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Article 6


Emil Steinberger toujours irrésistible

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Anja-Maria Stampfli/RDB
Parti à New York en 1990, Emil a épousé là-bas sa seconde épouse, Niccel, en 1999, avant de rentrer en Suisse.
Humour

L’humoriste est de retour avec ses classiques 
et des nouveautés, tel le 8e conseiller fédéral.

C’est qui, Emil? Ce Lucernois est l’un de nos plus célèbres humoristes. Il s’est imposé dans les années 1970, a tourné avec Knie, joué dans Les faiseurs de Suisses, écrit trois livres, vécu six ans à New York, où il s’est remarié. Il a fait rire en français dès 1983.

La scène lui manquait?«Non. J’avais arrêté, dit-il avec son célèbre accent, depuis son domicile bâlois. J’ai donné des représentations à l’occasion et ça a été un succès surprenant. Les billets partent en une heure. Le public récite mes sketchs; rire est une thérapie pour lui comme pour moi.»

Nouveau répertoire? Du 10 au 28 janvier, on retrouvera en Suisse romande le caporal Schnyder et des nouveautés: «Le 8e conseiller fédéral, les CFF. Le spectacle initial, Emil – Encore une fois!, faisait 3 h 15, j’ai dû le raccourcir.»

Le français?«C’est dur. Je traduis tout. Le rythme n’est pas le même dans les deux langues. Autrefois, on m’a conseillé de ne pas le faire en me disant que les Romands n’aimaient pas les Alémaniques», rit-il.

L’époque l’amuse?«Une dame a écrit qu’il fallait organiser un sommet Poutine-Trump à Lucerne. Mais un tel meeting donnerait-il quelque chose de sérieux ou un witz? On ne sait plus où l’on va! J’ai tant à faire que ça m’empêche heureusement d’y penser.»

Schneider-Ammann, un sérieux concurrent?«Le pauvre a confessé qu’il n’avait pas compris pourquoi son allocution avait tant fait rire. C’est un peu triste. Nos politiciens ne peuvent pas réussir dans tous les domaines.» Di. D.

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Virginie Faivre range ses lattes

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Darrin Vanselow
La freestyleuse Virginie Faivre et son bouquet de trophées sur les pistes de Châtel (F), avec un brin de nostalgie: «La retraite, même si l’on s’y prépare, c’est quelque chose de spécial pour une sportive d’élite.»
Ski freestyle

Maintes fois couronnée 
dans son sport, le ski freestyle, 
Virginie Faivre tire sa révérence.

Un dernier sourire, immense, et puis s’en va. Bardée de titres, pionnière de son sport, l’aérien ski freestyle, la jolie Vaudoise de 34 ans range ses lattes. La passion est toujours là, puissante, mais la raison l’a emporté. Une mauvaise chute en avril, à Zermatt, assortie d’une sévère commotion, a précipité sa décision. «Le médecin m’a dit qu’il ne fallait pas que je tombe de nouveau sur la tête. Je suis encore sujette à des migraines, des fatigues. Je comprends soudain que je suis fragile.» Il reste les belles rencontres, les sublimes voyages. Le plus beau? «Oh, les Jeux! Pour une Lausannoise comme moi, ce fut un rêve d’enfant.» Tête bien faite, sa reconversion est encore floue, mais de jolies pistes se dessinent. Elle est responsable romande de l’Aide sportive, qui soutient tant de jeunes talents. Elle voyagera sans doute avec son navigateur d’ami. Et elle profitera du lac et de la Riviera, qu’elle aime tant. Bonne nouvelle vie, Virginie! M. D.

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Mélanie Chappuis: "J’ai détesté trahir 
plus qu’être trahie"

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Lionel Flusin
Mélanie Chappuis, qui êtes-vous en quatre mots? "Impulsive, passionnée, anxieuse et entière."
Interview intime

De l’amour, Mélanie a éprouvé les tourbillons jusqu’au vertige. Alors que ses «Femmes amoureuses» sont mises en scène 
à Genève, l’écrivaine revient sur ses passions et son bonheur 
retrouvé auprès de Philippe «Zep» Chappuis, son mari.

Mises en scène par José Lillo, cinq comédiennes se racontent en Femmes amoureuses, une trentaine de textes écrits par Mélanie Chappuis. Depuis son premier roman, Frida, publié en 2008, l’écrivaine a souvent témoigné de ses amours et de ses passions, explorant avec autant de sensualité que de sensibilité ces transports qui nous envoient en l’air, nos élans quand ils se brisent aussi.

Des instantanés de nos vies amoureuses où l’on entend des choses délicates comme «Pleurer jusqu’à ce que tu me quittes…», ou cette femme plus âgée qui dit: «Mon mari, j’ai peur du bruit que les enfants ne font plus…», celle qui réalise «En chemin tout à ma fascination, j’ai probablement oublié de faire naître la femme en moi…», ou encore cette autre qui avoue: «Et je ris dans tes bras d’être inspirée par d’autres que toi.»
«Plusieurs de ces textes découlent aussi de ce que m’ont confié des amis hommes. Quand on parle d’amour, nos histoires se ressemblent comme deux gouttes d’eau. On est tous pareils, un jour ou l’autre on ressent les mêmes joies et les mêmes peines.»

Dans votre avant-dernier livre, L’empreinte amoureuse, 
le personnage principal, un homme, 
se retourne sur ses amours; il a vécu une enfance nomade, une vie qui ressemble à la vôtre…

Un peu oui. Je suis née à Bonn, en Allemagne, et puis au fil des affectations de mes parents diplomates, j’ai vécu au Guatemala, puis au Nigeria, puis en Argentine, ensuite à New York. A mon frère et à moi, mes parents avaient dit: «Vous nous suivez jusqu’au bac et ensuite vous retrouverez vos racines.» Ce qui n’a pas été aussi facile que ça. La Suisse m’était aussi étrangère que tous les pays dans lesquels j’avais débarqué. Je connaissais la Suisse des vacances, de la montagne, des grands-parents qui nous font des bons papets de poireau. Mais pas la Suisse du quotidien, celle des villes, des études…

Nos parents forment souvent notre première image du couple…

Oui, et les miens ne m’en ont pas vraiment donné une image traditionnelle. Ils sont toujours ensemble mais leur relation a connu des hauts et des bas. Ils ont aujourd’hui cette complicité et cette tendresse des couples qui ont traversé beaucoup de choses.

Et leur exemple a compliqué vos relations avec les autres, les garçons en particulier?

Surtout le fait de devoir régulièrement déménager, de changer de pays et même de continent tous les trois ou quatre ans. Ça a marqué mon caractère. Je me sentais chaque fois arrachée à mes copines, à mes amis. Quand j’avais enfin trouvé ma nouvelle place, il fallait repartir, quitter mes habitudes. J’ai vécu une enfance heureuse mais très mouvementée. J’ai mis du temps à m’en rendre compte, mais ces changements m’ont donné une forme d’instabilité. La durée a longtemps eu quelque chose de très angoissant pour moi.

... Qui faisait échouer vos relations 
à long terme?

J’avais besoin d’être acceptée rapidement alors j’étais gentille et avenante mais je faisais parfois trop de concessions et pas toujours aux bonnes personnes. J’avais envie d’avoir des amis rapidement, on est très influençable quand on veut plaire. J’aurais préféré être une fille un peu frondeuse qui attend que les autres viennent à elle. Ce besoin d’être aimée,
ça va mieux maintenant…

L’Argentine est restée le pays de votre cœur…

Juste avant, la vie au Nigeria avait été très difficile pour moi. Nous vivions à Lagos dans une bulle d’expatriés, je me souviens de gens assez snobs, envieux. Nous avions des amis dont les parents travaillaient chez Nestlé que j’aimais beaucoup, mais je n’avais aucun ami africain. A Lagos, j’ai été confrontée à la magie noire, j’ai vu un cadavre dans la rue, la tête détachée du corps, des visions assez traumatisantes pour une enfant… En Argentine, je me suis tout de suite sentie chez moi. J’allais dans un collège franco-argentin, je fréquentais donc des Porteños. Dès la première semaine, je me suis fait des copines qui m’invitaient rapidement à dormir chez elles, et dès mon premier jour d’école j’ai rencontré Florencia et Luciana, qui sont toujours des amies. A Buenos Aires, mes meilleurs amis étaient tous Argentins.

Et puis vous venez enfin vous installer en Suisse…

Quitter l’Argentine et arriver à Berne en plein hiver, dans la grisaille, je me souviens que ça a été encore une fois assez violent… Mais c’est aussi à Berne que j’ai connu mon premier amour. Et puis nous avons déménagé à New York, et j’ai dû quitter ce garçon dont j’étais très éprise… Ça créait des relations très romantiques, avec de gros déchirements romanesques. Je m’identifiais presque à Meggie dans Les oiseaux se cachent pour mourir (elle rit). C’était beau, quoi! Douloureux mais intense, d’où la difficulté de trouver ensuite une certaine stabilité… Heureusement, j’ai vécu tout cela avec mon frère. Il a été mon ancrage, les recommencements et les départs étaient plus doux grâce à sa présence.

