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Pauline Ganty: «Chanter, c’est vraiment se mettre à nu»

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Jean-Blaise Besençon
La chanteuse de jazz Pauline Ganty offre un bien joli disque à son public.
Tête-à-tête

Chaque semaine, L'illustré rencontre une personnalité au coeur de l'actualité culturelle romande. Aujourd'hui: la chanteuse de jazz Pauline Ganty, qui signe un séduisant deuxième disque.

La beauté de la jeune chanteuse rayonne comme sa passion. Et son deuxième disque, qui sort sur un nouveau label berlinois – «J’y vais souvent et je suis allée frapper là où il y a de l’énergie» –, résonne de ces deux qualités. «J’ai composé très vite, en un mois et demi, mais en me mettant tous les jours à mon piano, de 9 h à 17 h, sans me laisser d’autre choix! Il y a un côté méditatif. Juste entrecoupé de quelques petites baignades au lac, c’est comme ça que je suis le plus productive.» Sur ses musiques partagées avec trois musiciens, Fabien Iannone à la contrebasse, Dominic Egli à la batterie et Noé Macary au piano, la chanteuse improvise, s’interroge sur un endroit où l’on irait Après, récite un poète à L’hêtre. «J’aime les arbres, j’aime être dehors. J’essaie dans mes textes de parler des mystères de la nature.»

Sur L’envol, sorti en 2015, Pauline Ganty donnait son interprétation du Jérusalem d’Edith Piaf, des Vieux de Brel, «et puis j’avais écrit des textes sur une composition de Carla Bley». Là, elle signe sept compositions et emprunte juste un titre à Nick Drake (Way to Blue), «parce que j’aime quand il faut réfléchir à ce qu’on nous raconte». Comme les deux autres enfants de la famille, Pauline a reçu très jeune ses premières leçons de piano «chez Mlle Pache» et, à 8 ans, elle commençait «à fond» la danse classique. Dans la grande maison familiale, «je chantais, je dansais, je faisais la follette, j’étais très théâtrale, j’adorais montrer que j’étais là»! Quand elle arrête la danse à 14 ans, elle s’inscrit aussitôt, à Lausanne, à des cours de chant à l’Ecole de jazz et de musique actuelle. «On chantait des choses populaires mais aussi du jazz; à 16 ans, j’ai découvert que c’était une musique cool!» Dans la foulée, son rêve d’enfant se réalise comme une évidence et, après cinq ans à la haute école de musique, elle en sort en 2009 avec un master en pédagogie de chant jazz. «Des études extraordinaires mais aussi des pressions très grandes. Quand on devient musicien professionnel, on perd de l’innocence et on ne nous parle pas du tout de la réalité du métier…»

Etre son propre manager, chercher et organiser ses concerts, courir après les subventions: «Un travail énorme et pas forcément facile.» Ce qui ne l’empêche pas, au Conservatoire de Fribourg, de transmettre à une trentaine d’élèves sa passion pour le chant et le jazz.

Comme dans ses plus belles musiques le temps semble suspendu, il y a dans l’art vocal une sensibilité et une liberté dont la musicienne joue avec une musicalité bien à elle: «Le chant ouvre sur d’autres domaines, c’est fascinant. C’est très intime, la voix, très sensible à nos émotions, on ne peut pas se cacher derrière un instrument. Chanter, c’est vraiment se mettre à nu.» 

Après, QFTF, en téléchargement, www.paulineganty.com

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