant. A l’âge de 9 ans, elle m’avait battu dans une course. Pour un père bon skieur, cela m’avait presque vexé! Elle a gagné beaucoup de compétitions, mais à 10 ans elle s’est déchiré les ligaments croisés. Sa cousine Agathe lui a proposé de faire du snowboard, vu qu’elle était interdite de ski pendant une année. Et c’était reparti! Elle s’est mise au snowcross et elle devançait la suivante de trois secondes. Mais, à la finale suisse, il y a du brouillard et elle chute. Elle finit troisième. Elle décide tout de suite d’arrêter cette discipline. Je le regrette un peu, parce que je crois qu’elle y aurait excellé.»

Mais quand on est la fille du boss de Téléverbier, impossible aussi d’échapper comme spectatrice au mythique XTreme. «Estelle a vu Géraldine Fasnacht descendre la face, se souvient Eric Balet. Elle était fascinée. Elle a donc commencé le freeride. Je dois dire que je n’ai pas été très enthousiaste quand elle m’a annoncé qu’elle allait rater une semaine d’école pour aller faire des courses à La Clusaz.»

Quatre ans à peine de pratique auront suffi pour que l’admiratrice rejoigne son idole au sommet de cette discipline à risque. Une ascension en apparente contradiction avec la douceur qui émanait d’elle, de ses traits féminins, de son sourire tout sauf carnassier. C’est oublier que cette jolie blonde se préparait physiquement comme aucune autre, à fond, trois fois par semaine. «Elle s’était forgé un corps d’athlète. Elle était bien foutue, très vigoureuse, à force de travail. Et elle se couchait à 8 heures et demie, complètement épuisée. Parce qu’elle voulait être une sportive d’élite. Une fois par mois, elle annonçait qu’elle allait faire la bombe. Et elle revenait à 6 heures du matin», se souvient avec un timide sourire le papa.

Pourtant, d’après lui, Estelle n’aurait sans doute pas joué les prolongations dans le freeride: «Je pense qu’elle n’aurait pas beaucoup attendu pour faire des bébés. Parce que, en somme, elle avait déjà réussi à créer sa petite légende de championne. Et puis aussi parce que le sport, c’était une chose, mais qu’elle était bourrée d’autres qualités qu’elle ne demandait qu’à développer. C’était une bosseuse, une courageuse, qui avait besoin de se créer de nouveaux buts et d’aller jusqu’au bout de ses objectifs. Je viens de retomber sur des e-mails qu’elle m’a envoyés: «Faut que tu m’aides! Je dois faire ce dossier de sponsor!» Et puis elle prenait ses décisions seule, sans se laisser influencer.»

«Comment faire pour continuer sans toi?»

Mais Estelle n’est plus là. Le regard bleu ciel du Valaisan s’embrume: «C’était un boute-en-train. Elle prenait une place folle chez nous. Ça va être un vide abyssal sans elle. Et puis ses pâtisseries vont nous manquer. Sa sœur Charlotte lisait un livre par jour depuis son plus jeune âge. Estelle, c’était un gâteau fabriqué par jour ou presque. Ses macarons, je peux vous assurer qu’ils valaient largement ceux de Ladurée.»

On devine que ce père orphelin de sa fille pourrait passer toute la soirée à parler d’elle, mais son épouse l’appelle: les voisins leur ont préparé le souper en cette veille d’enterrement.

La cérémonie du lendemain permet de confirmer ce vide qui s’est abattu sur tous ceux qui connaissaient bien Estelle. Le prêtre fait de son mieux, tente quelques comparaisons botaniques pour rappeler le rayonnement de la jeune femme. Mais rien ne pourra remplacer la vie, cette vie. Pierre, le frère d’Estelle, la voix cassée, après avoir rappelé plaisamment les tendances au désordre domestique de la disparue, exprime d’ailleurs sans détour la cruauté de cet accident: «Tu vas tellement nous manquer, Estelle. On ne sait tout simplement pas comment on va continuer sans toi.» Charlotte, la sœur, évoque de son côté les différences qui ont parfois pu les opposer, l’intellectuelle réservée et la sportive extravertie. «Mais c’est le propre de la relation entre deux sœurs. Le plus important, c’est surtout qu’on s’aimait.» Et Charlotte d’avouer que, ces derniers jours, elle lui pique ses affaires pour conjurer le drame.