Dans Maculée conception, votre troisième roman (2013), vous évoquez la mère du Christ et cet amour unique qu’une mère porte à son enfant…

C’est un amour inconditionnel, c’est sa spécificité. On n’a pas cet amour-là pour l’homme ou la femme avec qui on vit. On sait que, quoi que l’on fasse, nos parents nous aimeront toujours. Un enfant qui trouve mille défauts à ses parents, c’est moins rare, hélas…

A sa naissance, l’amour pour mon fils m’a totalement submergée, je ne m’attendais pas à une chose aussi puissante, belle évidemment, mais violente. J’étais comme quand on est fou amoureux mais à la puissance mille. Je n’avais pas faim, pas soif, je me nourrissais uniquement pour la qualité de mon lait (rire). Heureusement, tout cela s’apaise avec le temps. Après la fusion, il faut apprendre à détendre un peu le lien. La passion que j’avais pour l’écriture m’a aidée. A l’époque, je me suis plongée dans l’histoire de Marie, avec l’idée d’écrire un roman métaphorique sur la maternité, sans plus être dans l’autofiction.

Après, vous avez de nouveau écrit sur l’amour…

Oui, on n’en fait jamais le tour. Il y a mille façons de dire un même trouble, une douleur, un sentiment. J’ai cru que je m’arrêterais après Frida, mon premier roman… Avec Femmes amoureuses, j’ai pu être dans des instantanés, dans ces états fugaces, dans l’émotion pure qui convient bien aux textes courts. On est uniquement dans les cris du cœur…

Les vôtres?

Parfois. Mais ils se sont apaisés. Il y a quelques années, j’ai atteint un paroxysme en ce qui concerne les amours impossibles ou les amours doubles. J’ai été infidèle et trompée. J’ai détesté trahir encore plus que d’être trahie. Dans le deuxième cas, au moins, on garde son honneur. Mais certains le vivent très bien. J’ai peut-être un sens de la culpabilité un peu trop développé. J’étais empêtrée dans les éternels recommencements. Aujourd’hui, ça ne fait enfin plus partie de mon histoire.

Vous êtes aujourd’hui remariée avec Philippe Chappuis, plus connu sous le nom de Zep, créateur de Titeuf. Qu’est-ce que cette rencontre a changé en vous?

On a beaucoup appris sur nous-mêmes avant d’être ensemble, dans nos relations précédentes et, du coup, on essaie de se donner le meilleur… Nous sommes ensemble depuis six ans, et je découvre le bonheur de la durée. Et puis il a largement fait ma culture BD. Avant de le rencontrer, je pensais encore que les bandes dessinées, c’était pour les enfants et les adolescents. Mais je garde un faible pour Mafalda, malgré le charme de Titeuf.

Comme toutes les belles femmes, vous avez dû être souvent courtisée…

J’ai eu de la chance d’être aimée mais j’aimais tout autant qu’on m’aimait! Et ça ne m’a pas empêchée de souffrir. J’en ai bavé tout autant que j’en ai fait baver.

Et la beauté?

Ça ne m’a jamais donné confiance en moi d’être belle. Je dis «belle» parce que vous le dites et que ce serait injuste de ne pas reconnaître que mes parents se sont donné de la peine. Mais je me sens comme une femme, c’est-à-dire que les jours où je fais un effort je me trouve jolie, mais quand je sors du lit je me trouve moche. Quand je travaille à mon ordinateur avec mes dix couches pour avoir chaud aussi.

Qu’est-ce qui vous donne confiance 
en vous?

La valeur que l’on accorde à mon travail. Le fait que mon mari m’ait approchée parce qu’il avait aimé mon deuxième roman. Le fait qu’un metteur en scène comme José Lillo ait été séduit par Femmes amoureuses, qu’il ait choisi des comédiennes dont la sensibilité me parle beaucoup et qu’il utilise ces textes pour en faire une magnifique fête à l’amour dans sa pièce de théâtre. Mes lecteurs qui se confient à moi, aussi, parce que mes mots font écho. Ou L’empreinte amoureuse, mon cinquième roman, qui sort en poche parce que les stocks sont épuisés… Enfin l’amour de mon mari. Le sentiment qu’il dépend plus de ce que j’ai à l’intérieur que de mon apparence. Et mes enfants, qui me disent qu’ils n’aimeraient pas d’une mère parfaite parce que «parfait, c’est pas drôle».

Femmes amoureuses, de Mélanie Chappuis. Mise en scène de José Lillo, avec Céline Bolomey, Caroline Cons, Rachel Gordy, Patricia Mollet-Mercier et Alexandra Tiedemann. Jusqu’au 29 janvier au Théâtre Alchimic à Carouge. 
www.alchimic.ch

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Un vol 
de violon dingue, entre Genève et Sion

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Olivier Lovey
Pavel Vernikov, 64 ans, est une pointure internationale de la musique classique. A droite, son violon, «Contessa Crespi». Construit en 1747 à Plaisance (IT), cette pièce rarissime vaut 1,5 million de francs.
Fait divers

Détroussé dans 
le train, 
le virtuose Pavel Vernikov perd un instrument inestimable, 
tous ses papiers, son argent et 
se retrouve dans l’impossibilité de jouer et de voyager.

Ses doigts courent sur la nappe brodée. Fins, délicats, incroyablement juvéniles et tout à la fois rugissants de robustesse, agiles comme de petits félins, ces doigts captent l’attention et trahissent le métier – la vie! – de cet homme de 64 ans, aujourd’hui perdu de tristesse. Le violoniste Pavel Vernikov, concertiste virtuose, professeur de renom international et directeur artistique acclamé du Festival de Sion, ne trouve plus beaucoup de mots pour décrire sa situation. Il passe du russe à l’italien, avec un crochet vers le français et quelques inflexions d’anglais. Il est confus, perd le fil, s’excuse, passe sa main dans ses cheveux et regarde sa femme Svetlana Makarova, elle aussi violoniste, cherchant auprès d’elle une confirmation. Non, il n’est pas fou. Non, il n’a pas rêvé…

Un violon inestimable 
et invendable

Par la main d’au moins deux inconnus, son violon, l’inestimable «Contessa Crespi» ayant appartenu au virtuose Riccardo Brengola, construit en 1747 à Plaisance par Giovanni Battista Guadagnini, s’est bien envolé, littéralement sous ses yeux, un jeudi soir de décembre, dans la cohue d’un train InterCity circulant entre Genève-Aéroport et Sion. «C’est la pire chose qu’on puisse imaginer. C’est comme perdre un membre de sa propre famille. Mon violon m’accompagne depuis plus de vingt ans. A force, on se connaît bien. Je sais tous ses défauts et toutes ses beautés, je sais exactement comment il fonctionne, qui il est, comment il sonne. Il est comme une belle femme qu’on chérit très longtemps: chaque détail vous émerveille, chaque jour un peu plus.»

Quelques semaines après le drame, dans l’appartement de Sion où lui et sa femme viennent d’emménager avec leur petit garçon de 4 ans, Pavel Vernikov est toujours incapable de trouver la paix: «Sans lui, sans mon violon, je ne peux plus jouer… C’est inimaginable pour moi, je suis confus, terriblement affecté, passant d’un sentiment d’irréalité à de profonds questionnements. Jusqu’à me dire que, finalement, tout allait trop bien dans notre vie, la musique, les gens heureux autour de nous, les voyages… Comme s’il fallait que cela cesse, qu’il arrive quelque chose. Je lutte à chaque instant pour ne pas tomber dans la dépression. Heureusement, je suis bien entouré par ma femme, mes amis, ma famille. Et puis, tous ces musiciens qui se sont manifestés. De grands artistes m’ont téléphoné, tous pour me demander comment ils pouvaient se rendre utiles. J’ai été très impressionné par cette solidarité, vraiment. Quelqu’un m’a même contacté pour me proposer un instrument. C’est incroyable et inespéré!»En effet, et même si Pavel Vernikov jouit d’une renommée internationale et occupe d’importants postes, il serait bien incapable de s’offrir un violon d’une valeur telle que celle estimée pour le violon subtilisé à Genève, pour lequel les marchés s’accordent sur près de 1,5 million de francs. Ce dernier lui avait été prêté à longue échéance par la Fondation Pro Canale de Milan qui pratique de la sorte avec nombre d’autres musiciens.

