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La Valaisanne Noémie Schmidt à l’affiche de “Radin!”

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TCD Visiual Press Agency
Elle a beau être jeune, Noémie est méconnaissable à chaque fois. Dans «Radin», c’est une ado binoclarde. Dans la série «Versailles», l’exquise épouse de Philippe d’Orléans, qui s’éprend de Louis XIV.
Cinéma

La jeune et charmante comédienne valaisanne, âgée de 25 ans, incarne la fille de Dany Boon dans «Radin!», la comédie française de cette rentrée automnale.

C’est qui, Noémie? La comédienne romande qui monte a 25 ans, elle a grandi à Sion. «Je suis la fille d’un avocat et d’une professeure de biologie très sympas.» Ses parents l’ont laissée vivre sa passion pour le théâtre depuis l’enfance. A la majorité, elle est partie sillonner les Etats-Unis.

Comment est née sa vocation? Grâce à un comédien venu animer un atelier théâtral dans le cadre scolaire. «C’était de l’enseignement, de l’amusement et du jeu. J’ai toujours aimé me costumer, imaginer que j’étais quelqu’un d’autre.» Une fois inscrite au Teatro Comico, à Sion, elle y a travaillé dix ans.

Pourquoi on parle d’elle? A l’affiche de Radin!, elle incarne la fille de Dany Boon. Ce pingre obsessionnel qu’elle idéalise ne sait pas qu’elle existe.

Le plus dur dans ce métier? La charge émotionnelle à gérer, garder une vie saine.

Que lui a appris Dany Boon?«Le rythme de la comédie et à me détendre sur le plateau. Je suis une angoissée, pas lui. Il m’a aidée à me lâcher.»

Les films marquants?La belle et la bête de Cocteau. Le premier vrai grand choc fut Hair. «J’ai été bouleversée par le film de Milos Forman.» Puis elle a découvert Soy Cuba, film culte daté de 1964 du Russe Mikhaïl Kalatozov.

Sa carrière? J’ai envie de brouiller les pistes, faire Versailles (vu sur Canal+), continuer à jouer dans des courts métrages ou tourner, comme je l’ai fait en juillet, la vie d’Elisabeth Eidenbenz, cette humaniste zurichoise qui fonda l’Association d’aide aux enfants en guerre. À côté? Elle aime l’opéra et chanter. Mozart et le bel canto. «Verdi, Puccini, Rossini!»

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Philippe Chevrier ou la recette du bonheur

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Julie de Tribolet
Philippe Chevrier, 55 ans, et Stéphanie Mossaz, 39 ans, n’ont d’yeux (bleus) que pour leur petit Léonard, 19 mois.
Gastronomie

Philippe Chevrier est le plus heureux des grands chefs avec Stéphanie et Léonard.

En novembre 2015, le grand chef de Châteauvieux ouvrait Chez Philippe, un grill house à la new-yorkaise sur deux étages en plein Genève. L’autre jour, il annonçait reprendre les rênes du Café de Peney. L’entrepreneur des saveurs chapeaute donc désormais six restaurants tout en se préparant à courir son sixième marathon de New York. Mais le chef a aussi une vie à côté de ses exploits gastronomiques et sportifs: il est le plus heureux des hommes grâce à Stéphanie Mossaz, cheffe d’entreprise elle-même, qui lui a donné son premier enfant, Léonard, 19 mois. Une love & success story à découvrir plus en détail dans notre supplément gastronomique Al Dente dès mercredi prochain. Un magazine offert à nos abonnés et disponible séparément en kiosque.

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Emilie Dafflon court pour dire merci

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DR
A côté de Matran, en tenue de sport, Emilie tient un bâton avec le dessin d’un foie. Comme un symbole: en Suisse, le foie est le second organe le plus plus souvent transplanté.
Greffes d'organes

Morat-Fribourg, 17 km 200 d’effort: c’est par cet exploit qu’Emilie Dafflon, 22 printemps, a décidé de célébrer ses 20 ans de greffe.

Aujourd’hui employée de commerce à l’Office du tourisme de Fribourg, Emilie Dafflon, 22 ans, vit comme les jeunes de son âge. «Je peux sortir avec mes copines, voyager, faire du sport, ce que j’adore, et même boire un verre. Mais je ne fais jamais d’excès. C’est une question de respect. Pour cette seconde chance que j’ai eue, et aussi pour le don incroyable qu’à fait la famille de mon donneur.» Née avec une grave maladie congénitale, une atrésie des voies biliaires, Emilie aurait pu mourir sans greffe. Il a fallu attendre qu’elle ait 2 ans, pour que le pager sonne, à midi, le 13 novembre 1996. Le foie d’un enfant de 6 ans arrivait en hélicoptère de Zurich à Genève. C’est tout ce que la famille saura de ce donneur anonyme. Pour ses 10 ans de greffe, la petite Emilie a écrit à Swisstransplant un message destiné aux proches de son donneur.

Cette année, sur la ligne d’arrivée de la course, elle aura une pensée pour eux. Elle courra accompagnée de 150 personnes, vêtues de t-shirts aux couleurs de l’association Mahana4Kids, fonds d’aide en faveur des enfants malades du foie et de leurs familles.

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Au beach-volley, tout est dans le geste

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Décortiqué geste après geste, un puissant smash d'Anouk Vergé-Dépré (24 ans) et une réception d'Isabelle Forrer.
Sortie de presse

Le prochain numéro de "Sport", magazine offert avec L'illustré du 5 octobre prochain, reviendra sur les volleyeuses suisses Anouk Vergé-Dépré et Isabelle Forrer.

Il en va des paires de beach-volley comme des couples dans la vie: ça va, ça vient. Après des Jeux de Rio qui les ont placées en plein soleil, Anouk Vergé-Dépré et Isabelle Forrer ne joueront plus ensemble. Cette dernière prend sa retraite, à 34 ans. Mais on n’a pas fini de voir la Vaudoise de 24 ans, dont le père guadeloupéen fit les beaux jours du LUC. Elle sera associée à Joana Heidrich, autre révélation olympique. Vous retrouverez l’histoire du duo Forrer-Vergé-Dépré dans le prochain Sport. Et pas seulement! Interview exclusive de Stan Wawrinka, reportage à Nice avec Lucien Favre, découverte de Denis Zakaria: un menu divers, copieux. Bonne lecture!

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Shana Pearson fait appel au public pour son album

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La chanteuse américano-suisse Shana Pearson fait appel au crowdfunding.
Musique

La chanteuse américano-suisse sollicite le soutien de ses fans pour boucler son nouvel EP. Et pourquoi pas?

Si vous suivez un peu l’actualité musicale en Suisse romande, vous ne pouvez ne pas connaître Shana Pearson, sans doute notre meilleur atout en matière de r’n’b. Née d’une mère américaine et d’un papa suisse, Shana a toujours vécu entourée de musique et comme ses parents ont eu la bonne idée de la doter d’un joli grain de voix, elle a très vite tenté sa chance, avec succès. Bien sûr, quand on vit en Suisse avec l’espoir de percer dans la musique, le talent ne suffit pas, malheureusement. De ce point de vue, et en raison de ses origines, Shana aurait pu tourner définitivement le dos à la Suisse en espérant se faire connaître ailleurs, en particulier outre-Atlantique, mais la jeune femme est attachée à la Suisse. Elle a donc choisi la voie la plus difficile.

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Shana Pearson, une artiste pétrie de talent, capable de rivaliser avec les plus grosses pointures du r'n'b mondiales. Photo: Instagram

Cela ne l’a pas empêchée de se faire connaître par un public qui ne cesse de grandir à chaque nouveau titre. Et l’on est prêt à parier qu’une fois encore, son tout dernier morceau, Burning Up, dont la vidéo (à découvrir ci-dessous), tournée à Los Angeles, a été mise en ligne ces jours derniers, lui permettra de toucher plus de monde encore. Shana Pearson possède tous les atouts pour faire carrière: de l’envie, du charme, du talent.

 

 

Pour boucler son nouveau mini-album, son troisième, intitulé Fearless (sans peur), un titre qui lui colle à la peau, Shana Pearson a choisi de faire appel au public via We Make It, une célèbre plateforme de crowdfunding. Elle espère pouvoir récolter 6000 frs dans les toutes prochaines semaines afin de le sortir le 31 octobre. En trois jours à peine, elle a déjà récolté plus de la moitié de la somme! Alors n’hésitez pas à vous improviser co-producteurs en suivant ce lien.

Indépendante depuis 2014, Shana Pearson a réussi une grande année 2015, marquée notamment par la première partie de l’humoriste Gad Elmaleh au festival Sion sous les étoiles, le 15 juillet, puis par deux performances signées mi-septembre 2015 lors de la Fashion Week de New York.

Shana Pearson se dit prête à offrir toutes sortes de contreparties à ses plus généreux donateurs, qu’il s’agisse de donner un cours de chant ou même de venir se produire en concert dans votre salon! Alors prêts à lui donner un petit coup de pouce?

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Le nouveau single de Shana Pearson, Burning Up, est disponible sur les principales plateformes de téléchargement.

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Pierre Aucaigne: «J’ai étudié le droit avant de mal tourner»

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Jean-Blaise Besençon
Le comédien Pierre Aucaigne.
Tête-à-tête

Chaque semaine, «L’illustré» rencontre une personnalité au coeur de l’actualité culturelle romande. Aujourd’hui, le comédien Pierre Aucaigne, en pleine lumière entre soirées diapos et cinéma.

L’invitation de Frédéric Recrosio, le comédien Pierre Aucaigne participe à La soirée diapos, spectacle durant lequel cinq humoristes s’amusent à prolonger les vacances en partageant leurs plus beaux souvenirs. «Chacun était libre de choisir ses images et d’écrire son texte. Thierry Romanens revient sur ses vraies vacances en Grèce; Jean-Luc Barbezat a voyagé en Suisse, en train; Sibylle Blanc partage des photos de ses amis; Recrosio est allé en France pour étudier un peu nos différences, et moi... disons qu’il y a un voyage en Alaska, mais je préfère ne pas trop en dire...»

Installé en Suisse depuis six ans, «par amour pour ma petite femme» (elle est décoratrice de théâtre), Pierre Aucaigne a passé toute son enfance à Mâcon, auprès d’un père professeur de mécanique et d’une mère au foyer. Après le bac, direction Dijon où il s’inscrit en faculté de droit et découvre le théâtre. «J’ai toujours rêvé de jouer des sketchs, d’inventer des personnages. Alors, à la fin de mes études, j’ai mal tourné...»

A 20 ans, en 1980, il crée son premier spectacle et peu après Momo, l’un de ses personnages emblématiques, un peu niais et grimaçant, mais aussi attachant (en chef de rayon dans une centrale nucléaire) et qui a fait rire dans les plus grands festivals, de Cannes au Québec. En protecteur des chiens méchants, il fera aussi les beaux jours de Bon week-end, émission culte de la télévision belge. Sans oublier notamment une reprise triomphale du Père Noël est une ordure.