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A l’issue de la cérémonie, vendredi soir, le cercueil est suivi par les parents, la sœur et le frère d’Estelle. Dans les haut-parleurs résonne le morceau du groupe Keane «Somewhere Only We Know»: «Ceci pourrait être la fin de tout / Alors pourquoi n’irions-nous pas / Dans un endroit que nous sommes seuls à connaître?»

Un éclair d’éternité, pourtant, à l’issue de l’office funèbre: le bruit des skis et des snowboards qui s’entrechoquent pour former la haie d’honneur entre l’église et le corbillard, la ballade du groupe Keane Somewhere Only We Know en arrière-fond. Le temps se fige. Les larmes coulent de nouveau sur les visages des riders. Suivant le cercueil décoré par la ceinture de championne du monde, les parents, la sœur, le frère, toute la famille, les tantes et toute la communauté de cette station anniviarde qui a su rester avant tout un village, une communauté, tous ces citoyens de la montagne ne forment alors plus qu’une entité en communion avec leur championne. Estelle a eu droit à un hommage à son image: digne, intense, authentique, généreux. Un hommage valaisan, en somme.

A lire également sur ce même sujet, les circonstances de l'accident qui a coûté la vie à Estelle Balet


La chute vertigineuse d'Estelle Balet

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Keystone/Police cantonale valaisanne
Le sommet du Portalet (hors champ sur l’image de gauche) culmine à 3344 mètres, au-dessus d’Orsières. Sur la photo de droite, en vert, l’itinéraire envisagé par Géraldine Fasnacht et Estelle Balet. En rouge, la coulée qui a emporté la malheureuse.
Lieux du drame

Ce qui devait être une belle journée de glisse pour Estelle Balet et sa coach et amie Géraldine Fasnacht, avec un film à la clé, s'est transformé en tragédie.

Estelle Balet, 21 ans, et Géraldine Fasnacht, 36 ans, sa coach et amie, ont décollé de Sion mardi 19 avril à 7 heures. La jeune championne du monde devait être la protagoniste d’un film intitulé Exploring the Known, dont le tournage était prévu sur deux jours. A bord de l’hélicoptère de la compagnie Héli-Alps avaient également pris place une équipe de tournage et un guide. Après un vol de reconnaissance, les deux freerideuses, accompagnées du guide, sont lâchées près d’une corniche, juste en dessous du sommet du Portalet. Au sommet du couloir envisagé par les deux jeunes femmes, il y a peu de poudreuse, 30 centimètres, 10 à peine par endroits.

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Estelle Balet (à g.) et Géraldine Fasnacht.

Géraldine Fasnacht s’élance la première et dévale la pente, pour attendre Estelle Balet 150 mètres plus bas. Rien ne bouge. Estelle Balet se lance, choisissant un itinéraire légèrement différent. Quelques mètres plus bas, les traces laissent deviner la suite: une plaque à vent s’est décrochée, déclenchant une avalanche qui emportera la jeune femme. Estelle Balet est prise dans une neige d’abord poudreuse, puis mêlée à la lourde neige de printemps. La coulée l’emporte le long d’un couloir abrupt, jonché de rochers et coupé d’imposantes falaises. Au sommet de la corniche, le guide a tout vu.

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Très vite, les secours sont avisés: le 144 a enregistré l’appel à 8 h 10. En attendant, le guide s’empare de son DVA et s’élance à la recherche de la jeune femme. Skiant sur l’avalanche, il va emprunter le couloir où la malheureuse a disparu, aussi loin qu’il peut. L’hélicoptère d’Héli-Alpes va le récupérer au milieu de la pente pour l’amener 800 mètres en contrebas, là où la coulée s’est arrêtée. Quelques minutes plus tard, à l’arrivée de l’équipe de secours de la Maison du sauvetage, Estelle avait déjà été dégagée. Mais toutes les tentatives de réanimation auront été inutiles, la chute et la violence des impacts auront été fatales à la jeune championne.

 

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10 astuces pour un meilleur salaire

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Reuters
Bien négocier son salaire est essentiel pour tout employé, quel que soit le secteur d'activité (ici une entreprise horlogère au Locle).
Savoir négocier

Malgré la crise, obtenir une augmentation n’est pas utopique. Ces 10 conseils vous seront utiles au moment de négocier.