Toute une vie dans un étui

Pourtant, et comme il le souligne avec amertume, la perte subie ce soir-là ne se résume pas à cet instrument d’exception: «Comme je suis très très prudent avec mon violon, anxieux au point de l’emmener aux toilettes lors de mes déplacements, j’avais l’habitude de tout mettre dans l’étui. De plus, j’avais déjà subi un vol sur ce même train il y a trois ans: mon portefeuille avait disparu. Ce soir-là, l’étui était vraiment rempli: avec le violon, il y avait quatre archets, dont un signé Dominique Peccatte, construit au XIXe siècle, eux aussi inestimables, des cordes neuves, beaucoup d’argent liquide ainsi que tous mes papiers et mes cartes de crédit.»


Pavel Vernikov et son épouse Svetlana Makarova, également violoniste, se retrouvent bloqués en Suisse. Pour des raisons kafkaïennes, il lui est impossible de renouveler ses papiers d’identité. Photo: Olivier Lovey

Comment, avec toutes ces précautions, l’impensable a-t-il pu se produire? «Je ne sais pas. Cela ne devait pas m’arriver à moi. Ceux qui me connaissent savent combien je suis prudent. Depuis des jours, je ne cesse d’essayer de me rappeler chaque seconde de ces quelques minutes passées en gare de Genève… Embarqué de justesse à la gare de l’aéroport, je m’étais installé dans le premier wagon. Ma valise était à côté de moi. Quant à l’étui, je l’avais d’abord gardé sur mes genoux, puis je l’avais mis sur le porte-bagage supérieur, parce que je devais travailler un peu sur mon ordinateur. Le train arrive à Genève. Là, vraiment beaucoup de personnes montent. Je me lève pour tirer ma valise vers moi. Et c’est alors qu’un homme très imposant me bouscule, m’empêchant de bouger. Je m’agite, essayant de m’extirper. Je lève les yeux vers le porte-bagage et en une fraction de seconde je réalise que le violon n’y est plus. Puis, c’est l’effondrement, la confusion. Le train part de Genève et moi, moi, je cours dans tout le train, regardant partout, interrogeant avec mon mauvais français tous les passagers, hurlant à l’aide…»

Appelée par sa femme, la police va recueillir la plainte du musicien, vérifiant tout de suite ses affirmations: «Ils m’ont montré une vidéo où l’on voit distinctement un autre homme, mince et grand, sortir du train avec mon étui et s’engouffrer dans un train en direction de Lyon. A ce stade, je pense qu’il y a deux hypothèses. Soit, ces hommes se sont organisés pour voler quelqu’un dont ils jugeaient pouvoir tirer quelque chose. Un hasard. C’est un scénario plausible car la police m’a dit que cette ligne ferroviaire est connue pour être le théâtre de très nombreux vols tels que celui-ci. Dans ce cas, le violon n’a aucune valeur pour eux car il est impossible à vendre, du moins officiellement. Au pire, ils l’auront détruit et c’est un immense malheur. La deuxième hypothèse serait que ces hommes aient suivi un commanditaire et qu’ils visaient ce violon précisément. Peut-être pour un amateur qui voudrait le garder pour lui seul. Là aussi, c’est un grand malheur… Ces violons sont si précieux qu’il faut en jouer. Il faut que le public puisse les entendre!»

Ni métier ni pays

Et comme si tout cela ne suffisait pas, Pavel Vernikov se retrouve, après cette mésaventure, apatride. Lui qui voyage pour son travail à peu près une à deux fois par semaine est aujourd’hui dans l’impossibilité de franchir une frontière. «Je suis né en Ukraine, avec une citoyenneté soviétique, qui n’existe plus. Après l’effondrement de l’URSS et quelques péripéties qui m’ont emmené en Yougoslavie, un autre pays qui n’existe plus, j’ai obtenu au début des années 90, la citoyenneté israélienne, comme une bonne partie de ma famille. Mon passeport était valable jusqu’en 2020. Et voilà qu’à cause de nouvelles règles qui prévoient qu’il faut avoir vécu trois ans en Israël pour garder son passeport – ce qui avec mon métier était impossible – les autorités de mon pays refusent de me refaire un passeport. C’est kafkaïen et ubuesque. Absurde. Je n’ai plus de métier, plus de pays…»

Littéralement bloqués à Sion, Pavel Vernikov et sa femme gardent espoir: «Nous adorons cette région et les gens y sont charmants avec nous. C’est sûr, nous allons trouver une solution. Mais il faut que cela aille vite. J’ai déjà dû annuler de nombreuses dates de concert. Cela ne peut pas durer…»

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Claudette, prostituée hermaphrodite bien dans sa peau!

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Malika Gaudin-Delrieu
Claudette, à Genève, avec un client devenu avec les années un ami, dira-t-elle. Malgré ses 79 ans, elle pratique encore la prostitution qu’elle définit comme un «travail de la relation» dont elle est fière.
Société

A Genève, c’est une célébrité. Claudette, 79 ans, prostituée militante, est née avec un sexe indéterminé. Elle a choisi d’être femme mais aussi mari et père. Un parcours de vie qui défie la norme.

Quand elle est arrivée dans ce restaurant genevois célèbre pour son beurre café de Paris, tous les regards se sont tournés vers elle. Difficile de passer inaperçu lorsqu’on a rendez-vous avec Claudette, surtout si elle a sorti sa tenue des grands jours: bustier rose, lunettes de star et minijupe noire dévoilant des jambes encore, ma foi, très présentables pour 79 ans. Son livre*, écrit avec rien de moins qu’une professeure de la Sorbonne, de nombreux articles dans la presse sans parler d’un film consacré à son incroyable destin ont fait de cette travailleuse du sexe hors norme une célébrité connue au-delà des frontières de la République de Calvin. Hors norme, le terme ne s’est jamais aussi bien appliqué: Claudette Plumey est née le 19 novembre 1937 au Maroc de sexe indéterminé. Même si tout son être ne se définit pas par cette indétermination de genre, la rencontrer reste un grand moment; on songe à ce bon vieux Platon qui affirmait que si nous passions notre temps à tomber amoureux du sexe opposé, enfin le plus souvent, c’était par nostalgie d’une époque où nous étions il et elle en même temps.


«Je me sens femme à 99%. Mais il y a ce petit pour cent qui peut gêner certaines personnes», souligne Claudette, qui s’habille plutôt décontracté à la maison. Photo: Malika Gaudin-Delrieu

Claudette est hermaphrodite, elle possède à la fois un vagin et un pénis. Ses papiers d’identité sont ceux d’un homme, mais elle s’est sentie depuis toujours «femme à 99%, avec ce petit pour cent qui dérange certaines personnes». Elle pouffe un peu, parle cash, Claudette, avouant son goût immodéré pour le sexe, à un âge où beaucoup ont renoncé depuis longtemps aux galipettes. «Dans ma tête j’ai 34 ans. J’ai eu cinq cancers, faire l’amour m’aide à rester jeune! Je suis Scorpion!» A son époque, les médecins étaient un peu empruntés avec cette particularité génétique qui touche un cas pour cent mille naissances. «Mes parents ne savaient pas s’il fallait me déclarer homme ou femme. Comme ils ont pensé que c’était plus facile à l’époque d’être un garçon, ils m’ont appelée Claude, ça marche pour les deux sexes. Quand je demandais à ma maman si j’étais un homme ou une femme, elle avait cette réponse merveilleuse: tu seras ce que tu décideras.» Claude décidera d’être Claudette. Elle ne s’est jamais fait opérer dans un sens ou dans un autre, jonglant toute sa vie entre les deux bords. Aujourd’hui encore, les personnes dans son cas se battent, en Suisse, pour faire interdire les opérations imposées aux jeunes enfants. En décembre, l’Académie suisse des sciences a rappelé que la prudence s’imposait dans ce domaine encore largement méconnu. Claudette, elle, a passé tantôt d’une école pour garçons à une pour filles, a gagné des compétitions cyclistes (le vélo, c’est sa passion) chez les femmes quand c’était possible, et chez les hommes quand les circonstances l’exigeaient. Elle a aimé des hommes et des femmes, assure-t-elle, «mais pour ajouter à ma complexité, je me suis toujours sentie plus une femme attirée par les femmes».

Mariage presque ordinaire
A 16 ans, elle tombe amoureuse d’une voisine qui va l’initier aux choses du sexe et la poussera, à l’insu de ses parents, à se prostituer dans un bordel de Tanger en parallèle de ses études. Aujourd’hui encore, celle qui milite à la tête de diverses associations comme Aspasie pour défendre la dignité de cette profession qu’elle compare à «un art de la relation» avoue que c’est dans ce rôle qu’elle a pu véritablement vivre son côté féminin. Et même si ses clients, à l’entendre, sont plus attirés par la femme que par l’homme, cette bisexualité reste, on l’imagine, un objet de fascination.

