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Geoffrey Dyson s'aventure entre Labiche et Tarantino

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Jean-Blaise Besençon
Le metteur en scène Geoffrey Dyson présente au théâtre Pulloff à Lausanne "L'enculé au chapeau", une pièce du New-Yorkais Stephen Adly Guirgis.
Tête-à-tête

Chaque semaine, L'illustrré rencontre une personnalité au coeur de l'actualité culturelle romande. Aujourd'hui: Geoffrey Dyson, qui propose une mise en scène entre farce sexuelle et étude sociale…

«C’est une farce! prévient Geoffrey Dyson à propos de cet Enculé au chapeau, mais c’est écrit avec une telle sincérité que c’est aussi une tragédie.» Une pièce new-yorkaise de Stephen Adly Guirgis, créée en 2011 et à propos de laquelle le Wall Street Journal avait écrit: «Ne vous laissez pas rebuter par le titre stupide ou vous allez manquer l’une des meilleures nouvelles pièces de Broadway.» La question amuse le metteur en scène qui est aussi le traducteur de The Motherf**ker with the Hat, comme les affiches avaient été censurées en Amérique. «La valeur des gros mots change selon les cultures», explique celui qui, depuis trente ans, a traduit des dizaines de pièces, toujours passionné «parce que ce n’est jamais du mot à mot». Ainsi l’histoire de Jacky, dealer portoricain qui sort de prison, sevré et encadré par un parrain des Alcooliques anonymes et qui retrouve sa petite amie qui, elle, n’a pas décroché de la cocaïne. Le drame se joue entre le désir d’une une vie saine nourrie de tofu et de thé vert et les excès dans lesquels on cache son mal de vivre. «L’auteur défend l’idée que la morale n’abdique jamais, même pas une seconde. Et il montre qu’un comportement exemplaire, un travail acharné, des années d’abstinence et de fidélité peuvent être détruits en une seconde.» Sans parler de savoir à qui appartient le chapeau oublié dans le décor inspiré de Roy Lichtenstein… «C’est ce mélange entre Labiche et Tarantino, Feydeau et Almodóvar qui m’a attiré…»

Né en 1955 à Melbourne, Geoffrey Dyson débarque en Europe à 20 ans et découvre à Paris le théâtre à l’époque porté par Ariane Mnouchkine. Il s’inscrit alors aux cours de l’école Jacques Lecoq à l’issue desquels la rencontre avec celle qui deviendra sa femme l’entraîne jusqu’en Suisse. A Lausanne, il participe à la création du Théâtre Kléber-Méleau, travaille à Boulimie et avec l’humoriste François Silvant; à Genève, entre autres aux Trois Coups et avec Philippe Cohen. En 1989, avec Antoinette Monod, il crée le Théâtre Claque. Bouches décousues de Jasmine Dubé, leur premier spectacle, qui parle des violences sexuelles sur les enfants, sera joué près de 400 fois. «Une expérience très forte, La Main Tendue pouvait nous dire où nous avions joué en fonction des appels qu’ils recevaient.» Créé en 2012, Les monologues du vagin d’Eve Ensler attirera quelque 12 000 spectateurs en Suisse romande. Depuis quinze ans, le comédien metteur en scène a trouvé un toit pour son théâtre au Pulloff à Lausanne. Avec les deux autres responsables, Joseph Voeffray et Jean-Gabriel Chobaz, il y monte une douzaine de spectacles par année. «Ils marchent bien et nous sommes assez fiers de ça.»

L’enculé au chapeau, Théâtre Pulloff à Lausanne, 
du 10 au 29 janvier 2017, www.pulloff.ch

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