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Max Jendly, retraité et compositeur retrouvé

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Jean-Blaise Besençon
Le pianiste et compositeur Max Jendly.
Tête-à-tête

Chaque semaine, «L’illustré» rencontre une personnalité au coeur de l’actualité culturelle romande. Aujourd’hui, le pianiste et compositeur Max Jendly se raconte en passeur passionné de jazz.

«Quand je jouais du jazz, mon père me fermait le piano sur les doigts!» L’histoire a plus d’un demi-siècle, mais elle fait toujours un peu mal à Max Jendly, pianiste et compositeur dont la modestie dissimule un parcours musical au rayonnement extraordinaire.

Bourgeois de Fribourg, né dans cette même ville en 1945, cadet de cinq enfants, trois sœurs et un frère, le comédien Roger Jendly, il y a créé, en 1979, la première section de jazz dans un conservatoire de musique. Enfant, il avait étudié le piano classique pendant une douzaine d’années, avant de découvrir le jazz à la faveur des émissions nocturnes de la Radio suisse romande, dont Julien-François Zbinden, qui est toujours son ami, dirigeait alors le service musical. «Je ne comprenais pas grand-chose à cette musique parce que je ne connaissais rien à l’harmonie, mais elle me plaisait.»

A la suite du décès prématuré de son père, Max Jendly apprend d’abord le métier de typographe pour assurer la pérennité de l’entreprise familiale; il se consacre aussi au journalisme pour La Tribune de Lausanne et La Suisse. A 18 ans, il organise un concert de jazz à l’aula de l’Université de Fribourg, premier d’une longue série qu’il mettra sur pied dans le cadre de Jazz Parade et pour des clubs dont La Spirale est aujourd’hui le plus réputé. Et puis au piano, il improvise et se perfectionne pendant une année à la fameuse école de Berklee à Boston. Il faudra encore les encouragements de deux géants, le pianiste Oscar Peterson et le trompettiste Clark Terry, pour qu’il se lance: «J’ai finalement commencé ma carrière professionnelle à 34 ans.»

Enseignant passionné, il a ainsi formé des générations de pianistes, avec un seul petit regret: «Je n’avais plus assez de temps pour composer.» La retraite le voit se rattraper par exemple dans ce Novecento, spectacle emprunté au livre d’Alessandro Baricco. Dans le rôle du musicien orphelin né et grandi sur le grand piano d’un paquebot, Max Jendly a pu donner libre cours à sa culture musicale et à son inspiration. Notez cette formule extraordinaire où les spectateurs sont conviés à un repas-concert, exactement comme sur les bateaux de la Belle Epoque. Pour le reste, Max Jendly déborde d’envies et de projets. «Je fais beaucoup d’arrangements, je compose pour des chœurs, et puis de la musique symphonique. J’écris aussi bien au bistrot que dans le train. Je n’ai pas besoin de piano. J’entends ce que j’écris. Tout est dans ma tête.»  

"Novocento", d’après le livre d’Alessandro Baricco, mise en scène de Julien Schmutz, avec Michel Lavoie (jeu) et Max Jendly (composition et piano), dîner-spectacle au restaurant de l’Auberge aux 4 Vents à Fribourg, du 3 au 10 juin, www.aux4vents.ch


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