Malgré tout, le comédien se révèle, hors de scène, plutôt réservé, modeste, au regard de son parcours qu’il juge  «assez traditionnel», des cafés-théâtres de Bourgogne aux émissions de Patrick Sébastien.

Au comédien, qui ne se sent «pas très affairiste, ce n’est pas mon tempérament», il ne manquait qu’un rôle au cinéma pour combler ses ambitions. «Et ça m’est tombé dessus en mai dernier: j’ai fait deux films cet été.» Avec Sabine Azéma et Michèle Laroque dans Chouquette de Patrick Godeau. Et le prochain long métrage de Lorraine Lévy, une reprise de Knock avec Omar Sy dans le rôle du célèbre docteur. «J’ai la chance de commencer assez haut. Je découvre un monde parallèle. Je suis devenu assez copain avec Sabine Azéma, et j’étais loin de penser que j’allais manger un jour avec Rufus et Andréa Ferréol! Je me sens un peu comme un gamin, comme dans un rêve qui se réalise.»

La soirée diapos, un spectacle de et avec Frédéric Recrosio, Jean-Luc Barbezat, Thierry Romanens, Pierre Aucaigne et Sibylle Blanc. A Monthey, Théâtre du Crochetan, le 28 septembre; Fribourg, Nuithonie, les 29 et 30 septembre; Chêne-Bourg, le 6 octobre; Morges, le 7; Payerne, le 12; Bienne le 15 et Vicques le 16 octobre.

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Ils sont fous, ces minous!

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Famille Bruttin, Pramagnon/Grône
Non, Sun (dite SuperSun) n'est pas une chatte volante, juste une escaladeuse de moustiquaire. Un peu fofolle? Certes, mais pas plus que les autres chats des lecteurs de L'illustré qui ont, visiblement, de l'énergie à dépenser.
Monique Gailloud, Vendlincourt
Mirabelle - Plus c'est haut, plus c'est beau!
Nadège Fleury, Corban
Flocon - J'en ai ras-le-bol!
Eric Bornand-Sidler, Lausanne
Baghera - La petite bête qui grimpe...
Sophie Drouin, Vaumarcus
Thelaur - Ben quoi, vous n'avez jamais vu des yeux vairons?!
Micheline Conod, Chevilly
César et Hermès font le train ;-)
Lucienne Chautems, Champvent
Mouchette - Oh, oh, encore une mouche!
Michel Grimaitre, La Chaux-de-Fonds
Gustave - Un peu grande pour moi cette pantoufle!
Jacqueline Dougoud, Cottens
Pitchoun - Enfin une copine qui est toujours cool!
Martine Aves-Girardet, Blonay
Hokaïdo - Farce ou friandise?
Bestialement vôtre
Ils sont fous, ces minous!

Valentina Andrei, la vigneronne qui écoute la terre

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Sedrik Nemeth
Valentina Andrei ne plante pas un cep sans procéder à un profil du sol. Chaque cépage doit trouver le terroir idéal pour exprimer sa plénitude.
Portrait

A seulement 33 ans, l’ex-élève de Marie-Thérèse Chappaz marche sur les traces de son mentor. A l’heure des vendanges, portrait d’une passionnée de la vigne et du vin, arrivée de Roumanie en 2003 avec sa poésie pour tout bagage.

«Depuis mes premières vendanges, en Roumanie, à l’âge de 12 ans, j’ai su que ma vie serait intimement liée à la vigne et au vin.» Assise à la grande table en bois clair du carnotset, Valentina Andrei refait d’une voix douce le long chemin qui l’a amenée au pied du bourg médiéval de Saillon (VS), où elle s’est installée il y a deux ans, dans la cave de Fernand Luisier, un ancien capitaine du FC Sion. Avec son accent chantant et son sourire charmeur, elle raconte sa découverte des vignes de Cotnari, contrefort verdoyant surplombant la ville de Botosani, où elle est née, dans le nord de la Roumanie. Le plus vaste vignoble de chasselas d’Europe, 13 000 hectares destinés au raisin de table (la surface viticole helvétique totale est de 15 000 hectares). Sa mère en possède quelques parcelles, qui passent d’une génération à l’autre. C’est là, dans les lignes interminables du plateau moldave menant aux Carpates, qu’elle vendangeait jadis avec les siens, de nuit, pour profiter de la fraîcheur. «Là que la rencontre avec la vigne s’est produite», confie-t-elle, ses yeux bruns perdus dans les souvenirs. Un coup de foudre devenu idée fixe, que jamais elle ne remettra en question.

De baby-sitter à maître de chai

Pour ses vacances d’adolescente, elle supplie ses parents de l’emmener en Italie, berceau de sa langue latine. «Le pays où les gens parlent de la vigne et du vin avec le plus de noblesse et d’émotion», décrète-t-elle. C’est pourtant en Suisse qu’elle débarque en 2003. «A Soubey, dans le Jura. Pour apprendre le français en faisant du baby-sitting», se souvient-elle, hilare. Mais, un week-end, sa famille d’accueil la balade en Valais. C’est la révélation. Les montagnes, les paysages viticoles du Vieux-Pays agissent comme un déclencheur. Cette fois, c’est sûr, son destin est scellé. Il va s’accélérer. Des bancs de l’école d’agriculture à ceux de l’école d’ingénieurs de Changins, des vignes de la région sédunoise à celles de Jacky Granges, où elle s’ouvre à la biodynamie, Valentina s’immerge dans l’univers qui l’a tant fait rêver.

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Valentina Andrei boit avec parcimonie: "Pas plus d'un ou deux verres de temps en temps." Photo: Sedrik Nemeth

Un bonheur n’arrivant jamais seul, la jeune diplômée vigneronne-caviste est repérée par Marie-Thérèse Chappaz, qui lui confiera bientôt le poste à la fois redouté et convoité de maître de chai. L’apothéose pour la petite fille de l’Est, qui aurait pu en rester là. Mais sa passion de la vigne et du vin, qu’elle boit avec parcimonie, «pas plus d’un ou deux verres de temps en temps», est trop forte. Après six années de rêve passées à s’imbiber du savoir-faire de l’icône GaultMillau du vin suisse, Valentina veut tracer ses propres sillons. Pour donner vie à son projet, elle crée, en 2013, le domaine qui porte son nom. «Grâce à l’engagement de gens délicieux qui m’ont soutenue, encouragée et stimulée, mon rêve s’est réalisé et j’ai pu développer mes racines en Valais», se réjouit-elle, émue et parlant de reconnaissance éternelle.

Son premier millésime s’arrache

La belle histoire va alors virer au conte de fées. A peine ses premières cuves en inox rangées dans l’entrepôt qu’elle a aménagé en cave, sous le petit appartement qu’elle occupe à Riddes, le groupe d’excellence lémanique Magnificients la choisit pour réaliser sa cuvée spéciale annuelle. Un assemblage de roussanne et de petite arvine que Valentina aura la géniale idée de déposer en bouteille bordelaise de 1 litre. Un flacon, habillé par l’artiste vaudois Etienne Krähenbühl, qui confine à l’œuvre d’art. Le contenu étant largement à la hauteur du contenant, plusieurs chefs étoilés sont sous le charme. Le premier à craquer sera Carlo Crisci, le mage de Cossonay, parrain du noble breuvage. Didier de Courten et Pierrot Ayer lui emboîteront le pas. La consécration pour Valentina, dont les 5000 bouteilles de son premier millésime s’arrachent. «Je n’ai jamais présenté mes vins», lâche-t-elle, avec une pointe de fierté.

Dans ses nouveaux locaux, la plus valaisanne des Roumaines a plus que doublé sa production: 12 000 bouteilles, issues de cépages autochtones élevés sur une mosaïque de parcelles d’environ 3 hectares. Un grand écart entre Martigny et Grimisuat, par-delà onze communes. Car Valentina Andrei a une philosophie dont elle a fait un dogme: planter le bon cépage (une soixantaine en Valais) au bon endroit. Pour elle, associer un vin à un lieu tient plus de l’argument économique que scientifique. Ainsi, elle ne plante pas un seul cep avant d’avoir procédé à une analyse rigoureuse du sol. «Mes vignes, je les travaille avec amour, de la manière la plus respectueuse et naturelle possible. Je me mets à leur écoute, je leur parle, je les accompagne au mieux», égrène-t-elle. Valentina fait tout avec ses mains, dans le respect de l’authenticité et au plus près des plantes et de leur évolution. La taille, le pliage des baguettes, l’ébourgeonnement, le palissage, l’effeuillage, l’équilibrage des grappes et, enfin, la vendange. Le tout à grand renfort de tisanes, d’huiles essentielles, d’orties, de petit-lait, de silice ou de bicarbonate, en guise de produits antifongiques, qu’elle dispense en observant le calendrier lunaire. «Comme le préconise la médecine chinoise pour l’être humain, une vigne bien nourrie et élevée avec une bonne hygiène de vie sera plus à l’abri des maladies», estime-t-elle, sans en faire une règle absolue. «Mon but n’est pas de faire abstraction des méthodes traditionnelles, mais d’intervenir seulement en cas de nécessité.»

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L'analyse du sol, mais aussi des produits naturels et l'observation du calendrier lunaire: Valentina Andrei travaille "de la manière la plus respectueuse et naturelle possible." Photo: Sedrik Nemeth

Ses crus, qu’elle décline parfois en plusieurs versions, celle qui se ressource dans la marche en montagne et à travers son contact avec les gens les élève en barriques ou, depuis peu, dans de grandes amphores, comme dans l’Antiquité. Des projets, Valentina Andrei en a encore plein la tête. Faire revivre la grosse arvine en Valais, planter du completer, le trésor grison, et de la mondeuse, ce rouge savoyard de la famille de la syrah, par exemple. Autant de cépages qui se plairaient sur les coteaux de Martigny, le meilleur terroir du canton, s’enhardit-elle.

«2016, un millésime comme je les aime»

Aujourd’hui, le temps est venu de mettre la récolte 2016 à l’abri. Et elle y passe tout son temps, de l’aurore au crépuscule, ce qui ne lui laisse guère le loisir de s’occuper des garçons, confesse-t-elle sans gêne, à l’évocation de sa vie privée. «Un bon cru, prophétise-t-elle, histoire de revenir à l’essentiel. Pas trop alcooleux, avec une magnifique maturité, comme je les aime.» Une fois en cuve, Valentina les dégustera tous les jours, religieusement, méthodiquement. «Les sondages? Je ne sais pas trop. C’est au goût du raisin que je décide de vendanger ou pas.» Un assemblage de confiance, de rectitude et de bon sens terrien hérités de son mentor. De la Roumanie, Valentina Andrei, la vigneronne qui parle à l’oreille des ceps, dit avoir gardé son côté créatif et artistique. «Mes vignes, je les laisse grandir et s’exprimer sans contrainte, comme bon leur semble.» Point barre! Et il serait v (a) in de vouloir l’en dissuader…

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Le téléjournal romand souffle ses 50 bougies

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AFP/Clemens Bilan
Camaraderie. Il y a neuf ans, José Ribeaud quittait la Suisse pour s’installer à Berlin. Dimanche dernier, il accueillait chez lui l’un de ses dignes successeurs aux commandes du téléjournal, Darius Rochebin.
Télévision

Le 2 octobre 1966, José Ribeaud présentait le premier téléjournal romand. Pour marquer le coup, le Jurassien a reçu, à Berlin, Darius Rochebin, vedette incontestée du TJ actuel. Le choc de deux époques.