Ses parents reviennent en Ajoie dans les années 50, d’où sa famille est originaire. Claudette entame alors des études d’architecture après avoir été boulangère à Berne. Elle sera aussi contremaître, sophrologue, vendeuse en chef avant de revenir à la prostitution à 53 ans. «Ce n’était pas tout à fait un choix. J’avais tout perdu après avoir passé dix mois en prison. On m’avait condamnée à 15 mois pour activité terroriste, à cause de mon engagement dans le Groupe action Jura libre. A ma sortie, j’avais tout perdu, mon travail, ma réputation, je n’avais plus de quoi nourrir ma famille.»

C’est que, entre-temps, Claudette a épousé Andrée et fondé une famille. C’est un peu étrange, raconté comme cela, parce que Claudette avait un costard et une tête de mec sur la photo de mariage. Son épouse découvrira la particularité de son mari durant la nuit de noces. «Je me suis mariée en homme, à cause de la famille, mais dans ma tête je le faisais en tant que fille. Andrée a compris et accepté ma situation. Nous sommes toujours ensemble. On s’aime d’une autre façon, mais c’est fort comme au premier jour.»

Ce couple insolite réussira tout de même à engendrer deux enfants. «C’était un grand bonheur de pouvoir procréer ainsi que d’adopter par la suite un enfant de Madagascar.» Claudette n’a pas d’utérus ni d’ovaires, mais a connu des symptômes de menstruation patents et sa poitrine «naturelle» fait sa fierté. Ses enfants et petits-enfants l’appellent Clo ou Coco plutôt que papa ou grand-papa. Elle soupire, soudain plus grave. «Bien sûr, au fur et à mesure que mes enfants grandissaient, je ne pouvais plus aller à la piscine avec eux. Ils sont au courant de tout mais nous n’avons jamais pu en discuter ensemble, c’est mon plus grand regret.» Claudette a recommencé à s’habiller en femme après leur départ de la maison. «J’espère que je ne les ai jamais offensés, si je l’ai fait, je leur demande pardon!»

De nouveau amoureuse
Longtemps elle a pratiqué la prostitution sur annonce et aujourd’hui les quelques clients qui restent sont devenus des amis. Une récidive cancéreuse obscurcit ces temps-ci son horizon mais elle retrouve sa bonne humeur en évoquant les quiproquos que son bisexisme entraîne. Au guichet de l’hôpital, quand la préposée lui dit: «Madame vous vous êtes trompée de file, ici ce sont les hommes.» Au policier qui lui demande pourquoi elle lui tend le permis de conduire de son mari. Elle se fout du qu’en-dira-t-on, Claudette, et n’a désormais qu’un souhait: «Vivre au moins six ans pour battre le record du monde de l’heure du cyclisme sur piste.» Née hermaphrodite, elle a choisi de vivre en femme libre et n’imagine pas mourir autrement. «Combattre, c’est dans ma nature. Si ma maladie devenait invalidante, j’enfourcherais mon vélo, je passerais un col et j’irais tout droit dans le ravin.» Heureusement, nous n’en sommes pas là. Claudette est de nouveau amoureuse. «Une femme beaucoup plus jeune que moi.» Sourire. L’amour, son élixir de jeunesse.

* «La trace», entretiens avec Christine Delory-Momberger, Editions Téraèdre.

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Geoffrey Dyson s'aventure entre Labiche et Tarantino

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Jean-Blaise Besençon
Le metteur en scène Geoffrey Dyson présente au théâtre Pulloff à Lausanne "L'enculé au chapeau", une pièce du New-Yorkais Stephen Adly Guirgis.
Tête-à-tête

Chaque semaine, L'illustrré rencontre une personnalité au coeur de l'actualité culturelle romande. Aujourd'hui: Geoffrey Dyson, qui propose une mise en scène entre farce sexuelle et étude sociale…

«C’est une farce! prévient Geoffrey Dyson à propos de cet Enculé au chapeau, mais c’est écrit avec une telle sincérité que c’est aussi une tragédie.» Une pièce new-yorkaise de Stephen Adly Guirgis, créée en 2011 et à propos de laquelle le Wall Street Journal avait écrit: «Ne vous laissez pas rebuter par le titre stupide ou vous allez manquer l’une des meilleures nouvelles pièces de Broadway.» La question amuse le metteur en scène qui est aussi le traducteur de The Motherf**ker with the Hat, comme les affiches avaient été censurées en Amérique. «La valeur des gros mots change selon les cultures», explique celui qui, depuis trente ans, a traduit des dizaines de pièces, toujours passionné «parce que ce n’est jamais du mot à mot». Ainsi l’histoire de Jacky, dealer portoricain qui sort de prison, sevré et encadré par un parrain des Alcooliques anonymes et qui retrouve sa petite amie qui, elle, n’a pas décroché de la cocaïne. Le drame se joue entre le désir d’une une vie saine nourrie de tofu et de thé vert et les excès dans lesquels on cache son mal de vivre. «L’auteur défend l’idée que la morale n’abdique jamais, même pas une seconde. Et il montre qu’un comportement exemplaire, un travail acharné, des années d’abstinence et de fidélité peuvent être détruits en une seconde.» Sans parler de savoir à qui appartient le chapeau oublié dans le décor inspiré de Roy Lichtenstein… «C’est ce mélange entre Labiche et Tarantino, Feydeau et Almodóvar qui m’a attiré…»

Né en 1955 à Melbourne, Geoffrey Dyson débarque en Europe à 20 ans et découvre à Paris le théâtre à l’époque porté par Ariane Mnouchkine. Il s’inscrit alors aux cours de l’école Jacques Lecoq à l’issue desquels la rencontre avec celle qui deviendra sa femme l’entraîne jusqu’en Suisse. A Lausanne, il participe à la création du Théâtre Kléber-Méleau, travaille à Boulimie et avec l’humoriste François Silvant; à Genève, entre autres aux Trois Coups et avec Philippe Cohen. En 1989, avec Antoinette Monod, il crée le Théâtre Claque. Bouches décousues de Jasmine Dubé, leur premier spectacle, qui parle des violences sexuelles sur les enfants, sera joué près de 400 fois. «Une expérience très forte, La Main Tendue pouvait nous dire où nous avions joué en fonction des appels qu’ils recevaient.» Créé en 2012, Les monologues du vagin d’Eve Ensler attirera quelque 12 000 spectateurs en Suisse romande. Depuis quinze ans, le comédien metteur en scène a trouvé un toit pour son théâtre au Pulloff à Lausanne. Avec les deux autres responsables, Joseph Voeffray et Jean-Gabriel Chobaz, il y monte une douzaine de spectacles par année. «Ils marchent bien et nous sommes assez fiers de ça.»

L’enculé au chapeau, Théâtre Pulloff à Lausanne, 
du 10 au 29 janvier 2017, www.pulloff.ch

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Qu'est-ce qu'on est bien chat soi!

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Jessica Risse, Villeret
Tandis que leurs humains affrontent le froid pour reprendre le chemin du travail, Jumper et ses copains félins ronronnent de bien-être dans la douceur des maisons et appartements bien chauffés où ils peuvent roupiller en toute quiétude...
Charles Engel, Perroy
Gipsy - Faites comme David Bowie: ne dérangez pas!
Katia Sandoz, Marin
Diva et Pacha - Au chaud l'un contre l'autre.
Emma et Méline Arimondi, Illarsaz
Caramel - C'est qui le roi de la maison?!
Christine Arnould, Champanges (F)
Chips - Moi je dors avec nounours dans les pattes.
Marianne Dessarzin, Gorgier
Hop et Hermès - Quand est-ce qu'on mange?
Véronique Girardin
Tika et Haïko - Arrête de toujours vouloir te cacher derrière moi!
Muriel Troillet, Leytron
Thalya - Je ne dors jamais sans mon petit coussin.
Marinette Falcy, Jongny
Simba - Alors, contagieux ou pas?
Chloé Theytaz, Sion
Garfield - Etudier, c'est trop dur!
Bestialement vôtre
Qu'est-ce qu'on est bien chat soi!

La reine des laitières est une vache jurassienne

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Rudolf Haudenschild pour www.schweizerbauer.ch
La grande gagnante DH Gold Chip Darling, une superbe Holstein élevée aux Pommerats (JU), entourée de son éleveur et de quelques beautés.
Elevage

Pour sa 21ème édition, le salon agricole Swiss Expo a attiré quelque 24 000 visiteurs ce week-end à Lausanne. Le concours national des vaches laitières, réputé dans le monde entier, a sacré la belle DH Gold Chip Darling, élevée aux Pommerats (JU).

Roger Frossard et Yves Saucy avaient le sourire dimanche, au moment de la clôture du 21ème salon agricole Swiss Expo, à Expo Beaulieu, à Lausanne. Ces deux éleveurs jurassiens, installés aux Pommerats (JU), dans les Franches-Montagnes, ont obtenu ce que la plupart des quelque 400 éleveurs présents espéraient secrètement pour l’une de leurs bêtes: le titre national de reine des laitières.

