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Channel: L'illustré - Suisse Romande
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Nicolas Scaringella, la voix affûtée d'Adieu Gary Cooper

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Jean-Blaise Besençon
Le chanteur du groupe lausannois Adieu Gary Cooper, Nicolas Scaringella.
Tête-à-tête

Chaque semaine, L'illustré rencontre une personnalité au coeur de l'actualité culturelle romande. Aujourd'hui, le chanteur d'Adieu Gary Cooper parle des nouveaux morceaux du groupe.

Question de place, Nicolas Scaringella se retrouve seul sur cette page. Mais le chanteur insiste pour parler du «trio de base» qu’il forme avec les guitaristes Perrine Berger et Paul Becquelin. En 2011, Perrine et Les Garçons avait brièvement œuvré dans le garage rock, premiers accords de ce qui allait devenir Adieu Gary Cooper. Le groupe emprunte son nom au roman de Romain Gary. «C’est l’histoire d’un jeune homme qui vient se réfugier en Suisse pour échapper à la guerre du Vietnam. Adieu Gary Cooper, c’est la fin du mythe américain. Comme j’ai décidé de chanter en français, c’est aussi un peu la fin du mythe. Ecrire en français, c’est ma seule chance d’arriver à quelque chose de pas trop mal, de pas trop banal, mais c’est toujours assez risqué. Et puis on a rejeté les classiques comme Brassens ou Ferré mais aussi les modernes comme Noir Désir.»
Chapitre musique, rayon rock, Adieu Gary Cooper ne renie pas ses amours américaines et underground. Les guitares électrisées et lancinantes comme celles du Velvet Underground, un minimalisme noir et romantique rappelant Suicide et puis une punk-rock attitude qui tient debout des fragiles comme Adam Granduciel ou Iggy Pop.
Dans la foulée d’un premier disque, Bleu bizarre, sorti en 2014, le groupe a joué jusqu’en Chine, trois semaines mémorables, en 2015, qui ont profondément fait évoluer le groupe. «Faute de budget, nous n’avions pas de batteur, ça a été l’occasion d’essayer beaucoup de choses avec des claviers, des machines.»
Outsiders, le troisième disque (après un live souvenir de Chine), résonne de ces nouveaux accords, la voix aiguisée, la gouaille électrique, les mots pointus. «Le titre renvoie à l’ambiance musicale un peu décalée, à notre manière d’être, les personnages de mes chansons sont tous des outsiders.»
Né et grandi en France, Nicolas est arrivé à Lausanne il y a dix ans pour achever un master à l’EPFL. «Et puis j’ai fait un doctorat pour pouvoir rester en Suisse.» Son sujet, les mathématiques, les algorithmes, ceux qu’utilisent les moteurs de recommandations pour nous faire des propositions en fonction de nos goûts. «Mais la promesse de découverte a échoué. Il y a certes de plus en plus de choix, mais les chiffres montrent que les goûts se concentrent et que les écarts se creusent comme avec les richesses.» Avec Robin Girod, Nicolas est aussi le créateur du label Cheptel Records, déjà 22 disques impeccables au catalogue, dont celui-ci. Ce qui ne laisse pas beaucoup de temps pour plaisanter. «C’est un disque du quotidien, de problèmes sociaux, enregistré ici et maintenant. Il n’a rien d’exotique, ce n’est pas un disque de vacances. Celui-là, on le fera quand on aura de l’argent, pour se faire plaisir!» 
 
Outsiders, Adieu Gary Cooper, Cheptel Records, http://adieugarycooper.ch

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