Le vol Swiss reliant Zurich à Berlin est bondé en ce samedi soir. Il est presque 22 h et la plupart des passagers somnolent dans la pénombre de la cabine, attendant la descente sur l’aéroport de Tegel. Pas Darius Rochebin. Le présentateur vedette du 19h30 a braqué la petite lampe de son siège sur la pile d’articles qu’il a emportés avec lui. Il profite du trajet pour préparer son interview de Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations Unies, prévue le lundi après-midi. Malgré cette échéance, la star du TJ a accepté l’invitation de L’illustré d’aller rencontrer José Ribeaud. Installé dans la capitale allemande depuis près de dix ans, le journaliste d’origine jurassienne fut le tout premier présentateur du téléjournal romand. C’était il y a exactement cinquante ans. Darius Rochebin n’était juste pas né.

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Ce voyage fait remonter de nombreux souvenirs: «Ma famille a acheté notre première télévision lorsque j’avais 7 ans, raconte le Genevois. C’était José Ribeaud qui officiait au téléjournal, je le regardais, fasciné. Après la diffusion, j’allais jouer au présentateur dans ma chambre, j’interviewais mes parents. Journaliste a toujours été pour moi une vocation.» José Ribeaud a donné rendez-vous le dimanche matin chez lui, dans l’appartement qu’il loue dans une coquette maison d’un tranquille quartier de Charlottenburg, où se mêlent bâtisses bourgeoises, une poignée d’ambassades et une ancienne clinique psychiatrique transformée en centre d’accueil de migrants. Devant le portail d’entrée, un détail ne peut échapper au féru d’histoire qu’est Darius Rochebin. Une plaque commémorative signale que c’est dans cette demeure de l’Eichenallee qu’a vécu Ernst Simmel, fameux psychanalyste allemand et grand ami de Sigmund Freud. Devant le vif intérêt de son invité, José Ribeaud se fait un point d’honneur à montrer la porte dérobée qui a permis à Ernst Simmel, juif et socialiste, d’échapper à la Gestapo venue l’arrêter en 1934 et d’aller se réfugier à l’ambassade des Etats-Unis.

Seul candidat

Une fois tout le monde installé dans le salon de l’appartement, autour d’un café, la discussion s’engage rapidement sur le sujet du téléjournal. José Ribeaud se souvient de la petite annonce parue dans la Gazette de Lausanne pour un poste de journaliste-présentateur. L’homme enseigne alors à l’Ecole prévôtoise de Moutier, une école de commerce privée. Il est certes pigiste au Pays de Porrentruy, mais il n’a pas tout à fait le profil. Qu’importe. Il postule. «François Gross, le rédacteur en chef du TJ, m’a appelé pour que je vienne faire des essais devant la caméra. J’ai été engagé avec un salaire de 1550 francs… Plus tard, il m’a avoué que j’avais été le seul candidat à avoir postulé», raconte José Ribeaud, avec un brin de malice dans le regard et un léger accent jurassien qu’il n’a jamais perdu. Le dimanche 2 octobre 1966, sans vraiment s’en rendre compte, il écrit l’histoire des médias en devenant le premier présentateur de téléjournal romand. Dans les faits, le TJ existe depuis le 4 avril 1955. Il s’agit alors d’images diffusées depuis Zurich avec une voix off, en allemand, en français et, depuis le 18 juin 1958, également en italien. C’est dix ans plus tard que la SSR (Société suisse de radiodiffusion) va connaître un premier bouleversement. Depuis le 1er février 1965, en effet, le Conseil fédéral l’autorise à diffuser dix minutes de publicité par jour. «Cette manne va permettre de développer le téléjournal», explique encore José Ribeaud. Un ministudio de 40 m² est installé dans un appartement de Zurich. Tout est très sommaire. Les équipes travaillent encore à la pellicule et les images sont souvent diffusées deux ou trois jours après avoir été tournées. Il y a une seule caméra fixe, ce qui oblige à échelonner les émissions dans les trois langues, de 19 h 30 à 20 h 30. Le téléprompteur arrive en 1973, la couleur une année plus tard.

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«Quand je compare à aujourd’hui, nous étions très statiques, sérieux, trop formels», commente José Ribeaud. Un avis que ne partage pas complètement Darius Rochebin, qui admire le phrasé, le sens littéraire des présentateurs de l’époque: «La qualité d’expression s’est un peu perdue.» Les débuts de ce TJ ne sont pas simples. Les autorités se méfient de ce nouveau média. «Nous n’avions même pas accès aux conférences de presse du Conseil fédéral!» José Ribeaud, qui est nommé rédacteur en chef du TJ en 1970, insiste sur le contexte politique tendu de l’époque. Nous sommes en pleine guerre froide. La peur du «Rouge» est omniprésente dans une Suisse très conservatrice. Aucune critique à l’encontre de l’armée n’est ainsi tolérée. «Nous étions très vite accusés d’être des communistes, voire même des maoïstes. A tel point que lorsque je m’étais laissé pousser la barbe pendant mes vacances, on m’a demandé si j’étais devenu castriste.» L’ambiance est pesante. On se méfie de certains collègues, qu’on suspecte d’informer la police fédérale.

Un certain Jean Ziegler

En 1972, l’UDC, déjà elle, lance de violentes attaques, critiquant la vision supposée gauchisante des journalistes de télévision. Deux ans plus tard, une commission du Conseil des Etats débarque à la rédaction pour s’assurer de l’impartialité des équipes. A cette même période, plusieurs voix s’élèvent pour demander le déménagement du TJ romand à Genève. La première est celle d’un certain Jean Ziegler, alors conseiller national, qui interpelle le Conseil fédéral le 27 mai 1969. Il faudra attendre 1982 pour que le téléjournal soit diffusé depuis la Suisse romande, le début d’une nouvelle ère (lire l’entretien avec Gaston Nicole). Si beaucoup de choses ont changé en cinquante ans, Darius Rochebin et José Ribeaud s’accordent sur le fait que le corps du métier n’a pas changé: le trac avant d’apparaître à l’écran, le souci d’apporter une information claire et concise, l’importance de l’esprit de synthèse. «Malgré l’irruption d’internet, le TJ est resté le rendez-vous des Romands. C’est un peu la place du village où l’on se retrouve quand il y a des événements importants. C’est très fort quand des drames touchent la Suisse», analyse Darius Rochebin, encore marqué par le terrible glissement de terrain qui avait dévasté le village valaisan de Gondo, le 14 octobre 2000. Après vingt ans d’antenne (il a présenté son premier journal télévisé en 1996; il s’agissait du TJ Soir), le Genevois ressent toujours la passion du métier, l’excitation «de se sentir en phase avec l’actualité» et ce sentiment de proximité avec le public. «Le TJ, c’est la seule émission où le présentateur regarde le téléspectateur droit dans les yeux, cela crée une proximité», souligne encore Darius Rochebin.

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Avant de prendre congé de son hôte, celui-ci ne peut s’empêcher de signaler qu’il est «jaloux» de l’interview réalisée par José Ribeaud d’Alexandre Soljenitsyne, à son arrivée à Zurich en 1974. Passionné d’histoire russe, lui qui a interviewé Vladimir Poutine et Mikhaïl Gorbatchev, Darius Rochebin aurait rêvé de rencontrer le Prix Nobel de littérature, un véritable «génie». Il est temps de prendre congé. Le lendemain, une autre rencontre de prestige l’attend donc: Ban Ki-moon, qui quitte l’ONU après dix années passées à la tête de l’organisation. Le mandat de Darius Rochebin n’est, quant à lui, peut-être pas près de s’achever.

 

Si vous souhaitez creuser vous-même ce sujet sur l'histoire du TJ, vous vous rappelons que la RTS a créé un service archives des plus pertinents


Le TJ a 50 ans

Roland Bhend: «J’étais sujet aux fous rires»

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Entre plusieurs activités, du golf au tennis, Roland Bhend aime peindre. Telle la toile accrochée derrière lui, dans son appartement de Gland (VD). En médaillon, Roland Bhend en octobre 1976, depuis le studio de Zurich. De 1969 jusqu’à sa retraite en 2004, il a présenté nombre de grands événements mondiaux. Photos: Lionel Flusin, RTS

Il débarque d’une semaine de vacances en Sicile, tout bronzé, et montre fièrement ses ceps de vigne dans sa maison de Gland (VD), dont il tire 200 bouteilles d’un blanc joyeux, malicieusement baptisé Le Gland Clu. Il enchaîne avec son jardin qu’il passe un temps fou à bichonner et son atelier, où il peint des toiles colorées et optimistes. Roland Bhend, 73 ans, est un retraité heureux. «Déprime, nostalgie? Je ne sais même pas ce que cela veut dire… Je suis toujours dehors, moi, c’est mon côté jurassien», sourit-il.

Il s’est retiré en 2004 après trente-cinq ans de téléjournal, vécus dans une multitude de fonctions, dont chef de la rubrique nationale, de 1989 à 1991. «J’ai pris un pied énorme dans toute ma carrière. Jamais un grave problème», glisse-t-il, reconnaissant. On le regarde encore, il manque quelque chose. Mais si! Où a-t-il fourré sa moustache de lord anglais, célèbre entre toutes? «Oh, je l’ai supprimée il y a six mois. Les poils ne poussaient plus sur les bords et je trouvais que cela me donnait un petit air hitlérien…»

Dès 1969, l’année de son arrivée, il a réalisé qu’il ne souffrait pas de stress. «Je n’ai jamais eu peur avant l’émission. Par contre, après, je me demandais souvent si j’avais tout fait juste. Il m’est arrivé de mal dormir, surtout quand j’étais chef de la rubrique nationale. Je suis assez perfectionniste. Pas timide, mais avec un côté émotif.»

Après l’époque à Zurich, ce Chaux-de-Fonnier attaché à ses racines a déménagé sur la côte vaudoise en 1980, deux ans avant le transfert du TJ à Genève. «J’ai eu de la chance, cela correspondait à la scolarisation pour mes enfants. Et j’étais pour la décentralisation. Nous ne pouvions pas faire le même journal pour un Appenzellois que pour un Lausannois.»