1 ÉCOUTER Si vous voulez deviner où votre interlocuteur veut en venir, écoutez-le attentivement, il aura le sentiment d’être reconnu et apprécié. Posez-lui ensuite vos questions en provoquant des contacts visuels réguliers, mais ne l’interrompez pas tout le temps, engagez-vous lorsqu’il a fini sa phrase, vous emmagasinerez d’autant plus d’informations.

2 OSER Arrivez à la négociation avec des chiffres concrets. Evitez les arguments vagues, type «gagner plus que l’année passée ou plus que chez mon dernier employeur». Articulez des chiffres précis, qui s’entendent avec ou sans le 13e salaire.

3 PRÉCISER Si on vous propose des suppléments en nature, genre voiture de fonction ou téléphone portable, demandez des détails, le type de modèle du véhicule envisagé, ce qu’entend «remboursement du téléphone portable». L’appareil? L’abonnement? Les communications? Les trois à la fois? S’il s’agit d’un abonnement de train, 1re ou 2e classe? Soyez concret. Mieux vaut paraître sûr de soi et s’affirmer, vous démontrerez que vous êtes bien préparé et que vous avez de la personnalité.

4 CONVAINCRE Affirmer que vous méritez le salaire que vous demandez n’est pas suffisant. Il faut convaincre, rendre votre demande légitime. N’exigez jamais quelque chose sans justifier votre revendication. Mais gardez la mesure, trouvez le juste milieu en mettant en avant vos qualités et vos réussites sans paraître arrogant. Pour vous accorder ce que vous voulez, votre interlocuteur doit en avoir envie et, pour cela, vous apprécier.

5 JUSTIFIER Même si la personne en face de vous a très envie de répondre positivement à vos exigences, elle n’en a peut-être pas les compétences. N’oubliez pas que souvent, le recruteur devra encore convaincre son supérieur. Dès lors, avant d’entamer le processus de négociation, essayez d’identifier les points sur lesquels l’entreprise est flexible, de discerner ce qu’elle est en mesure de vous donner.

6 CIBLER Beaucoup pensent que la négociation se résume à persuader votre interlocuteur pour le ranger à votre avis. Même si cela représente une partie du processus, il est également important de comprendre qui est la personne de l’autre côté de la table, quels sont ses intérêts et ses contraintes. Plus vous aurez d’informations sur votre futur employeur, mieux vous saurez identifier ses objectifs et comprendre pourquoi il est intéressé par vous. Ce sera plus facile d’adapter vos objectifs aux siens.

7 PENSER N’oubliez pas d’évoquer les conditions de la caisse de pension de l’entreprise et sa situation, c’est une question très importante. Vos vieux jours en dépendent. Selon le niveau et le règlement de la caisse, cela vous incitera peut-être à faire des concessions – ou non – sur vos revendications salariales.

8 CLARIFIER Si on vous fait des propositions que vous ne sentez pas, évoquez vos inquiétudes, et toutes au même moment. Ne commencez pas par lister quelques éléments pour en énoncer d’autres plus tard. Les recruteurs veulent connaître toutes vos appréhensions en amont, pour qu’ils puissent en parler à leurs supérieurs en une fois et ainsi trouver une solution satisfaisante. Il est également capital de dire tout haut ce qui vous importe. Sinon, l’employeur pourrait penser que vous êtes tous deux parvenus à un bon compromis alors que ce n’est pas le cas.

9 DÉCRYPTER Chaque question de votre futur employeur est posée pour des raisons précises. Afin d’y répondre au mieux, vous devez comprendre le pourquoi de ces questions. Pour ce faire, ne vous focalisez pas sur la question posée. Demandezvous plutôt pourquoi on vous la pose. Lorsqu’un recruteur vous demande si vous avez des entretiens avec d’autres entreprises par exemple, ce qu’il veut savoir est à quel point il doit se dépêcher de vous embaucher avant qu’un concurrent ne vous chipe.

10 IGNORER Les déclarations qui ressemblent à des ultimatums servent souvent à mettre votre interlocuteur en «position de force». Mais cela ne veut pas toujours dire qu’elles sont des ultimatums à proprement parler. En clair, laissez la personne exagérer son ultimatum si elle le souhaite, mais ne le prenez pas trop au sérieux.