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La Jurassienne DH Gold Chip Darling, une très belle Holstein, fait la fierté de son éleveur. Photo: Samuel Krähenbühl pour www.schweizerbauer.ch

Un titre national qui vaut à la lauréate et à ses éleveurs une reconnaissance qui va bien au-delà de nos frontières. Le nom de la gagnante pourrait avoir été emprunté à une James Bond Girl: DH Gold Chip Darling. Elle obtient le titre suprême de reine des laitières. Plus d'un millier de bovins étaient présents à Lausanne et les huit principales races laitières ont pris part au concours.

Quand on n’est pas agriculteur, on peine à se rendre compte de la valeur d’un tel concours, mais ne nous y trompons pas, une bête primée c’est une garantie de valorisation pour tout un élevage, en même temps que la reconnaissance nationale de tout un milieu pour le travail accompli, un travail quotidien où mieux vaut ne pas compter ses heures.

La vache est notre animal totem. Impossible de représenter la Suisse et ses paysages montagneux sans y situer aussi l’une de ces bêtes splendides, le plus souvent une Holstein, rouge ou noire, aux taches si caractéristiques.

La victoire de la Franc-Montagnarde DH Gold Chip Darling, superbe Holstein justement, n’a souffert aucune discussion parmi les vaches laitières. Pour ses éleveurs Roger Frossard et Yves Saucy, ce prix est un couronnement.

Il faut savoir que le concours agricole de Swiss Expo est aujourd’hui considéré comme l’un des trois meilleurs au monde et dans les tribunes, nombreux étaient cette année les visiteurs étrangers, des Européens en priorité, bien sûr, mais aussi des Canadiens, des Russes et même des Japonais. Du coup, et sans analogie grossière, c’est un peu comme si cette coquine de DH Gold Chip Darling avait décroché le titre de Miss Univers!

On ajoutera pour être complet que dans la catégorie des races mixtes, élevées pour leur lait et pour leur viande, la victoire est revenue à Nathali, une Bernoise – les Jurassiens apprécieront le clin d’oeil – élevée par les frères Winterberger, installés à Schattenhalb (BE).

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La vie à quatre pattes

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Nathalie Moret, Bex
On les croit à l'abri de toute difficulté parce qu'ils ont des maîtres qui prennent soin d'eux, mais on se trompe lourdement. Les chats et les chiens des lecteurs de L'illustré ont leurs soucis comme tout le monde. Merlin, par exemple, a beau tout retourner, il ne trouve plus ses provisions: l'angoisse!
Lucien Laurent, Chamoson
Tom - Y a plus rien, sous ce sapin?
Ghyslaine Liebe, Couvet
Rubis - Si j'ai la couronne, pourquoi pas le gâteau?
Audrey Crettex, Martigny
Capsule - On part en balade?
Rose-Marie Poncioni
Cachou - Jamais entendu parler du Chat Noël?
Evelyne Rolle, Posieux
Vasco et Gama - Terre en vue!
D. Cerutti, Montreux
J'y crois pas: les souliers que j'avais choisis pour le Père Noël sont restés vides!
Marjolaine Rottet, Courfaivre
Loca et Puller - En route pour le tracteur pulling à Develier!
Murielle Aubry, Moutier
Cacahuète - Le roi, c'est forcément un chat!
Bestialement vôtre
La vie à quatre pattes

L'étonnant bestiaire de Nicolas Righetti

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Nicolas Righetti/Lundi 13
Pour son 50ème anniversaire, le Muséum d’histoire naturelle de Genève a fait appel au photographe Nicolas Righetti, un habitué des pages de L’illustré. "Il m’a fallu cinq mois de travail pour réaliser 120 portraits, dont ceux de 42 people, tous associés à des animaux taxidermisés. L'ancienne conseillère fédérale Ruth Dreifuss, première femme présidente en 1999, a choisi le loup gris."
Nicolas Righetti/Lundi 13
"L’aigle royal, pourtant empaillé, épouse parfaitement la silhouette du romancier Joël Dicker. Ils semblent se protéger mutuellement", souligne le photographe Nicolas Righetti. Une expo est à découvrir au Muséum d'histoire naturelle, à Genève, jusqu’au 14 mai ainsi qu'un superbe livre 
de 175 pages (Ed. Favre).
Nicolas Righetti/Lundi 13
Jean-Luc Bideau imiterait-il la chèvre des montagnes? "Même pas. J’ai trouvé l’animal par hasard dans les sous-sols du Muséum. En le voyant, j’ai su que je tenais la bonne bête", s’amuse Nicolas Righetti. Bideau, bourru mais ami des animaux, a fait un seul commentaire: "Pas chasseur!"
Nicolas Righetti/Lundi 13
Heidi Lushtaku, finaliste de Miss Suisse 2013 et mannequin. "La similitude entre son regard félin et celui du serval était une évidence. Elle me fait penser à Angelina Jolie", avoue Righetti.L'expo permet aussi de découvrir Darius Rochebin 
et le dernier ours du Salève qui effrayait la star du TJ lorsqu’il visitait les lieux, enfant, avec sa mère.
Photographie
L'étonnant bestiaire de Nicolas Righetti

Une brigade qui a du flair!

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Jean Revillard / Rezo
Willow, le chien de Julien, a flairé du cannabis caché sous une pierre. Proche du pont de la Coulouvrenière, le quartier est truffé de dealers qui cachent la drogue à divers endroits.
Reportage

La brigade canine genevoise est sur le terrain 
24 heures sur 24. Recherche de stupéfiants, d’explosifs, cambriolages constituent son quotidien. Septante-six kilos de drogue ont été saisis en 2016 grâce à la truffe de ses chiens. «L’illustré» 
a patrouillé de nuit avec ces binômes à deux 
et quatre pattes particulièrement soudés.

Nous voilà embarqués pour la patrouille de nuit avec le brigadier chef de groupe Raphaël, dit Raphy, et Chadly, de la brigade canine genevoise. Seize ans d’expérience au compteur pour le premier, alors que le deuxième, encore stagiaire, portera d’ici à quelques semaines l’uniforme noir et les galons de cette brigade spéciale. A l’arrière de la voiture, Jazz, 7 ans, le berger allemand de Raphy, trépigne d’impatience alors que nous démarrons au quart de tour. «Tu vas te calmer?» lance le policier, gouailleur, un dur en apparence mais qui, comme tous les conducteurs de chiens, ne fait qu’un avec son animal.


Lito, 9 mois, avec José, son maître-chien. Pendant dix-huit mois, il va recevoir une formation sur la défense, le flair et l’obéissance, et se familiariser avec les bruits, notamment les détonations. Vient ensuite la spécialisation en stupéfiants ou explosifs qui dure de quatre à six mois. Photo: Jean Revillard/Rezo

Pour Raphy comme pour ses 17 collègues, la brigade canine, c’est le top, il n’en changerait pour rien au monde. «J’aime la variété du travail, nous allons partout où le chien peut aider nos collègues. Sur une scène de cambriolage, rechercher des objets volés qui permettront peut-être grâce à l’ADN de retrouver le voleur. Jazz est spécialisé dans la recherche d’explosifs mais il est aussi formé, comme tous les autres chiens, à pister un homme, l’appréhender, tout cela grâce à un entraînement fondé sur le jeu et la récompense. Nos chiens ne sont jamais agressifs. Jazz peut avoir intercepté un voleur la nuit et se promener le matin avec mes enfants en bas âge. Il fait partie de la famille», affirme Raphy en démarrant notre voiture banalisée. Chadly, lui, attend impatiemment le moment où il va choisir son chiot dans un élevage. «Et puis ce sera 24 mois de formation!»