Des souvenirs, il en a en ribambelle. Ces suites d’émission, après le TJ Midi, où les invités étaient conviés à manger. «Les langues se déliaient. Je me souviens d’Ed­monde Charles-Roux, épouse de Gaston Defferre. J’avais appris beaucoup sur les secrets de la politique française. J’ai aussi toujours aimé accueillir des scientifiques, pour leur simplicité. L’astrophysicien Hubert Reeves m’a tellement passionné que j’en oubliais de lui poser des questions.» A l’entendre, il décrit une période dorée. Si le métier a changé? «Il s’est modifié à cause de la pression des autres médias. Nous avions plus de temps pour contrôler, recouper. Aujourd’hui, via Internet, tout le monde se croit journaliste.»

Il a connu les studios genre cagibi de Zurich et n’a pas oublié l’arrivée du prompteur, au milieu des années 70. «Les Français l’avaient eu avant nous et se moquaient des p’tits Suisses qui lisaient encore leurs feuilles. Le public croyait qu’ils mémorisaient leurs textes…»

Il était sujet aux fous rires. «Cela ne se contrôle pas. Un jour, j’en ai piqué un gros un dimanche, lors de l’émission principale. Le lendemain, je croise le grand patron et je me prépare à me faire gronder. Mais non, il s’exclame: «Oh, Bhend, qu’est-ce qu’on a ri avec ma femme, hier soir!» M. D.


Le TJ a 50 ans

Eliane Bardet: «Nous annoncions les morts au Vietnam tous les jours»

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Première présentatrice du TJ, Eliane Bardet vit à Colombier (NE). Active, elle vient de renouer avec une vieille passion: le chant choral, qu’elle pratique dans un chœur local. En médaillon, Eliane Bardet en mars 1974, à Berne, alors qu’elle assumait la fonction de correspondante parlementaire. Photos: Lionel Flusin, RTS

Pour imaginer les studios du TJ en 1967, il faut fermer les yeux. Se voir monter trois étages dans un banal bâtiment du centre de Zurich et pénétrer dans deux espaces. «Côté route, les bureaux. Côté cour, une pièce avec deux magnétos et une caméra. Ce n’était pas très impressionnant», sourit Eliane Bardet. La toujours sémillante Neuchâteloise fut la première présentatrice, de 1967 à 1970, avant de devenir correspondante parlementaire, jusqu’en 1974. Puis correspondante pour le journal La Suisse, jusqu’en 1978.

Elle avait 23 ans et un petit job au Poly de Zurich quand elle se présenta. En guise d’examen d’embauche, elle dut résumer les nouvelles sur le téléscripteur. A une époque où la diffusion s’achevait vers 23 heures avec l’hymne national, ce téléjournal de 15 minutes était le noyau du programme. Eliane Bardet fut donc populaire, fort populaire. «Tu te rappelles, tout le monde t’appelait Eliane…» renchérit son mari Robert, architecte à la retraite, dans leur bel appartement de Colombier (NE). Elle hausse les épaules. «Je n’aimais pas jouir de plus de prestige que l’excellent boulot que faisaient mes collègues dans les journaux.» A son grand soulagement, comme elle vivait à Zurich, elle y croisait rarement une personne qui la reconnaissait.

Le travail était simple, mais exigeant. «J’étais plus rédactrice que journaliste. Il fallait réaliser une synthèse quotidienne de l’actualité, pour la Suisse entière.» Pourquoi une seule émission pour les trois régions? «L’arrivée des images était compliquée. Nous recevions des bobines avec des actus datant d’un jour ou deux, par express. Ainsi, nous travaillions et payions une fois pour les trois langues.» Elle n’a rien oublié des grands moments. «Tous les jours, nous annoncions le paquet de morts au Vietnam, les villages détruits, les manifs aux Etats-Unis. Et puis Mai 68.» Un jour, elle vit un collègue rentrer contusionné, la caméra brisée, après une altercation dans les milieux alternatifs, à Zurich. Des policiers l’avaient frappé. Le rédacteur en chef, François Gross, courageux, refusa d’autoriser le visionnage de ces images à la police zurichoise. Elle se permit une seule fois de marquer son écœurement: «Le général Franco avait fait garrotter des Basques. Nous avions ouvert là-dessus.»

Elle ne reçut jamais de consigne vestimentaire particulière. Elle puisait dans sa garde-robe. «Je portais souvent le même pull, surtout à l’époque de Noël…» Et jusqu’en 1971 et l’acceptation du suffrage féminin au niveau fédéral, elle ne put pas voter elle-même sur des sujets dont elle annonçait pourtant les résultats. «Cela ne me gênait pas. Nous sentions que cela allait venir.» M. D.


Le TJ a 50 ans

Gaston Nicole: «Présenter le TJ, c’est un stress violent et quotidien»

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A la retraite depuis l’an 2000, Gaston Nicole a délaissé sa passion de la voile. Il reste un très grand amateur de livres. En médaillon, après le déménagement du téléjournal de Zurich à Genève de 1982, dont il est l’un des grands artisans, Gaston Nicole assure la présentation des TJ du week-end. Photos: Lionel Flusin, RTS

Sur la table, différents quotidiens du jour sont alignés. A 81 ans, Gaston Nicole reste viscéralement journaliste. Comment oublier, au moment où il invite à prendre un café dans la salle à manger de son appartement de Nyon, qu’il est l’un des hommes qui ont écrit l’histoire des médias de Suisse romande. Ce fut lui, notamment, après un début de carrière dans la presse écrite au sein de la Gazette de Lausanne, qui devint, en 1967, le premier correspondant parlementaire fédéral de la télévision romande. Cinq ans plus tard, il revient à Genève, où il participe à la production d’émissions phares, comme Table ouverte ou Tell Quel. Surtout, en 1978, Gaston Nicole est nommé chef du département des actualités et rédacteur en chef du téléjournal. Il est chargé d’un projet d’envergure: rapatrier le TJ de Zurich à Genève. «On ne peut pas commenter l’actualité de la même manière en Suisse alémanique et en Romandie», martèle-t-il toujours aujourd’hui. Il y a beaucoup d’écueils à franchir, car il faut tout recréer au bord du lac Léman. Surtout, ils sont nombreux à craindre une perte de cohésion nationale si les différents téléjournaux du pays sont réalisés séparément.

Le premier TJ «genevois» est présenté par Pierre-Pascal Rossi le 1er janvier 1982. Ce dernier, décédé récemment, assurait la semaine en alternance avec Annette Leemann. Gaston Nicole s’occupe des week-ends avec Eric Lehmann. L’opération ne se limite cependant pas à un déménagement. La durée de la grand-messe de l’info passe de quinze à trente minutes. On développe l’interactivité (interviews sur le plateau, duplex, reportages maison…), ainsi qu’un réseau de correspondants en Suisse et à l’étranger.

Gaston Nicole quitte son poste en 1990, pour se consacrer à de nouvelles émissions comme Le grand chambardement. Mais, pour le journaliste, le TJ reste à part: «C’est un stress violent et quotidien. Vous devez travailler vite et bien, savoir prendre des décisions rapidement.» Il se souvient de cette journée de décembre 1989 où la rédaction reçut les images de prétendus charniers de Timisoara et où il fallut décider en quelques minutes de les diffuser ou non. Il y aura surtout la responsabilité de la couverture du sommet Reagan-Gorbatchev, en 1985, à Genève, où la télévision romande était chargée de filmer cette rencontre historique pour l’ensemble des télévisions du monde. «Il a fallu âprement négocier la position exacte de chaque caméra avec les services secrets américains et russes», raconte Gaston Nicole. Certainement le souvenir le plus fort d’une riche carrière consacrée à l’actualité. Y. P.


Le TJ a 50 ans

Muriel Siki: «Le TJ est la carte de visite de toute télévision»

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Même si elle s’avoue bien moins assidue que ses anciennes collègues Esther Mamarbachi et Agnès Wuthrich qui s’inscrivent à des marathons, Muriel Siki va courir deux à trois fois par semaine dans les forêts qui surplombent son village de Trélex, sur la côte vaudoise. En médaillon, après quatre ans passés à animer «Midi-Public», Muriel Siki se voit proposer la présentation du téléjournal en 1988 (ici, photo prise lors d’un «TJ Soir» de janvier 1989). Photos: Lionel Flusin, RTS

Elle fut sans doute la première vedette de la télévision romande. En 1984, quand Muriel Siki débarque des Etats-Unis pour animer Midi-Public, elle est accueillie en véritable star. Titulaire d’un master en journalisme de l’Université de Boston, la jeune femme arrive auréolée d’un début de carrière prometteur dans une télévision privée de l’Etat de Washington. Après une enfance passée entre Le Locle et Genève, Muriel Siki, à l’âge de 12 ans, était en effet allée vivre avec ses parents, un couple de pianistes, dans la ville de Seattle, où sa route croisera, pour l’anecdote, celle d’un certain Bill Gates. «Habituée au star-système américain, je n’ai pas été surprise, sur le moment, par cette effervescence médiatique. Ce n’est que plus tard que je me suis rendu compte que c’était inhabituel pour la Suisse», se remémore Muriel Siki, assise dans le jardin de sa jolie maison villageoise de Trélex, sur les hauts de Nyon, une demeure que l’on se transmet de mère en fille dans sa famille depuis cinq générations.

Quatre ans après son retour à Genève, on lui propose de rejoindre le téléjournal, en remplacement d’Annette Leemann. Jusqu’en 2003, elle présente tour à tour le TJ Soir, le TJ Midi et l’édition principale à 19 h 30. «La pression y est énorme. Durant trente minutes, il faut assurer des interviews, des sujets souvent difficiles, sur des thèmes que l’on ne maîtrise pas toujours. Aujourd’hui encore, je rêve parfois que je suis sur le plateau faisant face à une monstre panne technique.» Il y a aussi des moments de fortes émotions à gérer. Cette mère de famille se souvient de ces images d’enfants touchés par la catastrophe de Tchernobyl: «J’étais au bord des larmes, mais je ne devais pas le montrer; les gens attendent que tu sois objective et professionnelle. Comme présentateurs, nous sommes peut-être confortablement installés dans un studio, maquillés et pomponnés, mais nous ressentons l’actualité.»

Son souvenir le plus fort reste sans aucun doute le TJ où elle a commenté la chute du mur de Berlin, en novembre 1989, un événement qui faisait résonance avec son histoire personnelle, son père, réfugié politique ayant fui la Hongrie communiste. Muriel Siki regrette juste que, en tant que femme, elle ait eu de la peine à être pleinement reconnue: «Nous étions un peu considérées comme les speakerines du TJ, alors que les messieurs étaient vus comme de vrais journalistes.»

