
Ils sont Romands, ont entre 25 et 35 ans, utilisent Tinder, Happn, Badoo, Parship ou encore Meetic. Cette semaine, ils témoignent pour L'Illustré sur leurs pratiques amoureuses.
Pablo*, 27 ans
"Je crois bien que je ne suis jamais tombé amoureux d’une femme. La seule chose qui ressemblait à une histoire d’amour dans ma vie date d’il y a dix ans.
Dès la sortie de Tinder, en 2012, je m’y suis inscrit. Je ne l’ai désinstallé qu’une seule fois. Résultat, quand je l’ai remis sur mon téléphone, je me suis rendu compte de la bêtise que j’avais fait: j’avais perdu plus de 300 matchs. Avant, ma méthode était simple. Je likais toutes les filles, je ne faisais la sélection qu’après, quand elles m’écrivaient, je choisissais à laquelle je répondais. Mais maintenant, j’ai dû changer de technique car si l’on ne paie pas, il y a une limite, on ne peut pas liker plus de 50 profils par jour.
J’utilise cinq ou six applications différentes pour rencontrer des filles. Je ne me souviens pas de la dernière fois que j’ai abordé une fille dans la vie réelle. Quand je sors, je préfère rester avec mes amis: dans mes études, c’est pareil, je ne veux pas mêler de fille à ma vie. Et puis, je fais rarement le premier pas. Si je vois une fille qui me plaît, je regarderai d’abord si elle n’est pas sur Happn (une application qui permet de retrouver les gens que l’on a croisé). Parmi toutes les filles que j’ai rencontrées, il n’y en a qu’une avec qui j’ai gardé contact. On se voit régulièrement, depuis deux ans maintenant. De manière générale, je ne vois les filles qu’une seule fois. On couche ensemble chez elles, dans ma voiture ou ailleurs. Je ne cherche pas plus. Je suis toujours sincère. Après avoir couché avec elles, je supprime leur numéro. C’est fini. Le jour où je voudrais quelque chose de sérieux, je ne le chercherai pas sur Tinder. C’est une certitude.
Habituellement, je mets une limite de géolocalisation de 60 kilomètres. Mais il arrive que j’installe Tinder Plus (la version payante de Tinder) qui me permet de matcher avec des filles de l’étranger. Récemment, j’avais quelques jours de vacances à prendre. Je me suis déplacé virtuellement à Berlin grâce à l’application et j’ai pu prendre de l’avance et matcher avec des Berlinoises pour être le plus productif une fois sur place. Ça fait un peu chasseur, mais j’assume. Résultat, j’ai rencontré une fille prête à m’accueillir et je me suis envolé pour trois jours à Berlin. De retour en Suisse, elle a proposé de venir me voir à son tour. Je lui ai répondu que ce n’était pas une bonne idée.
En y repensant, je suis souvent déçu des filles que je rencontre via Tinder. Aujourd’hui, je ne m’attends plus à ce qu’elles ressemblent à leurs photos, je sais pourquoi je suis sur Tinder. Tout le monde sait pourquoi il est inscrit sur Tinder. Quand je serai prêt, je me lancerai dans une histoire d’amour."
*Prénom d'emprunt