Un beau butin

Nous voilà partis. Notre code d’intervention sera le 26 208. Il résonnera souvent dans la radio au cours de cette nuit plutôt agitée. Nous rejoignons Julien et Michka dans le quartier Seujet-Jonction réputé pour être une scène de drogue. Willow, 8 ans, le berger de Julien, est spécialisé dans les stupéfiants. Sa truffe vous déniche à peu près tout ce qui se vend d’illégal, du shit à l’ecstasy. En une demi-heure, l’animal nous entraîne dans un véritable gymkhana sous l’œil parfois éberlué des passants. Que ce soit sous une benne, au pied d’un arbre, au-dessus d’un échafaudage, à chaque fois, Willow s’aplatit en aboyant dès qu’il flaire la drogue. Immédiatement, son maître lui lance une sorte de boudin qu’il mâchonne avec délectation. Sa récompense. Willow a trouvé l’autre soir 230 grammes d’héroïne dans les bois.


azz, 7 ans, est un chien spécialisé en explosifs. Avec Raphaël, son maître-chien, il intervient souvent à l’aéroport, dans les conférences internationales ou des chambres d’hôtel de personnalités de passage. Photo: Jean Revillard/Rezo

Ce soir, ce sont des dizaines de sachets de cannabis cachés par les dealers qui finiront dans les locaux de la police. Au loin, des silhouettes furtives de dealers qui disparaissent à notre approche. Un jeu de chat et de souris qui se reproduit continuellement. «Mais, ce soir, on leur a bien pourri la recette», murmure un Raphy plutôt content. En 2016, les chiens stups de la brigade ont découvert 76 kilos de drogue, pour un total de 67 000 francs!
Direction Vésenaz pour une alerte cambriolage. Sirène sur le toit et l’impression d’être dans une série policière américaine. Première et certainement dernière fois de ma vie que je parcours les quais à plus de 100 km à l’heure. Jazz ne bronche pas dans sa niche d’acier. On se précipite vers la villa mais la propriétaire refuse d’ouvrir le portail. Chadly ne se démonte pas à l’interphone. «Madame, nous sommes la police, il y a peut-être des cambrioleurs chez vous.» La porte reste close. Peur d’avoir affaire à de faux policiers? Une attitude de plus en plus fréquente qui complique la tâche des gendarmes. Ni une ni deux, Raphy fait passer son chien par-dessus la clôture et l’enjambe à son tour. On suit. Jazz, truffe à terre, fait le tour du propriétaire; mais rien, fausse alerte. Un voisin un peu trop rapide à composer le 117…


Willow, 8 ans, a repéré des effluves de cannabis au-dessus de ce portail. Son maître y découvrira quelques sachets planqués par un dealer; 77% de taux de réussite des chiens engagés dans la recherche de stupéfiants! Photo: Jean Revillard/Rezo

Le temps d’un plat de spaghettis bolo convivial avec les collègues du poste des Pâquis, nous voilà dans un cabinet médical qui semble avoir été visité par des intrus. Pas de déprédations ni de vol. Puis c’est un démarrage express vers Vernier. Deux gardiens de nuit ont constaté une effraction dans un garage qui vend des voitures de luxe. Les vigiles pointent devant nous la vitre fracassée. «Ils sont peut-être encore dedans», avertit Raphy qui nous enjoint d’enfiler nos gilets pare-balles. Atmosphère lugubre; on avance, pas très rassurés, à la suite des policiers et du chien dans d’immenses hangars obscurs. Soudain, un bruit étrange. Le chien s’immobilise au pied d’une jeep 4 x 4 dont le moteur tourne encore. «Ils ont été interrompus par l’alarme», constate Chadly. Dix minutes plus tard, la brigade scientifique relève les traces d’ADN sur le volant et les sièges. A l’extérieur, Raphy court déjà avec son chien tout autour du bâtiment. «La piste s’arrête là, dit-il en pointant une rue. Ils sont certainement partis en voiture!»

Arsène Lupin à Veyrier

1 heure du matin. Après avoir prêté main-forte à des collègues sur une scène d’accident et un coma éthylique au jardin Brunswick, les conducteurs de chiens profitent d’entraîner Norkiss, 11 mois, moins expérimenté, dans les locaux du centre de formation de la police, à Carouge, en attendant la prochaine réquisition. La fatigue commence à se faire sentir. «Ce que je déteste le plus, c’est quand les yeux se croisent», sourit le brigadier.


Séquence adrénaline en milieu de nuit. Jazz et son maître inspectent les locaux d’un garage dans le quartier de Vernier où une tentative de vol vient d’être commise. Les voleurs sont peut-être encore dans la place. Photo: Jean Revillard/Rezo

Quelques cafés plus tard, on se retrouve en pleine réunion secrète avec d’autres policiers dans les bois de Troinex. Objectif: capturer un Arsène Lupin qui dévalise depuis deux semaines des villas dans la zone de Veyrier. L’homme se déplace discrètement à pied ou à vélo, opère à la chignole et s’évapore dans la nature. «Il y a deux jours, Willow l’a pisté avec Julien sur plusieurs centaines de mètres, raconte Raphy, mais la poursuite s’est arrêtée à la frontière!» Nous planquerons une heure dans un parking à observer les allées et venues sur le pont de Sierne avant d’être appelés au parc des Bastions où des casseurs de voitures se sont retranchés. Jazz suit leur trace à la longe avec Raphy qui court derrière. Les casseurs vont se rabattre à la sortie du parc, là où les attend une autre brigade… Bingo! Pas trop le temps de respirer, il faut filer à Soral, campagne genevoise, pour un cambriolage en cours. Un voleur s’est retrouvé nez à nez avec le propriétaire de la villa qui vient d’appeler le 117. Heureusement, les routes sont désertes à cette heure-là. Sur place, Jazz repère immédiatement la trace du voleur sans ménager son excitation. Chadly le trentenaire et Raphy le quadra décollent au pas de course à un rythme impossible, avouons-le, à tenir. Ils vont courir ainsi 3 kilomètres dans les bois avant de revenir bredouilles et frustrés. La frontière, encore une fois, a stoppé net l’élan du chien et des hommes.


Quelques heures avant l'aube, conciliabule avec des collègues d'autres brigades dans les bois de Troinex. Objectif: capturer l'Arsène Lupin qui dévalise des villas du secteur de Veyrier. Un chien l'a pisté, mais l'homme a passé la frontière. Photo: Jean Revillard/Rezo

Retour au QG. Il est 5 heures du matin. Hommes et bêtes sont fatigués mais il y a encore des rapports à écrire en attendant la relève. Les conducteurs de chiens travaillent 24 heures sur 24. Ce n’est que partie remise pour notre Arsène Lupin. En 2017, Raphy, Jazz et tous leurs collègues comptent bien mettre la main sur lui!

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Edouard Hue: "Je danse pour 
m’échapper du réel…"

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Jean-Blaise Besençon
Tête-à-tête

Chaque semaine, L'illustré rencontre une personnalité au coeur de l'actualité culturelle romande. Aujourd'hui, le danseur Edouard Hue qui, à 25 ans, signe déjà sa quatrième chorégraphie.

Il y a moins de trois ans, dans le cadre du Festival Antigel, Edouard Hue, 25 ans, dansait en duo sa première chorégraphie; dès demain, le Théâtre de l’Usine, à Genève, accueille Meet Me Halfway, quatrième création de la Compagnie Beaver Dam dont il est directeur. La «compagnie du barrage du castor», «parce que le castor travaille en équipe et parce que, en construisant un barrage, il crée son propre écosystème, un barrage peut aussi dévier le cours des choses»… A ses côtés sur scène, deux danseurs, Alfredo Gottardi, «il est unique, un petit peu trapu mais d’une fluidité extraordinaire», et la Japonaise Yu Otagaki, «elle a dansé au Grand Théâtre de Genève pendant sept ans, elle a dansé Cendrillon… Sans elle, la pièce serait tout autre…»

«Une réflexion sur l’espace et le territoire», résume le chorégraphe en montrant le grand cahier noir, qu’il compare au sac sans fond de Hermione Granger et dans lequel il consigne ses notes et ses intentions. «Par rapport aux migrants, pourquoi ne veut-on pas partager notre espace? Naturellement, des frictions peuvent naître, mais qu’est-ce qu’il se passe si on ne partage pas l’espace?» Du dispositif scénique (lumières d’Arnaud Viala, musiques de Charles Mugel), le jeune danseur préfère préserver la surprise… «Je danse pour sortir du réel, pour changer d’univers, j’aime me sentir comme dans des films de science-fiction, en apesanteur, avec de fantastiques effets spéciaux, sauf qu’on le vit vraiment…»

Pour Edouard Hue, le rêve de danse s’est matérialisé à l’âge 16 ans, quand ce joueur de basket passionné, suivant la filiation de la culture américaine, se découvre une passion pour le hip-hop. «Au deuxième cours j’ai su que j’allais faire de la danse mon métier!» Dans cette école d’Annecy, où il est né, il découvre aussi les cours de danse classique et de danse contemporaine. Il suivra avec un même enthousiasme des cours dans les deux formations, d’autant plus qu’il pense rapidement avoir atteint les limites du hip-hop. «Le genre me plaît toujours beaucoup, mais c’est tellement codifié que c’est très difficile d’y trouver des espaces de liberté, moi je voulais vraiment pouvoir m’exprimer librement.»

Renonçant à l’université et au métier de coiffeur («mais j’aime toujours beaucoup les cheveux»), il suit à Genève les cours du Ballet Junior, ensuite ce sera Londres où il danse avec la Hofesh Shechter Company en tant qu’apprenti puis invité, et la France où il travaille principalement avec le chorégraphe Olivier Dubois, directeur du Centre chorégraphique national de Roubaix.

Deux livres ont encore nourri le nouveau spectacle créé la semaine dernière à Marseille: les fables de La Fontaine et, du poète Henri Michaux, le petit recueil Plume, personnage cocasse tendance surréaliste.