Après le téléjournal, elle s’occupera de plusieurs émissions, dont la très populaire Dolce Vita. Aujourd’hui journaliste indépendante, elle collabore encore souvent avec la RTS. De très belles expériences, mais reste le souvenir du TJ: «C’est la grand-messe, l’émission la plus regardée. C’est la carte de visite de toute télévision.» Y. P.

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Elle s’est battue seule contre la LAMal

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Sedrik Nemeth
Dans le bureau de sa maison de Saint-Imier (BE), Janine Favre, 84 ans, a conservé tous les documents racontant son combat contre l'assurance obligatoire des soins.
David contre Goliath

Refusant de payer pour un système de santé qu’elle ne cautionne pas, Janine Favre, infirmière à la retraite et ancienne missionnaire, a tenu tête pendant huit ans à toutes nos instances judiciaires.

Il y a vingt ans, le 1er janvier 1996, la loi fédérale sur l’assurance maladie, la LAMal, entrait en vigueur, instituant pour tout résident en Suisse l’obligation de s’affilier à une assurance couvrant les soins de base. Cette proposition, véritable compromis accepté de justesse et grâce à l’appui des Romands, venait remplacer des dispositions légales instituant le principe facultatif de cotisation à une caisse maladie datant de 1918, satisfaisant ainsi un mandat donné... en 1890 par les citoyens à leurs autorités fédérales. Cette longue histoire aurait pu être célébrée, mais cet anniversaire n’a pas vraiment été marqué cette année par les festivités. Au contraire, les remises en question du système mis en place par la LAMal ont rarement été aussi fortes, relayant des oppositions qui se sont élevées dès la fin des années 90.

Petit groupe d’opposants à la LAMal

A l’époque, un tout petit groupe de citoyens, une vingtaine en tout, s’étaient retrouvés pour combattre ce qu’ils considéraient comme une «obligation anticonstitutionnelle». Certains d’entre eux ont choisi de ne plus payer leurs primes, refusant de participer à un système de santé qu’ils ne cautionnaient pas. S’embarquant pour une bataille qu’ils savaient très longue, la plupart d’entre eux ont cédé, ne reniant cependant pas une certaine idée de «la responsabilité et du choix individuels». La Jurassienne Janine Favre, infirmière retraitée, était parmi les premières engagées. Elle a accepté de raconter son long combat.

Dans son appartement de Saint-Imier (BE), au troisième étage d’une maison typique de l’architecture horlogère, tout respire une certaine simplicité. Janine Favre, aujourd’hui 84 ans, a presque toujours vécu ici, dans cet immeuble qui fut celui de sa famille. Quand elle ouvre la porte, le soleil baigne les pièces en enfilade. La vieille dame sourit: «Je suis contente que l’on s’intéresse encore à ces questions… Pendant près de dix ans, je me suis battue contre l’obligation de m’assurer auprès d’une caisse maladie. J’ai perdu devant toutes les instances auxquelles je me suis adressée. Devant l’ampleur de la dette, j’ai cédé, par égard pour mes enfants. Je ne voulais pas qu’ils aient à payer des décisions que j’avais prises. J’ai donc recommencé à m’acquitter de mes primes, mais je reste intimement persuadée que cette obligation est anticonstitutionnelle. Ce système ne peut pas durer. Il suffit d’être patient: je pense qu’il va se désintégrer tout seul.»

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Depuis des années, Janine Favre vit simplement, réfutant le "système de consommation". Devant sa maison, elle cultive un jardin potager sur un terrain prêté par le propriétaire du petit immeuble. Photo: Sedrik Nemeth

A l’heure où, pour la énième fois, fin septembre rime avec augmentation des primes, à l’heure où la grogne monte, rallumée par des assurés dubitatifs face aux arguments des assureurs et d’une partie de la classe politique, alimentée aussi par les interrogations récurrentes de responsables cantonaux de plus en plus critiques, le discours de Janine Favre et le combat qui l’a longtemps occupée résonnent avec force. Début septembre, un sondage organisé par le comparateur de primes Bonus.ch montrait même que 28% des Suisses déclaraient être en désaccord avec l’obligation de s’assurer. Si ce chiffre n’a été ni analysé ni mis en perspective, il interpelle.

Janine Favre réagit: «Mon combat n’était pas fondé sur une question financière. Simplement, je souhaitais ne pas devoir financer un système de santé basé sur la peur. Infirmière de formation, je me sens capable, également avec toutes les expériences acquises au cours de mon parcours comme missionnaire en Afrique, de veiller sur moi-même, soit pour la vie, soit pour la mort. Je sais que la santé ne peut pas coûter aussi cher.» Très lucide, elle souligne néanmoins: «Je sais très bien que la majorité des personnes n’ont pas la formation que j’ai eue. Libre à elles de s’assurer. Je ne conteste nullement le principe de solidarité ou le principe de l’assurance. Ce que je conteste, c’est l’obligation.»

Refus de payer et opposition systématique

Après mûre réflexion, sa décision est prise en 1998. «Avec quelques connaissances, nous avons bien étudié la question, y compris sous l’angle juridique. Nous nous sommes préparés et j’ai fait le pas, en juin 1998. J’ai écrit une lettre de démission à ma caisse maladie, ainsi qu’à la présidente de la Confédération de l’époque, Ruth Dreifuss. Je leur demandais de reconnaître mon droit à l’objection de conscience. Et j’ai cessé de payer, dès octobre de cette année-là.» Tout de suite, les factures s’empilent. «Je faisais systématiquement opposition. Quand les poursuites sont arrivées, j’y ai opposé mon refus, puis déposé des recours contre les décisions qui m’obligeaient à payer. Tous les trois mois, j’avais la visite d’un préposé de l’Office des poursuites de Courtelary. La première fois, c’était quand même dur. Dire que je n’ai jamais eu de dettes de ma vie! Mais l’officier était très courtois et compréhensif. Il a signé le défaut de biens et nous avons continué ainsi pendant toute la durée du combat. Du côté de ma santé, je faisais très attention, comme je le fais depuis toujours. J’étais accompagnée par un médecin, dans toutes mes décisions. Je pratique le jeûne, je vis très simplement. J’avais seulement arrêté de faire du ski de fond, je ne voulais pas risquer un accident.»

Manifeste et jeûne de protestation

La cause attire quelques sympathisants supplémentaires et surtout beaucoup de témoignages de soutien. «Je me souviens que beaucoup de personnes nous disaient de continuer. Nous avons réalisé un manifeste qui a été signé par quelques milliers de personnes. Nous avons même jeûné, sur la place du Palais fédéral, quelques jours. Mais nous n’avons pas obtenu de grands résultats...»

D’étape en étape, Janine Favre va gravir chaque échelon des instances judiciaires, jusqu’au Tribunal administratif fédéral, et même au Tribunal fédéral. A chaque fois, elle est déboutée. A chaque fois, elle recourt. Mais après la décision du Tribunal fédéral, en 2006, Janine Favre est lasse: «Avec les frais de procédure et les primes impayées, ma dette s’élevait à près de 15 000 fr. J’aurais pu mettre cela dans mon budget, mais je savais que cela n’allait pas s’arrêter. Et puis je pressentais que le combat était vain. Plusieurs personnes ont lâché. Certaines d’entre elles n’étaient pas retraitées, comme moi. On leur ponctionnait leur salaire, on leur faisait mille misères. Je sais que certains ont quitté la Suisse. Nous sentions bien que nous n’aurions jamais une majorité dans la population, la peur de la maladie était trop forte. Je me suis dit qu’il y avait d’autres façons de résister. J’ai donc recommencé à payer! Et je continue à prendre soin de ma santé seule et en toute responsabilité.»

Toujours très active, Janine Favre s’engage dans la mesure de ses moyens pour une société meilleure, suivant les principes de la permaculture, cultivant un potager devant chez elle et organisant conférences et débats, notamment dans le sillage de la projection du film Demain.

 

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Lolita Morena ne pense qu'à chat

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Sedrik Nemeth
Dans son chalet de Lens, Lolita vit entre chiens et chats, tous recueillis dans des refuges. Ici, elle pose avec César, qui la suit quand elle promène ses chiens!
Concours

Entre deux missions pour la Protection suisse des animaux, Lolita siège avec le jury qui va désigner le chat préféré de L’illustré.

Quand Lolita a accepté d’être membre du jury du concours de L’illustré, elle ne se doutait pas qu’elle aurait à choisir parmi presque 1000 chats (!) plus craquants les uns que les autres. Rien d’une sinécure, mais en matière de bêtes, la belle en a vu d’autres. En tant que responsable de l’international au comité central de la Protection suisse des animaux (PSA), c’est plutôt à des situations de détresse animale qu’elle est régulièrement confrontée. Ainsi, cette année, elle s’est déjà rendue deux fois en Roumanie pour venir en aide à l’Association Rolda qui prend soin des chiens errants; elle a d’ailleurs créé avec trois copines une association sœur, Rolda Suisse, qui récolte des fonds pour ces toutous déshérités.

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En mai, l’ex-Miss Suisse volait au secours des chiens errants de Roumanie. Photo: DR

Début septembre, c’est en Italie qu’elle partait donner son sang pour les victimes du tremblement de terre tout en apportant aux animaux de cette région agricole l’aide de la PSA. Octobre la verra au Népal où la même PSA soutient un refuge à Katmandou, et fin novembre la retrouvera en Roumanie... Dans ce contexte, choisir 35 chats sur 1000, cinq par canton romand, Berne francophone compris, était peut-être un casse-tête, mais surtout une partie de plaisir. Vous aurez d’ailleurs l’occasion de faire cette expérience puisque les photos de ces 35 minous seront publiées dans nos numéros des 2 et 9 novembre afin que vous puissiez voter et désigner votre coup de cœur. Lolita et le jury attribueront ensuite les quatre autres prix.

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Le Festival annonce sa programmation 2016!

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Louise Rossier
Montreux Comedy
Pour sa 27e édition, le Montreux Comedy Festival mise sur la créativité! Ainsi, ce n'est plus quatre, mais cinq Galas (dont un anglophone) que propose le Festival cette année. Le nouveau Montreux Web Studio accueillera quant à lui le public autour du meilleur d'Internet et du numérique.

En 2016, le Festival mise sur ce qui fait la force de son ADN depuis ses débuts: la création de concepts originaux et inédits! Du jeudi 1er au lundi 5 décembre, les artistes phares du moment se retrouveront sur la scène de l'Auditorium Stravinski avec un seul maître-mot: rire de tout! Fidèle à sa volonté d'encourager les talents en pleine ascension, le Festival a choisi de confier la présentation de ses soirées à des artistes qui ne se sont encore jamais prêtés à cet exercice à Montreux: Artus, Thomas Wiesel, Vérino, Jason Goliath ou encore Mathieu Madénian.