Sources: Deepak Malhotra, professeur à la Harvard Business School, auteur d’une étude publiée par le site CareerBuilder et «Alles over salarisonderhandelingen» par Jack J. R. Van Minden, Editions L. J. Veen, édition française.

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René Libal ou la flamme du rameur

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René Libal (à d.) et la flamme olympique.
Jeux olympiques

Le 29 avril, pour transporter la flamme olympique de Genève à Lausanne, on a rendu honneur à l’un des plus olympiques des sports: l’aviron.

Qui mieux que René Libal aurait pu transporter la flamme olympique des Nations Unies, à Genève, au Musée olympique à Lausanne et célébrer en même temps cette discipline hautement collective et amateur? Arrivé de Tchécoslovaquie à Lausanne en 1968, après avoir disputé deux JO, il y a développé ce sport comme personne. «Chez nous, tout le monde tire à la même corde, nous cadrons bien avec les idéaux olympiques», dit-il. C’est une embarcation à 8 rameurs, 4 filles et 4 garçons, qui a amené l’auguste objet. Parmi eux, Barnabé Delarze, qui ira aux Jeux, et les petites-filles de René Libal, Nina et Juliette. Jusqu’à Rio, en août, 12 000 personnes se passeront ce feu, de ville en ville.

Bouquet de champions

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Darrin Vanselow
Les noms de Charlotte Chable et d’Anthony Bonvin rayonneront-ils au firmament du sport suisse comme ceux de glorieux ex-lauréats de l’Aide sportive suisse tels que Bacsinszky, Lambiel ou Wawrinka? Il régnait en tout cas à Lausanne un soleil de tous les dieux de l’Olympe pour célébrer leurs titres de meilleurs espoirs romands 2015. Les deux skieurs, elle de Villars (VD) et lui d’Arbaz (VS), ont fêté leur élection sous l’œil bienveillant d’autres sportifs célèbres, à l'image ici de la nageuse Swann Oberson et de la médaillée olympique de triathlon Magali di Marco lors d’un événement qui sert à récolter des fonds afin de soutenir environ 700 athlètes suisses. Il faut aider l’Aide sportive suisse!
Darrin Vanselow
Lors de l’apéritif sur la terrasse du Musée olympique, les invités de la soirée romande de l’Aide sportive suisse se sont réchauffés au soleil brûlant de l’olympisme.
Darrin Vanselow
Les skieurs Anthony Bonvin, 21 ans, meilleur espoir romand 2015, et Daniel Yule
Darrin Vanselow
Erika Hess, six fois championne du monde de ski, et Charlotte Chable, skieuse de 21 ans, meilleur espoir romand 2015.
Darrin Vanselow
Stars de l’hiver au soleil, et à la retraite: Sylvain Freiholz (saut à skis), Laurence Rochat (ski de fond) et Gilles Jaquet (snowboard).
Darrin Vanselow
Les autres sélectionnés: Bryan Zooler (ski freestyle), Louanne Juillerat (BMX), Killian Peier (saut à skis) et Marianne Fatton (skialpinisme).
Darrin Vanselow
Tout auréolée de sa qualification pour les JO: l’escrimeuse Tiffany Géroudet et... le baron de Coubertin.
Darrin Vanselow
Solaires: les sprinteuses Marisa Lavanchy et Sarah Atcho.
Cocktail
Bouquet de champions

En avant, chevaliers!

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Lionel Flusin
De g. à d.: le commandeur Jean-Clément Texier, Michel Jeanneret, réd. chef de «L’illustré», Christophe Passer, son épouse Isabelle Falconnier, Werner de Schepper, réd. chef de la «Schweizer Illustrierte», et Martin Werfeli, président du jumelage suisse.
Presse et honneurs

Jeudi dernier, l’hôtel Beau Rivage, à Genève, fut de nouveau le théâtre du chapitre solennel de la Confrérie des compagnons de Gutenberg.

En présence du grand maître Jean Miot, de Martin Werfeli, président du jumelage suisse, et de Jean-Clément Texier, son secrétaire exécutif, également président de Ringier France, l’éditeur lausannois Pierre-Marcel Favre a été élevé au rang de commandeur de la Confrérie des compagnons de Gutenberg. Tous ces ardents défenseurs de la langue française et de l’écrit ont ensuite goûté aux délices de Dominique Gauthier, chef du restaurant Le Chat Botté.

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