Meet Me Halfway, 
du 19 au 25 janvier, 
Théâtre de l’Usine, à Genève, www.theatredelusine.ch

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Les Red Hot Chili Peppers seront tout près cet été

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Les Red Hot Chili Peppers version 2017 avec (de g. à dr.) Chad Smith, Flea, Josh Klinghoffer et Anthony Kiedis.
Festivals

L’édition parisienne du festival Lollapalooza, qui se déroulera les 22 et 23 juillet à l’hippodrome de Longchamp, à Paris, annonce une programmation d’enfer avec les Red Hot, mais aussi Lana Del Rey, les Pixies et The Weeknd, pour ne citer que les plus monstrueux. Cela sent bon pour les grands festivals en Suisse!

Bon, l’idée n’est pas se fâcher avec Paléo, qui n’aime pas, mais alors pas du tout quand on se mêle de ses affaires à propos de la programmation. En soulevant simplement la question d’une venue éventuelle de U2 sur le terrain de l’Asse cet été, on a surtout agacé Jacques Monnier, le responsable de la programmation à Nyon. Paléo n’a nul besoin qu’on lui souffle des idées et surtout aucune envie d’infirmer ou de confirmer les rumeurs lancées dès le mois de janvier… Il y a donc fort à parier que cet article gonflera une fois encore les organisateurs de Paléo.

Aujourd’hui, il suffit d’un smartphone et d’un peu d’envie, d’un brin de culture rock aussi, pour capter ce qui se trame dans les coulisses des festivals à venir. L’époque a changé. Fini le temps où les organisateurs des grand-messes rock faisaient leur marché peinards, sans lâcher le moindre indice sur leur prochaine édition. En pleine révolution numérique, tout le monde communique, pour le meilleur et aussi, parfois, pour le pire.

Bref tout cela pour dire que lorsque les Irlandais de U2 annoncent deux concerts en France fin juillet prochain pour marquer le 30ème anniversaire de l’album The Joshua Tree, on ne ferait tout simplement pas son travail si l’on n’envisageait pas une possible date en Suisse. De plus, n’en déplaise à nos amis de Paléo, poser des questions, c'est notre métier.

Mais revenons à l'actu d'hier, 18 janvier 2017, soit l’affiche démentielle proposée par les organisateurs du Lollapalooza, festival rock itinérant qui se tiendra les 22 et 23 juillet prochain à Longchamp (Paris). D’abord pour constater qu’on a beau être en janvier, ils sont déjà capables de nous balancer 9 noms de groupes et d’artistes internationaux majeurs qui nous feront transpirer cet été.

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Le bassiste Flea et le chanteur Anthony Kiedis sont toujours des bêtes de scène, mais ils n'ont plus le souffle déjanté de leurs débuts. Photo: Getty Images

On ouvre avec les Red Hot Chili Peppers, fleuron du rock alternatif américain depuis… 34 ans – ils ont débuté en 1983 – qui semblent enfin s’être décidés à s’offrir une tournée européenne digne de ce nom et passant - c'est la nouveauté - tout près de chez nous. Vieux motard que jamais. J’ai dû brûler un cierge pendant deux décennies, en vain, en espérant qu’ils viendraient un jour mettre le feu à l’un de nos grands festivals et maintenant qu’ils n’ont plus grand-chose à prouver, qu’ils ont perdu une bonne part de la folie communicative qui était la leur quand avec Faith No More et Rage Against The Machine, ils électrisaient les fondus de punk-rock à travers le monde – on parle d’un temps que les moins de 20 piges ne peuvent pas connaître -, les voici qui se décident enfin.

Figurant au nombre des inconditionnels romands des Red Hot, que j’ai certes ratés lors de leur tout premier passage à la Dolce Vita à Lausanne - je ne me le pardonnerai jamais -, mais que j’ai vus deux fois sur scène en Suisse, au Hallenstadion dans les années 90 pour un concert calamiteux ponctué par un bras d’honneur d’Anthony Kiedis, et au Stade de Suisse le 3 juillet 2012, je me prosternerai sans honte devant celui ou celle qui les bookera en Suisse romande cet été, et il y en aura forcément un! 

Bien sûr, je ne pourrai m’empêcher de regretter que tout cela ne se soit pas produit plus tôt, à l’époque de la sortie de Blood Sugar Sex Magik en particulier – leur chef d'oeuvre sorti en 1991 -, quand les Red Hot étaient au sommet de leur art, qu'ils avaient encore de la hargne, les nasaux ravagés par les excès, et que leur immense chanteur, Anthony Kiedis, n’avait pas encore troqué ses cheveux longs contre la casquette et la moustache d’un VRP gay de San Francisco.

Plus de risques

Les Red Hot Chili Peppers, signe des temps, fascinent aujourd’hui les enfants de la classe moyenne. Ils n’ont jamais vendu autant de disques, mais leur grande histoire, marquée par de terribles drames – on ne compte plus les guitaristes qu’ils ont usés avant de succomber à une surdose -, est derrière eux maintenant. Aujourd'hui, les Red Hot ne prennent plus de risques. Ils jouent sur leurs acquis. Cela dit, ça reste du lourd.

Qquelque chose me dit que leur présence à Paris le 22 ou le 23 juillet pourrait bien être précédée par un détour à Paléo le mardi 18 juillet par exemple. Vous imaginez l'ouverture? Franchement, ça aurait de la gueule. Sur leur site officiel, les piments rouges annoncent une date le 13 juillet à Lisbonne, puis deux dates en Italie les 20 (Rome) et 21 juillet (Milan). Cela laisse la place pour un, voire deux concerts en Suisse, pourquoi pas le dimanche 15 au Gurten à Berne, puis le mardi 18 à Nyon. Inutile d'espérer une confirmation de Paléo maintenant, mais croyez-moi, il y a forcément des tractations en cours.

Contrairement à celle de U2, qui pose des problèmes de cachet et sans doute de scène également, la venue des Red Hot Chili Peppers à Paléo n'a plus rien d'utopique, d’autant moins que Jacques Monnier et Daniel Rosselat les ont apparemment vus et appréciés sur scène tout dernièrement, nous soufflent quelques-uns de leurs amis sur Facebook. On les laissera donc eux-mêmes nous annoncer tout ça, même si entre nous, on aura beaucoup de mal à poireauter jusqu’à la conférence de presse du mois d’avril pour cela.

Les Red Hot Chili Peppers constitueront la tête d’affiche du Lollapalooza parisien, les 22 et 23 juillet à l'hippodrome de Longchamp, mais ils ne seront pas les seuls. Une cinquantaine de groupes et artistes y seront aussi. Parmi ceux-ci, les Pixies, qui ont fait leur grand retour en 2016, The Weeknd, Lana Del Rey, IAM, London Grammar, The Roots, Liam Gallagher, The Hives et Glass Animals, pour n’en citer qu’une dizaine. Quelques-uns feront eux aussi un saut en Suisse. On vous laisse imaginer lesquels.

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La chanteuse Lana Del Rey sera également à l'affiche du festival itinérant Lollapalooza, qui se tiendra les 22 et 23 juillet à l'hippodrome de Longchamp, à côté de Paris. Photo: Getty Images

Le producteur de spectacles Live Nation France a cassé sa tirelire pour concocter ce Lollapalooza vraiment costaud. Approché par l’Agence France Presse qui lui a demandé pourquoi le festival itinérant a choisi ce week-end là pour se monter à Paris, son directeur général, Angelo Gopee, a répondu: "Ce week-end-là, il n'y avait pas de courses hippiques à Longchamp et surtout qu'il n'y avait pas d'autre festival en Europe". Une ultime précision que les organisateurs de Paléo ne manqueront pas d'apprécier...

Donc voilà, si vous êtes vraiment fans des Red Hot Chili Peppers et que vous ne pouvez vous résoudre à attendre le mois d’avril et la conférence de presse de Paléo pour savoir si les Californiens fouleront ou non la Grande Scène nyonnaise cet été, vous pouvez dès maintenant commander votre billet pour le Lollapalooza, à 149 euros les 2 jours ou 79 euros un seul jour. La billetterie a ouvert à 10 heures ce jeudi matin, mais mieux vaut ne pas traîner, ça disparaît à la vitesse de la lumière!

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Stan Wawrinka envoie Tsonga dans les cordes

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Le Vaudois Stan Wawrinka se hisse en demi-finales à Melbourne!
Tennis

Le Vaudois Stan Wawrinka a pris la mesure du Français en trois sets à l'Open d'Australie.