Cinq Galas pour rire de tout
Ouverture des feux le jeudi 1er décembre avec le Gala "Humour vers le futur". Imaginé par Artus et Charles Hudon, ce spectacle nous emmène dans un véritable voyage à travers le temps où Artus - en compagnie de Nadia Roz, Alex Vizorek, Yann Lambiel ou encore Redouanne Harjane - devra tout faire pour changer le cours funeste de l’histoire et tenter d’empêcher la fin du monde.

Vendredi 2 décembre, le Gala "Génération Stand Up" proposera une soirée dans une ambiance énergique et décontractée. Mis en scène par Jean-Luc Barbezat et présenté par Thomas Wiesel, ce spectacle réunira notamment Kyan Khojandi, Nathanaël Rochat et la vedette québecquoise Mike Ward. Pour prolonger la fête jusque tard dans la nuit, le Gala sera suivi d'une Aftershow party.

La soirée du samedi 3 décembre est intitulée "Immigration Choisie" et sera présentée par Vérino. Pour ce Gala, il invite des humoristes emblématiques de la francophonie. Parmi eux, Rachid Badouri, Monsieur Poulpe, Blanche Gardin, Pierre Croce ou Sebastian Marx. Venus du monde entier, ils se réunissent pour un spectacle unique.

Dimanche 4 décembre, le Gala "Trending Comics" propose un moment 100% en anglais avec un line up international découvert cette année par Montreux Comedy lors des plus grands festivals anglophones du genre. Parmi les invités de ce Gala présentée par Jason Goliath, les humoristes Ronnie Chieng, Marcel Lucont, Yuriko Kotani ou Celeste Ntuli. 

Le Gala de clôture du lundi 5 décembre sera quant à lui piloté par Mathieu Madénian. Entouré d'humoristes talentueux tels qu'Eric Antoine, Tom Villa et Kevin Razy, il vous fait une promesse: "ce soir, on va rire de tout!"

 

Montreux Web Studio
En 2016, Montreux Comedy inscrit le digital au cœur du Festival! Avec le Montreux Web Studio, le Festival proposera un espace dédié aux nouveautés du net et à la technologie numérique. Avec des lives Facebook, des meet-up de youtubers influents et d'autres événements insolites, le meilleur du numérique sera accessible au grand public dans un esprit interactif et festif. Le programme du Web Studio sera dévoilé prochainement.

Jérémy Ferrari et Max Bird à Vevey
Sur la scène du Reflet-Théâtre de Vevey les 3 et 4 décembre, Jérémy Ferrari fera un retour fracassant et provocateur avec son nouveau spectacle intitulé "Vends deux pièces à Beyrouth", le premier spectacle d'humour sur la guerre. Max Bird sera quant à lui sur la scène du Théâtre de Poche de la Grenette avec "L'encyclopédie-spectacle". Avec ce spectacle à la fois instructif, visuel et déjanté, le comédien s’éloigne des codes du one man show et nous emporte dans des contrées humoristiques nouvelles.

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Neuf petits saint-bernard d'un coup!

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Isabelle Favre
Ils s’appellent Radja, Rangoon, Romy, Ramsès, Ramzy, Rasmus, Remo, Risco et Rooney. Nés le 18 août dernier après une mise bas par césarienne, les neuf chiots saint-bernard de la Fondation Barry ont été présentés au public le 29 septembre au Barryland. «L’illustré» est allé immortaliser ces petites boules de poil et d'énergie.
Isabelle Favre
Les trois femelles et six mâles de la portée sont issus des amours de «Hesta du Grand St. Bernard», une femelle à poils longs, et «Face des Joly Monts de Villers», un mâle à poils courts. Difficile d’imaginer que ces jeunes saint-bernard de moins de 2 mois pèseront bientôt plus de 60 kilos.
Isabelle Favre
Il s’agit de la première portée de «Hesta du Grand St. Bernard», qui est âgée de 3 ans et demi.
Isabelle Favre
Pas facile de faire la sieste lorsqu’on doit veiller sur autant de petits en même temps.
Isabelle Favre
Les chiots sont neuf pour… huit tétines. En pleine croissance, les petits gloutons ne ratent jamais une occasion de manger quand elle se présente.
Isabelle Favre
Les bébés chiens passent de longues heures à dormir. Ce petit profite d’une petite sieste à l’ombre de la cabane qui a été installée dans leur parc.
Isabelle Favre
Pause tendresse dans l’herbe.
Isabelle Favre
Pause tendresse dans l’herbe.
Isabelle Favre
Rare moment de répit pour «Hesta du Grand St. Bernard», qui profite d’une séance de brossage par l'une des gardiennes d’animaux de la Fondation Barry.
Isabelle Favre
Nettoyage de la salle où la mère et ses neuf petits passent leurs nuits. Devant la fenêtre, «Hesta du Grand St. Bernard» monte la garde.
Fondation Barry
Neuf petits saint-bernard d'un coup!

Kaja et Bergo cherchent leurs maîtres

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Kaja et Bergo cherchent leurs maîtres

Que vous soyez plutôt chien ou chat, votre nouveau compagnon se trouve peut-être au refuge de la SVPA! Aujourd'hui, découvrez le portrait de Kaja et Bergo, deux adorables chiens courant suisses!

Adopte un chien

Les médaillés suisses de Rio accueillis à Berne

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DR
Jeux olympiques

Le président de la Confédération a reçu l'ensemble des athlètes récompensés à Rio dans le cadre des Jeux, olympiques et paralympiques.

Johann N. Schneider-Amman a reçu lundi 10 octobre à Berne les médaillés suisses olympiques et paralympiques des Jeux de Rio. Les athlètes ont été accueillis sous la Coupole par le président de la Confédération et les conseillers fédéraux Guy Parmelin et Alain Berset, qui avaient fait le voyage à Rio en août pour rencontrer les athlètes à la Maison suisse. Félicités par le Conseil fédéral pour leur performance au Brésil, les sept médaillés et dix-huit diplômés olympiques ainsi que les cinq médaillés et dix-neuf diplômés des Jeux paralympiques ont posé pour une photo officielle à l'entrée du Palais fédéral.

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Martina Hingis et Timea Bacsinszky, médaillées d'argent du double féminin en tennis à Rio de Janeiro, posent sous la Coupole fédérale. Photo: Instagram

Médaillée d'argent en double de tennis féminin au côté de Martina Hingis, la Vaudoise Timea Bacsinszky a partagé sa visite sous la Coupole avec ses fans sur Instagram en postant un selfie depuis la salle du Conseil national et une photo dans celle du Conseil des Etats.

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Timea Bacsinszky dans la salle du Conseil national, à Berne. Photo: Instagram

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Attention, félins fourbus

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Gabrielle L'Eplattenier, Neuchâtel
Si vous n'êtes pas en pleine forme, si vous avez déjà un petit coup de mou, ne regardez pas ces photos sous peine de vous endormir, paf d'un coup là où vous êtes, comme les chats des lecteurs de L'illustré, dont le beau Zorro, qui scie des troncs dans les bras de son arbre.
Danielle Dessoulavy, Confignon
Lily - Sur ton lit je dors comme toi, sur le dos!
Louis et Arnaud Knäbel, Mur
Ginger à poils dans les plumes.
Leila et Isabelle Issa, Neunkirch
Minou à fleur de poil.
Famille Billaud, Neuchâtel
Yuki - Rien de tel qu'un bon petit roupillon... dans ma boîte à pain.
Cindy Basler, Paudex
Noopy en pleine digestion...
Coralynn Meylan, Froideville
Scoubi - Et si ça me plaît, à moi, de faire la sieste dans cette position!
Mimi et Stéph, Fontainemelon
Chips dans son jardin.
Famille Marquis, La Chaux-de-Fonds
Rikiki -Quoi, c'est déjà le matin?
Geanina Vizuroiu
Fais dodo, félin mon p'tit père...
Françoise Vouilloz, Bramois
Roméo se dore les côtes au soleil.
Emilie et Flavio Abbey, Les Crosets
Soka - Je vais juste me détendre un instant, hmm?
Estelle Schmidheiny, Nyon
Schnaps - Ben oui, je dors aussi comme ça!
Elena Zaugg, Porrentruy
Câline - Il fait beau, quel pot!
Bestialement vôtre
Attention, félins fourbus

Liliane Maury-Pasquier: "Mes parents n'étaient pas de gauche"

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Lionel Flusin
Liliane Maury-Pasquier, qui êtes-vous, en 4 mots? «Déterminée, sincère, généreuse, attentionnée.»
Interview intime

A 60 ans, la sénatrice genevoise est quatre fois mère, sept fois grand-mère et heureuse en famille. Féministe, socialiste et croyante, l’ancienne sage-femme revendique une forme de pragmatisme tranquille et une patience hors norme.

Alors, ces épaules, vous l’avez fait exprès?

Liliane Maury-Pasquier: Bien sûr que non! Il faisait chaud, c’est tout. Je crois que, si je l’avais calculé, je n’aurais pas aussi bien réussi! Pensez, en presque vingt et un ans d’engagement politique à Berne, je n’ai quasiment jamais autant fait la une des médias. Tout le monde me parle de cela… Même un contrôleur suisse, dans un TGV qui me ramenait de Paris, m’a précisé qu’il était permis de porter une robe sans manches dans les Lyria. C’est un peu absurde, tout de même. Imaginez que le bureau du Conseil des Etats a jugé qu’il fallait se pencher sur le règlement vestimentaire des élus. Pour les hommes, la discussion était rapide: costume, veste et cravate. Pour les femmes, il semble que les conversations aient duré un peu: quelle longueur de manches pourrait être considérée comme convenable? Au coude, au poignet, au biceps? Sérieusement… Pourquoi donc faut-il encore parler de cela?

Ça vous énerve ou ça vous fait rire?

Les deux à la fois. C’est drôle de penser qu’une institution fédérale puisse juger urgent et pertinent de se pencher sur de telles questions. Mais, oui, ça m’agace, ce besoin récurrent de normer le corps des femmes. Quand j’étais au cycle d’orientation, au début des années 1970, nous ne pouvions pas mettre de pantalon. Nous nous sommes battues contre cela. Je pensais sincèrement que nous avions gagné le droit de nous habiller comme nous le voulions. Cela dit, beaucoup de mes collègues masculins ne voient pas le problème. Probablement ne se rendent-ils pas compte de la portée de ce type d’attitude.

Est-ce pour cela que vous avez persisté?

Exactement. Ce jour-là, nous étions début septembre et c’était encore l’été. Je portais donc cette robe, beige et blanc, tout à fait convenable. Raphaël Comte, le président du Conseil des Etats, me fait signe de mettre ma veste. Je n’en voyais pas la raison, donc je n’ai pas obtempéré. Je n’allais tout de même pas rentrer me changer! J’ai été élue comme je suis. Les citoyennes et citoyens me connaissent. J’ai juste résisté à quelque chose qui me semblait injuste.

Cette réaction à une forme d’injustice est-elle souvent le moteur de vos actions?

