
A 61 ans, la très populaire Valaisanne a subitement tourné la page de la télévision pour endosser le costume de directrice de la communication de la candidature olympique valaisanne. Interview cash d’une ex-intervieweuse…
Vous avez surpris tout le monde en quittant la RTS pour défendre la candidature de Sion 2026. Un coup de tête?
(Rire.) Oh non, c’est tout sauf un coup de tête. Je ne fonctionne pas par coups de tête, d’ailleurs. C’est un projet magnifique. Par sa dimension à la fois sportive, politique, économique et sociale, il est, de surcroît, très proche des activités que j’exerçais jusqu’à maintenant.
Tout de même, à trois ans de la retraite, cela ressemble à un coup de poker. Tout peut s’arrêter au soir du 10 juin si le vote des Valaisans est négatif...
C’est vrai. Ou en septembre 2019 si le CIO décide d’attribuer les Jeux à une autre ville. Comme démocrate, je suis prête à accepter tous les verdicts. S’ils sont contraires, je passerai à autre chose. Je m’impliquerai encore plus dans les projets humanitaires de la Fondation Hirondelle, que je préside bénévolement depuis onze ans. Cela ne m’inquiète pas. Prendre des risques, calculés, est quelque chose qui me caractérise. C’est une marque de famille aussi. Pour l’instant, ce travail me met en contact avec les Valaisans, des gens que j’aime profondément. Je respecte ceux d’entre eux qui ne sont pas favorables aux Jeux mais j’espère contribuer à prouver qu’ils représentent une chance.
Peut-être vous a-t-on offert un pont d’or?
(Rire.) Non. Pas même un poste. Un simple mandat de l’Association pour une candidature olympique et paralympique suisse, jusqu’au 10 juin dans un premier temps.
Qui vous a convaincue?
A vrai dire, je suivais tout cela d’assez loin. Puis, un jour que je me trouvais chez ma maman, au home des Crêtes à Grimisuat, nous avons regardé un débat de la chaîne valaisanne Canal9, auquel participaient notamment les conseillers d’Etat Frédéric Favre et Christophe Darbellay. Leur sérieux, leur conviction, leur jeunesse, leur ambition pour le canton et les générations futures m’ont convaincue. Je suis heureuse de m’y investir à mon tour. Ce n’est pas plus compliqué que ça.
On est venu vous chercher ou vous avez proposé vos services?
On a parlé. Beaucoup. Avec Frédéric Favre, qui est jeune, dynamique mais calme, sensible à la thématique de l’environnement, avec Jürg Stahl, le président du comité de candidature, Hans Stöckli, le vice-président. Les points de convergence ont tout de suite émergé et la décision à prendre m’est apparue clairement. De plus, après tant d’années passées à écumer tout ce que le journalisme peut offrir, je ressentais le besoin de faire autre chose.
Mais vous, quelles raisons profondes vous incitent à défendre ce projet?
Il y en a une multitude. Pour faire court, je dirais que les JO sont l’occasion de montrer une Suisse qui se projette dans l’avenir avec confiance et audace. Le Valais peut compléter son image. On connaît le canton de la raclette et des combats de reines. Et j’adore ça. Mais qui sait par exemple que le Valais est le deuxième canton de Suisse dans le secteur de la biochimie? Qu’il commence à être un lieu de chercheurs, avec l’EPFL, d’études, de start-up? C’est aussi ce Valais-là que les JO permettront de mettre en avant. Et puis, l’idée de mener à bien un projet confédéral, qui jette des ponts entre différents cantons et communautés du pays, est vraiment intéressante.
Mais organiser des Jeux olympiques est-il compatible avec la fibre écologique que vous revendiquez?
Avec ce projet, complètement. Sans hésiter. Si vous saviez à quels points de détail les porteurs du dossier s’attachent, tant en matière de budget que d’environnement, vous seriez abasourdi. Pour moi qui ai troqué ma voiture contre les transports publics il y a déjà sept ans et qui suis extrêmement sensible aux valeurs patrimoniales de mon canton, ces points étaient capitaux.
Au fait, après trente-six années à courir le monde et le pays, vous êtes définitivement de retour en Valais?
Non. Je possède un appartement à Sion mais j’ai conservé un petit logement à Genève. Je garde un pied dans les deux cantons pour l’instant.
Et la TV, c’est fini-fini ou vous conservez l’un ou l’autre mandat?
C’est fini-fini. Restent quelques épisodes de Toute une vie que j’ai enregistrés avant mon départ et qui seront diffusés d’ici à l’été…