Le Vaudois Stan Wawrinka, 31 ans, s’est qualifié pour les demi-finales de l’Open d’Australie après avoir vaincu le Français Jo-Wilfried Tsonga en trois sets, 7-6 6-4 6-3. Plus fort mentalement – on l’a vu plusieurs fois hurler des «come on!» pour redresser des situations périlleuses, l’actuel numéro 4 mondial a prouvé qu’il était tout simplement plus fort, plus constant, que le Français, qui avait pourtant réussi jusque-là un très joli tournoi. Stan the Man a une nouvelle fois envoyé quelques skuds mémorables en revers, de quoi laminer les ambitions de Tsonga lorsqu’il se risquait au filet.

C’est aussi et surtout sur les balles de break que le joueur suisse a fait la différence, puisqu’il signe un sans-faute (3/3) dans cet exercice, au contraire de Tsonga qui a laissé passer beaucoup trop d'occasions (1/6) pour prétendre à une demi-finale à Melbourne.

Interrogé sur le court après sa victoire en trois manches, Stan Wawrinka a notamment déclaré: " On s'observait beeaucoup dans le premier set, après j'ai essayé d'être plus dangereux et plus agressif." Une tactique qui s'est avérée payante.

Triple vainqueur en Grand Chelem, Stan Wawrinka peut maintenant rêver d'un deuxième titre à Melbourne. On se réjouit de savoir s'il sera rejoint en demi-finale par le Bâlois Roger Federer, que l'on n'avait pas vu en si grande forme depuis belle lurette. Si ce dernier l'emporte contre Mischa Zverev tout à l'heure, nous aurons droit à une demi-finale 100% suisse. Le rêve!

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La Suisse médaillée de bronze en pâtisserie

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DR/Facebook
L'équipe suisse de pâtisserie était constituée de (de g. à dr.) Cédric Pilloud, Jorge Cardoso, Jean-Baptiste Jolliet et le coach Patrick Bovon.
Gastronomie

Le Salon international de la gastronomie accueillait lundi à Lyon la Coupe du monde de pâtisserie. Audacieux et appliqué, le trio suisse romand a connu une énorme frayeur avant de se rattraper. Au final, la Suisse se classe au troisième rang, derrière la France et le Japon.

Inutile de souligner ici la tension qui peut animer les participants à une Coupe du monde de pâtisserie, organisée de surcroît dans le cadre prestigieux du Salon international de la gastronomie à Lyon. On parle d’excellence ou plutôt, dans ce cas précis, de la crème de la crème. Vingt-deux pays sont représentés dans ce concours, l’un des plus cotés de la planète, et chacun rêve de décrocher une médaille. Le titre mondial? Seuls quelques pays en rêvent secrètement, mais en pâtisserie, tout peut aller si vite. Cela se jouera au gramme près.

L’équipe suisse, formée de Cédric Pilloud, Jorge Cardoso et Jean-Baptiste Jolliet, est coachée par Patrick Bovon. Chaque pâtissier a sa spécialité: le sucre pour Cédric, le chocolat pour Jorge, la glace pour Jean-Baptiste. Nos trois artisans sont des artistes. Si tout se déroule comme prévu, ils peuvent décrocher la lune. Leur chef d’oeuvre, ils l’ont pensé dans les moindres détails. Ils en ont passé des heures au laboratoire, à en façonner l’aspect.

Debout bien avant l’aube, les candidats suisses et leurs concurrents venus du monde entier ont rejoint leur poste de travail à 6h30 précises. Pour des pâtissiers, c’est presque les vacances… Sauf que la commande peut leur valoir un prix dont ils pourront s’enorgueillir ensuite durant toute leur carrière professionnelle. Pas question de se louper. En 10 heures, le trio va devoir réaliser un entremet au chocolat, un entremet glacé aux fruits, une pièce en sucre et un gâteau individuel à l'assiette.

Il faut voir la pièce maîtresse de chaque équipe pour comprendre le niveau exceptionnel des candidats. Lors de la dernière édition du concours, en 2015, l’Italie s’est imposée. Cette année, elle ne figurera pourtant pas sur le podium.

Parmi les favoris, le trio français fait forte impression avec sa réalisation: un guitariste, cheveux et cravate au vent, et un batteur. Le premier porte un blouson de cuir en chocolat, le second est torse nu et vêtu d’un jean. Tout est en sucre!

Les Suisses aussi ont mis la barre très haut. Leur création, sur le thème de Dracula, comporte un vampire démoniaque surmontant une croix. Devant lui, un loup-garou agressif, la gueule grande ouverte. Une œuvre spectaculaire et effrayante, là aussi entièrement comestible.

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La création des Suisses: un vampire surmontant une croix faisant face à un loup-garou. Le tout en sucre, chocolat et glace. Splendide! Photo: Facebook

A une demi-heure de la fin du concours, tout semble aller pour le mieux lorsque, catastrophe, une partie de la pièce en sucre des Suisses s’effondre. La faute à la chaleur des spots ou à l’atmosphère générale du lieu, survoltée. Cédric Pilloud, Jorge Cardoso et Jean-Baptiste Jolliet sont dépités. Leur rêve de victoire s’est brisé en même temps que leur loup-garou, mais s’ils s’appliquent et se serrent les coudes, ils parviendront peut-être à sauver les meubles durant les dernières minutes du concours. Un pour tous, tous pour un!

Lorsque le gong final retentit, le trio romand a retrouvé le moral. Leur chef d’oeuvre n’est certes pas aussi parfait qu’ils l’espéraient et le jury lui préférera les créations de la France, vainqueur à domicile, et du Japon, mais grâce à ce travail d’orfèvre, la Suisse décroche la médaille de bronze de la Coupe du monde de pâtisserie 2017. Chapeau les artistes!

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Petits aventuriers et gros pantouflards

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Christine Guichard, Avry-devant-Pont
A la mauvaise saison, deux camps se dessinent clairement chez nos compagnons en manteau de fourrure: il y a ceux que ni pluie, ni neige, ne découragent, et les autres, comme Bob, qui ne renonceraient pour rien au monde à la chaleur du foyer et au confort du canapé. Chez les lecteurs de L'illustré, les deux tendances sont au coude à coude.
Babeth Jaunin, Vevey
Kiko - Besoin d'un laveur de carreaux?
Sonia Loubet, Le Landeron
Caline - Fait plus chaud dans les chaussures que sur le carrelage!
Famille Bongard, Cournillens
Barbouille - Et voilà, j'ai fini mon bonhomme de neige!
Fernanda Barros, Les Evouettes
Oscar - Zzzzzz....
Sarah Perrenoud, Chambrelien
Kayla - Mais pourquoi je dois quitter le plancher des vaaaaaches?!
Lucien Laurent, Chamoson
Tom et Jerry - Dans les bras de morphine.
Marianne Dessarzin, Gorgier
Hop et Hermès - Alors, tu l'ouvres cette porte? On se ferait bien une ou deux souris.
Bestialement vôtre
Petits aventuriers et gros pantouflards

Les petits tours de Blake Eduardo

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Darrin Vanselow
Le coeur est l’accessoire fétiche de Blake Eduardo dans lequel apparaît la carte choisie au hasard. Bluffant!
Télévision

Remarqué sur M6, il partage ses tours de magie avec le public. Sur scène, la star, c’est vous!

C’est qui, Blake Eduardo? Il a vu le jour en 1979 à Fribourg et vit à Bienne, fils unique de réfugiés politiques chiliens. «Mon père avait 16 ans lorsqu’il a débarqué en Italie. La Suisse allait chercher les réfugiés sur place, à l’époque. Il m’a montré les premiers tours de magie.» Blake a fait sa place comme spécialiste du close-up.

Son parcours? Il pénètre pour la première fois dans un magasin de magie lorsque son père lui offre un voyage à Las Vegas. «J’ai travaillé la dextérité, c’est devenu une passion dévorante.» Ancien assistant caméraman, il rêvait de réaliser un film. «Un long métrage, c’est cinq à dix ans. J’ai perdu mes illusions et suis devenu illusionniste pour les retrouver, passé pro depuis trois ans.»

Pourquoi on parle de lui? Il est en tournée en Suisse, en France et en Roumanie. L’an dernier, sur M6 dans La France a un incroyable talent, il est apparu nu devant 3,5 millions de téléspectateurs. En guise de cache-sexe? Son haut-de-forme et, à la main, un ballon en forme de cœur dans lequel on a retrouvé la carte choisie au hasard.

Nu? Pour exprimer une fragilité et une naïveté revendiquées. «Cela démystifie la superbe du magicien: «Je sais quelque chose que vous ne savez pas.» Sur scène, je fais monter le public sans m’en moquer.»

Des compliments? Eric Antoine a présenté Blake Eduardo comme le Raymond Devos de la magie.

La magie et la Suisse? La Fédération internationale des sociétés magiques (FISM) est à Lausanne. «Il existe trois clubs romands, je suis dans celui du champion du monde, le Veveysan Pierric Tenthorey, sacré à Rimini en 2015.» Di. D. 

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