Oui. Je crois même que c’est la source de mon engagement féministe en premier lieu. Je suis très sensible à l’injustice. De voir que, par exemple, quand j’étais jeune, les jeunes filles étaient éduquées différemment des jeunes garçons me semblait quelque chose d’inacceptable. Ce n’était pas le cas dans ma famille, même si mes parents n’étaient pas de gauche mais, en dehors, la société était encore comme cela. C’était plus important pour un garçon d’avoir une profession que pour une fille… De même, j’ai été très tôt sensible à la protection de l’environnement, le WWF était d’ailleurs l’un de mes premiers engagements bénévoles, à côté de celui auprès de ma paroisse.

Donc, vous étiez féministe et mère de famille, ce n’est pas un peu contradictoire?

Je ne crois pas. C’était comme cela. Après ma maturité, je ne savais pas quelle voie choisir, les lettres ou la médecine. J’ai fini par ne rien choisir. J’ai rencontré mon mari, Roland. Il était clair que notre projet était de fonder une famille. Et il était clair aussi que j’allais donc rester à la maison pour m’occuper des enfants. C’est difficile à croire, mais nous pensions comme cela. Et puis notre fille est arrivée, j’avais à peine 20 ans. Nous avons vu tout de suite que cela n’irait pas comme ça. Je n’étais pas satisfaite et mon mari était horriblement frustré de devoir partir alors que notre fille dormait encore et de rentrer quand elle était déjà couchée. J’ai repris une formation, en cours du soir, de secrétariat. J’ai pu travailler quelques années dans un cabinet médical, puis dans une étude d’avocats engagés, le Collectif de défense, où œuvrait notamment Christiane Brunner. Ce n’est que plus tard, après mon troisième enfant, que j’ai entrepris une formation de sage-femme. J’ai adoré exercer, vraiment.

Vous ne pratiquez plus?

Non, malheureusement. La disponibilité qu’exige la profession de sage-femme indépendante est vraiment incompatible avec l’engagement au Conseil des Etats. «Mon» dernier bébé a 6 ans maintenant… C’était difficile de concilier les deux, même si, pendant longtemps, j’ai tenu bon, grâce notamment à l’organisation que nous avions mise en place avec des collègues. Il y avait toujours une sage-femme remplaçante disponible. Cela dit, je me rappelle qu’une seule fois j’ai dû rentrer en catastrophe de Berne pour assister une de mes patientes.

Ce parcours atypique vous a-t-il pénalisée en politique?

J’ai envie de dire que, précisément, les parcours différents sont intéressants. On ne vous attend pas et on est tout surpris quand vous remplissez bien votre mandat… Le métier de sage-femme requiert de la patience, le recul nécessaire qui permet de prendre des décisions rapides. Même si nous vivons avec la famille des moments intenses, on ne peut pas se laisser submerger, parce que, parfois, il faut agir, et vite. Je pense que ce sont des qualités utiles en politique, surtout la patience! Mais ce n’est pas facile, c’est vrai. Beaucoup de femmes m’ont confié qu’elles ne s’engageaient pas parce qu’elles n’arriveraient jamais à parler en public, par exemple. Eh bien, je peux dire que, moi non plus, je n’y arrivais pas. J’étais tellement timide. Au début, au Conseil municipal de Veyrier, quand il s’agissait de faire un discours, j’en étais malade, j’avais des sueurs froides, la boule au ventre. Une horreur. Maintenant encore, cette timidité me rattrape. Quand je dois téléphoner, par exemple, je me force. C’est contre ma nature…

Cette sincérité que vous revendiquez, ne vous a-t-elle pas joué des tours?

Oui, sans doute. Mais nier ce qu’on est pour de la politique, ce n’est pas mon genre. Je n’ai jamais eu de plan de carrière. Mon parcours politique est motivé par des engagements, des causes, des batailles, parfois toutes simples, comme la création de crèches dans ma commune ou la construction de trottoirs. C’est aussi pour cela que je ne regrette aucunement de ne pas avoir été élue au Conseil fédéral. En 2002, j’avais été sollicitée pour la succession de Ruth Dreifuss. Avant de me lancer, j’en avais parlé en famille, mon mari me soutenait, nous étions prêts à y aller. Je n’ai pas aimé perdre, mais je sais que je n’aurais pas été heureuse. Il aurait été trop difficile de continuer à être moi-même…

Vous aimez quand même qu’on vous écoute quand vous parlez?

Oui, tant qu’à faire! Je me bats pour des causes auxquelles je crois, c’est tout. Si cela réussit, je suis heureuse. Je suis capable, pour cela, de beaucoup d’énergie. C’est à ce titre, pour que le manque de dons d’organes soit thématisé et combattu, que je m’étais exprimée sur le don de rein que je m’apprêtais à faire à ma petite-fille. Comme, finalement, après des mois de tests, il s’est révélé que mon rein présentait des dangers pour elle, et que c’est ma fille qui a été la donneuse, on m’a reproché d’avoir utilisé cette histoire pour ma campagne qui se déroulait au même moment.

Avez-vous été blessée par ces commentaires?

Oui, beaucoup. Je n’ai appris mon incompatibilité que très tard et de façon abrupte, par le téléphone d’une secrétaire médicale. J’étais en session, je me suis littéralement effondrée, envahie par le sentiment d’échec de ne pas même pouvoir faire cela pour ma petite-fille. Nous savions que ma fille était aussi une donneuse potentielle, mais nous savions aussi qu’un enfant greffé devra subir une nouvelle greffe plus tard. L’idée, en donnant mon rein, était de lui permettre en quelque sorte d’avoir un rein de réserve et de bénéficier de celui de sa mère au moment où elle en aurait besoin. Toutes les analyses étaient positives. Je ne m’attendais absolument pas à cette nouvelle. Au milieu de tout ce branle-bas familial, l’organisation des deux opérations, avec l’inquiétude pour notre fille et notre petite-fille, voilà qu’on m’accuse d’avoir instrumentalisé sa maladie. Ces attaques nous ont profondément blessés. Mon mari, d’ailleurs, en conçoit encore des relents de colère. Tout cela est passé. Ma petite-fille va très bien, maintenant. Toute ma famille va bien! Je regrette juste de ne pas avoir assez de temps pour m’occuper de mes sept petits-enfants. Mais je le fais par procuration: mon mari est très présent pour eux.

Votre mari, justement, il vous accompagne depuis si longtemps…

Nous fêtons nos 41 ans de mariage cette année. C’est un long parcours. J’en suis fière, comme je suis fière de notre famille. Je suis consciente de notre chance, aussi. La chance de la rencontre, de la volonté de cheminer à deux, à travers les difficultés et les aléas de la vie. C’est une belle chose, oui… un cadeau!

Votre famille, c’est elle qui vous donne la force de tout affronter?

Ma famille est essentielle. Connaître ses racines, transmettre des valeurs à ses enfants, cela a toujours été important pour moi. Comme la foi qui m’anime. C’est peut-être ce qui m’interroge le plus dans la question de la transmission. Aucun de mes enfants n’a une vie de foi affirmée, du moins dans le cadre de l’Eglise. Bien sûr, la foi est intime, personnelle, mais peut-être voudrais-je qu’elle puisse les aider comme elle m’a aidée…

Vous ne faites pas mystère de votre croyance, vous êtes pratiquante?

Pas vraiment au sens d’aller à l’église toutes les semaines, mais la communauté chrétienne est importante pour moi. Je la trouve plutôt dans des formes extraparoissiales, comme les communautés de base ou la communauté de ces amies et amis qui nous accompagnent depuis des années.

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Pietro Sarto: «Passez à 9 heures boire le café à l’atelier.»

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Jean-Blaise Besençon
L'artiste-peintre Pietro Sarto.
Tête-à-tête

Chaque semaine, «L’illustré» rencontre une personnalité au coeur de l’actualité romande. Aujourd’hui, l’artiste Pietro Sarto, peintre et aquarelliste.

A l’heure dite, «parce que c’est très bon pour réveiller le cerveau»,  Pietro Sarto, 86 ans, est en pleine partie d’échecs avec Sara Da Cunha. A Saint-Prex, au rez-de-chaussée, dans cette petite maison de la vieille ville investie à l’aube des années 70, la jeune femme a appris «les métiers» auprès du maître des lieux. Gravure, typographie, reliure, des techniques et un savoir-faire que Pietro Sarto enseigne avec autant d’enthousiasme que d’humilité. «L’atelier n’a jamais fonctionné comme une entreprise, c’est un outil de travail.» Partager, mettre ensemble, transmettre, réunir autour de connaissances et de moyens techniques comme on n’en fait plus: les principes d’un lieu «imaginé en réaction à Mai 68» n’ont pas varié et permis la création de centaines d’images, d’œuvres illustrées et de livres admirés dans le monde entier. «Même pour le livre de quelqu’un d’autre, discuter du papier, du gaufrage, choisir la technique et la palette de couleurs, c’est toujours une création.»

En plus de ses qualités de graveur-imprimeur, Pietro Sarto cultive une patte d’aquarelliste et un art de peindre qui nourrit une œuvre unique sous notre ciel, palette de surréalisme et de romantisme, d’impressionnisme et de réalisme.

A Avenches où le peintre expose sous les combles, magnifiques mais forcément un peu haut perchés, l’accrochage se décline autour de La petite barrière. Situé en haut du chemin de la Dame sur la commune de Puidoux (VD), «le plus bel endroit du monde» permet au peintre d’éprouver d’un seul regard le côté vertigineux du Dézaley et la beauté d’un paysage admirable à 3600 comme en Lavaux. «Mes tableaux ne sont jamais le reflet d’un point de vue mais toujours la synthèse d’une promenade», dit-il à propos de ses visions rehaussées d’aquarelle (réalisée le plus souvent sur place) ou de peinture à l’huile qui lui permettent en atelier de revenir longtemps sur un paysage. «J’espère que ce tableau ne sera pas vendu parce que j’ai envie de le reprendre!» Non pas que le peintre le trouve imparfait mais, à l’image du paysage original que modifie chaque minute de la journée, les œuvres de Sarto sont autant d’expressions vivantes d’une réalité jamais immobile.

Un grand chêne à Denens, une vue de La Côte depuis le même village, le ciel comme il s’éclaircit au-dessus du Léman... Les œuvres exposées sont toutes récentes, plusieurs créées d’une vision «après la pluie» un jour du mois de mai dernier. «Quand les feuilles brillaient comme des perles vertes.»

Exposition d’huiles et d’aquarelles à Avenches, galerie du château. Du mercredi au dimanche de 14 h à 18 h. Jusqu’au 30 octobre.

