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La Suisse 
à l’honneur au Vatican

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Alessandra Benedetti
A l’issue de la traditionnelle audience générale du mercredi, ici le 5 mai 2017, François l’Argentin salue la Fribourgeoise Lauriane Sallin et ses combats humanitaires, bien avant la Miss Suisse. Un moment privilégié que la Suissesse n'oubliera jamais.
Rencontre

Face-à-face émouvant la semaine dernière entre 
le pape François et Lauriane Sallin, la jeune 
Miss Suisse engagée dans des combats humanitaires, avant sa rencontre avec la présidente 
de la Confédération, Doris Leuthard, au Palais 
apostolique. Le récit de notre envoyé spécial.

Une Miss Suisse au Vatican? Voilà une image peu habituelle sous le ciel de Saint-Pierre de Rome! Mais ce n’est évidemment pas la reine de beauté Lauriane Sallin qui a été saluée la semaine dernière par le populaire pape François, mais bien surtout, en priorité, la jeune femme engagée, au grand cœur. Celle qui apporte, quand elle le peut, du mieux qu’elle peut, de l’aide aux plus nécessiteux, en prenant par exemple la route au volant d’un camion de plusieurs tonnes entre la Suisse et les sables du désert pour transporter du matériel médical destiné à un hôpital pour enfants au Maroc, près de Rabat. Un long voyage de 2700 kilomètres, odyssée lors de laquelle elle n’a économisé ni son temps ni son sommeil, dont elle est rentrée il y a quelques semaines à peine et qui l’a rapprochée, de fait, des combats inlassables de François l’Argentin. Clin d’œil du destin, la Fribourgeoise de 23 ans avait pris la route le 13 mars dernier, sans se rendre compte que ce jour-là marquait précisément la date anniversaire des quatre ans du pontificat de Jorge Mario Bergoglio!


Un très beau moment d’émotion: le Saint-Père s’attarde auprès de Ruth, 85 ans, la maman de Doris Leuthard, à l’issue de la rencontre dans la bibliothèque pontificale. Photo: Alessandra Benedetti

On retrouve la jeune étudiante en français et en histoire de l’art du Collège Saint-Michel de Fribourg, qui rêve d’être archéologue, à deux pas du Vatican. Quelques minutes après son «incroyable rencontre», le regard encore lumineux, elle est assise à L’Eccellenza, dans le Borgio Pio, une des bonnes adresses des gardes suisses en permission ou de certains monsignori qui aiment s’y attarder aussi – le cardinal Ratzinger, futur Benoît XVI, était par exemple un habitué des lieux, ayant même sa table fétiche, tout près du comptoir. Lauriane Sallin est accompagnée du dynamique et indispensable ambassadeur suisse près le Saint-Siège, Pierre-Yves Fux, initiateur et artisan de cette rencontre papale quelques minutes plus tôt sur le parvis de la basilique Saint-Pierre, à l’issue de l’audience générale. Une idée née au début de l’année après une soirée de la Landwehr de Fribourg, ensemble qui avait été remercié chaleureusement par le pape en octobre 2015 lors de l’Angélus, au lendemain d’un concert donné tout à côté du Vatican.


Le courant est bien passé entre la présidente de la Confédération, Doris Leuthard, et le pape François, ici à l’issue de leur entretien d’une bonne vingtaine de minutes, dans la bibliothèque privée du pape dans le Palais apostolique du Vatican. Photo: Alessandra Benedetti

Sa discrète maman Anne-Noëlle à ses côtés, Lauriane Sallin ne cache pas son bonheur. Elle est même sur un petit nuage: «Il avait l’air tellement heureux», dit-elle d’entrée en évoquant son face-à-face avec l’un des hommes les plus populaires de la planète. «On est forcément un peu inquiète avant, raconte-t-elle, on ne sait jamais vraiment comment cela va se passer. Mais dès qu’on le voit apparaître, aller vers les handicapés, prendre le temps pour chaque personne, tellement bon avec chacun, tout se dissipe très vite, on le sent vraiment là pour tous.» Quand le pape est arrivé à sa hauteur, la Fribourgeoise a pu lui glisser quelques mots, tenant d’abord à le remercier pour son «combat d’humanité», puis lui demandant une bénédiction. Le pontife s’est exécuté de bonne grâce, lui implorant pour conclure le plus important à ses yeux: «Prie pour moi», lui glissa-t-il, le regard plein de bonté. Lauriane s’est exprimée avec le Saint-Père en français, langue qu’il comprend en partie, mais ne parle pas en dehors de quelques mots usuels. Elle ne quittera pas Rome sans avoir visité le Vatican et ses jardins, ses couloirs secrets et ses richesses cachées, et non sans avoir salué les quatre gardes suisses qu’elle connaît bien, pour avoir été dans le passé leur camarade de classe ou de collège.

Le lendemain, samedi 6 mai, qui marque la traditionnelle commémoration de la Garde suisse pontificale (en 1527, 147 Suisses périrent pour sauver la vie du pape Clément VII) et la cérémonie annuelle des prestations de serment des nouveaux soldats du Christ, c’était au tour d’une autre Suissesse dans les cœurs des Helvètes d’approcher à son tour le pape François: la présidente de la Confédération, Doris Leuthard, débarquée à Rome quelques heures plus tôt. Lors de son entretien d’une bonne vingtaine de minutes dans la célèbre bibliothèque du Palais apostolique, dans les appartements privés du pape, qui a vu défiler tant de légendes de l’histoire mondiale, du général de Gaulle à John Kennedy en passant par Nelson Mandela ou Mikhaïl Gorbatchev, elle a trouvé le Saint-Père «vraiment préoccupé» par la situation dans le monde, comme le chômage ou la problématique des migrants. «Il cherche réellement des solutions, ce ne sont pas seulement des paroles», a-t-elle ajouté. La présidente de la Confédération a par ailleurs évidemment été «flattée» que le Saint-Père lui parle aussi de la garde suisse en termes bienveillants.

Gardes suisses loués pour leur précision

Quelques heures plus tard, lors de quelques mots prononcés dans la salle Clémentine, le pape François louera d’ailleurs publiquement leur «précision» et leur «sérieux professionnel», tout en les engageant à être davantage encore des «disciples missionnaires (…) à travers de petits gestes quotidiens, parfois répétitifs», comme «l’accueil, la gentillesse, la patience».


Lauriane Sallin a notamment pu découvrir le Vatican de manière inédite et insolite, hors des endroits ouverts au public, ici depuis la terrasse de la Secrétairerie d’Etat offrant une vue imprenable sur la place Saint-Pierre et sur Rome. Photo: Alessandra Benedetti

Détendue, souriante, la démocrate-chrétienne n’a pas non plus boudé son plaisir d’être au cœur même du monde catholique, particulièrement émue quand le pape s’attardera vers sa maman, Ruth Leuthard, 85 ans: «Je tenais, un an après la mort de mon papa, à lui faire ce cadeau de rencontrer le Saint-Père», dira encore la présidente.Ironie du sort ou du destin, le pape François a offert à Doris Leuthard un médaillon représentant saint Martin. Quand on sait l’importance que ce personnage ayant partagé son manteau avec un pauvre symbolise dans le Jura, petit canton aux périphéries qui a formellement invité le Saint-Père en ses terres, faut-il y voir le signe ou l’heureux présage d’une future visite en Suisse?

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