
Chaque semaine, L'illustré rencontre une personnalité au coeur de l'actualité culturelle romande. Aujourd'hui: le comédien Marco Calamandrei qui se pose en victime du travail dans un spectacle plein d’humanité.
S’il a «toujours» rêvé de devenir comédien, Marco Calamandrei est monté sur scène un peu sur le tard. «Je venais d’un milieu ouvrier, je ne savais pas du tout comment m’y prendre.» Arrivé d’Italie à l’âge de 11 ans, il avait dû commencer par apprendre le français. «On faisait des concours, avec ma sœur, de celui qui apprenait le plus de mots. Quand j’ai dit à mon père que je voulais faire du théâtre, il m’a appelé Jean Gabin pendant une semaine!» Quand il sort de l’ERAD (l’actuelle Manufacture) à 28 ans, «je ne pouvais plus jouer le jeune premier, j’avais déjà l’âge d’interpréter des pères de famille. Ça m’a peut-être pénalisé.» Malgré tout, au Théâtre de Carouge, Georges Wod lui confie ses premiers rôles, il joue aussi dans le Lorenzaccio mis en scène par Séverine Bujard ou encore avec le TPR sous la direction de Charles Joris. A la question des meilleurs souvenirs, le comédien évoque La plage noire, le film tourné par Michel Piccoli. «Je me souviens de sa voix tellement particulière, la chance de côtoyer un tel personnage, j’avais passé une semaine en Pologne. C’était magnifique.» Il n’a pas oublié non plus le mois de janvier à Montréal à jouer Pièces de guerre, la trilogie d’Edward Bond…
Pour ce printemps, celui qui a joué le réformateur Pierre Viret répète déjà son rôle de Martin Luther, mis en scène par Edmond Vuilloud d’après des textes d’époque. Comme dans La gueule de l’emploi, il s’agira d’amener un peu d’humour et de légèreté à cette histoire. Dans ce registre aussi, le comédien sait y faire.
La gueule de l’emploi, mise en scène d’Evelyne Knecht, Lausanne, Pulloff Théâtres, jusqu’au 2 avril, www.pulloff.ch