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Nom de code: Opération Vulcain

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Blaise Kormann
En deux jours, les équipes du col de la Croix ont capturé et marqué 4673 papillons. Au col de Cou, 32 kilomètres plus loin, 2438 ont été capturés. Cinq papillons marqués au premier col ont été retrouvés au second: un petit miracle.
Reportage

Chaque année, début octobre, des milliers de papillons vulcains traversent la Suisse pour migrer vers le Sud. Au col de la Croix, une équipe de scientifiques ont, pour la toute première fois dans le pays, marqué les insectes afin d’analyser leurs déplacements. Reportage.

De loin, on dirait un ballet. Arabesque, jeté, plié, battement, changement de pied. Mais le jeu de jambes est trop malhabile et les bras qui s’agitent, façon pales d’hélicoptère, trop gauches pour que le rendu soit gracieux. A l’effet comique de ce danseur de zumba alpine s’oppose le vol anarchique mais véloce et si léger du papillon chassé par cette ballerine d’un jour. L’insecte volette, à gauche, à droite, en haut, en bas, tente d’échapper à cette silhouette qui lui apparaît comme un prédateur menaçant. Coincé entre l’épuisette de l’humain et un grand filet, tendance badminton, le lépidoptère finira prisonnier des mailles, grâce à un coup de poignet rapide comme l’éclair, le geste enfin précis.

Bienvenue à l’Opération Vulcain. La mission de cet objectif à consonance militaire est d’attraper le maximum de Vanessa atalanta, le nom scientifique des papillons vulcains qui transitent par ce col de montagne en ce début d’octobre. En guise d’armes, les mercenaires du jour, chapeau de soleil ou casquette vissée sur le crâne, n’ont que filets et feutres de couleur. Avec ces derniers, ils vont indiquer des points de teintes distinctes, à même les ailes du papillon, le site, le jour et l’heure de sa capture. Le but? Etudier la rapidité de vol de l’insecte, ses distances parcourues et le trajet de sa route migratoire. En pleine période de migration, le vulcain  s’apprête à parcourir plusieurs milliers de kilomètres à travers l’Europe. Alors, pour mesurer la vitesse de déplacement des papillons, deux équipes ont synchronisé leurs montres. A 32 kilomètres du col de la Croix, entre Villars-sur-Ollon et les Diablerets, terrain de chasse des Romands, à vol d’oiseau, ou plutôt de papillon, au col de Cou, huit Alémaniques de l’Université de Berne tentent de capturer les insectes marqués par les Welsches.

Vaud autorise le permis de chasse

Michel Baudraz, 45 ans, ingénieur EPFL en génie rural et directeur de la Grande Cariçaie, est le général du jour, l’organisateur de cette mission scientifique. Au moment de donner les consignes de marquage, le voilà qui s’emballe un peu. «Le rose va là, tu notes le bleu, un point sur l’aile, dans la tache blanche!» «Je n’ai rien pigé», s’exclame, hilare et larguée, Anne Freitag, conservatrice du Musée de zoologie à Lausanne, qui va faire office de scribe toute la matinée. Il faut dire que l’expérience est une première et, pour les treize bénévoles de l’équipe, principalement des biologistes, l’enjeu important. «Cela fait deux ans que l’on prépare cette opération», raconte le responsable, qui détaille ses tests pour savoir ce qui tiendra sur les ailes du lépidoptère sans trop abîmer la fragile membrane ou se décoller à la première ondée.

Ce matin, les mercenaires de l’Opération Vulcain sont arrivés à l’heure où la rosée est encore humide sur l’herbe verte. Sur la crête du col, ils ont tendu d’immenses filets. «Le canton nous a accordé une autorisation: c’est presque un permis de chasse!» se marre Vincent Baudraz, 42 ans, géologue. Cet autre Baudraz, frère du premier, partage avec son frangin la passion des papillons depuis l’enfance.«Pour que le pâturage de l’Opération Vulcain soit libre au moment du marquage, on a demandé gentiment au paysan de virer ses vaches.» Une fois ces problèmes techniques réglés, l’équipe a dû attendre le créneau météo parfait pour lancer l’opération cette année. «L’an dernier, au moment de la migration des vulcains, il y avait une forte bise et il pleuvait. Les papillons volaient superhaut: impossible de les attraper.»

Une fenêtre météo parfaite

En 2016, soleil radieux et vent de face, voici les premiers insectes qui remontent, pile à la bonne hauteur, à 1 mètre au-dessus du flanc de la montagne. Leur vol est anarchique, à peine ralenti par les filets tendus. Arabesque, jeté, plié, battement, changement de pied, le ballet des humains commence. A chacun son épuisette et sa technique. La proie est coriace, l’environnement hostile. «Bêche cette motte, je t’en supplie, c’est la misère», s’exclame Alex, chasseur trébucheur. Les blagues fusent: «On dirait Intervilles avec le papillon en guise de vachette.» Bientôt les filets sont pleins. «Arrête de chasser et viens me filer un coup de main, lance Noémie, un lépidoptère coincé entre le pouce et l’index. Je suis débordée au marquage.» Un peu sonné, l’insecte relâché va se poser sur un brin d’herbe voisin. «Il va reprendre des forces au soleil», rassure un biologiste. Le vulcain vole le jour et se repose la nuit. Grandes de 5 à 6 centimètres, ses ailes noires sont décorées d’une bande rouge-orange et de taches blanches. Pour se ravitailler, le papillon se nourrit de nectar de fleurs ou du jus des fruits tombés. Les bénévoles, eux, épuisés par cette chasse sportive, croquent des mangues séchées ou s’envoient vite fait une ration de sucres lents: un tupperware de spaghettis froids, sauce tomate à l’ail...

«Il faut manger là, maintenant. Hier, on a fait une pause à midi, quelle erreur! C’était le pic de passage», explique, entre deux bouchées, Vincent Baudraz. Entre 11 et 13 heures, l’équipe va attraper 1808 papillons. Sans compter tous les malins, plus rapides, plus agiles et plus chanceux, qui passeront entre les mailles du filet.

Le fragile équilibre de l’effet papillon

Entre deux vagues de papillons, les membres de l’équipe, ornithologues en puissance, commentent à voix haute les oiseaux qui volent au-dessus de leurs têtes: «Oh, un pinson», «Regarde, toutes ces hirondelles!» «Tu as repéré des rapaces aujourd’hui?» C’est en baguant des oiseaux sur ce même col que l’idée a germé d’y étudier les nombreux vulcains qui franchissaient la montagne à cet endroit. Un groupe de marcheurs s’arrêtent, captivés par le spectacle de ces adultes sautillants. C’est l’occasion pour les bénévoles d’expliquer la démarche. A quoi peut bien servir cette expérience? Que peut-on apprendre de la vitesse de vol d’un papillon? La réponse de Michel Baudraz est quasi philosophique: «La biodiversité va mal en Suisse. Le pays est petit, très industrialisé, et les pressions économiques, celles de l’agriculture notamment, font que la moitié des espèces de papillons du pays sont considérées comme menacées. La préservation des espèces est un enjeu de société. Pour les générations futures, d’abord, afin qu’elles aient la chance de pouvoir les connaître, les observer. Enfin, pour l’équilibre de la planète. Or, pour préserver la nature, une espèce, il faut la connaître: d’où cette expérience scientifique.»

Au-dessus de l’herbe vole une nuée de syrphes, ces petites mouches qui ressemblent à des abeilles. Puis un papillon, ailes blanches immaculées: c’est une piéride du chou. Suivie d’une petite tortue. Enfin, un c-blanc, autrefois appelé robert-le-diable. Autant d’espèces dont les mystères restent à percer.

Découvrez ici les images de cette mission extraordinaire


La folle migration des vulcains

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1 Les vulcains observés ici sont nés en Scandinavie. 2 Fin août, les chenilles, devenues papillons, s’envolent à travers l’Europe, au rythme de près de 100 km par jour. 3 Ils volent jusqu’en Allemagne, en France, en Suisse, qu’ils traversent en septembre. En octobre, ils continuent direction le sud. 4 Ils passeront l’hiver cachés dans des recoins de forêts ou d’habitations, à l’abri du froid au sud de la France, en Italie ou en Espagne. Fin mars, ils vont se reproduire et pondre leur œufs sur de jeunes orties. Les vulcains adultes vivent huit à neuf mois. 5 Ce sont leurs bébés, devenus adultes, qui migreront dans l’autre sens, en direction des pays du Nord, pour passer l’été loin de la chaleur des pays méditerranéens.

Plus d’infos sur www.lepido.ch et dans le livre «Guide d’identification des papillons de jour de Suisse», Vincent et Michel Baudraz, 2016, 30 fr., vente en ligne sur https://cscf.abacuscity.ch

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Chasse aux vulcains au col de la Croix

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Blaise Kormann
«La biodiversité va mal, très mal, en Suisse. La moitié des espèces de papillons sont menaçées», confie Michel Baudraz, 45 ans, ingénieur EPFL en génie rural et directeur de la Grande Cariçaie. Il est l’organisateur de l’Opération Vulcain, une mission scientifique consistant à attraper le maximum de Vanessa atalanta, nom scientifique des papillons vulcains qui transitent par la Suisse en octobre.
Blaise Kormann
Chasse sportive. Ce bénévole a repéré sa proie, tout en haut à droite, ralentie par le filet tendu sur l’arête du col de la Croix, à 1776 m entre Villars-sur-Ollon et les Diablerets. Avec le vent de face et le soleil radieux, les conditions étaient parfaites pour attraper un maximum de vulcains.
Blaise Kormann
Les seules études de papillons migrateurs portent sur les monarques d’Amérique du Nord. Pour étudier les vulcains, Michel Baudraz pensait utiliser la même méthode et coller une étiquette sur l’aile des papillons, mais ça ne tenait pas. Le scientifique a alors choisi la technique du feutre de couleur: des Sharpie, made in USA, indélébiles et non toxiques.
Blaise Kormann
A l’intérieur du filet à papillons posé sur le sol, une petite dizaine de vulcains attendent qu’un bénévole les saisisse, un à un, pour les marquer. Chaque couleur correspond à l’heure de sa capture (par exemple, bleu, 15 heures). Une autre couleur (ici, bleu clair) indique le site, et la tache blanche du vulcain exprime le lieu (ici le col de la Croix).
Blaise Kormann
En deux jours, les équipes du col de la Croix ont capturé et marqué 4673 papillons. Au col de Cou, 32 kilomètres plus loin, 2438 ont été capturés. Cinq papillons marqués au premier col ont été retrouvés au second: un petit miracle. Cela a permis de montrer que le vol, sans doute direct et sans halte, de ces insectes a duré un peu moins de deux heures.
Blaise Kormann
Michel Baudraz, 45 ans, ingénieur et directeur de la réserve de la Grande Cariçaie, est l’instigateur de cette expérience scientifique. Son frère Vincent (à dr.), 42 ans, géologue, est également expert en lepidoptères. Cette mission les réjouit beaucoup.
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Chasse aux vulcains au col de la Croix
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